Sommet de l’OTAN à Madrid

Quand :
28/06/2022 – 29/06/2022 Jour entier
2022-06-28T00:00:00+02:00
2022-06-30T00:00:00+02:00
Où :
Madrid
Madrid
Espagne

Les chefs d’État et de gouvernement de l’OTAN se réunissent à Madrid (Espagne) les 29 et 30 juin, pour un sommet qualifié d“historique“ dans le contexte de la guerre en Ukraine, d’une remilitarisation généralisée et de la montée des tensions entre grandes puissances dans le monde.

Le président français Emmanuel Macron rencontrera mardi 28 juin le secrétaire général de l’Alliance de l’Atlantique Nord (OTAN), Jens Stoltenberg, a déclaré le Service de presse de l’Élysée  à l’agence TASS, lundi 20 juin.

Plus de 40 dirigeants internationaux attendus

La capitale espagnole sera placée sous haute sécurité avec, le déploiement de quelque 10.000 agents des forces de l’ordre pour ce sommet, auquel participeront notamment le président américain Joe Biden, son homologue français Emmanuel Macron, ou encore les chefs de gouvernement du Royaume-Uni et de l’Allemagne, Boris Johnson et Olaf Scholz.

Au total, plus de 40 dirigeants internationaux sont attendus à Madrid. Outre les 30 chefs d’État et de gouvernement des pays membres de l’Alliance, les premiers ministres suédois et finlandais, Magdalena Andersson et Sanna Marin, seront présents en tant que candidats à l’adhésion. Sont également annoncés, les dirigeants de l’Autriche, de l’Irlande, de Chypre, de Malte, ainsi que les partenaires de la région Asie-Pacifique (Australie, Japon, République de Corée et Nouvelle‑Zélande), qui participeront pour la première fois à un sommet de l’Otan.

Zelensky présent par visioconférence

Une session spéciale sera consacrée à l’Ukraine dans le cadre des sessions de travail du sommet et le président Zelensky sera présent par vidéoconférence“ a indiqué mercredi 21 juin, Jose Manuel Albares, le chef de la diplomatie espagnole. Une occasion pour le dirigeant ukrainien de conforter le soutien des pays membres de l’Alliance, dont son pays ne fait pas partie.

La crainte d’une cyberattaque russe

Une possible cyberattaque russe demeure sérieusement envisagée par le gouvernement espagnol. Ce vendredi 24 juin, la ministre de la Défense espagnole, Margarita Robles, a elle-même reconnu que “la possibilité d’une telle cyberattaque, existe“. Face à la menace, le gouvernement espagnol a décrété le niveau d’alerte 4, et mis en place avec son Centre national de cryptologie, la plus grande opération de sécurité de son histoire.

Au menu des discussions

Lors de ce sommet de Madrid, les chefs d’État et de gouvernement conviendront de renforcer la dissuasion et la défense et de soutenir l’Ukraine sur le long terme. Ils approuveront le concept stratégique de 2022, qui sera la feuille de route de l’Alliance dans les années à venir. Les Alliés intensifieront la coopération avec les partenaires, amélioreront la résilience et accentueront l’avance technologique de l’OTAN.

Adoption de la feuille de route de l’Alliance jusqu’en 2030

L’Otan doit se doter d’un nouveau “Concept stratégique“, dont la dernière version date du Sommet de Lisbonne de 2010. Avec deux ans de retard en raison de la pandémie, les Alliés approuveront à Madrid ce concept qui définira l’orientation générale de l’OTAN jusqu’en 2030. Il s’agit d’un document capital, qui réaffirme les valeurs, la fonction et les tâches de l’OTAN, présente une évaluation collective des défis de sécurité existant pour l’Alliance et définit ses tâches politiques et militaires.

Les grandes lignes et l’orientation générale du renouveau stratégique de l’Otan sont déjà perceptibles à travers différents documents et déclarations officiel(le)s,  dont le principal intitulé “NATO 2030 : United for a new era“, ambitionne de mettre à jour la stratégie de l’Otan, face à ses “rivaux systémiques“ Russie et Chine et à l’apparition de nouveaux enjeux (pandémies, crise climatique, cybersécurité…). Il va même jusqu’à une remise en question des modes de fonctionnement de l’organisation.

Renforcement de la dissuasion et de la défense à long terme de l’OTAN

Au sommet, les dirigeants des pays de l’OTAN renforceront considérablement la posture de l’Alliance sur le long terme, ce qui se traduira par une présence, des capacités et une disponibilité opérationnelle accrues. Madrid, sommet de la “transformation“, tracera les contours d’une nouvelle stratégie de défense et de dissuasion, qui est censée inclure les menaces hybrides et cyber, ainsi que le terrorisme. Le projet le plus spectaculaire vise à porter jusqu’à 300.000 les effectifs de la Force de réaction (NRF), qui compte 40 000 hommes à l’heure actuelle. Cette force multinationale, dotée de technologies de pointe, regroupe des éléments terrestres, aériens et maritimes.

Soutien de l’Ukraine sur le long terme

Les Alliés fournissent un soutien militaire et financier important pour aider l’Ukraine à exercer son droit de légitime défense. Cette démarche s’inscrit dans le prolongement de la formation et de l’assistance proposées depuis des années par l’OTAN, c’est-à-dire depuis l’annexion illégale de la Crimée par la Russie, en 2014. Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, au mois de février , les puissances membres de l’Alliance sont véritablement passés à la vitesse supérieure, en fournissant des milliards d’euros d’aide létale et non létale supplémentaire pour aider l’Ukraine.

Lors de ce sommet de Madrid, elles conviendront d’intensifier et de maintenir le soutien de l’OTAN à plus long terme. Précédemment, le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a déclaré que le Sommet de Madrid discuterait, entre autres, de nouvelles livraisons d’armes à l’Ukraine, ainsi que d’un programme pluriannuel d’assistance militaire au pays.

Adhésion à l’OTAN de la Finlande et de la Suède

Au-delà de l’Ukraine, la journée de mercredi sera également l’occasion de lancer le processus d’adhésion de la Finlande et de la Suède, qui ont décidé de rejoindre l’Otan en réaction à l’offensive lancée par la Russie en Ukraine le 24 février, rompant avec une longue tradition de neutralité. Cette adhésion était jusqu’à présent bloquée par la Turquie, membre de l’Otan depuis 1952, qui accusait notamment Stockholm et Helsinki d’abriter des militants de l’organisation kurde PKK, qu’Ankara considère comme “terroriste“. Mais au terme de longues tractations en marge du sommet, Ankara a donné mardi soir son accord à l’entrée dans l’Otan de ces deux pays nordiques, le président turc Recep Tayyip Erdogan ayant estimé avoir obtenu leur “pleine coopération“ dans sa lutte contre le PKK.

Une avancée saluée par le président américain, Joe Biden, qui a “félicité la Turquie, la Finlande et la Suède“ pour la signature de cet accord.“Alors que nous commençons ce sommet historique à Madrid, notre Alliance est forte, plus unie et plus déterminée que jamais“, a-t-il déclaré.

Renforcement des partenariats et maintien de la politique de la porte ouverte

Après la décision historique de la Finlande et de la Suède d’adhérer à l’OTAN, l’Alliance entend bien mettre en avant la politique de la porte ouverte inscrite à l’article 10 de son document fondateur, le Traité de l’Atlantique Nord (1949). Lors de ce sommet, l’OTAN intensifiera encore le soutien apporté à la Géorgie et à d’autres partenaires afin de les aider à développer leurs capacités et à renforcer leur résilience.

Adaptation aux menaces et aux défis

Ce sommet de Madrid sera une étape importante dans l’adaptation actuelle de l’OTAN face aux menaces et aux défis actuels, d’où qu’ils viennent : terrorisme, cyberattaques, politiques coercitives de la Chine, technologies de rupture et incidences du changement climatique sur la sécurité.

 

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