Le Parlement européen statue sur la nouvelle présidence de la Commission européenne

Quand :
16/07/2019 Jour entier
2019-07-16T00:00:00+02:00
2019-07-17T00:00:00+02:00
Où :
Parlement européen
Strasbourg
France

L’un des sujets centraux de la session plénière de cette semaine au Parlement européen sera le vote sur la nomination d’Ursula von der Leyen à la présidence de la Commission européenne. Désignée par les chefs d’Etat et de gouvernement le 2 juillet après d’âpres négociations, l’actuelle ministre allemande de la Défense doit encore convaincre les députés européens, qui se prononceront mardi 16 juillet. La ministre de la défense allemande leur présentera son programme et en débattra ensuite avec eux à partir de 9h. Les députés se prononceront sur sa candidature, lors d’un vote à bulletin secret qui se tiendra à 18h le même jour. Le verdict est attendu entre 19h30 et 20 heures.

Des félicitations de la plupart des dirigeants européens

France

Espagne

« Nous devons travailler ensemble », a commenté le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez.

Présidence du Conseil européen

« Félicitations à l’Europe » a tweeté par le président du Conseil, Donald Tusk.

Allemagne

La chancelière allemande Angela Merkel a félicité Ursula von der Leyen, la plus ancienne membre de son cabinet, sur nomination en tant que première femme présidente de la Commission. Elle a déclaré que « von der Leyen ferait un leader « confiant et fort ».« Elle va maintenant s’attaquer avec une grande vigueur aux défis auxquels nous sommes confrontés en tant qu’Union européenne », a ajouté Mme Merkel. “Même si aujourd’hui je perds un ministre de longue date, je gagne un nouveau partenaire à Bruxelles. C’est pourquoi j’espère une bonne collaboration. « 

Portugal

Des félicitations du Premier ministre, António Costa.

Et de Berlusconi

Vote du Parlement européen

L’Allemande Ursula von der Leyen devient la prochaine présidente de la Commission européenne, et la première femme à occuper ce poste. Elle a été élue par le Parlement européen à une très courte majorité : elle avait besoin de 374 voix et en a obtenu 383.

Issue de la CDU, le parti chrétien-démocrate d’Angela Merkel, elle était jusqu’ici ministre de la Défense de l’Allemagne. Agée de 60 ans, elle avait longtemps été vue comme la dauphine de la chancelière, avant de voir son étoile pâlir dans son pays. En Europe, elle appartient au PPE, le parti conservateur européen.

 

A quelques minutes du vote en plénière, les socialistes du S&D déclarent soutenir Ursula Von der Leyen.

Audition et débat au sein du Parlement européen (9h-12h30) 

Les débats

Réponse finale d’Ursula Von der Leyen

Dans sa réponse finale aux eurodéputés, Mme von der Leyen a déclaré: « Nous savons qu’un discours n’est qu’un discours » et les a dirigés vers son programme politique. Elle a également évoqué « un sentiment de division » entre l’Europe de l’est et de l’ouest, et le nord et le sud. « Nous devons surmonter cela« , a-t-elle ajouté. Elle a également souligné son intention de renforcer le pouvoir politique du Parlement en lui donnant le droit d’initiative législative et en rétablissant le système de Spitzenkandidat ou « candidat principal », écarté avec sa propre candidature.

Groupe Reniew Europe (RE)

Stéphane Séjourné eurodéputé européen centriste français et ancien conseiller du président français Emmanuel Macron, a déclaré que la délégation française du groupe libéral Renew Europe ira droit au but et soutiendra Ursula Von Der Leyen et veillera à ce qu’elle obtienne une large majorité de pro- européens pour la soutenir dans cette élection.  « Nous avons retrouvé dans votre projet un certain nombre de propositions que nous portions : la banque sur le Climat notamment, la neutralité carbone, la question de la taxe carbone et du salaire minimum ». Le président de la délégation française a adressé à la fin de son allocution un message au Verts « J’en appelle à la responsabilité des Verts qui portent avec d’autres groupes les sujets environnementaux dans notre hémicycle européen » a t-il dit.

Groupe Identité et Démocratie (ID)

Le groupe d’extrême droite, Identité & Démocratie (ID) indique à travers la voix de son porte-parole : « Après examen de votre candidature, nous sommes d’avis que vous n’êtes pas adaptée pour exercer cette fonction« . « Une telle prestation de type socialiste ne peut être soutenue par nos membres, et nous allons voter contre vous »

Groupe des chrétiens-démocrates (PPE)

« Je remercie Ursula Von der Leyen pour son programme, pour ses propositions, pour l’avenir de l’Europe « , a indiqué en préambule Manfred Weber. « Pour nous, le groupe du PPE, l’important est l’engagement que nous avions pris pendant la campagne électorale ». « Ursula Von der Leyen est une européenne convaincue, et c’est la raison pour laquelle nous allons appliquer avec elle nos promesses électorales« . Le Parti Populaire Européen va soutenir de manière déterminée Ursula Von der Leyen« , conclut celui qui a été tête de liste aux Européennes du parti conservateur européen. Saluant la capacité de compromis et les fortes convictions européennes de Ursula Von der Leyen, il a souligné qu’un rejet de sa candidature par le Parlement plongerait l’UE dans l’instabilité politique au moment où celle-ci a au contraire besoin de se renforcer.

Groupe des sociaux démocrates (S&D)

Pour le groupe S&D, l’eurodéputée Iratxe García Perez a déclaré: « Vous avancez dans la bonne direction », en écho à l’appel du premier ministre espagnol, Pedro Sanchez. Elle a déclaré que son groupe déciderait de soutenir Ursula von Der Leyen « cet après-midi ». »Nous souhaitons maintenant que notre législation fasse preuve d’ambition (…). Nous avons besoin d’une position plus ferme contre la pauvreté en général », a-t-elle expliqué. Le soutien de son groupe dépend également de l’engagement de la candidate allemande en faveur d’une action climatique plus forte: « Nous vous voulons et c’est le cas avant de pouvoir vous soutenir pour le président de la Commission, pour diriger le changement que les gens souhaitent, apporter la transformation que les jeunes les gens sont exigeants. «  »Nous devons fixer des objectifs contraignants pour pouvoir atteindre les objectifs de réduction des émissions en 2030″, a déclaré Mme García Perez. Les socialistes et démocrates de centre-gauche ont annoncé qu’ils se réuniraient à 16 heures pour décider de soutenir von der Leyen lors du vote de confirmation.

Groupe des Verts/Alliance libre européenne (Verts/ALE)

« Les Verts ne sont pas convaincus » a déclaré le co-responsable du groupe, Philippe Lamberts dans son discours en plénière. Tout en louant certaines des propositions de von der Leyen, le message principal est que les Verts, du moins publiquement, ne participeront pas et n’appuieront pas sa candidature. « Il n’y avait pas de mot » sur des questions telles que la biodiversité ou « le traitement favorable accordé aux investisseurs », a déclaré M. Lamberts. « Là où un changement d’orientation est nécessaire, vous proposez ici et là des inclinaisons, des changements incrémentiel et beaucoup de flou. », a t-il ajouté.

L’audition de la candidate allemande

S’exprimant avec aisance en français, allemand et anglais pendant son discours et ses réponses aux élus lors d’une séquence longue de quatre heures au Parlement de Strasbourg, Ursula von der Leyen a multiplié les promesses pour tenter d’obtenir le minimum nécessaire des 374 voix pour être élue. Ursula Von der Leyen a commencé son discours en français en faisant référence à Simone Veil, première présidente du Parlement européen.

Elle a ensuite développé devant les eurodéputés son programme pour les cinq prochaines années. Répondant à la forte mobilisation ces derniers mois des citoyens, et notamment des jeunes, pour l’environnement, elle a promis en ouverture de son discours un « green deal » (« pacte vert ») pour l’UE dès les 100 premiers jours de son mandat.

Décrivant le changement climatique comme un défi quotidien pour tous les Européens. « En tant que citoyens européens aujourd’hui, quel que soit le pays dans lequel nous vivons, nous ressentons cet impact dans notre vie quotidienne », elle s’est engagée à ce que que l’Union européenne devienne le « premier continent neutre sur le plan climatique au monde« .Elle a ensuite confirmé son soutien à la neutralité carbone en 2050 qui sera inscrite dans la « première loi européenne sur le climat » et soutenu un objectif plus ambitieux de réduction des émissions CO2 de 50% en 2030, voire de 55%. Et par ailleurs, d’instaurer une  « taxe carbone à la frontière« .

Elle a aussi voulu promis de redonner du contenu à l’économie sociale de marché, l’Union européenne étant parfois accusée d’être néolibérale. « Ce n’est pas la population qui sert l’économie, mais l’économie qui doit servir la population« , a-t-elle affirmé avant de demander une « fiscalité équitable« . Elle a ainsi mené une charge contre les géants du numérique, surnommés les GAFA, qui « font des bénéfices, tout en bénéficiant de nos hôpitaux », a-t-elle pointé. Sur le sujet de l’égalité femme-homme, Ursula von der Leyen a proposé de montrer l’exemple avec la Commission européenne, promettant « parité homme femme au sien du collège des commissaires. Si des États membres ne proposent pas suffisamment de femmes, je demanderai de présenter d’autres noms »,  a-t-elle affirmé.

Mme von der Leyen s’est enfin dite «  prête  » à un nouveau report de la date de sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, actuellement fixée au 31 octobre. « Je me tiens prête à une nouvelle extension de la date de départ si davantage de temps était nécessaire pour une bonne raison », a-t-elle assuré. Cette déclaration a été accueillie par les huées des eurodéputés britanniques pro-Brexit.

 

 

 

Pour s’assurer la présidence de l’exécutif européen, Ursula von der Leyen doit obtenir la majorité absolue au parlement européen, soit 374 voix sur 747. Elle peut pour l’heure compter sur les 182 voix du Parti populaire européen (PPE), le groupe de centre-droit dont elle est issue, et sans doute sur celles des 108 membres du groupe Renew Europe, auquel appartiennent les élus français de La République en marche et du MoDem. Ces suffrages seront toutefois insuffisants pour atteindre la majorité absolue. La ministre de la Défense allemande va donc devoir séduire au-delà de la droite et des libéraux, notamment chez les socialistes, le deuxième groupe parlementaire. Mais leur soutien est loin de lui être acquis, surtout dans les rangs des sociaux-démocrates allemands qui n’ont toujours pas digéré l’éviction du Néerlandais Frans Timmermans.

Une campagne marathon

Désignée le 2 juillet, la ministre de la Défense allemande a mené la semaine passée une « opération séduction » pour convaincre les députés européens. Pour ce faire, Mme von der Leyen a multiplié les auditions au Parlement. Elle y a non seulement rencontré les conservateurs du Parti populaire européen, sa propre famille politique (182 élus), mais aussi les trois autres groupes les plus nombreux de l’hémicycle : les sociaux-démocrates (154 élus), les libéraux-centristes de Renew Europe (108 élus) et les verts (75 élus). Obtenir un large soutien au sein de ces trois familles politiques lui sera d’autant plus nécessaire qu’elle « n’a pas la certitude d’obtenir la totalité des votes du PPE« .

Un possible report de l’élection

Si Ursula Von der Leyen obtient la majorité absolue des suffrages (50% des voix plus une) des députés lors du vote de ce mardi, elle sera alors la première femme à présider la Commission européenne. Dans le cas contraire, le Conseil européen aura un mois pour proposer un autre candidat. D’après Le Figaro, sans assurance de recueillir la majorité, l’élection de Mme von der Leyen pourrait être reportée à septembre. « Dès mardi, plusieurs sources affirmaient que le vote prévu à Strasbourg mardi 16 juillet pourrait être reporté au mercredi 17 juillet, voire à… septembre« .

 

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