L’agenda politique

Juil
5
mar
Parlement : une session extraordinaire à partir du 5 juillet @ Assemblée nationale- Sénat
Juil 5 – Juil 15 Jour entier

 Après presque quatre mois de suspension des travaux parlementaires en séance publique, députés et sénateurs vont retrouver leur hémicycle respectif. Un décret du 28 juin 2022, publié au Journal officiel du 29 juin, porte convocation du Parlement en session extraordinaire, pour le mardi 5 juillet. La déclaration de politique générale du nouveau gouvernement sera le premier temps fort de l’agenda parlementaire estival.

Un vote de confiance ?

S’il est bien prévu par le décret de convocation, une déclaration de politique générale de la Première ministre, le texte publié au JO ne fait aucune référence à un éventuel vote de confiance. C’est-à-dire, à la possibilité ouverte par le premier alinéa de l‘article 49 de la Constitution, d’engager la responsabilité du gouvernement à l’issue de la déclaration de politique générale.

Pour rappel, s’il est d’usage pour un Premier ministre qui vient d’être nommé de se soumettre à la confiance de l’Assemblée, engager la responsabilité de son gouvernement devant les députés n’est en rien une obligation. Par le passé, Maurice Couve de Murville en 1968, Michel Rocard en 1988, Édith Cresson en 1991 et Pierre Bérégovoy en 1992 avaient décidé de se passer de cette étape.

Pressée par les oppositions de se soumettre à un vote de confiance, Élisabeth Borne, “n’a pas encore tranché.“ Aucune décision n’est prise“, a indiqué la porte-parole du gouvernement, le 29 juin sur BFMTV. “Ce n’est pas parce que ça n’est pas inscrit dans le décret que la Première ministre ne pourrait pas le faire. Aucune porte n’est fermée (…) ce vote de confiance est tout à fait possible“, a précisé Olivia Grégoire.

Le programme de la session extraordinaire

Des déclarations à l’ordre du jour

Outre la déclaration de politique générale de la Première ministre, l’ordre du jour de cette session extraordinaire prévoit une déclaration du Gouvernement devant l’Assemblée nationale et le Sénat, suivie d’un débat, sur le bilan de la Présidence française de l’Union européenne (PFUE), ainsi que sur le projet de programme de stabilité pour 2022-2027.

Des textes de loi examinés

Plusieurs textes de loi sont au sommaire de cette session extraordinaire. A commencer, par projet de loi de finances rectificative pour 2022 et le projet de loi de règlement du budget et d’approbation des comptes de l’année 2021. Mais aussi, le très attendu projet de loi relatif aux mesures d’urgence pour la protection du pouvoir d’achat. Est également prévu par le décret du 28 juin 2022, l’examen des textes suivants :

Session extraordinaire-Ordre jour decret 28 juin
Juil
11
lun
Auditions sur les mesures d’urgence pour la protection du pouvoir d’achat @ Assemblée nationale
Juil 11 Jour entier

Lundi 11 juillet, la commission des affaires économiques et la commission des affaires sociales de l’Assemblée procèdent à l’audition conjointe de plusieurs ministres portant le projet de loi sur les mesures d’urgence pour la protection du pouvoir d’achat. Seront ainsi auditionnés à partir de 21h, M. Olivier Dussopt, ministre du travail, Me Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, et Me Olivia Grégoire, ministre déléguée auprès du ministre de l’Économie et des finances.

Le projet de loi sur les mesures d’urgence pour la protection du pouvoir d’achat qui arrive ce lundi en commission, sera examiné dans l’hémicycle, à partir du lundi 18 juillet. Présenté le 7 juillet en Conseil des ministres, le texte comporte un paquet de mesures qui visent à enrayer l’envolée de l’inflation, qui a atteint 5,8% sur un an, en juin. “Des mesures concrètes, rapides et efficaces“, a affirmé la Première ministre, Elisabeth Borne, lors de sa déclaration de politique générale le 6 juillet.

Coût estimé : quelque 20 milliards d’euros supplémentaires, dont une grande partie sera financé par “les bonnes recettes fiscales 2022“, a indiqué le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire.

Parmi les principales mesures de ce texte, figurent les revalorisations anticipées de 4 % des pensions de retraite et des prestations sociales, l’augmentation de 3,5 % du traitement des agents publics, un chèque alimentaire de 100 euros, auquel il faudra ajouter 50 euros par enfant, la prolongation de la remise carburant de 15 à 18 centimes (puis d’une indemnité carburant à partir du 1er octobre)  et du bouclier tarifaire sur l’énergie, la suppression de la redevance ou encore le triplement de la prime Macron.

Examen en séance du projet de loi de veille sanitaire @ Assemblée nationale
Juil 11 – Juil 12 Jour entier

Adopté par les députés de la commission de lois le 6 juillet, le projet de loimaintenant provisoirement un dispositif de veille et de sécurité sanitaire en matière de lutte contre la Covid-19“, arrive dans l’hémicycle. Le texte présenté lundi 4 juillet, en Conseil des ministres, sera examiné à partir de ce lundi 11 juillet (21h30) à l’Assemblée nationale.

Au 31 juillet, l’état d’urgence sanitaire qui avait permis au gouvernement de décider des fermetures d’établissements et de l’instauration du passe sanitaire, prendra fin, comme l’a rappelé devant la commission des lois, le ministre de la Santé, François Braun. Pour le remplacer, l’exécutif a préparé un nouveau texte censé lui permettre de “conserver des outils spécifiques“ afin d’être réactif “à l’arrivée d’un variant préoccupant venu de l’étranger“.

Ce texte va permettre de prolonger quelques dispositions absolument indispensables pour faire face à la poursuite de l’épidémie de Covid-19 dans notre pays“, a expliqué le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran le 4 juillet, à l’issue du Conseil des ministres. “En revanche, tous les autres dispositifs de lutte contre l’épidémie (…) ne font plus partie de ce projet de loi“, a-t-il affirmé.

L’essentiel du projet de loi

Un maintien des fichiers de surveillance SI-DEP et Contact Covid

Le projet de loi composé de deux articles, prévoit d’une part (article 1er) de prolonger les outils de surveillance de la Covid-19. Ainsi les deux systèmes d’information SI-DEP et SI-VAC permettant de suivre l’évolution de l’épidémie et de prendre des mesures en fonction de la situation sanitaire, qui devaient s’éteindre au 31 juillet, ont vocation à être prolongés.

À l’origine, le texte prévoyait une prolongation jusqu’au 31 mars 2023. Une date qui a fait débat en commission des lois. Jugée trop lointaine, plusieurs groupes d’opposition demandaient d’en raccourcir le délai à la fin de l’année. Un consensus a finalement été trouvé. Les députés se sont accordés pour raccourcir ce délai de deux mois, en fixant une “clause de revoyure“ au 31 janvier 2023. Le ministre de la Santé sera par ailleurs auditionné à mi-parcours par la commission des Lois, aux alentours du 31 octobre 2022.

Un passe sanitaire aux frontières

L’article 2 du texte doit également permettre au gouvernement de rétablir des mesures restrictives pour les voyages en cas de résurgence de l’épidémie. Dans sa version initiale, le projet de loi ouvre la possibilité de mettre en place le pass sanitaire pour les plus de douze ans, pour tous les déplacements hors de l’Hexagone, ainsi que vers les Outre-mer et la Corse, du 1er août 2022 au 31 mars 2023.

La commission des lois a là aussi décidé à l’unanimité de réduire le délai fixé par le texte initial, le ramenant de deux mois au 31 janvier 2023.

Un futur cadre pérenne pour répondre à la pandémie

Parmi les autres aménagements votés en commission, l’adoption d’un amendement du député Philippe Gosselin en vue de réfléchir à la mise en place d’un dispositif pérenne destiné à répondre aux pandémies. “Le temps est venu de s’interroger sur la pertinence ou non d’un cadre pérenne qui permettrait […] de gérer un certain nombres de crises“, a relevé le député Les Républicains. Le gouvernement devra ainsi transmettre au Parlement ses conclusions sur l’évolution du cadre juridique actuel, dans un délai de trois mois après la promulgation de la loi.

Sommet “Choose France“ @ Château de Versailles
Juil 11 Jour entier

C’est désormais un rendez-vous bien installé dans l’agenda présidentiel. Une séquence que le chef de l’État apprécie particulièrement. Ce lundi au château de Versailles, se tient la cinquième édition du sommet Choose France. Programmé en janvier en présentiel, l’évènement avait été reporté pour des raisons sanitaires. Pour la 5e fois depuis 2018, Emmanuel Macron va donc dérouler le tapis rouge aux grands patrons étrangers, mais aussi français, pour les convaincre d’investir dans l’Hexagone. Plus de 180 dirigeants de grandes entreprises participeront à cette édition. Un record, notait l’Elysée dans un brief préparatoire avec la presse.

Les GAFA, grands absents de la 5e édition

Parmi les prestigieux invités, on trouvera notamment présents les patrons de Coca-Cola, Disney, la patronne de Merck ou ceux de JP Morgan et Morgan StanleyMacquarie ou encore Fosun. Grands absents notables de cette édition 2022, les GAFA (pour Google, Apple, Facebook et Amazon), qui  étaient les invités vedettes de la première édition, des rencontres étant organisées entre le président de la République, la femme d’affaires numéro 2 de Facebook, Sheryl Sandberg, et Sundar Pichai, le PDG de Google.

Le programme de la journée

C’est une journée bien rythmée qui s’annonce. Elle sera faite d’échanges et autres réunions bilatérales entre Emmanuel Macron, une vingtaine de membres de son gouvernement et ces grands patrons. Ils seront d’abord reçus à déjeuner par Bruno Le Maire, puis chacun vaquera à ses rendez-vous bilatéraux. Trois tables rondes concluront la journée. Les deux premières porteront respectivement sur la transition énergétique et sur les chaînes de valeur industrielle. La dernière verra le président dialoguer sur l’attractivité française avec des patrons de grands groupes. Le chef de l’État clôturera la session plénière à 19 heures, avant un dîner de travail. Emmanuel Macron rencontrera notamment en tête à tête les dirigeants de JP Morgan, d’Arcelor Mittal, de Vinfast.

6,7 milliards d’euros de projets

L’objectif étant bien sur, de faire les yeux doux aux dirigeants de ces grandes entreprises, afin d’attirer une moisson d’investissements dans le giron tricolore. Quatorze entreprises se sont engagées lors de cet été pour un montant global de 6,7 milliards d’euros et la création de 4 000 emplois pérennes dans le pays, selon des informations communiquées dimanche 10 juillet par l’Elysée. Ce qui s’ajoute aux 4 milliards déjà promis en début d’année. Soit bien plus que les précédentes éditions, qui avaient affiché entre 3 milliards et 4 milliards d’investissements.

L’annonce la plus importante du jour, dévoilée par Bloomberg et Le Figaro, devrait être la création d’une usine de semi-conducteurs en France pour un montant chiffré à 4 milliards d’euros. Fruit de l’alliance entre le fabricant franco-italien de puces STMicroelectronics et le fondeur américain Global Foundries, le projet s’inscrit dans le cadre du “Chips Act”, un plan de la Commission européenne pour doubler la part des puces produites en Europe d’ici à 2030. Selon Les Echos, Emmanuel Macron devrait d’ailleurs faire le déplacement à Grenoble demain, à l’occasion de cette annonce.

 

Vote sur la motion de censure de la Nupes @ Assemblée nationale
Juil 11 Jour entier

Déposée mercredi 16 juillet, avant la déclaration de politique générale de la Première ministre, Élisabeth Borne , la motion de censure de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) sera débattue et soumise au vote ce lundi, à partir de 16 heures, à l’Assemblée nationale. Sur les 151 élus de la Nupes, seul le député Dominique Potier (PS) ne fait pas partie des dépositaires de la motion.

Une “motion de défiance“

“En l’absence de vote de confiance“, qui n’a pas été demandé par la première ministre – laquelle n’aurait pas été sûre de l’obtenir, faute de majorité absolue à l’Assemblée –, “ nous n’avons d’autre choix que de soumettre cette motion de défiance“, justifient les groupes parlementaires “insoumis“, socialiste, écologiste et communiste, dans le texte, qu’ils ont déposé.  La Nupes entendant ainsi, mettre “chacune et chacun face à ses responsabilités“, explique la présidente du groupe La France Insoumise (LFI) à l’Assemblée, Mathilde Panot.

L’orateur de la Nupes, à savoir Mathilde Panot, prendra la parole en premier, pour dix minutes, juste avant Élisabeth Borne. Puis ce sera au tour des orateurs des neuf autres groupes présents dans l’hémicycle et d’un représentant des députés non inscrits de s’exprimer, pour une durée totale d’environ deux heures et demie. Le vote, d’une durée de trente minutes, se déroulera dans la foulée, dans une salle annexe. Et, comme l’indique la Constitution, “seuls sont recensés les votes favorables à la motion de censure“.

La motion de censure, prévue par l’alinéa 2 de l’article 49 de la Constitution, permet à l’Assemblée nationale de mettre “en cause la responsabilité du gouvernement.“ Son dépôt nécessite au moins 58 députés. Son adoption par la majorité absolue de l’Assemblée, soit 289 députés, peut faire tomber le gouvernement.  Plus de 100 motions de censure ont été déposées depuis 1958, mais une seule a été adoptée, en 1962, qui avait fait chuter le gouvernement de Georges Pompidou.

Chacun se positionnera dans la confiance ou la défiance“, résume le socialiste Olivier Faure. Une stratégie théorisée par Jean-Luc Mélenchon lui-même mardi soir lors d’une conférence : “Le sens de la censure, c’est évidemment de marquer. Ceux qui ne la votent pas sont pris dans un coup de force contre la démocratie. (…) Le texte que nous avons déposé permet d’avoir un vote sans être d’accord avec le fond idéologique de la Nupes“, a t-il indiqué.

Un “coup d’épée dans l’eau“

L’initiative de la gauche a peu de chances d’aboutir, faute du concours de la droite et de l’extrême droite. Pour faire tomber le gouvernement, il faut réunir la majorité absolue non pas des suffrages exprimés, mais des sièges, soit 289, ce qui paraît très peu probable faute d’un rassemblement des groupes d’opposition. Le Rassemblement national (89 députés) a d’ores et déjà indiqué qu’il n’en serait pas. “Nous, on n’est pas là pour tout bloquer, tout casser“, s’est justifié le député RN Sébastien Chenu.

Même refus de s’associer à la motion déposée chez Les Républicains (62 députés). “Nous ne joindrons pas nos voix à celles de La France insoumise“, a indiqué le 5 juillet sur le plateau de BFM-TV, la présidente par intérim des Républicains, Annie Genevard.

La majorité des 16 députés du groupe Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires (Liot) ne votera pas non plus. “Nous jugerons le gouvernement sur ses actes et tout cela n’a pour le moment pas de sens“ expose Bertrand Pancher. In fine, et même si quelques brebis égarées décidaient in extremis d’adjoindre leurs voix à la motion, il devrait donc manquer 130 à 140 députés à la Nupes pour atteindre le seuil nécessaire à l’approbation de sa motion et espérer ainsi renverser le gouvernement. Une marche bien haute.

Au sein de la nouvelle alliance de gauche, nul ne se berce d’illusions sur l’issue du scrutin, ce qui a d’ailleurs fait tiquer en interne sur le bénéfice-risque d’une telle stratégie. “Ça va offrir une victoire intermédiaire à Borne…“ grinçait ainsi un député écologiste qu’on interrogeait la semaine passée. Il s’agira surtout pour la Nupes de “montrer qui est dans l’opposition et qui ne l’est pas“ se ravisait hier ce même parlementaire, visiblement soucieux de ne pas écorner l’union.

Juil
12
mar
Élisabeth Borne à l’épreuve des questions au gouvernement @ Assemblée nationale
Juil 12 Jour entier

 

Nouvelle épreuve en vue pour Elisabeth Borne. Après avoir affronté les groupes d’oppositions de la Nupes hier, lors du débat sur la motion de censure, elle fera face ce mardi, à partir de 15 h à sa première session de questions au gouvernement (QAG) en tant que Première ministre. Pendant deux heures, son gouvernement sera interpellé par l’ensemble des groupes parlementaires, la moitié des questions étant réservée à ceux d’opposition.

La cheffe du gouvernement a épaté certains macronistes dubitatifs par sa pugnacité lors de ces dernières interventions, notamment sur la motion de censure de la Nupes hier. Certains néo-deputés dépeignent ainsi avec force, une femme “courageuse“, “authentique“et “facile d’accès“, “qui a pris sa fonction à bras le corps”. Elle n’en devra pas moins continuer de convaincre, tout particulièrement aujourd’hui pour cette première session de QAG.

Un élu MoDem indiquait hier à PlayBook, appréhender la séance “avec une boule au ventre“, décontenancé par le spectacle offert par l’opposition de gauche et redoutant “une bordélisation“ pendant tout le mandat. Une inquiétude partagée… par un député écologiste, qui, face à un RN, prêchait dans le désert auprès de ses collègues pour avoir une discussion sur “l’attitude des troupes“, un peu trop agitées à son goût.

Afin que les débats ne ressemblent  pas “à un amphi une veille de grève“, le député Renaissance ! des Yvelines, Karl Olive a demandé à la présidence de l’Assemblée une réflexion sur l’utilisation du règlement du Palais Bourbon, comme le révélait le Parisien samedi dernier. Dans une lettre adressée vendredi à la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, l’ex-maire de Poissy, proche d’Emmanuel Macron lui demande d’agir en urgence, condamnant les “séries d’invectives, de gouailleries et d’excès de zèle“ émanant “d’une minorité de nos collègues qui ont fait le choix de l’incivilité et du manque du respect.

L’épisode bruyantissime d’hier dans l’hémicycle lors du débat sur la motion de censure de la Nupes aura sûrement de quoi amener de l’eau à son moulin. Bien que l’issue du scrutin soit connue d’avance, les Insoumis n’ont eu de cesse de s’époumoner lorsqu’Elisabeth Borne a rejoint la tribune, pour répondre au discours offensif de la présidente du groupe LFI, Mathilde Panot.

 

Emmanuel Macron en visite sur le site de ST Microelectronics dans l’Isère @ Entreprise STMicroelectronics
Juil 12 Jour entier

Emmanuel Macron est attendu ce mardi 12 juillet à Crolles (Isère), dans l’entreprise STMicroelectronics, pour y présenter la stratégie microélectronique de France 2030, a annoncé l’Elysée, au lendemain de l’annonce de la construction d’une usine de semi-conducteurs. Il s’agit de l’annonce la plus importante de l’édition 2022 du sommet “Choose France“ qui s’est tenu lundi au château de Versailles. Elle est issue d’une négociation menée par le ministre de l’économie, Bruno Le Maire.

 

Elle consiste en un investissement conjoint de l’entreprise franco-italienne STMicroelectronics et de l’américaine GlobalFoundries pour un montant de 5,7 milliards d’euros, avec à la clé un millier d’emplois directs et davantage encore d’emplois indirects. A terme, en 2026, cela devrait permettre au site de Crolles (Isère) de doubler sa capacité de production de composants électroniques, et ainsi passer de 550 000 pièces à 1,2 million. En l’occurrence, il s’agit des composants FD-SOI, à faible consommation d’énergie, particulièrement utiles dans les situations de mobilité.

Le président de la République dévoilera lors de ce déplacement dans la banlieue de Grenoble “les orientations et les investissements de la stratégie microélectronique de France 2030“. Emmanuel Macron sera accompagné lors de ce déplacement de plusieurs membres du gouvernement : Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, Sylvie Retailleau, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Olivier Becht, chargé du commerce extérieur, de l’Attractivité et des Français de l’étranger, et Olivier Véran, ministre délégué chargé du Renouveau démocratique et porte-parole du gouvernement. Thierry Breton, commissaire européen pour le marché intérieur, sera également présent.

Juil
14
jeu
14 juillet : interview télévisée d’Emmanuel Macron @ Palais de l'Elysée
Juil 14 Jour entier

C’est un exercice auquel il ne s’était plié qu’une seule fois, en 2020.“Ce 14 juillet est un peu particulier“, avait-il d’ailleurs justifié à l’époque. Ce mercredi Emmanuel Macron renoue avec le rituel de l’interview télévisée du 14 juillet. Un format jugé pendant longtemps trop institutionnel, trop compassé, trop “ancien monde“, par le président de la République. Reste que pour s’adresser au pays, il se pose là, avec son cadre solennel sur fond de fête national.

La forme

L’entretien durera environ 45 minutes et sera diffusé en direct sur TF1 et France 2, mais aussi sur LCI, franceinfo et TV5 Monde. Emmanuel Macron sera interviewé par les journalistes de France télévisions Caroline Roux (C dans l’air) et la présentatrice du JT de TF1 Anne-Claire Coudray à partir de 13h10 après le célèbre défilé militaire. C’est la première fois qu’un duo  féminin est créé dans ce contexte quasi-officiel. Les précédents duos étant mixtes (Claire Chazal et David Pujadas, Léa Salamé et Gilles Bouleau…) ou 100% masculins (Pujadas-Bouleau, Pujadas-Poivre-d’Arvor, Mourousi-Duhamel…).

Le fond

Emmanuel Macron interviendra près de deux mois après le second tour de l’élection présidentielle et un mois après le second tour des élections législatives, qui ont privé le parti présidentiel et ses alliés, de majorité absolue à l’Assemblée nationale. L’occasion sera toute trouvée, de l’avis de plusieurs conseillers de l’exécutif pour permettre au président de “prendre de la hauteur“, comme la situation politique le lui impose. Si certains évoquent une nécessaire “chiraquisation“, d’autres préfèrent parler de “mitterrandisation“. Le constat est le même : le chef de l’Etat doit raréfier sa parole et sembler ne se consacrer qu’à ses domaines réservés.

“Reprendre la main“

L’entretien servirait tout d’abord à combattre l’impression d’un “faux plat“ après les législatives, a-t-il été dit au cours de la réunion hebdomadaire de coordination élyséenne. L’occasion pour le chef de l’État de faire réentendre son message, après les critiques essuyées sur son manque de campagne législative. Emmanuel Macron est appelé à redonner de l’élan à une séquence politique qui stagne. Il veut “reprendre l’initiative“, glissait la semaine passée un conseiller. Nul doute que lors de cet entretien, le chef de l’État tentera de lancer son second quinquennat. Car il a un message en particulier à passer : la machine réformatrice est toujours là. Après les réformes d’urgence sur l’énergie et le pouvoir d’achat, l’exécutif entend bien lancer des réformes de fond, notamment sur la santé, la dépendance, le travail et l’éducation.

Le dossier “Uber Files“

L’actualité s’invitera également lors de cet entretien. Difficile en effet pour le président d’éluder les nombreuses questions qui se posent lors de ce début de mandat “compliqué“. A commencer par les difficultés du gouvernement à l’Assemblée nationale et les discussions en cours sur les projets de loi sanitaire et pouvoir d’achat.

Un autre sujet politique s’est invité ces derniers jours dans l’actualité avec les révélations sur les “Uber Files“, faites par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), et ses 42 médias partenaires. Selon les éléments de l’enquête journalistique, Emmanuel Macron aurait pesé de tout son poids pour faciliter l’implantation de Uber en France – qui opérait alors en totale illégalité – contre les arbitrages opérés par François Hollande et son Premier ministre. L’interview du 14 juillet devrait être l’occasion pour les journalistes de lui demander quelques explications très attendues sur le sujet. Le chef de l’Etat a déjà réagi mardi considérant que son action en faveur de la société de VTC a été bénéfique pour l’économie du pays. “J’assume totalement. Je le referai demain et après-demain“, a-t-il indiqué.

Quel soutien à l’Ukraine ?

La fête nationale du 14-Juillet, plus de quatre mois après le début de l’invasion russe en Ukraine, sera l’occasion de mettre à l’honneur les États d’Europe de l’Est, voisins de la Russie ou de l’Ukraine, et les troupes françaises qui y sont déployées dans le cadre de l’Otan. Mais, Emmanuel Macron devrait être interrogé sur le soutien de la France à l’Ukraine, alors que le gouvernement ukrainien réclame toujours davantage d’armes lourdes pour tenir le front dans le Donbass. L’Europe entre par ailleurs dans une période délicate avec des coupures de gaz russe à venir et un hiver qui s’annonce déjà sous tension du point de vue énergétique. Jusqu’où le président avec les Occidentaux, pourra-t-il et compte t-il aller dans cette guerre d’usure ?

7ème vague de Covid : quelles mesures ?

Alors que le projet de loi sur la sécurité sanitaire, met en place un passe sanitaire aux frontières, qui vient d’être retoqué par les députés en première lecture du texte, le président aura vraisemblablement à s’expliquer sur la gestion de la septième vague de Covid. L’exécutif doit-il en faire plus, en pleine crise de l’hôpital et alors même que le ministre de la Santé, urgentiste de profession, parle d’un “système de santé à bout de souffle“ ? Emmanuel Macron, qui a fait de la refondation du système hospitalier l’une des priorités de son second quinquennat, sera invité à préciser ses mesures.

Juil
18
lun
MBZ à l’Elysée @ Palais de
Juil 18 – Juil 19 Jour entier

Emmanuel Macron accueillera lundi à l’Elysée le nouveau président des Emirats arabes unis, Mohammed ben Zayed, surnommé MBZ, dont la visite d’Etat “confirmera les liens forts“ entre la France et le riche pays pétrolier du Golfe, a annoncé jeudi l’Elysée. L’entretien entre les deux dirigeants sera suivi par un dîner d’Etat qui se tiendra dans le cadre prestigieux du Grand Trianon, dans le parc du château de Versailles. Selon l’agence de presse officielle des Emirats, MBZ rencontrera également plusieurs responsables français durant sa visite d’Etat.

Emmanuel Macron a rencontré à plusieurs reprises MBZ depuis 2017, dont la dernière fois lors de sa courte visite à Abou Dhabi pour rendre hommage au cheikh Khalifa ben Zayed Al-Nahyane, le président émirati décédé le 13 mai. Le lendemain, MBZ, qui était déjà considéré comme le dirigeant de facto des Emirats, avait été élu président en succédant à son demi-frère, affaibli depuis 2014 à la suite d’une attaque cérébrale.

Il s’agira pour les deux chefs d’Etat de poursuivre l’approfondissement du partenariat stratégique qui unit les deux pays, notamment en matière de sécurité et défense, et d’énergies et technologies du futur“ a expliqué la Présidence. Leur objectif sera aussi de “renforcer une relation bilatérale déjà dense“, notamment dans les investissements ou la culture, de discuter des moyens de “répondre à la crise énergétique mondiale“ et des “efforts conjoints“ pour “la stabilité et sécurité régionales“, a précisé l’Élysée.

La France et les Emirats arabes unis (EAU) doivent notamment annoncer un accord en vertu duquel les EAU garantiront l’approvisionnement en diesel de la France, a fait savoir l’Elysée vendredi à la presse. Les deux gouvernements doivent aussi dévoiler un “partenariat énergétique stratégique mondial“, plus large ainsi que plusieurs accords industriels.

Après l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis (EAU) constituent le deuxième partenaire commercial de la France dans le Golfe. Les liens géopolitiques entre les deux nations sont nombreux et divers. Plusieurs sujets d’intérêt communs seront donc à l’ordre du jour. Le principal sera très certainement lié à l’énergie. Un sujet crucial, surtout depuis que l’euro est tombé en dessous du dollar pour la première fois depuis sa création il y a 20 ans.

C’est également une source d’inquiétudes pour les Européens qui craignent une forte récession dans les mois à venir à cause de la guerre entre l’Ukraine et la Russie. La France ainsi que les pays européens ont intérêt à trouver d’autres sources d’hydrocarbures que la Russie tout en libérant encore plus la production de l’or noir, afin de baisser l’inflation qui se répercute sur le monde entier. Les Emirats arabes unis ont à ce titre été sollicités à plusieurs reprises par Paris lors de visite du chef de la diplomatie, ainsi que d’autres pays du Golfe afin de produire plus de pétrole.

 

Ouverture d’une large concertation avec les acteurs du monde judiciaire @ France
Juil 18 Jour entier

Dix jours après la remise à Emmanuel Macron du rapport sur les Etats généraux de la justice, le garde des sceaux, Eric Dupond-Moretti, entame une large consultation des citoyens et acteurs du monde judiciaire :  magistrats, avocats, juristes et forces de l’ordre.

Après avoir consulté, pendant six mois, 50 000 personnes – magistrats, personnels de justice, citoyens et détenus – le comité des Etats généraux de la justice (EGJ), présidé par le haut fonctionnaire, Jean-Marc Sauvé, a remis le 8 juillet son rapport au président de la République, Emmanuel Macron. Ses conclusions sont amères, et cinglantes :  “L’institution judiciaire se porte mal. (…) La justice ne parvient plus à exercer ses missions dans des conditions satisfaisantes“, martèle le rapport qui dénonce une “dégradation lente et invisible“ “d’une justice en crise“.

Le rapport, rendu public, insiste également sur l’importance de mettre en place une nouvelle organisation de l’institution judiciaire et une gestion refondée et rigoureuse des ressources. Il appelle également à substituer une approche systémique et globale de la justice à l’empilement de réformes ponctuelles qu’elle connaît depuis une trentaine d’années. Il propose aussi des réformes sectorielles dans de nombreux pans du droit.

A charge désormais aux responsables politiques de se saisir du sujet. “C’est au Parlement, au gouvernement et à tous les acteurs de la justice de s’emparer de nos propositions pour voir quelles suites leur donner“ a affirmé Jean-Marc Sauvé lors de sa conférence de presse. Dans la foulée, l’Elysée a indiqué dans un communiqué, qu’ Emmanuel Macron avait “demandé au garde des Sceaux d’engager dès le 18 juillet prochain une concertation avec l’ensemble des acteurs du monde judiciaire“, sur la base de cet épais rapport de 216 pages.

Lassitude et incompréhension au sein des organisations professionnelles

La nouvelle phase de consultation lancée ce lundi, suscite lassitude et incompréhension au sein des organisations professionnelles . L’Union Syndicale des Magistrats (USM), déplorant une “occasion manquée“ et une perte de temps après six mois de concertation, indique : “Le rapport Sauvé, qui vient enfin d’être présenté, dresse les mêmes constats que ceux sur lesquels nous alertons depuis plus de quinze ans“. 

Même sentiment du côté, du syndicat de la magistrature et de celui des avocats de France (SAF), qui s’interrogent : “Que retiendra de ce rapport un gouvernement qui n’a jusqu’à̀ présent pas pris la mesure de la situation ?“.

“Rendre justice aux citoyens“- Rapport du Comité des États généraux de la justice-

Rapport Sauvé