Journée interprofessionnelle de grève

Quand :
18/10/2022 Jour entier
2022-10-18T00:00:00+02:00
2022-10-19T00:00:00+02:00
Où :
France
France

La CGT, FO, Solidaires, la FSU, auxquels se joignent les organisations de jeunesse Fidl, Unef, MNL et la Vie lycéenne ont appelé jeudi à une journée de grève et de manifestations interprofessionnelles, mardi 18 octobre. Les salariés sont appelés à manifester pour “les salaires et la défense du droit de grève et protester contre les réquisitions dans le secteur de l’énergie“, après la décision du gouvernement de réquisitionner des salariés de l’industrie pétrolière, peut-on lire dans le communiqué de l’intersyndicale.

Les signataires dénoncent notamment une “situation de blocage patronale“ dans l’industrie pétrolière, et des réquisitions qui constituent “une atteinte inacceptable au droit constitutionnel de grève et aux libertés fondamentales“. Ces réquisitions ont été “l’élément déclencheur“ qui ont convaincu Force ouvrière de rejoindre l’intersyndicale, a affirmé la représentante de FO, Patricia Drevon, lors d’une conférence de presse au siège de la CGT à Montreuil.

Près de 200 rassemblements dans toute la France

 A Paris, la manifestation s’élancera à 14 heures de la place d’Italie (13e arrondissement), en direction de la place Vauban (7e). Le cortège démarrera empruntera le Boulevard Auguste Blanqui,  puis longera le boulevard Saint-Jacques (14e) jusqu’au boulevard Montparnasse, en passant par la place Denfert-Rochereau et le boulevard Raspail. La manifestation empruntera ensuite le boulevard des Invalides puis, l’avenue Villard,  jusqu’à son point s’arrivée  : la place Vauban (7e).

Un autre cortège, pour protester plus spécifiquement contre la réforme des lycées professionnels, défilera dès 14 h 30 du métro Saint-François-Xavier (7e) au métro Sèvres-Babylone (6e et 7e). La police anticipe pour ces cortèges respectivement 15 000 et 2 000 participants.

De nombreux rassemblements sont également prévus en régions : une dizaine dans le Nord, à Amiens (14h), Beauvais (17h), Arras (14h)… Mais aussi, en Loire-Atlantique et en Vendée :  à 15 heures à Nantes devant la préfecture, à 12 heures à Saint-Nazaire. Dans le Sud-Ouest, des manifestations sont programmées à Bordeaux (12h), Périgueux (12h), Agen (12h), Dax (10h30), La Rochelle (10h), Rochefort (10h30), Saintes (10h30), Pau (10h30) ou encore Bayonne (10h30).

Dans le Sud, trois cortèges sont prévus  à Nice dont un à partir de 14h sur le parvis de  la gare SNCF Nice Thiers. A Montpellier, le départ du cortège est prévu à partir de midi, sur le parvis de la gare Saint-Roch…

Au total près de 200 points de rassemblement sont prévus en France ce mardi, selon la CGT, à l’initiative de cette journée de mobilisation interprofessionnelle.

Un mouvement, sans l’Unsa, la CFE-CGC et la CFDT

Tous les secteurs “sont appelés à faire grève“, a déclaré vendredi 14 octobre, Philippe Martinez. “À chaque fois, on nous dit ‘ce n’est pas le moment’ ! Il n’y a pas que chez Esso ou Total qu’il y a des problèmes de salaire.

L’Unsa et la CFE-CGC, qui ont participé à l’intersyndicale, n’ont toutefois pas souhaité signer le communiqué commun, selon Catherine Perret de la CGT. La CFDT ne se joindra pas non plus au mouvement. “L’appel à la grève générale dont on parle, ça change quoi concrètement ? Pour les travailleurs les plus modestes, rien“, a commenté le secrétaire général du syndicat Laurent Berger, ce jeudi sur France Inter. “Ce n’est pas la convergence des luttes qui va faire l’augmentation des salaires des travailleurs, c’est le dialogue social“.

“Un mardi noir“

C’est donc un “mardi noir“ qui se profile. De nombreux secteurs d’activité ont en effet répondu présent à l’appel à la grève des syndicats. Sur son site, la CGT n’en dénombre pas moins que treize :  “raffineries, agroalimentaire, crèches, transports publics, énergie et nucléaire, organismes sociaux, banque-assurances, services informatiques, maintenance industrielle, éducation, santé, commerce et métallurgie.

Énergie

Alors que le mouvement de grève affecte plusieurs centrales nucléaires d’EDF en maintenance, ainsi que des stockages de gaz d’Engie, la FNME-CGT (énergie),  anticipant l’annonce officielle, a proposé jeudi 13 octobre “l’élargissement de la grève dans toutes les entreprises de l’énergie“, faisant savoir qu’elle “impulsera(it) et coordonnera(it) la grève nationale interprofessionnelle“. Invités à poursuivre leur mobilisation par la Fédération nationale des mines et de l’énergie, les employés,  les employés des centrales de Tricastin (Drôme), Cruas (Ardèche), Bugey (Ain) et Cattenom (Moselle) et surtout dans celle de Gravelines dans le Nord, qui réclament une hausse des salaires bruts de 5 %, répondront présents lors de la journée du 18 octobre.

Transports

La CGT-Cheminots, premier syndicat représentatif à la SNCF et Sud Rail, ont appelé à la grève ce mardi 18 octobre. “Nous demandons aux syndicats d’organiser des assemblées générales de site le 18 et nous ne nous interdisons aucun scénario pour la conduite de l’action“ a déclaré jeudi à l’Agence France-Presse Laurent Brun, le secrétaire général de la CGT-Cheminots. La fédération des transports de la CGT a à son tour embrayé en appelant ses adhérents à cesser le travail. “La colère gronde, y compris dans nos métiers“ a prévenu le syndicat, qui représente entre autres les chauffeurs routiersLa CGT-RATP appelle elle aussi à un mouvement ce mardi 18 octobre, dans le cadre de la “grève nationale interprofessionnelle pour les salaires et contre les réquisitions.

Fonction publique

L’UFSE-CGT, premier syndicat de la fonction publique, a également répondu présent. “Nous appelons à construire avec les personnels la participation la plus large possible à la journée interprofessionnelle de grève et de manifestations du mardi 18 octobre 2022 pour la défense du droit de grève, l’augmentation des salaires et nos droits à la retraite“, développe l’UFSE-CGT dans un communiqué.

Les syndicats CGT, FO, FSU, Solidaires de la Fonction publique exigent l’indexation “automatique“ du point d’indice sur l’inflation, ainsi qu’une revalorisation “significative et immédiate des traitements, des salaires, des pensions et des retraites“ dans la fonction publique.

Des préavis ont été déposés pour les trois composantes de la fonction publique (Etat, territoriale et hospitalière). Les organisations professionnelles (Union fédérale des syndicats de l’Etat, Fédération des services publics, Fédération de la santé et de l’action sociale) affirment dans le texte “leur soutien plein et entier à la grève des travailleuses et travailleurs des industries pétrolières“ et “condamnent les réquisitions“ pour les dépôts de carburant de TotalEnergies et d’ExxonMobil.0

Dans un communiqué séparé, la Fédération des Services publics a souligné qu’elle se mobilisait “pour soutenir les actions décidées par les grévistes dans les raffineries, pour réaffirmer nos revendications salariales (10% d’augmentation du point d’indice tout de suite), notre rejet de la réforme des retraites voulue par Macron et notre attachement au droit de grève et aux libertés syndicales“.

Éducation

Les fédérations de l’Éducation, dont le Snes, Sud, FO et la CGT, appellent à la grève le 18 octobre pour “la hausse des salaires et la défense du droit de grève“, mais aussi pour dénoncer la réforme de la voie professionnelle présentée par Emmanuel Macron le 13 septembre. Le projet vise notamment à augmenter de 50 % les temps de stage.

Commerces et services

La fédération CGT du commerce et des services a elle aussi rejoint l’appel à la grève en vue d’obtenir de “vraies revalorisations salariales“. Le secteur de la distribution, plus largement, pourrait rejoindre le mouvement . Au total, 80 branches professionnelles sont concernées parmi lesquelles la restauration, l’hôtellerie, mais aussi les agents de sécurité, les caissières.

Routiers

Preuve que ces mesures de réquisitions décidées par le gouvernement ont vraiment joué un rôle de détonateur dans la grève du 18 octobre : la fédération des Transports CGT a dénoncé “une attaque frontale contre l’exercice du droit de grève“, avant d’appeler, elle aussi, les routiers à rejoindre la grève générale. “Les salariés du transport routier de marchandises et, plus particulièrement, ceux qui concourent à transporter des matières dangereuses sont solidaires de la lutte en cours“, a t-elle indiqué.

Des appels à la grève sont aussi lancés dans les cliniques et maisons de retraite à but lucratif. A noter enfin qu’une note du renseignement territorial redoute que le mouvement ne s’étende aux agents portuaires, employés du secteur automobile mais aussi d’autres professions.

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