Paris
France
Alors que la licence d’exploitation des trois opérateurs de trottinettes en libre-service, Lime, Dott et Tier, a pris fin à Paris, la maire de la capitale, Anne Hidalgo, sollicite l’avis des parisiens et des parisiennes, sur le maintien ou non de ce mode de locomotion dans la ville. “Pour ou contre les trottinettes en libre-service à Paris ?“ : C’est la question que posera la mairie de Paris à ses administrés ce dimanche 2 avril, dans le cadre d’un référendum.
Un sujet clivant
Fin septembre, la mairie de Paris avait menacé les trois opérateurs de free floating (libre service) de ne pas renouveler leur contrat, arrivé à échéance le 23 mars dernier. Principaux reproches invoqués : la dangerosité des quelques 15.000 trottinettes en libre-service proposées chaque jour dans la capitale. Entre les accidents et les utilisateurs circulant à deux ou sur les trottoirs, parsemés de véhicules mal garées, Paris s’interroge sur le “rapport coût/bénéfices“ de ces engins ainsi que sur leur “coût environnemental“, avait indiqué au mois de janvier, David Belliard, l’adjoint aux mobilités et à la voirie. Pour sa part, dans un entretien au Parisien, le 15 janvier, Anne Hidalgo, avait indiqué pencher pour “qu’on arrête“ les trottinettes en libre-service.
“Ce système qui consiste à prendre, à jeter, à ne pas faire attention à ce qui se passe autour de soit méritait d’être tranché“, a indiqué jeudi 30 mars, la mairie de Paris. “C’est un sujet très clivant“, a t-elle reconnu, ajoutant : “J’aurais pu décider seule, mais je pense que c’est important d’avoir la position des parisiens et des parisiennes à travers cette votation.“ “Je les appelle à décider dimanche 2 avril du maintien ou non des trottinettes en libre-service à Paris“. “J’appliquerai leur décision.“
Clément Beaune, pour “la régulation“, pas l’interdiction
Dans une interview accordée au JDD le 5 mars dernier, le ministre délégué en charge des Transports, Clément Beaune, avait estimé pour sa part, qu’une interdiction constituerait “un aveu d’échec“ pour la maire socialiste.“ Anne Hidalgo veut interdire les trottinettes sans l’assumer, donc elle organise un référendum sans campagne et sans que les opinions contradictoires puissent s’exprimer“, a-t-il affirmé.
« Je regrette qu’à Paris, on ait simplifié ce débat « pour ou contre » alors qu’on peut faire « pour » avec des règles », déclare @CBeaune au sujet de la consultation organisée par la mairie de Paris pour décider du maintien ou non des trottinettes dans la capitale sur #Europe1 pic.twitter.com/zYU1Y3KD6c
— Europe 1 🎧🌍📻 (@Europe1) March 29, 2023
Plaidant pour une régulation, le ministre s’est dit favorable à “un cadre national renforcé“. Quatre jours avant la “votation citoyenne“ organisée par la Ville de Paris, il a dévoilé le mercredi 29 mars un “plan national“ pour réglementer l’usage de la trottinette électrique.
Trottinettes électriques : un plan du gouvernement pour encadrer leur usage https://t.co/jfaip4dZHw
— Le Monde (@lemondefr) March 29, 2023
Une consultation, “ni sincère“, “ni égalitaire“, pour les opérateurs
Du côté des trois opérateurs concernés, on ne cache pas sa déception. En cause ? Les modalités d’organisation de ce référendum, qui ne correspondent pas à ce qu’ils avaient demandé. “L’organisation de ce vote ne permettra une consultation ni sincère, ni égalitaire, ni impartiale“, ont ainsi dénoncé Lime, Dott et Tier dans un communiqué commun, déplorant entre autres choses “que le vote électronique et les procurations soient interdits“, “que seuls les Parisiens soient autorisés à voter“ et “que la date limite d’inscription sur les listes électorales ait été fixée au 3 mars“, laissant “peu de temps aux votants pour s’organiser“. Autre regret exprimé par les 3 sociétés de free floating : qu’il y ait très peu de bureaux de vote ouverts – avec seulement la mairie d’arrondissement dans les arrondissements les plus petits et uniquement 2 ou 3 dans les autres.
Alors que la licence d’exploitation des 3 opérateurs de #trottinettes en libre-service à Paris, a pris fin le 23 mars, @Anne_Hidalgo organise dimanche 1 référendum pr décider de leur avenir ds la capitale. Et ls opérateurs de free floating se mobilisent à l’entrée ds métros pic.twitter.com/ZnMsjPhVcA
— L'Echiquier social (@EchiquierSocial) March 31, 2023
Les modalités du vote
Trottinettes électriques en libre-service à Paris : 10 questions à se poser avant d’aller voter dimanche
➡️ https://t.co/pbOmIGauKo pic.twitter.com/pBYfRBV7Sp— Le Parisien | transports (@transportsidf) April 1, 2023
Qui peut voter ?
Ce scrutin physique dans des bureaux de vote parisiens est ouvert à toutes les personnes inscrites sur les listes électorales parisiennes (dont les ressortissants de l’Union européenne inscrits sur la liste complémentaire municipale). Les inscriptions sur les listes électorales pour cette votation étaient possibles jusqu’au 3 mars à minuit.
Où voter ?
Pour participer, les électeurs doivent se rendre dans l’un des 203 bureaux de vote qui seront ouverts de 9h à 19h pour l’occasion. Mais attention, contrairement aux précédentes élections, tous les bureaux de vote habituels ne seront pas ouverts. Le référendum est organisé principalement dans les mairies d’arrondissements
Certaines exceptions sont à noter. C’est le cas notamment dans le 19ème arrondissements où les citoyens voteront au gymnase Jean Jaurès. De même, les personnes résidant dans le 16ème arrondissement et dans les quartiers Chaillot, Muette et Porte Dauphine ont rendez-vous au gymnase Henry-de- Montherlant. Enfin, les électeurs du quartier Auteuil doivent se rendre à l’école du Parc des Princes.