L’agenda politique

Juil
5
mar
Parlement : une session extraordinaire à partir du 5 juillet @ Assemblée nationale- Sénat
Juil 5 – Juil 15 Jour entier

 Après presque quatre mois de suspension des travaux parlementaires en séance publique, députés et sénateurs vont retrouver leur hémicycle respectif. Un décret du 28 juin 2022, publié au Journal officiel du 29 juin, porte convocation du Parlement en session extraordinaire, pour le mardi 5 juillet. La déclaration de politique générale du nouveau gouvernement sera le premier temps fort de l’agenda parlementaire estival.

Un vote de confiance ?

S’il est bien prévu par le décret de convocation, une déclaration de politique générale de la Première ministre, le texte publié au JO ne fait aucune référence à un éventuel vote de confiance. C’est-à-dire, à la possibilité ouverte par le premier alinéa de l‘article 49 de la Constitution, d’engager la responsabilité du gouvernement à l’issue de la déclaration de politique générale.

Pour rappel, s’il est d’usage pour un Premier ministre qui vient d’être nommé de se soumettre à la confiance de l’Assemblée, engager la responsabilité de son gouvernement devant les députés n’est en rien une obligation. Par le passé, Maurice Couve de Murville en 1968, Michel Rocard en 1988, Édith Cresson en 1991 et Pierre Bérégovoy en 1992 avaient décidé de se passer de cette étape.

Pressée par les oppositions de se soumettre à un vote de confiance, Élisabeth Borne, “n’a pas encore tranché.“ Aucune décision n’est prise“, a indiqué la porte-parole du gouvernement, le 29 juin sur BFMTV. “Ce n’est pas parce que ça n’est pas inscrit dans le décret que la Première ministre ne pourrait pas le faire. Aucune porte n’est fermée (…) ce vote de confiance est tout à fait possible“, a précisé Olivia Grégoire.

Le programme de la session extraordinaire

Des déclarations à l’ordre du jour

Outre la déclaration de politique générale de la Première ministre, l’ordre du jour de cette session extraordinaire prévoit une déclaration du Gouvernement devant l’Assemblée nationale et le Sénat, suivie d’un débat, sur le bilan de la Présidence française de l’Union européenne (PFUE), ainsi que sur le projet de programme de stabilité pour 2022-2027.

Des textes de loi examinés

Plusieurs textes de loi sont au sommaire de cette session extraordinaire. A commencer, par projet de loi de finances rectificative pour 2022 et le projet de loi de règlement du budget et d’approbation des comptes de l’année 2021. Mais aussi, le très attendu projet de loi relatif aux mesures d’urgence pour la protection du pouvoir d’achat. Est également prévu par le décret du 28 juin 2022, l’examen des textes suivants :

Session extraordinaire-Ordre jour decret 28 juin
Juil
14
jeu
14 juillet : interview télévisée d’Emmanuel Macron @ Palais de l'Elysée
Juil 14 Jour entier

C’est un exercice auquel il ne s’était plié qu’une seule fois, en 2020.“Ce 14 juillet est un peu particulier“, avait-il d’ailleurs justifié à l’époque. Ce mercredi Emmanuel Macron renoue avec le rituel de l’interview télévisée du 14 juillet. Un format jugé pendant longtemps trop institutionnel, trop compassé, trop “ancien monde“, par le président de la République. Reste que pour s’adresser au pays, il se pose là, avec son cadre solennel sur fond de fête national.

La forme

L’entretien durera environ 45 minutes et sera diffusé en direct sur TF1 et France 2, mais aussi sur LCI, franceinfo et TV5 Monde. Emmanuel Macron sera interviewé par les journalistes de France télévisions Caroline Roux (C dans l’air) et la présentatrice du JT de TF1 Anne-Claire Coudray à partir de 13h10 après le célèbre défilé militaire. C’est la première fois qu’un duo  féminin est créé dans ce contexte quasi-officiel. Les précédents duos étant mixtes (Claire Chazal et David Pujadas, Léa Salamé et Gilles Bouleau…) ou 100% masculins (Pujadas-Bouleau, Pujadas-Poivre-d’Arvor, Mourousi-Duhamel…).

Le fond

Emmanuel Macron interviendra près de deux mois après le second tour de l’élection présidentielle et un mois après le second tour des élections législatives, qui ont privé le parti présidentiel et ses alliés, de majorité absolue à l’Assemblée nationale. L’occasion sera toute trouvée, de l’avis de plusieurs conseillers de l’exécutif pour permettre au président de “prendre de la hauteur“, comme la situation politique le lui impose. Si certains évoquent une nécessaire “chiraquisation“, d’autres préfèrent parler de “mitterrandisation“. Le constat est le même : le chef de l’Etat doit raréfier sa parole et sembler ne se consacrer qu’à ses domaines réservés.

“Reprendre la main“

L’entretien servirait tout d’abord à combattre l’impression d’un “faux plat“ après les législatives, a-t-il été dit au cours de la réunion hebdomadaire de coordination élyséenne. L’occasion pour le chef de l’État de faire réentendre son message, après les critiques essuyées sur son manque de campagne législative. Emmanuel Macron est appelé à redonner de l’élan à une séquence politique qui stagne. Il veut “reprendre l’initiative“, glissait la semaine passée un conseiller. Nul doute que lors de cet entretien, le chef de l’État tentera de lancer son second quinquennat. Car il a un message en particulier à passer : la machine réformatrice est toujours là. Après les réformes d’urgence sur l’énergie et le pouvoir d’achat, l’exécutif entend bien lancer des réformes de fond, notamment sur la santé, la dépendance, le travail et l’éducation.

Le dossier “Uber Files“

L’actualité s’invitera également lors de cet entretien. Difficile en effet pour le président d’éluder les nombreuses questions qui se posent lors de ce début de mandat “compliqué“. A commencer par les difficultés du gouvernement à l’Assemblée nationale et les discussions en cours sur les projets de loi sanitaire et pouvoir d’achat.

Un autre sujet politique s’est invité ces derniers jours dans l’actualité avec les révélations sur les “Uber Files“, faites par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), et ses 42 médias partenaires. Selon les éléments de l’enquête journalistique, Emmanuel Macron aurait pesé de tout son poids pour faciliter l’implantation de Uber en France – qui opérait alors en totale illégalité – contre les arbitrages opérés par François Hollande et son Premier ministre. L’interview du 14 juillet devrait être l’occasion pour les journalistes de lui demander quelques explications très attendues sur le sujet. Le chef de l’Etat a déjà réagi mardi considérant que son action en faveur de la société de VTC a été bénéfique pour l’économie du pays. “J’assume totalement. Je le referai demain et après-demain“, a-t-il indiqué.

Quel soutien à l’Ukraine ?

La fête nationale du 14-Juillet, plus de quatre mois après le début de l’invasion russe en Ukraine, sera l’occasion de mettre à l’honneur les États d’Europe de l’Est, voisins de la Russie ou de l’Ukraine, et les troupes françaises qui y sont déployées dans le cadre de l’Otan. Mais, Emmanuel Macron devrait être interrogé sur le soutien de la France à l’Ukraine, alors que le gouvernement ukrainien réclame toujours davantage d’armes lourdes pour tenir le front dans le Donbass. L’Europe entre par ailleurs dans une période délicate avec des coupures de gaz russe à venir et un hiver qui s’annonce déjà sous tension du point de vue énergétique. Jusqu’où le président avec les Occidentaux, pourra-t-il et compte t-il aller dans cette guerre d’usure ?

7ème vague de Covid : quelles mesures ?

Alors que le projet de loi sur la sécurité sanitaire, met en place un passe sanitaire aux frontières, qui vient d’être retoqué par les députés en première lecture du texte, le président aura vraisemblablement à s’expliquer sur la gestion de la septième vague de Covid. L’exécutif doit-il en faire plus, en pleine crise de l’hôpital et alors même que le ministre de la Santé, urgentiste de profession, parle d’un “système de santé à bout de souffle“ ? Emmanuel Macron, qui a fait de la refondation du système hospitalier l’une des priorités de son second quinquennat, sera invité à préciser ses mesures.

Juil
18
lun
MBZ à l’Elysée @ Palais de
Juil 18 – Juil 19 Jour entier

Emmanuel Macron accueillera lundi à l’Elysée le nouveau président des Emirats arabes unis, Mohammed ben Zayed, surnommé MBZ, dont la visite d’Etat “confirmera les liens forts“ entre la France et le riche pays pétrolier du Golfe, a annoncé jeudi l’Elysée. L’entretien entre les deux dirigeants sera suivi par un dîner d’Etat qui se tiendra dans le cadre prestigieux du Grand Trianon, dans le parc du château de Versailles. Selon l’agence de presse officielle des Emirats, MBZ rencontrera également plusieurs responsables français durant sa visite d’Etat.

Emmanuel Macron a rencontré à plusieurs reprises MBZ depuis 2017, dont la dernière fois lors de sa courte visite à Abou Dhabi pour rendre hommage au cheikh Khalifa ben Zayed Al-Nahyane, le président émirati décédé le 13 mai. Le lendemain, MBZ, qui était déjà considéré comme le dirigeant de facto des Emirats, avait été élu président en succédant à son demi-frère, affaibli depuis 2014 à la suite d’une attaque cérébrale.

Il s’agira pour les deux chefs d’Etat de poursuivre l’approfondissement du partenariat stratégique qui unit les deux pays, notamment en matière de sécurité et défense, et d’énergies et technologies du futur“ a expliqué la Présidence. Leur objectif sera aussi de “renforcer une relation bilatérale déjà dense“, notamment dans les investissements ou la culture, de discuter des moyens de “répondre à la crise énergétique mondiale“ et des “efforts conjoints“ pour “la stabilité et sécurité régionales“, a précisé l’Élysée.

La France et les Emirats arabes unis (EAU) doivent notamment annoncer un accord en vertu duquel les EAU garantiront l’approvisionnement en diesel de la France, a fait savoir l’Elysée vendredi à la presse. Les deux gouvernements doivent aussi dévoiler un “partenariat énergétique stratégique mondial“, plus large ainsi que plusieurs accords industriels.

Après l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis (EAU) constituent le deuxième partenaire commercial de la France dans le Golfe. Les liens géopolitiques entre les deux nations sont nombreux et divers. Plusieurs sujets d’intérêt communs seront donc à l’ordre du jour. Le principal sera très certainement lié à l’énergie. Un sujet crucial, surtout depuis que l’euro est tombé en dessous du dollar pour la première fois depuis sa création il y a 20 ans.

C’est également une source d’inquiétudes pour les Européens qui craignent une forte récession dans les mois à venir à cause de la guerre entre l’Ukraine et la Russie. La France ainsi que les pays européens ont intérêt à trouver d’autres sources d’hydrocarbures que la Russie tout en libérant encore plus la production de l’or noir, afin de baisser l’inflation qui se répercute sur le monde entier. Les Emirats arabes unis ont à ce titre été sollicités à plusieurs reprises par Paris lors de visite du chef de la diplomatie, ainsi que d’autres pays du Golfe afin de produire plus de pétrole.

 

Ouverture d’une large concertation avec les acteurs du monde judiciaire @ France
Juil 18 Jour entier

Dix jours après la remise à Emmanuel Macron du rapport sur les Etats généraux de la justice, le garde des sceaux, Eric Dupond-Moretti, entame une large consultation des citoyens et acteurs du monde judiciaire :  magistrats, avocats, juristes et forces de l’ordre.

Après avoir consulté, pendant six mois, 50 000 personnes – magistrats, personnels de justice, citoyens et détenus – le comité des Etats généraux de la justice (EGJ), présidé par le haut fonctionnaire, Jean-Marc Sauvé, a remis le 8 juillet son rapport au président de la République, Emmanuel Macron. Ses conclusions sont amères, et cinglantes :  “L’institution judiciaire se porte mal. (…) La justice ne parvient plus à exercer ses missions dans des conditions satisfaisantes“, martèle le rapport qui dénonce une “dégradation lente et invisible“ “d’une justice en crise“.

Le rapport, rendu public, insiste également sur l’importance de mettre en place une nouvelle organisation de l’institution judiciaire et une gestion refondée et rigoureuse des ressources. Il appelle également à substituer une approche systémique et globale de la justice à l’empilement de réformes ponctuelles qu’elle connaît depuis une trentaine d’années. Il propose aussi des réformes sectorielles dans de nombreux pans du droit.

A charge désormais aux responsables politiques de se saisir du sujet. “C’est au Parlement, au gouvernement et à tous les acteurs de la justice de s’emparer de nos propositions pour voir quelles suites leur donner“ a affirmé Jean-Marc Sauvé lors de sa conférence de presse. Dans la foulée, l’Elysée a indiqué dans un communiqué, qu’ Emmanuel Macron avait “demandé au garde des Sceaux d’engager dès le 18 juillet prochain une concertation avec l’ensemble des acteurs du monde judiciaire“, sur la base de cet épais rapport de 216 pages.

Lassitude et incompréhension au sein des organisations professionnelles

La nouvelle phase de consultation lancée ce lundi, suscite lassitude et incompréhension au sein des organisations professionnelles . L’Union Syndicale des Magistrats (USM), déplorant une “occasion manquée“ et une perte de temps après six mois de concertation, indique : “Le rapport Sauvé, qui vient enfin d’être présenté, dresse les mêmes constats que ceux sur lesquels nous alertons depuis plus de quinze ans“. 

Même sentiment du côté, du syndicat de la magistrature et de celui des avocats de France (SAF), qui s’interrogent : “Que retiendra de ce rapport un gouvernement qui n’a jusqu’à̀ présent pas pris la mesure de la situation ?“.

“Rendre justice aux citoyens“- Rapport du Comité des États généraux de la justice-

Rapport Sauvé
Projet de loi “pouvoir d’achat“ : examen en 1ère lecture à l’Assemblée @ Assemblée nationale
Juil 18 – Juil 21 Jour entier

Après trois jours de discussion en commissions des affaires sociales et économiques, l’examen en première lecture du très attendu projet de loi relatif aux mesures d’urgence pour la protection du pouvoir d’achat débute ce lundi 18 juillet, à partir de 16 heures.

Un arsenal de mesures pour lutter contre l’inflation

Un “paquet“ estimé à 20 milliards d’euros

Pour contrer l’inflation, le gouvernement a levé le voile jeudi 7 juillet sur une série de mesures très attendues destinées à protéger le pouvoir d’achat des Français. Leur coût global est estimé, pour 2022, à 20 milliards d’euros. L’exécutif s’attend à un effet limité sur les finances publiques, en partant du principe que ces dépenses supplémentaires seront compensées par des recettes en hausse d’ici la fin de l’année. “Nous ne voulons pas de quoi qu’il en coûte, nos finances publiques ne nous le permettent pas. Les 20 milliards d’euros d’aides sur le pouvoir d’achat sont financées par nos recettes fiscales de 2022“, a expliqué ce même jour le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire.

Ce qui est prévu

Création d’une“indemnité carburant“

Alors que les prix à la pompe flambent, l’exécutif va prolonger la remise de quinze à dix-huit centimes par litre jusqu’à fin septembre. Parallèlement, le projet de loi prévoit la création d’une “indemnité carburant“ pour les travailleurs, d’un montant de 100 à 300 euros par véhicule et par actif. Celle-ci concernera les salariés, apprentis, agents publics ou indépendants obligés de prendre leur véhicule pour aller travailler. Elle sera modulée selon le niveau de revenus et la composition du ménage. Elle comportera un “bonus“ pour les personnes qui habitent à plus de 30 km de leur lieu de travail ou parcourent plus de 12 000 km par an dans le cadre professionnel.

Maintien du bouclier tarifaire sur les prix de l’énergie

Mis en place en octobre dernier, le bouclier sur les prix du gaz et de l’électricité va être prolongé jusqu’à la fin de l’année, si le projet de loi est adopté. Ce dispositif permet de plafonner la hausse des factures d’électricité à 4% et de geler les prix du gaz à leur niveau d’octobre 2021.

Revalorisation, de la prime d’activité, des retraites et des prestations sociales

4 % de hausse. C’est le montant que propose d’appliquer le Gouvernement à un certain nombre de prestations sociales. Parmi celles-ci : la pension de retraite de base, le RSA, la prime d’activité, les allocations familiales, ou l’allocation aux adultes handicapés.

Aide alimentaire exceptionnelle de rentrée et aide aux étudiants

L’exécutif veut faire voter une “aide exceptionnelle“ d’un montant de 100 euros qui concernera 8 millions de foyers modestes. D’un montant de 100 euros par foyer, auxquels s’ajoutent 50 euros par enfant à charge, elle sera versée automatiquement aux allocataires des minima sociaux, des aides au logement et aux étudiants boursiers. Par ailleurs, les bourses sur critères sociaux seront revalorisées de 4 % dès la rentrée 2022.

Hausse du point d’indice des fonctionnaires

Annoncée le 28 juin dernier, l’augmentation générale du point d’indice des agents publics a été portée à 3,5 %. Cette hausse est déjà effective depuis le 1er juillet pour tous les agents de la fonction publique.

Augmentation de la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat

Le projet de loi prévoit également la reconduction et l’augmentation de la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat, dite “prime Macron“. Le gouvernement propose d’en tripler le montant. Cette dernière , exonérée de CSG-CRDS et de l’impôt sur le revenu jusqu’à la fin de l’année 2023, si elle est versée à des salariés gagnant moins de trois fois le SMIC. pourra atteindre 3000 euros, voire 6000 euros si l’entreprise a un dispositif d’intéressement aux résultats.

Limitation de la hausse des loyers et fin de la redevance audiovisuelle

Le texte propose par ailleurs de limiter la hausse des prix des loyers à 3,5 % maximum, dès le 15 octobre prochain, et ce pendant un an. Autre mesure, la suppression de la redevance audiovisuelle. Elle concerne 27 millions de foyers en France.

Baisse des cotisations sociales des indépendants

Le texte prévoit enfin une baisse baisse pérenne de leurs cotisations sociales pour quelque 2,25 millions d’indépendants. Cette baisse devrait atteindre environ 550 euros par an, pour un revenu au SMIC. Les indépendants touchant un revenu inférieur ou égal au SMIC n’auront ainsi plus de cotisations à régler.

Un premier “bras de fer“ avec les oppositions

Ce projet de loi qui porte plusieurs mesures phares de la campagne d’Emmanuel Macron, est le premier texte à fort enjeu politique du quinquennat. Bien décidées à exercer leurs nouveaux pouvoirs à l’Assemblée, où elles ont ravi la majorité absolue à Emmanuel Macron en juin, les oppositions ont multiplié les mises en garde ces dernières semaines, menaçant de ne pas voter le texte si celui-ci n’incorpore pas certaines de leurs propositions. Leur principal cheval de bataille : le prix du carburant qu’elles veulent voir baisser davantage, soit par un blocage des prix à gauche, soit par une détaxe à droite. Une proposition à laquelle l’exécutif est opposée, invoquant son coût trop élevé.

Les débats sur le texte en commission des finances et en commission des affaires sociales, ont donné une indication des équilibres politiques et de la capacité de l’exécutif à faire adopter son paquet de mesures. Si le dispositif a globalement peu évolué, les oppositions sont parvenues à faire adopter en commission des finances, des amendements auxquels le gouvernement était hostile. La majorité a toutefois accepté en commission des affaires sociales de déconjugaliser l’aide adulte handicapé, une mesure demandée par toutes les oppositions. Le gouvernement a aussi suivi les députés LR qui souhaitaient déplafonner la fiscalisation des heures supplémentaires, avec un amendement qui relève le plafond actuel de 5 000 à 7 500 euros.

PJL Pouvoir achat
Juil
19
mar
Projet de loi sanitaire : examen en 1ère lecture au Sénat @ Sénat
Juil 19 – Juil 20 Jour entier

Voté en première lecture par l’Assemblée nationale, le 13 juillet dernier, le projet de loi sanitaire arrive au Sénat. Mardi 19 juillet 2022, la commission des lois examinera le rapport du sénateur Philippe Bas et établira son texte, avant son examen en séance, mercredi 20 juillet.

Un possible rétablissement d’un contrôle aux frontières ?

À l’issue d’une session mouvementée, le projet de loi sanitaire a été voté en première lecture par les députés, par 221 voix contre 187. Mais c’est une coquille vide qui a été adoptée, l’opposition ayant réussi à faire tomber la mesure phare du texte : la possibilité d’instaurer un passe sanitaire aux frontières. Et ce, grâce à une alliance de fait des oppositions de tout bord : Rassemblement national, Les Républicains et la Nouvelle Union populaire, sociale et écologique (Nupes).

Pour autant, le sort de l’article 2 est-il définitivement scellé. Le nouveau ministre de la Santé, François Braun, invité le 13 juillet de la matinale de RTL, a répété vouloir “se battre, pour convaincre“ le Sénat. Lors de son audition devant la commission des lois, il a indiqué au sujet de la suppression de la mesure : “En cas de résurgence épidémique, c’est comme si on nous demandait de sauter de l’avion sans parachute, en nous disant : ne vous inquiétez pas, on vous l’apporte très vite“.

Mais, le gouvernement peut-il réussir à rétablir le texte dans son intégralité  ? C’est en tout cas la piste qu’il privilégie. “Nous sommes confiants dans la possibilité de convaincre les sénateurs qui sont déjà convaincus de l’intérêt d’une telle mesure“, a ainsi affirmé Olivier Véran du gouvernement à l’issue du Conseil des ministres.

Voici donc l’exécutif contraint de s’en remettre au Sénat. Mais déjà, le chef de la majorité LR, Bruno Retailleau, prévient :  “Nous ne rétablirons pas le texte rejeté à l’Assemblée Nationale. Nous allons travailler sur un autre texte pour clarifier les choses“, a annoncé le sénateur de Vendée. Sur le principe, je pense qu’il faut pouvoir se garantir d’une nouvelle mutation et protéger les frontières“, a t-il ajouté.

Le rapporteur LR du projet de loi, Philippe Bas, promet quant à lui que le Sénat “produira sa propre version du texte“, rappelant que sur le passe sanitaire, il faudra “faire de la dentelle“, pour circonscrire le dispositif aux seuls voyages internationaux, et éviter tout malentendu. Et de poser “la question de la réintégration des soignants et pompiers non vaccinés“.

Une possible réintégration des soignants non vaccinés ?

Une mesure combattue par le gouvernement, comme l’a rappelé François Braun, ministre de la Santé, devant la commission des Lois.

Interrogé mercredi 13 juillet, avant les questions au gouvernement, le rapporteur LR du projet de loi, Philippe Bas, ouvre la porte. “ Je crois qu’il faut mettre un dispositif, et on peut le faire dans ce texte, pour garantir à ces personnels de pouvoir être réintégrés le plus vite possible, compte tenu de la situation sanitaire“, a t-il indiqué.  Et d’ajouter : “Leur retour pourrait intervenir sur la base d’avis médicaux, dès que les conditions sanitaires sont réunies“.

Syrie : un sommet Poutine-Raïssi-Erdogan @ Téhéran
Juil 19 Jour entier

Le président russe Vladimir Poutine rencontrera ce mardi 19 juillet son homologue turc Tayyip Erdogan et le président iranien Ebrahim Raisi pour discuter de la Syrie lors d’une visite à Téhéran, a annoncé le Kremlin. Il s’agira du deuxième déplacement de Vladimir Poutine à l’étranger depuis le lancement de son offensive en Ukraine, fin février.

Le déplacement du président (Vladimir Poutine) en Iran le 19 juillet est en train d’être préparé“, a déclaré à la presse le porte-parole, Dmitri Peskov, précisant que se tiendrait une réunion consacrée à la Syrie avec ses homologues iranien Ebrahim Raïssi et turc Recep Tayyip Erdogan. “En sus de cette réunion tripartite, il y aura également un entretien bilatéral avec Erdogan“ le même jour, a poursuivi Dmitri Peskov, sans donner de précision, alors que des pourparlers impliquant la Turquie sont en cours pour permettre aux céréales ukrainiennes d’être exportées par la mer Noire.

L’annonce de ce sommet sur la Syrie, a été faite au lendemain d’un accord à l’ONU portant sur l’extension pour six mois d’un mécanisme d’aide transfrontalière à la Syrie, dont Moscou avait initialement bloqué le renouvellement.

La Russie, la Turquie et l’Iran sont trois acteurs majeurs dans le conflit qui ravage la Syrie depuis 2011. Ils ont lancé en 2017 le processus dit d’Astana, qui visait officiellement à ramener la paix dans ce pays. La réunion de Téhéran se tiendra aussi alors que le président turc menace depuis des semaines de lancer une nouvelle opération militaire contre des combattants prokurdes dans le nord de la Syrie.

Outre la Syrie, la rencontre bilatérale entre MM. Poutine et Erdogan devrait être dominée par des discussions sur l’offensive russe en Ukraine.La Turquie, qui s’efforce d’entretenir de bons rapports avec Kiev et Moscou et se pose en médiatrice, a plusieurs fois proposé son aide pour exporter, via des couloirs maritimes sûrs, les céréales ukrainiennes bloquées en raison du conflit. Cette proposition n’a été soutenue que d’une manière limitée tant par la Russie que par l’Ukraine.

Juil
21
jeu
Adhésion de la Suède et de la Finlande à l’OTAN : le projet de loi de ratification au Sénat @ Sénat
Juil 21 Jour entier

Un projet de loi de ratification pour permettre l’accession de la Suède et de la Finlande à l’Otan a été présenté mercredi 13 juillet en Conseil des ministres. Il est inscrit à l’ordre du jour du Sénat ce jeudi 21 juillet, avant d’aller à l’Assemblée nationale.

La ministre de l’Europe et des Affaires étrangères et le ministre des Armées ont présenté un projet de loi autorisant la ratification du protocole au Traité de l’Atlantique Nord sur l’accession de la République de Finlande et la ratification du protocole au Traité de l’Atlantique Nord sur l’accession du Royaume de Suède, signés à Bruxelles le 5 juillet 2022. L’objectif de la ratification de ces deux protocoles d’adhésion est de permettre à ces pays de devenir les 31ème et 32ème membres de l’Alliance atlantique, à la suite des demandes de candidatures formellement déposées le 18 mai.

Le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a fait savoir lors du compte-rendu du conseil des ministres que la France prend la demande de ces deux pays “ comme une marque de confiance dans la force défensive et dissuasive de l’OTAN et de l’Europe“. “Évidemment cela atteste à nouveau de la gravité de la guerre que mène la Russie en Ukraine“, a-t-il ajouté.

“L’intégration de ces deux partenaires européens qui disposent de capacités de sécurité réelles va contribuer significativement à notre sécurité collective tout en renforçant la dimension européenne de l’alliance“, a pour sa part affirmé mardi soir la ministre de l’Europe et des affaires étrangères Catherine Colonna devant la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale. Elle est revenue à cette occasion sur “l’accord historique » conclu lors du récent sommet de l’OTAN, “en faveur de l’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’organisation à l’issue d’une négociation qui a été difficile du fait du blocage initial de la Turquie“.

La signature des protocoles d’adhésion par les ambassadeurs des trente pays membres avait ouvert le 5 juillet, au siège de l’Alliance atlantique à Bruxelles, le processus de ratification. Le Canada a été le premier pays à ratifier le jour même les deux protocoles d’adhésion. La signature des protocoles d’adhésion accorde le statut de pays invité à la Suède et à la Finlande. Mais elles ne bénéficieront pas de la protection de l’article 5 de la Charte de l’OTAN en cas d’attaque, tant que les trente États membres n’auront pas ratifié leur adhésion.

“Beaucoup d’alliés se sont préparés pour que la ratification soit la plus rapide possible, mais cela va prendre plusieurs mois“, a prévenu Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’Alliance. “La dernière fois (pour la Macédoine du Nord), cela a pris douze mois“, a t-il rappelé.

 

Juil
22
ven
Gérald Darmanin en Corse pour discuter de l’autonomie de l’île @ Corse
Juil 22 – Juil 23 Jour entier

Gérald Darmanin, se rend ce vendredi en Corse. Ce déplacement se fait dans la foulée d’une réunion qui s’est tenue jeudi Place Beauvau, au cours de laquelle le ministre de l’Intérieur a rencontré une délégation de 21 élus locaux, pour définir une méthode et un calendrier d’action.  Au programme de cette visite de deux jours, le début d’un cycle de discussion que les deux parties qualifient d’“historique“ autour d’un statut d’autonomie de l’île.

Neuf représentants de l’Assemblée de Corse, à savoir la présidente autonomiste, Marie-Antoinette Maupertuis et deux personnes pour chacun des quatre groupes politiques, ont rencontré le ministre de l’Intérieur. Ils étaient accompagnés de Gilles Simeoni, président autonomiste du conseil exécutif, de quatre députés insulaires, des deux sénateurs et du député européen corses, des présidents des associations des maires de Haute-Corse et de Corse-du-Sud ainsi que des maires d’Ajaccio et de Bastia.

Après de multiples reports liés à la fois aux violences sur l’île après l’agression mortelle d’Yvan Colonna dans la prison d’Arles, mais aussi au calendrier électoral, les acteurs du dossier veulent avancer. La première réunion à Paris, ce jeudi, a posé des bases constructives, selon la majorité autonomiste. De son côté, le ministère a affirmé sa volonté d’“aborder tous les sujets sans tabou, en toute transparence à la fois avec les élus et l’opinion publique“. 

 Gérald Darmanin a notamment prévu de rencontrer les élus de Haute-Corse et d’assister à une réunion avec les services de l’Etat concernant la lutte contre la criminalité organisée. Des échanges avec des étudiants et des producteurs locaux ont également été organisés. Durant ces deux jours, le ministre se rendra notamment à Bastia, BigugliaCozzanoPropriano et Bonifacio.

Juil
25
lun
Jeux olympiques de 2024 : Emmanuel Macron fait un point d’étape @ Palais de l'Elysée
Juil 25 Jour entier

Interrogé sur France 2 en marge de l’étape du Tour de France à Hautacam (Hautes-Pyrénées), Emmanuel Macron  a annoncé jeudi qu’il tiendrait ce lundi matin “une réunion de chantier avec les services de l’Etat“, pour faire un point d’étape sur l’organisation de Paris 2024, estimant que la France se trouvait “au bon niveau“ de préparation. “On a beaucoup d’enjeux“, a rappelé le chef de l’Etat,  citant “ l’accès aux événements, la billetterie, des enjeux de préparation de nos sportifs, de bonnes conditions pour l’ensemble des délégations, de sécurité, d’organisation et de finalisation des travaux“. 

Seront présents autour de la table, la Première ministre Élisabeth Borne, ainsi qu’une dizaine de ministres et secrétaires d’État. Parmi eux : Amélie Oudéa-Castéra, ministre des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques, Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances mais aussi le nouveau préfet de police de Paris Laurent Nunez, le préfet d’Île-de-France Marc Guillaume, le délégué interministériel aux Jeux Olympiques et Paralympiques Michel Cadot. “Paris 2024“ sera représenté lors de ce rendez-vous par son président, Tony Estanguet. Tous seront réunis pour évoquer ce “dossier important“ qui “va mobiliser de manière assez exceptionnelle l’ensemble des services publics“, explique-t-on à l’Elysée.

Deux thèmes à l’ordre du jour

À l’ordre du jour de cette rencontre, deux grands thèmes : la livraison des JO (sécurité, transport, hébergement…) ainsi que l’engagement des Français autour de ce projet et de son héritage (enjeux autour du sport, environnement, handicap…). Dans un premier temps cette réunion est interne à l’État. Vendredi, dans un communiqué commun, Anne Hidalgo, maire de Paris et Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, ont “déploré“ de ne pas y avoir été invitées. Un point d’étape sera organisé à la rentrée avec les autres parties prenantes de ce dossier.

“Le président de la République a indiqué qu’il tiendrait à la rentrée un point d’étape avec les élus’“. “Même si un tel fonctionnement en deux temps est rarement source d’efficacité, il prend enfin acte que rien ne pourra se faire sans les collectivités territoriales, dont Paris, signataire du contrat de Ville Hôte, et la Région Île-de-France“, écrivent les deux élues. Et d’ajouter : La clef de la réussite des grands évènements sportifs internationaux, c’est la coordination entre toutes les parties prenantes, dont les collectivités sont un maillon essentiel“, avant de conclure :  “Pour l’organisation des Jeux comme pour le reste, l’État a tout à gagner à faire preuve de considération à l’égard des villes, des métropoles, des départements et des régions. “

La sécurité, sujet majeur

Des doutes sur la capacité de la France à organiser de grands événements ont émergé après le fiasco de la finale de la Ligue des champions au Stade de France, qui a viré au chaos en mai dernier. Après ce raté, la sécurité sera l’un des thèmes majeurs abordés lors de ce rendez-vous. Dans un rapport confidentiel de 76 pages, révélé par le Canard enchaîné et dont l’AFP a pris connaissance, la Cour des comptes tire la sonnette d’alarme sur la préparation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, insistant sur la nécessité “d’anticiper une mobilisation générale et massive des moyens matériels et humains pour assurer la sécurité des Jeux“. Une version définitive de ce rapport est attendue pour la fin de l’année.

D’ci là, l’exécutif a promis de rectifier le tir. Du côté de la Place Beauvau, on explique “que la préparation des Jeux olympiques constitue la priorité du ministre pour les mois à venir, ainsi que celle du préfet de police.“ Le ministre de l’intérieur a ainsi encore demandé jeudi au nouveau préfet de police de Paris, Laurent Nunez, de veiller à la mobilisation générale de “toutes les ressources“ de l’institution.

Reste toutefois une question : comment sécuriser les 6 km de quais de Seine le long desquels sont attendues plus de 600 000 personnes, assurer la sécurisation du ciel ou encore pallier le manque d’agents de sécurité privée ? Cette cérémonie représente un défi “que nous sommes en mesure de relever“, affirme-t-on au ministère de l’Intérieur. Le coup d’envoi du dispositif de sécurité de cette cérémonie d’ouverture sera donné une fois le projet artistique de l’organisateur connu. L’Elysée le répète : “Il n’y a pas dans notre esprit d’éléments qui, à l’heure où nous parlons, rendraient nécessaire d’imaginer un scénario dans lequel cette cérémonie serait organisée dans un autre lieu.“

“La pleine mobilisation des français »

L’autre grand thème abordé lors de cette réunion sera “la pleine mobilisation de l’ensemble des Français“, souligne-t-on à l’Élysée. Pour ce faire, un point sera fait sur la politique de billetterie, avec une grille tarifaire qui sera dévoilée en fin d’après midi par Paris 2024, et la façon d’impliquer tous les territoires. “Le président veut rendre fiers les Français avec les cérémonies sur la Seine et place de Concorde (pour les Jeux Paralympiques) et aussi les résultats de nos sportifs“, indique les services de la Présidence. “Nous voulons que ces Jeux soient utiles à tous les Français.“

Aucune grande annonce n’est attendue à l’issue de cette réunion. Emmanuel Macron souhaite en revanche afficher “une vision très claire des moyens“ dont l’Etat et l’organisation auront besoins dans les mois à venir. Dans la soirée, l’organisation de Paris 2024 devrait dévoiler sa grille tarifaire et son slogan.