L’agenda politique

Fév
17
lun
Examen en séance à l’Assemblée du projet de loi retraite @ Assemblée nationale
Fév 17 – Fév 21 Jour entier

Lundi 17 février, à partir de 16 heures, l’Assemblée nationale examine, en séance publique, le projet de loi instituant un système universel de retraite. Noyée sous 22.000 amendements, dont 19.000 des Insoumis, la commission spéciale retraites a dû interrompre ses travaux la semaine dernière, sans parvenir à balayer l’ensemble du texte. Conséquence : les députés repartiront de zéro dans l’hémicycle à partir de ce lundi, et examineront la version initiale du projet de loi, sans la vingtaine d’amendements adoptés en commission.  Afin de tenir compte de ses travaux, ces derniers devraient toutefois être repris par les rapporteurs en séance.

Un total de 41.000 amendements 

Quelques 41 000 amendements, dont 23.000 des Insoumis, ont été déposés sur le volet principal de la réforme qui sera examiné à partir de lundi dans l’hémicycle. Un record sous la législature en cours. Outre le groupe La France Insoumise (LFI) qui a déjà assumé l’obstruction en commission et promis une « noria » pour l’examen du texte en séance, les communistes sont à l’origine de 13 000 amendements. Le gouvernement en a déposé une soixantaine et les députés du groupe La République En Marche (laREM) quelque 600. Dans l’opposition, on en dénombre 2 300 chez les Républicains et environ 700 au crédit du Parti Socialiste (PS). Mais parmi ces amendements, certains pourraient être jugés irrecevables d’ici au début de la bataille parlementaire dans l’hémicycle.

Un vote en première lecture espéré avant les municipales

Tout va donc se jouer lors de l’examen du texte dans l’hémicycle. Ce dernier risque de virer au contre-la-montre si le gouvernement veut que les deux projets de loi (ordinaire et organique) soient votés, avant le premier tour des élections municipales de mars. Un responsable de la majorité estimait récemment que si c’était  « le même étiage » qu’en commission, les débats seraient  « tenables » sur trois semaines, soit une de plus que prévu à ce stade, ce qui représente déjà 84 heures selon le président de l’Assemblée Richard Ferrand (LREM). Le député Libertés et Territoires et ex-LREM Matthieu Orphelin n’est pour sa part, pas convaincu. « Il n’y a aucune chance que l’examen du texte soit terminé avant les municipales », a t-il indiqué dans un communiqué, dans lequel il réclame le report du débat de « quelques semaines ».

Le recours au 49.3 exclut… Pour l’instant

À ce stade, le gouvernement exclut tout recours au 49-3, arme de la Constitution qui permet d’abréger les débats et d’adopter le texte sans vote. « Cela reviendrait à tuer le débat, ce n’est pas une option considérée« , assure la vice-présidente du groupe LaREM à l’Assemblée, Marie Lebec. D’autant qu’au sein de la majorité, l’idée n’est pas très populaire. « Le groupe a encore besoin de mûrir un peu et de voir si c’est vraiment la solution de dernier recours », estime une cadre du parti présidentiel. « Déjà qu’on nous prive de participer au texte avec les ordonnances ou la conférence de financement, ce serait définitivement faire du Parlement une caisse enregistreuse » s’indigne pour sa part le député LR, Eric Woerth.  « Je regrette que les “insoumis” aient réussi une chose : on ne nous parle plus, dans les médias, que des amendements et du 49.3, plutôt que du fond du texte », déplore pour sa part Guillaume Gouffier-Cha, rapporteur général (LaREM) du texte.

 

Journée de grève dans les transports @ France
Fév 17 Jour entier

 

Les syndicats Unsa, SUD, FO et Solidaires de la RATP,  et FO-Cheminots pour la SNCF, appellent à une « journée morte » dans les transports, lundi 17 février. Cette même journée, se tiendra le premier jour de l’examen du projet de réforme des retraites, en séance, à l’Assemblée nationale.

La CGT, deuxième syndicat représentatif à la régie parisienne des transports, n’appelle pas à la grève ce lundi. Elle préfère concentrer ses forces sur la journée de mobilisation interprofessionnelle du jeudi 20 février. « Même si le lundi 17 février est une date symbolique dans l’agenda parlementaire, elle n’est pas propice à l’élargissement des luttes et des grèves dans les autres secteurs du pays », écrit-elle dans un tract. Ajoutant : « Les dissidences internes au sein de l’UNSA-RATP ne doivent pas amener la division des travailleurs à la RATP. » Même volonté à la CFE-CGC, troisième syndicat représentatif à la régie, qui s’est elle aussi désolidarisée de l’UNSA-RATP, prêchant la poursuite de la mobilisation, « sous d’autres formes« .

L’initiative de ce mouvement de grève revient à L’UNSA-RATP pôle traction. Puissante branche du premier syndicat de la régie, elle a appelé le 6 février dernier,  à un « lundi noir dans les transports, le 17 février. Un appel auquel se sont associés très vite trois autres syndicats : FO, Solidaires et Sud RATP qui représentent ensemble près de 50% des agents à la régie parisienne. Dans un communiqué commun, les trois organisations syndicales rappellent « leur opposition ferme et déterminée à la mise en place du système de retraites par points.« .

Cinquième syndicat de la SNCF, FO-Cheminots a lancé dans la foulée « un appel national à la grève » pour la journée du 17. Le syndicat a précisé qu’il allait « mettre tout en oeuvre pour étendre cette journée d’appel aux autres fédérations et structures cheminotes, pour reproduire la force de la grève qui s’est engagée le 5 décembre » [1er jour de la mobilisation contre la réforme des retraites].

A quoi s’attendre ?

L’appel à une « journée morte » dans les transports lundi pour protester contre la réforme des retraites « sera peu suivi, il y aura un trafic normal à la SNCF, un trafic normal ou quasi normal à la RATP », a souligné dimanche sur BFMTV, le secrétaire d’Etat aux Transports Jean-Baptiste Djebbari. « Il y aura quelques perturbations sur les lignes de métro, notamment la 2, la 5 et la 12 mais ce ne sera en rien les journées que les Français ont pu vivre début décembre », a-t-il ajouté. « La grève reconductible telle que nous l’avons connue début décembre est effectivement terminée» et la journée de mobilisation prévue le 20 février, sera très certainement à l’image de demain », a estimé le secrétaire d’état.

Selon les prévisions de la RATP publiées samedi, le trafic sera normal sur les tronçons du RER dépendant d’elle (lignes A et B) ainsi que sur les réseaux de bus et de tram. Du côté du métro, le trafic sera quasi normal sur la plupart des lignes mais des perturbations seront à prévoir sur les lignes 2, 5 et 12, qui circuleront malgré tout, précise la RATP.

Fév
18
mar
Emmanuel Macron à Mulhouse pour s’engager contre le « séparatisme islamiste » @ Mulhouse
Fév 18 Jour entier

Emmanuel Macron se rendra à Mulhouse mardi 18 février. Un déplacement qui sera l’occasion pour le chef de l’état, de commencer à évoquer sa stratégie de lutte contre le « séparatisme » et le radicalisme islamiste. Deux dossiers hautement sensibles qu’il avait promis d’aborder au début de 2020 et qui ont fait l’objet d’un grand nombre de réunions interministérielles, ces dernières semaines.

Le président de la république est attendu dans le quartier de Bourtzwiller qui « concentre un certain nombre de problématiques« , comme la pauvreté ou la délinquance, et « où la République doit réaffirmer sa présence« , selon son entourage. Dans la matinée, il fera le point avec les forces de l’ordre, lors d’une réunion sur la question de la radicalisation. Suivra dans l’après-midi, une table ronde avec des représentants d’associations sociales, culturelles, religieuses ou sportives, mais aussi des élus, des chefs d’entreprise et des habitants. L’occasion d’échanger sur des pistes de travail et des solutions pour une « reconquête républicaine » des quartiers, basée sur des services publics plus présents et efficaces et sur le réseau associatif.

La destination choisie ne doit rien au hasard. Mulhouse abrite en effet la plus grande mosquée en construction en France, gérée par une association liée à la mouvance française des Frères musulmans, adeptes de l’islam politique. Celle-là même qu’Emmanuel Macron entend combattre, au nom de la lutte contre le communautarisme. Ce lieu symbolise aussi le financement de l’islam de France par l’étranger. Son budget de l’ordre de 28 millions d’euros étant financé par Qatar Charity, une ONG du Qatar.

Selon Le Parisien, le chef de l’État est prêt à « abattre ses cartes » et à faire des annonces en marge de ce déplacement. Accompagné du ministre de l’Intérieur Christophe Castaner, du secrétaire d’Etat Laurent Nuñez, de Gabriel Attal (Jeunesse) et de Roxana Maracineanu (Sports), il a prévu de s’exprimer sur le financement des lieux de culte, notamment depuis l’étranger, sur la scolarisation d’enfants dans des écoles hors-contrat et la structuration de l’islam de France. Le chef de l’État ne devrait en revanche pas s’aventurer sur les dossiers très sensibles de la laïcité et du port du voile ou sur une réforme de l’organisation de l’islam de France, actuellement à l’étude.

 

Retraites : première réunion des deux groupes de travail de la conférence de financement @ Ministère des solidarités
Fév 18 Jour entier

Alors que les députés débattaient du projet de loi retraites en commission spéciale, la conférence de financement s’est réunie le jeudi 30 janvier pour lancer ses travaux. Cette instance réunit six organisations syndicales (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFDT, Unsa) et quatre fédérations patronales (Medef, CPME, U2P, FNSEA), chargées de trouver ensemble des solutions de compromis, pour résorber le déficit du système de retraite. Le Premier ministre, Edouard Philippe, a assuré que si la « conférence » débouchait sur un compromis, il « ferait siennes ces propositions ».

 

Les organisations syndicales et patronales sont conviées à deux groupes de travail qui débuteront respectivement mardi 18 février et jeudi 20 février au ministère des Solidarités. Le premier est chargé de faire émerger des propositions d’équilibre du système à court terme, l’exécutif ayant réaffirmé son intention de voir le système à l’équilibre d’ici à 2027 et d’inscrire cet objectif dans la loi. Le second planchera sur le pilotage financier du système à moyen et long termes. Autrement dit, sur les moyens de garantir l’équilibre au-delà de cette date. Quelle place des partenaires sociaux ? Quelles marges de manœuvre? Quelle relation avec l’État ? Autant de questions qui exigeront des réponses claires.

Ces groupes de travail se réuniront ensuite les semaines du 9 mars et du 23 mars, avant une « réunion plénière pour partager les travaux de chacun des groupes » prévue la semaine du 6 avril. Un document final « sous la forme d’un accord ou, à défaut, de propositions de mesures avec les positions des acteurs » sera ensuite « remis pour fin avril » à l’exécutif.

Fév
19
mer
Neuvième débat de la primaire démocrate dans le Nevada @ Le théâtre des arts Paris, Las Vegas
Fév 19 Jour entier

Le neuvième grand débat de la primaire démocrate se tient ce mercredi 19 février à Las Vegas (Nevada), trois jours avant le « caucus » du Nevada. Organisé par NBC News et MSNBC en partenariat avec The Nevada Independent, il sera animé par cinq journalistes : Lester Holt, présentatrice de NBC, Chuck Todd, directeur politique de NBC News, Hallie Jackson, correspondante en chef de la Maison Blanche de NBC News, Vanessa Hauc, correspondante principale de Noticias Telemundo, et The Nevada Independent’s Jon Ralston. Le débat de deux heures sera diffusé sur NBC News et localement sur MSNBC, à partir de 21 h00 (6h00 heure de Paris).

Qui débattra ?

Le Comité national démocrate a régulièrement augmenté les exigences pour chaque débat. Pour se qualifier pour celui de Las Vegas, les candidats doivent répondre à l’une de ces deux conditions:  avoir obtenu au moins un délégué lors du caucus de l’Iowa et de la primaire du New Hampshire ou bien, avoir obtenu au moins 10 % des intentions de vote dans quatre sondages. Six des huit démocrates encore en lice pour la nomination se sont qualifiés pour le débat de ce mercredi:

Depuis le dernier débat démocrate , dans le New Hampshire avant la primaire du 11 février, le champ des candidats n’a cessé de se rétrécir. Andrew Yang, Deval Patrick et Michael Bennet ont tous mis fin à leurs campagnes après de mauvaises performances dans cet état.

 Michael Bloomberg « entre dans la danse »

Les qualifications fixées par le Comité national démocrate (DNC) pour le débat de ce 19 février s’écartent des exigences des débats précédents. Parmi les critères à respecter pour avoir le droit d’y participer, le comité exigeait notamment un seuil minimum de donations issues de la base électorale. Une condition à laquelle il a renoncé. Ce changement ouvre la voie au milliardaire Michael Bloomberg, qui a autofinancé sa campagne. Il participera ce mercredi au débat de Las Vegas, avant la primaire du Nevada, samedi, à laquelle il ne prendra pas part, misant tout  sur le Super Tuesday.

Avec plus de 300 millions de dollars dépensés dans un bombardement publicitaire sans équivalent, l’ancien maire de New York s’est hissé en à peine trois mois en deuxième position dans les sondages. Une volte-face critiquée par les autres candidats à l’investiture. « M. Bloomberg, comme n’importe qui, a le droit de se présenter à la présidentielle. Il n’a pas le droit d’acheter la présidence« , a tweeté lundi Bernie Sanders.

Le milliardaire américain remplit en effet désormais un des critères fixés par le parti démocrate : être crédité d’au moins 10% d’intentions de vote dans au moins quatre sondages estimés crédibles par la formation politique. L’ancien maire de New York a officiellement atteint le seuil du scrutin , se qualifiant pour le débat, avec une enquête d’opinion  NPR/PBS NewsHour/Marist publiée mardi. Selon cette étude, Michael Bloomberg arrive en deuxième position avec 19% des voix, derrière Bernie Sanders, devenu favori à 31% (+9 points par rapport à décembre). Joe Biden, un temps grand favori, n’arrive que troisième avec 15% des voix (-9), juste devant Elizabeth Warren (12%, -5). Pete Buttigieg, grand gagnant de la primaire de l’Iowa, talonné Bernie Sanders dans le New Hampshire, n’obtient que 8% (-5) des intentions de vote, derrière la sénatrice du Minnesota Amy Klobuchar (9%, +4) qui confirme sa progression. M. Bloomberg a également dépassé le seuil de 10% dans les sondages menés par Fox News, Quinnipiac et Monmouth. Bloomberg.  » Mike a hâte de rejoindre les autres candidats démocrates sur scène et expliquer pourquoi il est le meilleur candidat pour battre Donald Trump et unifier le pays »,  a indiqué son directeur de campagne Kevin Sheekey dans un communiqué.

Quels enjeux pour chacun des candidats ?

    Bernie Sanders

Le sénateur du Vermont s’est hissé en tête du scrutin à l’échelle nationale et au Nevada, engrangeant de solides résultats dans les deux premiers états. Le candidat socialiste qui a remporté le New Hampshire, et terminé deuxième de l’Iowa, s’envole en tête de tous les sondages nationaux. Dans le Nevada, personne ne semble pouvoir le concurrencer. Si l’on en croit Data for Progress, il caracole à 35% d’intentions de vote, contre 16% pour Elizabeth Warren. Tout l’enjeu du débat sera, pour lui, de conserver cette avance, et de continuer à s’en prendre à ses différents adversaires. L’objectif principal ce soir de ce démocrate socialiste autoproclamé devrait être de convaincre de nouveaux partisans.

   Pete Buttigieg

Après de solides résultats dans l’Iowa et le New Hampshire à prédominance blanche, Buttigieg fait face au premier grand défi de sa candidature, alors qu’il tente d’élargir son électorat aux afro-américains et hispaniques. Cette tâche commencera ce soir au Nevada, où environ un tiers des électeurs de 2016 étaient noirs ou latinos. Face à la montée en flèche de l’ancien maire de New York, Pete Buttigieg va une nouvelle fois devoir s’affirmer s’il ne veut pas risquer de perdre sa place récemment acquise de numéro 1 chez les centristes. Son manque d’expérience politique l’a fortement pénalisé lors du dernier débat, où il a montré une incapacité à réagir aux différentes attaques, notamment sur sa politique concernant les Noirs américains. Pour l’ancien maire de South Bend, dans l’Indiana, la pression pour rester dans le peloton de tête devrait commencer dès ce mercredi.

   Amy klobuchar

La sénatrice du Minnesota a profité d’un vif débat dans le New Hampshire pour se propulser à la troisième place contre toute attente. Sa performance ce soir suscitera des attentes alors qu’elle essaie de se séparer d’un groupe de modérés surpeuplés. Amy Klobuchar va donc tenter de reproduire sa performance dans le Nevada, là où elle n’est n’est que sixième dans les sondages. Le débat de Las Vegas lui donne l’occasion de se présenter comme la réponse des démocrates cherchant désespérément le candidat qui peut reconquérir les électeurs du Haut Midwest qui ont déserté le parti en 2016. Comme pour Elizabeth Warren ou Joe Biden, autre chose qu’un très bon résultat pourrait entraîner la fin de sa campagne. C’est donc quitte ou double pour elle.

   Elisabeth Warren

Après avoir occupée une place de leader dans la campagne, il y a à peine trois mois, la sénatrice libérale du Massachusetts a pris beaucoup de retard sur son allié Sanders. À l’instar de Joe Biden, la situation est complexe pour  elle. Un temps favorite, elle est désormais reléguée très loin, et n’est plus que le deuxième choix de l’aile gauche démocrate. Les électeurs semblent considérer que Bernie Sanders est mieux placé pour affronter Donald Trump. Lors de ce débat, elle devra devra être beaucoup plus agressive pour s’interposer dans le combat et tenter de démontrer l’inverse. En cas d’échec, cela pourrait être l’une de ses dernières opportunités de le faire.

   Joe Bidden

L’ancien vice-président se bat pour sa survie ce soir après une cinquième place meurtrière dans le New Hampshire. Certains experts estiment même qu’une défaite dans le Nevada et la Caroline du Sud pourrait signer le glas de sa candidature avant même le « Super Tuesday ». Une place autre que la première ou la deuxième serait en effet difficile à expliquer, ces états étant habités par plus de minorités que les très blancs de l’Iowa et du New Hampshire. Hors c’est précisément chez les Noirs américains et les Hispaniques que Joe Biden veut amorcer son come-back. Après les déconvenues des dernières semaines, il va devoir être incisif lors de ce débat pour conserver la confiance de ses électeurs. Ses volontés de réforme de la justice et de la sécurité sociale, chères à la communauté noire américaine, devraient être largement mises en avant. Reste que sur ces dossiers, il a face à lui de solides adversaires comme Elizabeth Warren ou encore Bernie Sanders.

   Michael Bloomberg

C’est une grande première pour l’ancien maire de New York qui n’a encore participé à aucune primaire, se réservant pour le Super Tuesday le 3 mars prochain. Déjà attaqué lors du précédent débat alors qu’il n’était pas présent, il devrait être sans aucun doute, la cible principale de ses adversaires, en particulier ceux les plus à gauche de l’échiquier politique. Bernie Sanders, le plus éloigné de ses concurrents en terme de politique, sera son plus virulent adversaire. Ces dernières semaines, il a assuré que la candidature de Michael Bloomberg correspondait « précisément à la corruption du système politique américain« , qu’il compare à celle de Donald Trump. Elizabeth Warren lui a quant à elle régulièrement reproché de vouloir acheter l’élection présidentielle, ce à quoi il devra répondre habilement après les centaines de millions de dollars dépensés en publicités télévisées. Joe Biden enfin compte l’interroger sur « les discriminations et le « stop and frisk«  ». Cette politique mise en place pendant son mandat a permis aux officiers de police de New York de fouiller tout citoyen, une mesure favorisant le contrôle au faciès et dénoncée par certains comme raciste car elle a surtout visé des hommes afro-américains.

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Regarder le débat

Le débat sera diffusé en direct à l’échelle nationale sur ABC et localement sur WMUR-TV. ABC News diffusera en direct le débat sur ABC News Live présenté sur Apple News, Roku, Hulu, AppleTV, Amazon Fire TV, Xumo, YouTube, Facebook, Twitter, le site ABC News et les applications de téléphonie mobile.

 

 

 

Fév
20
jeu
Emmanuel Macron au sommet européen extraordinaire à Bruxelles @ Bâtiment Europa
Fév 20 Jour entier

Le président du Conseil européen, Charles Michel, a invité fin janvier les chefs d’Etat et de gouvernement des 27 Etats membres à un sommet exceptionnel le 20 février à Bruxelles pour « parvenir à un accord » sur le budget de l’Union Européenne (UE) pour la période 2021-2027. Le président français, Emmanuel Macron, participera à ce conseil extraordinaire.

Avec le départ du Royaume-Uni, son second contributeur au budget communautaire, l’UE perd une part conséquente du budget communautaire. Quant au premier, l’Allemagne, il est menacé par la récession. Il y a donc urgence à agir. « Tout report créerait de graves problèmes pratiques et politiques et compromettrait la poursuite des programmes et politiques actuels ainsi que le lancement de nouveaux« , a expliqué M. Michel dans sa lettre d’invitation aux dirigeants. « Je suis pleinement conscient que ces négociations sont parmi les plus difficiles auxquelles nous ayons à faire face. Mais je suis également convaincu qu’avec du bon sens et de la détermination, nous pouvons parvenir à un accord qui profitera à tous les Européens« , a-t-il ajouté. Le président du Conseil européen a appelé chacun à « faire preuve d’un esprit de compromis » et précisé que le sommet « débutera le 20 février », laissant ainsi entendre qu’il pourrait durer plus longtemps.

Reste que les discussions sur le budget pluriannuel de l’UE, pour la période allant de 2021 à 2027, divisent profondément les vingt-sept qui ont chargé Charles Michel lors d’un précédent sommet en décembre, « de faire avancer les négociations« . Le président du Conseil espère convaincre les états membres de contribuer à hauteur de 1,074% de leur revenu national brut (RNB), c’est-à-dire la richesse qu’ils produisent chaque année. Vent debout contre cette proposition, l’Allemagne, les Pays-Bas, l’Autriche, la Suède et le Danemark, se sont déjà élevées contre celle ci, ne voulant pas que le budget européen dépasse 1,0% du RNB des Vingt-Sept. Les institutions européennes plaident elles pour un budget revu à la hausse pour assurer la relance de la croissance de l’Europe. La Commission a ainsi suggéré un budget d’1,1% du RNB, tandis que le Parlement européen, plus ambitieux souhaite le porter à 1,3% du RNB des États membres.

Prenant les devants, Charles Michel a proposé vendredi 14 février qu’une nouvelle taxe sur les plastiques non recyclés soit mise en place. Le président du Conseil a également soumis l’idée d’intégrer une part des recettes des marchés européens du carbone au budget de l’Union. Ces nouvelles contributions pourraient rapporter entre 14 à 15 milliards d’euros par an.

La base de négociation esquissée par la présidence du Conseil européen laisse augurer d’un plus grand des bras de fers européens. Le Conseil européen de jeudi s’annonce des plus épineux.

L’épineux dossier, qui conditionne toutes les politiques européennes pour la période 2021-2027, est en effet désormais dans les mains de Charles Michel . Un baptême du feu particulièrement difficile pour l’ex-Premier ministre belge.

Nouvelle journée de mobilisation contre la réforme des retraites @ France
Fév 20 Jour entier

A l’issue de la dernière journée de mobilisation contre le projet de réforme des retraites, l’intersyndicale a appelé jeudi 6 février, à une nouvelle journée de grèves et de manifestations lundi 20 février. Il s’agira de la dixième journée d’action en France. Elle interviendra  trois jours après le début de l’examen du projet de loi  à l’Assemblée nationale. La CGT, Force ouvrière, FSU, Solidaires ainsi que des organisations de jeunesse (MNL, UNL, Fidl) et étudiante (Unef) « appellent l’ensemble de la jeunesse, des salarié(e)s, des privé(e)s d’emploi, des retraité(e)s à une nouvelle journée de convergence de grèves et de manifestations le 20 février », a précisé l’intersyndicale dans un communiqué. La CFE-CGC RATP n’appelle pas quant à elle à la mobilisation ce jeudi. Elle indique dans un communiqué, « poursuivre la mobilisation sous d’autres formes. »

Le mouvement de grève devrait être en revanche suivi dans la fonction publique. Dans un communiqué unitaire, les organisations syndicales, CGT, FO, FSU, Solidaires, FAFP,  appellent « l’ensemble des agents à une nouvelle journée de convergence, de grèves et de manifestations, le 20 février« .

Les perturbations dans les transports

Cette nouvelle grève devrait peu impacter la circulation des transports en commun à Paris et en Île-de-France. La SNCF et la RATP prévoient un trafic quasi normal sur le métro et le RER. Concernant les métros, métros, bus et tramways, aucune perturbation n’a  été annoncée par la première. S’agissant des RER, seul le RER D sera touché avec un trafic perturbé entre Paris et Creil, Paris et Melun via Combs la Ville, Paris et Corbeil via Evry Courcouronnes et entre Juvisy et Malesherbes et entre Juvisy et Melun via Corbeil. Sur le Transilien, deux lignes seront perturbées lors de cette nouvelle journée de grève : la ligne H, avec un 1 train sur 2 (bus de remplacement entre Pontoise et Creil dans les deux sens) et la ligne K, avec 2 trains sur 3.

Des perturbations sont également à prévoir dans certaines villes de province, par exemple à Nice, où le réseau de transports en commun de la métropole Nice-Côte d’Azur, sera très perturbé, avec aucun tramway et seulement quelques bus.

Les manifestations

Pour cette dixième journée de mobilisation, à Paris, les manifestants s’élanceront à 13h30 de Montparnasse en direction de Place d’Italie. Le préfet de Police a pris un arrêté interdisant « tout rassemblement, cortège et manifestation se revendiquant des « gilets jaunes »« , sur plusieurs endroits de la capitale :

De nombreuses autres manifestations sont prévues un peu partout sur le territoire. A Bordeaux notamment, le cortège s’élancera à 11h30 de la Place de la Bourse, en direction de la place des Victoires. A Marseille, rendez-vous est donné  à 10h30 à la Porte d’Aix.  A Nantes, un cortège partira à 10h du « Miroir d’eau ». D’autres manifestations sont prévues dans le département. A Lille, la manifestation partira à 14h00 de la porte de Paris etc.

Fév
22
sam
Emmanuel Macron au salon de l’agriculture @ Paris Parc des Expositions - Porte de Versailles
Fév 22 Jour entier

Pour la troisième fois depuis le début de son quinquennat, et la quatrième année consécutive, Emmanuel Macron se rendra au salon international de l’agriculture (SIA), dont c’est la 57ème édition sur le thème « L’Agriculture vous tend les bras ! » Selon l’Élysée, qui a confirmé sa venue, le président y est attendu le samedi 22 février prochain, jour de l’ouverture de cette traditionnelle grand-messe. « Je ne sais ni à quelle heure il arrivera, ni à quelle heure il repartira. Tout ce que je peux vous dire, c’est que nous avons bloqué la journée entière », plaisante l’un de ses conseillers. Le président de la république avait établi il y a un an un record en déambulant 14 heures et 40 minutes dans les allées du Parc des Expositions.

Bien que le salon s’ouvre cette année en dehors de toute crise majeure pour les filières françaises, les points de friction ne manquent pas. Le salon qui débute ce samedi devrait mettre en évidence les grandes lignes de fractures qui traversent le monde agricole français.

La Pac Agricole Commune

Depuis Bruxelles où se négociait le budget de l’Union européenne pour la période 2021-2027, Emmanuel Macron est monté au front jeudi à Bruxelles sur la Politique agricole commune (PAC), affirmant sa détermination à « se battre » pour la défendre face aux attaques de certains pays au sommet extraordinaire sur le budget européen. Le président de la République est toutefois revenu sans accord sur le maintien de l’enveloppe de la Politique agricole commune (PAC) dont il a fait sa priorité, mais sur lequel les 27 pays de l’union n’ont pas pu s’entendre.

Les zones de non traitement en question

Emmanuel Macron et son ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume, devraient être interpellés sur la mise en place, au 1er janvier, des zones de non-traitement aux pesticides (ZNT) qui imposent de ne pas traiter les cultures avec des pesticides à moins de 3,5 ou 10 mètres (selon les cultures) des zones habitées. Voire parfois 20 mètres pour les produits les plus dangereux. Une mesure qui qui provoque un véritable tollé au sein du monde agricole. Les agriculteurs mettent tous leurs espoirs dans la possibilité de négocier des dérogations, via l’adoption de chartes d’engagement départementales entre agriculteurs et riverains sous l’égide des préfets. Fraîchement élu, le nouveau président des chambres d’agriculture, Sébastien Windsor, a appelé de ses vœux la mise en place d’un moratoire d’application,  « pour avoir une vision plus claire avec les organismes de recherche Anses et Inra, de tous les moyens modernes existants pour limiter les risques d’exposition » et pour pouvoir continuer le débat avec les collectivités.

Les accord de libre échange toujours très contestés

Depuis l’été, les syndicats agricoles majoritaires sont vent debout contre les différents accords de libre échange, entre l’Union Européenne et le Canada (CETA) ou avec les pays du Mercosur (Uruguay, Argentine, Paraguay et Brésil). Même si ce dernier a été suspendu par l’exécutif, les agriculteurs brandissent le risque que ces traités font peser sur la compétitivité de leurs exploitations. Le président se rendra aussi à la rencontre des viticulteurs, touchés par des sanctions douanières punitives américaines et qui réclament un fonds de compensation de 300 millions d’euros pour couvrir le manque à gagner sur leurs exportations aux États-Unis, leur premier client.

La loi egalim sur la brèche

La loi Egalim ou loi Alimentation était censée protéger les revenus des agriculteurs qui vendaient à perte, en visant une meilleure répartition de la valeur entre les maillons de la chaîne alimentaire, des producteurs aux distributeurs en passant par les transformateurs de l’industrie agroalimentaire. Après un an d’application, le bilan reste très mitigé, de nombreuses filières estiment que le compte n’y est pas et font état de négociations toujours aussi compliquées avec la grande distribution.

Les retraites au centre de la table

La question des retraites des agriculteurs sera à n’en pas douter au coeur des débats de ce 57ème salon de l’Agriculture. « Les agriculteurs sont parmi les premiers bénéficiaires de la réforme, et ils l’ont bien compris », veut-on croire à l’Élysée. Pour autant, fatigué d’être présenté comme le grand gagnant de la réforme, le monde agricole entend obtenir davantage. Encouragés par les concessions faites par l’exécutif à d’autres professions, les agriculteurs demandent l’extension de la mesure aux producteurs déjà partis à la retraite. Un sujet sur lequel leurs revendications n’ont pas abouti lors de la discussion en commission spéciale du projet de loi.

Primaire américaine démocrate : « caucus » du Nevada @ Nevada
Fév 22 @ 5:23 pm – 6:23 pm

La course à l’investiture démocrate connaît sa troisième étape, ce samedi, avec le caucus du Nevada. Les électeurs commenceront le caucus à 12 h PT (Pacific Time),  soit à 21 heures, heure de Paris. Après les scrutins de l’Iowa et du New Hampshire, où l’électorat est extrêmement blanc, le Nevada est le premier test avec une population diversifiée.

Un système de vote particulier

En réalité, deux processus cohabitent pour sélectionner des candidats à la présidentielle américaine : le caucus et la primaire. La primaire est un scrutin classique, qui se déroule tout au long d’une journée, alors que le caucus, fonctionne comme une assemblée de citoyens. Dans les huit états qui ont opté pour le caucus (Iowa, Maine…), dont le Nevada, des réunions se déroulent dans des écoles, des maisons ou des bâtiments publics, au cours d’une soirée. Un caucus n’est donc pas un rassemblement unique, mais se compose d’une multitude de réunions.  Il y a 2100 caucus du Nevada, mais beaucoup d’entre eux se tiendront sur le même site. Au total, le Nevada tiendra samedi des réunions de caucus dans 252 sites de l’état, pour 1 736 circonscriptions.

Pour ce système de vote particulier, pas d’isoloir, ni de bulletin : le vote est public. Après s’être fait enregistré à son arrivée, chaque électeur rejoint physiquement dans la salle son « capitaine » : le représentant du candidat à la primaire démocrate qu’il préfère. Chaque représentant pouvant tenter, pendant 30 minutes, de convaincre les votants d’autres groupes, ou les indécis, de le rejoindre. Au bout de 30 minutes, un premier comptage est effectué.Une fois que tous les participants ont terminé leur premier alignement, ceux dont les candidats ont atteint la viabilité sont verrouillés, sans possibilité de modifier les préférences.

Les groupes totalisant moins de 15 % des votants sont considérés comme « non-viables » et sont éliminés.  Les participants qui choisissent un candidat qui n’a pas suffisamment de soutien, sont alors obligés de se réaligner avec un groupe viable sur un deuxième alignement. En pratique, ils disposent de trois options : soit, soutenir un candidat qui est déjà viable, soit s’associer pour créer un groupe viable, pour l’un de leurs candidats, soit s’abstenir. Un second comptage est alors effectué.

Les participants désignent ainsi des délégués qui les représenteront lors des conventions des comtés. Ceux-ci éliront alors des délégués pour les districts, qui éliront à leur tour les délégués nationaux, qui désigneront le candidat à la présidentielle lors de la convention du parti républicain.

Les démocrates du Nevada ont par ailleurs conçu un système  pour permettre le vote des absents. Ce qui pourrait compliquer le processus de décompte des soutiens dans les caucus individuels. Les électeurs qui ne peuvent pas assister à un caucus ont pu remplir un bulletin de vote au cours de la période de vote anticipé de quatre jours. Ces bulletins de vote sont ensuite utilisés dans leur circonscription comme si l’électeur y participait en personne, les bénévoles incluant leurs préférences dans les tableaux. A trois jours du Caucus, 70.000 personnes avaient déjà voté selon la correspondante du Monde.

Qui peut voter ?

Tout électeur éligible du Nevada qui aura au moins 18 ans, avant le 8 novembre, jour du scrutin 2020 peut participer au Caucus. Les électeurs ne peuvent voter que pour le parti correspondant à leur inscription électorale, mais ils sont autorisés à s’inscrire ou à changer les affiliations à un caucus.

Combien de délégués démocrates sont en jeu ?

Dans le Nevada, 36 délégués de congrès nationaux démocrates sont en jeu, auxquels il faut rajouter 12 superdélégués. Sur les délégués à la convention nationale promis, 23 sont distribués proportionnellement sur la base des résultats du district du Congrès, tandis que les 13 autres sont répartis proportionnellement sur la base du résultat total à l’échelle de l’État. Les candidats doivent atteindre le seuil de 15% à la fois dans tout l’État et dans les districts du Congrès pour recevoir une part de ces délégués.

Le « bug » de l’Iowa peut-il de se reproduire ?

 « Nous avons tiré les leçons de l’Iowa » a déclaré mercredi, sur les ondes de CNN, Tom Perez. Le président du comité national démocrate, s’est montré rassurant deux semaines après le fiasco qui a retardé la diffusion des chiffres de l’Iowa et jeté le discrédit sur le départ de la primaire. C’est que la même application, développée par Shadow et qui a fait capoter de manière magistrale le dévoilement des résultats dans le Midwest, devait être utilisée au Nevada. Le Parti démocrate local a a opté pour une solution de rechange. Il a indiqué  jeudi qu’il prévoyait d’utiliser des iPads chargés de l’application d’enquête Google Forms pour calculer les résultats des votes dans les caucus de la semaine prochaine  L’application sera chargée sur 2 000 iPads achetés par le parti et distribués aux présidents de circonscription. L’application de Google calculera et soumettra les résultats par voie électronique, tandis qu’une deuxième étape reposera sur des soumissions également effectuées par téléphone.

Quels enjeux ?

Les caucus du Nevada, qui ont lieu ce samedi 22 janvier seront le premier véritable test pour savoir quel candidat a les faveurs de l’électorat latino aux primaires démocrates de 2020. Alors que l’Iowa et le New Hampshire sont très majoritairement blancs, dans le Nevada, les hispaniques représentent en effet près d’un tiers – 29 % – de la population, et presque 20 % des électeurs de l’État. Si on attend une victoire de Bernie Sanders, Joe Biden et Elizabeth Warren se battent déjà pour sauver leur campagne, alors que Pete Buttigieg et Amy Klobuchar veulent poursuivre sur leur lancée. Le résultat dans cet état est d’autant plus important, que ce vote donne le ton pour la suite des primaires, même si une victoire dans cet État ne garantit pas un succès final.

Bernie Sanders

Tout le monde le donne gagnant. Une place autre qu’une première place serait une déception pour M. Sanders et menacerait de ralentir son élan après une égalité virtuelle dans l’Iowa et une victoire serrée dans le New Hampshire .

Pete Buttigieg

Il a obtenu plus de délégués que quiconque dans la course des deux premiers États candidats. Cela se terminera samedi pour lui si, comme prévu, M. Sanders gagne le Nevada. Le test pour M. Buttigieg est de savoir comment il se comporte dans les quartiers noirs et latinos de l’État. Il dispose d’une solide organisation politique sur le terrain et espère de nouveau dépasser les attentes. Mais c’est la première fois qu’il est exposé à une masse critique d’électeurs de couleur.

Elisabeth Warren

Le meilleur scénario pour Mme Warren est qu’elle prenne la deuxième place et devienne la candidate dynamique de la course à la Maison blanche. Le pire, serait pour elle une autre quatrième place et un autre échec à percer dans le peloton de tête de la course.

Amy Klobuchar

Elle a mené une campagne restreinte au Nevada, important du personnel de l’Iowa et du New Hampshire quelques jours avant les caucus. Comme M. Buttigieg, elle a montré un attrait limité auprès des électeurs de couleur. Dans l’Iowa et le New Hampshire, Mme Klobuchar s’est vendue comme candidate à la hausse. Maintenant, avec des attentes plus élevées, la question est de savoir si elle peut être à la hauteur du battage médiatique.

Joseph R. Bidden

Sa propre équipe a déclaré qu’il avait besoin d’une deuxième place pour reprendre son élan, après des performances décourageantes dans l’Iowa et le New Hampshire . Mais comme dans ces deux États, M. Biden a peu a suscité d’excitation de la part des démocrates locaux. Il pourrait toutefois profiter de la loyauté et des bons sentiments des démocrates qui se souviennent de lui de l’administration Obama. Si cela ne se produit pas au Nevada, la Caroline du Sud se profile comme le dernier coup pour l’ancien favori.

Tom Steyer

La plus grande conséquence du scrutin limité du Nevada est que personne ne sait quoi penser de M. Steyer. Tout son argent lui vaut-il une circonscription? Cet ancien investisseur de « hedge funds » se révélera-t-il un amateur de caucus, lui qui n’a jamais rompu avec des chiffres faibles, malgré des dépenses énormes en Iowa et au New Hampshire?

 

 

Fév
24
lun
Réforme des retraites : deuxième semaine de débats à l’Assemblée @ Assemblée nationale
Fév 24 – Fév 29 Jour entier

Après une première semaine chaotique, les débats sur le projet de loi de réforme des retraites reprennent à partir de ce lundi à l’Assemblée, pour une deuxième semaine. Au bout de 65 heures d’échanges, soit une semaine nuit et jour, week-end compris, les députés n’ont examiné que 1 800 amendements, près de 34 000 restant à étudier. A force d’amendements et de sous-amendements, la discussion du texte pourrait prendre encore 150 jours, a calculé Richard Ferrand dans la semaine.

Entre rappels au règlement et suspensions de séance à répétition, il aura fallu 70 heures de débats pour venir à bout des quelque 2.200 amendements et sous-amendements déposés par les oppositions sur l’article premier du texte qui fixe les principes généraux du futur système par points. Ce dernier a enfin été validé ce lundi, par 89 voix contre 46.

La majorité dénonce une volonté de bloquer la réforme. « Ils n’ont fait que des amendements pour remplacer des ‘de temps en temps’ par ‘parfois’ ou des ‘virgules’ par des ‘points-virgules' », reproche Cendra Motin, députée de la République en Marche (LaREM) . Alors que Roland Lescure (LaREM) épinglait des amendements point virgule de la gauche de la gauche, Eric Coquerel (LFI) a demandé que la majorité cesse de culpabiliser l’opposition et réclamé 7-8 semaines d’examen dans l’hémicycle, au lieu des trois actuellement prévues pour convenance par rapport aux municipales en mars.

Quelques amendements symboliques adoptés

Samedi, au sixième jour de débats au ralenti sur la réforme des retraites, les députés ont adopté sous les applaudissements de la majorité deux premiers amendements. Le premier qui concerne les aidants, ajoute dans les principes généraux de la réforme leur prise en considération dans les objectifs de solidarité du système universel de retraite.Le secrétaire d’État Laurent Pietraszewski s’y est dit favorable, comme le co-rapporteur Nicolas Turquois (MoDem). Dans la soirée, et également avec l’avis favorable du gouvernement, les députés ont adopté un deuxième amendement, proposé par des députés du groupe LR et des élus Libertés et territoires. Il prévoit que le futur système de retraite tiendra compte de la situation des personnes ayant un handicap.

Dimanche 22 février, dans un rare moment d’harmonie, les députés ont voté durant la matinée un amendement gouvernemental fixant symboliquement un « objectif de garantie d’un niveau de vie satisfaisant et digne aux retraités » dans les principes généraux du système universel des retraites, objet de l’article 1er.

En fin d’après-midi, ils ont repris deux amendements votés en commission. Le premier, à valeur symbolique, souligne le caractère « solidaire » des cotisations et contributions retraite. Le second, soutenu par la gauche, insiste sur la prise en compte « des gains de productivité » dans le pilotage du système des retraites. Le soir, ils ont adopté un ultime amendement de Thierry Benoît (UDI), symbolique encore, pour se fixer « un objectif de confiance des jeunes générations dans la garantie de leurs droits à retraite futurs ».

Le spectre du 49.3

Dans les rangs de la majorité, la question n’est plus de savoir si le gouvernement y recourra, mais quand. Après huit jours de débats chaotiques, l’emploi de l’article 49.3 de la Constitution par le gouvernement paraît en effet en de plus en plus inéluctable. « Arme ultime », à double tranchant, cette mesure d’exception, souvent synonyme d’un « passage en force » de l’exécutif, permettrait au gouvernement de faire adopter la loi sans passer par le vote du parlement. Et ainsi contourner le tir de barrage de la gauche.

Si 49-3 il doit y avoir, ça ne doit pas être un 49-3 couperet, bête et méchant, prenant tel quel le texte initial, a estimé le président du groupe LaREM à l’Assemblée, Gilles Le Gendre, lundi matin, sur Radio ClassiqueIl doit tenir compte de toutes les dynamiques politiques internes, de ce que le groupe porte comme amélioration. « Ce que nous voulons, c’est que le texte qui sortira, quelle que soit la procédure – procédure normale ou procédure 49-3-, soit enrichi de tout le travail énorme que nous avons produit, a-t-il ajouté.

Une autre option pour le gouvernement, serait de sortir de sa manche un autre alinéa de la Constitution : l’article « 44.3 ». Il prévoit la possibilité de solliciter un vote bloqué sur tout ou partie du texte, en ne mettant au vote que les amendements proposés ou acceptés par le gouvernement. Cette procédure « ne permet toutefois pas de faire obstacle à la discussion (…) des amendements non retenus par le Gouvernement », précise le site de l’Assemblée nationale.