Emmanuel Macron en Polynésie

Quand :
24/07/2021 – 27/07/2021 Jour entier
2021-07-24T00:00:00-10:00
2021-07-28T00:00:00-10:00
Où :
Polynésie
Tahiti
Polynésie française

Après un détour par Tokyo, au Japon, pour la cérémonie d’ouverture des JO, Emmanuel Macron est attendu en Polynésie, du 24 au 27 juillet.  Si le programme complet du séjour du président en Polynésie française reste à compléter de façon officielle, le chef de l’état devrait visiter trois archipels en trois jours. La dernière visite d’un président de la République remonte à février 2016, avec la venue de François Hollande.

Le détail de la visite présidentielle

Dimanche 25 juillet

Le résumé de la journée

Au lendemain de son arrivée à Tahiti, samedi 24 juillet, le chef de l’état est attendu aux Marquises, à Hiva Oa. Une visite qui permettra d’aborder le thème de la culture et du patrimoine, avec la candidature de l’archipel au patrimoine mondial de l’Unesco. Ou encore l’inscription du matatiki (l’art graphique marquisien, que l’on retrouve sur les sculptures artisanales, les tatouages ou le tapa) au patrimoine culturel immatériel français. Les questions de continuité territoriale pourraient en outre être évoquées. De même que certains projets structurants qui demandent l’appui de l’État comme l’aéroport régional de Nuku Hiva, inscrit au schéma d’aménagement de la Polynésie, et qui doit permettre des liaisons avec Hawaii.

Après le show exceptionnel, rassemblant un millier de danseurs venus des six îles, le Président a pu assister à l’ouverture du umukai, le four traditionnel marquisien. Au total, sept fours ont été allumés, dans lesquels a cuit le dîner de près de 3000 personnes. Puis découverte des saveurs et de l’art culinaire local. Et pour ce faire, un lieu symbolique : le musée Jacques Brel. Au menu, lames de porc rôties, poisson cru au lait de coco et uru.

“Je me battrai à vos côtés pour que nous puissions classer les Marquises à l’Unesco.“

L’accueil des marquisiens

Lundi 26 juillet

Le Président de la République a atterri en milieu de journée à Manihi, pour une séquence consacrée entre autres à la résilience et la protection des atolls contre les changements et les phénomènes climatiques. La délégation présidentielle est attendue pour l’inauguration d’une centrale électrique hybride financée par l’État, et la pose de la première pierre d’un nouvel abri anticyclonique.

Mardi 27 juillet

Essais nucléaires de la France dans le Pacifique

Macron ne dit pas pardon, mais assume pleinement. “Et je vais vous dire très franchement : c’est tout à fait vrai qu’on n’aurait pas fait ces mêmes essais dans la Creuse ou en Bretagne. On l’a fait ici, parce-que c’était plus loin. On l’a fait ici, parce-que c’était perdu au milieu du Pacifique. (…) La Nation a une dette à l’égard de la Polynésie française.

Emmanuel Macron dresse le bilan de sa visite en Polynésie

Le président devrait s’envoler vers Tahiti dans l’après-midi de ce lundi, avec, plusieurs rendez-vous programmés le 27 juillet. Le chef de l’état est attendu pour la visite du port de Papeete, où seront abordées les thématiques d’emploi et bien sûr de pêche, mardi matin. Entre autres séquences également évoquées, la visite du Centre Hospitalier de Polynésie Française (CHPF) pour une rencontre avec les personnels soignants, pour aborder la sortie de crise ou encore le financement du système de santé polynésien.

C’est ensuite à Moorea, l’île sœur, qu’Emmanuel Macron se rendra pour l’inauguration du Fare Natura. L’écomusée consacré aux écosystèmes polynésiens, a été financé par les contrats de projets État-Pays. Le timing tombe à pic : si les activités extérieures de l’établissement ont commencé voilà déjà presque un an, le chantier, lui, doit être officiellement livré le 21 juillet.

Emmanuel Macron attendu sur la question des essais nucléaires

A quelques jours de la visite présidentielle, plus de 2 000 personnes ont manifesté à Papeete samedi 17 juillet, pour demander au gouvernement d’assumer les conséquences des essais nucléaires, d’abord atmosphériques, puis souterrains, réalisés pendant trente ans en Polynésie française (de 1966 à 1996) sur les atolls de Moruroa et de Fangataufa.

193 essais ont été réalisés entre 1966 et 1996 dans l’archipel polynésien, exposant 170 000 de ses habitants à des radiations et causant des troubles sanitaires importants. D’après la Caisse de prévoyance sociale, les femmes polynésiennes d’entre 40 et 50 ans ont le taux le plus important du monde de cancer de la thyroïde, en tête de la liste des maladies pouvant résulter des essais nucléaires français, listées dans un décret du Conseil d’État.

Une demande de pardon écartée par la France

Après le chef de l’Etat jeudi 1er juillet, trois ministres se sont engagés vendredi 2 dans leurs domaines respectifs de la Santé, des Armées et des Outremers, à la vérité et à la justice, lors d’une table ronde de deux jours sur les conséquences des 193 essais nucléaires en Polynésie française.

Au terme de cette réunion, Geneviève Darrieussecq, ministre chargée de la Mémoire et des Anciens combattants, a indiqué : “La Polynésie française a grandement contribué à la construction de notre force de dissuasion et il convient d’assumer toutes les conséquences, humaines, sociétales, sanitaires, environnementales et économiques“.

La ministre a par ailleurs évoqué la possibilité de “permettre à tous les Polynésiens d’accéder à leur histoire, aux archives et aux données de santé, en toute transparence, pour objectiver ce qui s’est passé durant cette période, tout en préservant certains secrets qui pourraient permettre à des puissances étrangères de progresser vers l’acquisition de l’arme nucléaire.“ Selon le président de la Polynésie française, Edouard Fritch, le chef de l’Etat devrait annoncer une ouverture des archives à l’occasion de son déplacement à Tahiti.

Pour autant, l’éventualité d’une demande de pardon de la France pour les essais réalisés et leurs conséquences sociales, sanitaires et environnementales attendue par les indépendantistes, les associations anti-nucléaire, a été écartée. “Ça permettrait pourtant aux Polynésiens de sentir que les conséquences des essais nucléaires et les souffrances qui en découlent sont reconnues“, affirme Patrice Bouveret, directeur de l’Observatoire des armements.

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