L’agenda politique

Fév
6
lun
Réforme des retraites : début des débats à l’Assemblée nationale @ Assemblée nationale
Fév 6 – Fév 17 Jour entier

L’Assemblée nationale débute ce lundi, à 16 heures, l’examen du projet de loi de financement rectificative de la Sécurité sociale (PLFRSS) pour l’année 2023, véhicule législatif de la réforme des retraites.

Cette séance d’ouverture se déroulera en trois temps. Les débats débuteront par la prise de parole du ministre du travail, Olivier Dussopt, qui défendra le projet de loi à la tribune de l’Assemblée nationale, puis des rapporteurs du texte (1 heure environ).  Deux motions seront ensuite défendues par les oppositions : la première est une motion de rejet préalable qui vise à mettre fin à l’examen du texte, sera soutenue par la France Insoumise. A l’issue d’un débat, au cours duquel tous les groupes politiques représentés à l’Assemblée nationale prendront la parole, un vote sera organisé. Si une majorité de députés vote en faveur de cette motion, la réforme sera rejetée par l’Assemblée.

Si la motion de rejet préalable n’est pas adoptée, les députés examineront alors une motion référendaire. Prévue par l’article 122 du règlement de l’Assemblée nationale, cette motion initiée par au moins un dixième des députés, soit 58 parlementaires, permet de suspendre l’examen d’un projet de loi avec pour but de soumettre le texte à un référendum.

  • Si l’Assemblée nationale adopte la motion référendaire : l’examen du texte à l’Assemblée sera suspendu. Si dans les 30 jours qui suivent le Sénat vote à son tour en faveur de cette motion, il sera possible d’organiser un référendum. Mais selon la Constitution, ce sera au président de la République que revient la décision finale.
  • Si l’Assemblée nationale rejette la motion référendaire : les députés entameront la discussion générale sur le texte.

Stratégie du gouvernement, évolution du texte, amendements, alliances possibles. Ce qu’il faut savoir.

 

Réforme des retraites : examen des motions préalable et référendaire @ Assemblée nationale
Fév 6 Jour entier

Avant tout examen au fond du projet de loi de réforme des retraites du gouvernement, les députés examineront ce lundi à partir de 16 heures, une motion de rejet préalable, qui sera défendue par un député d’un groupe d’opposition. Si cette dernière n’est pas adoptée, ils examineront ensuite la motion référendaire du Rassemblement National (RN) qui sera mise au vote.

De quoi s’agit-il ?

Prévue par l’article 122 du règlement de l’Assemblée nationale, la motion référendaire être initiée par au moins un dixième des députés, soit 58 parlementaires. Elle permet de suspendre l’examen d’un projet de loi avec pour but de soumettre le texte à un référendum. ​Cette étape passée, la motion est débattue, à la manière d’une motion de censure, avant même le début des discussions sur le projet de loi. Elle est ensuite mise au vote.

Pour être adoptée, l’initiative doit recueillir une majorité simple des suffrages. Si la motion référendaire est adoptée à l’Assemblée nationale, la discussion du projet de loi contesté est immédiatement suspendue, puis la motion est transmise au Sénat. Elle doit alors être votée dans les trente jours. La motion référendaire, si elle est adoptée, devient alors une proposition de référendum faite au président de la République. Ce dernier restant libre d’y donner suite et d’organiser ou non, un référendum.

Cet outil parlementaire avait déjà été utilisée lors de la précédente réforme des retraites, en 2019. A l’époque, le groupe Gauche démocrate et républicaine (GDR) avait déposé une motion cosignée avec les groupes socialistes, LFI et Libertés et territoires. Elle n’avait pas été adoptée. Sous le quinquennat de François Hollande, la droite avait également déposé une motion référendaire sur la loi pour le mariage pour tous, elle aussi non votée.  “Jamais, dans la Ve République, il est arrivé que les deux assemblées se mettent d’accord“, rappelle auprès du Parisien Gilles Toulemonde, maître de conférences en Droit public à l’Université de Lille.

Pourquoi la motion du RN fait-elle polémique ?

Les troupes de Marine Le Pen n’étaient pas les seules à vouloir suspendre les débats via une motion référendaire. Les élus de la Nupes avaient en effet déposé les premiers leur propre motion, le 24 janvier. Or, selon le règlement de l’Assemblée nationale, “il ne peut être présenté qu’une seule motion tendant à proposer de soumettre ce projet au référendum.“La conférence des présidents de l’Assemblée nationale a donc dû trancher, mardi 1er février, laquelle serait discutée. Or, la situation jusqu’alors ne s’était jamais présentée jusqu’ici, l’opposition à la majorité étant généralement constituée d’un seul grand groupe.

Le tirage au sort donne la primeur au RN

En l’absence de précédent, et pour arbitrer entre l’extrême droite et la gauche, la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a proposé un tirage au sort, en s’appuyant sur le modèle des motions de rejet préalable. Dans l’entourage de la présidente, on assure s’être retrouvé face à un “vide juridique“, le règlement de l’Assemblée ne précisant pas la manière de départager plusieurs motions déposées par des groupes différents. “La solution du tirage au sort était la moins mauvaise des solutions, la moins mauvaise juridiquement“, justifie le président du groupe MoDem, Jean-Paul Mattei.

C’est finalement la motion référendaire du Rassemblement National qui a été retenue et va être soumise au vote ce lundi. Bien qu’elle soit postérieure à celle de la Nupes, le tirage au sort lui a en effet donné la primeur. Un résultat dont s’est félicité Marine Le Pen, affirmant que “les règles ont été appliquées“. Les élus Nupes “peuvent s’agacer contre la chance, mais contre personne d’autre“, a-t-elle indiqué. Et d’ajouter  : “Nous invitons toutes les oppositions, sans sectarisme, à voter ce texte.“

Ceux qui ne voteront pas cette motion, ne pourrons plus se dire d’opposition“. “Demain c’est l’heure de vérité.J’appelle tous les partis qui se disent d’opposition, tous les représentants de cette majorité de refus (…) à voter la motion référendaire du Rassemblement National“ a déclaré ce dimanche Jordan Bardella, le président du RN.

“Un coup politique“ pour la Nupes

Cette décision de la conférence des présidents a provoqué la colère des chefs de file de la Nupes. Dans un courrier adressé à Yael Braun-Pivet, ces derniers ont demandé dans la foulée à la présidente de l’Assemblée, “l’annulation du tirage au sort intervenu après décision des seuls groupes de la majorité et du groupe RN.

“Choisir son opposition de confort qui ne combat ni dans l’Assemblée ni dans la rue le jour d’une énorme mobilisation populaire : LA HONTE !“, a tweeté la patronne des députés Insoumis, Mathilde Panot. “La majorité relative se joue du règlement de l’Assemblée pour offrir au RN la motion référendaire contre la réforme des retraites“ a pour sa part dénoncé Boris Vallaud, le président du groupe socialiste. “Une nouvelle fois, la majorité relative et le RN pris main dans la main dans le pot de confiture !“, s’est indigné le président du groupe communiste, André Chassaigne, a fustigé en conférence de presse “un délit de démocratie dans lequel on détricote le règlement de l’Assemblée pour faire un coup politique en favorisant la motion du RN.“ 

Ayant désormais la main, le RN va donc pouvoir mettre la pression aux députés opposés à la réforme. “Lundi prochain, la Nupes pourra donc voter la motion référendaire déposée par le groupe RN“, a réagi le député du Nord Sébastien Chenu. Socialistes et écologistes ont déjà décidé de l’attitude à tenir. “On ne pactise pas avec le RN“,  s’insurge le député PS du Calvados Arthur Delaporte. Côté écologistes, la présidente du groupe écologiste réfléchit encore à la position définitive des députés verts, hésitant à voter contre ou à ne pas se rendre au scrutin.  “Je ne voterai pas cette motion référendaire parce qu’il n’y a pas de collaboration possible avec ce mouvement, d’aucune manière, même sur un même texte“, a expliqué la députée écologiste de Paris Sandrine Rousseau.  Quant aux Communistes et insoumis, ils n’ont quant à eux pas encore livré d’intention de vote.

La motion a-t-elle des chances d’aboutir ?

Cela semble compliqué. Il faudrait en effet obtenir la majorité des voix des députés pour cela, ce qui est difficilement envisageable vu la composition de l’hémicycle. Et même si la motion venait à être adoptée, elle aurait peu de chances d’être votée au Sénat, à majorité de droite.

 

Fév
7
mar
Grève du 7 février : manifestations à Paris et en régions @ France
Fév 7 Jour entier

Une troisième journée de mobilisation interprofessionnelle contre la réforme des retraites portée par le gouvernement a lieu ce mardi. Selon un recensement à partir de sources syndicales, 208 cortèges sont prévus ce mardi, soit un peu moins que le 31 janvier (230 cortèges) mais autant que le 19 janvier. Pour encadrer les foules, 11 000 policiers et gendarmes seront mobilisés, dont 4 000 dans la capitale.

Le cortège parisien

A Paris, la manifestation déclarée par l’intersyndicale (CGT, Sud Solidaires, FO, FSU, UNSA, CFE-CGC, CFDT et CFTC), et les syndicats lycéens et étudiants (FIDL, Voix lycéenne, UNL, UNef, Fage et MLN) doit s’élancer à 14h de la place de l’Opéra (2e arr.), en direction de la place Bastille (11e arr.). Depuis la place de l’Opéra, les manifestants emprunteront les boulevards des Italiens, Montmartre, Poissonnière, de Bonne-Nouvelle, Saint-Denis, Saint-Martin pour rallier la place de la République. De là, ils rejoindront la place de la Bastille via les boulevards du Temple, des Filles du Calvaire et Beaumarchais. L’arrivée est prévue aux alentours de 19 heures.

Un dispositif de circulation sera mis en place autour du parcours de la manifestation, a annoncé ce lundi la Préfecture de Police de Paris dans un communiqué. Celui-ci comprend les boulevards traversés par le cortège, ainsi que les rues de Rivoli et Saint-Antoine.

De nombreuses manifestations en régions

De nombreux cortèges sont prévus en régions, dans les grandes villes, mais aussi les petites. Pour n’en citer que quelques uns, des rendez-vous sont donnés à  :

  • Toulouse, à 10 heures, au métro Saint-Cyprien. Le cortège prendra la direction du pont des Catalans avant de suivre les grands boulevards vers Jean-Jaurès. Un itinéraire identique à celui du 31 janvier ;
  • Lyon, le cortège partira à 12 h de la Manufacture des Tabacs dans le 8e arrondissement. Il descendra ensuite le cours Gambetta et se terminera sur la place Bellecour ;
  •  Saint-Etienne, le départ est prévu à 10 h de la place de la Liberté, pour une manifestation en direction de la place de l’hôtel de ville ;
  • Nantes, le rendez-vous est fixé à 10 h 30 au Miroir d’eau, à Saint-Nazaire, le cortège partira à 10 h de la place de l’Amérique-Latine et à Ancenis de la station Esso, et à Châteaubriant, le rassemblement est prévu à 10 h 30, place de la Mairie ;
  • Marseille : 10h30, rassemblement sur le Vieux-Port avec un défilé qui se terminera Porte d’Aix.
  • Toulon : 13h30, rassemblement place de la Liberté
  • Arles : 10h30, rassemblement au kiosque à musique
  • Lille : rendez-vous est donné porte de Paris, à 14h30, à Calais : place d’armes, à 9h30, à Dunkerque : place de la gare, à 14 heures ;
  • Bordeaux : 12h00 de la place de la Bourse. Le cortège continuera le long des quais avec marchant sur le quai Richelieu avant de rejoindre le cours Alsace-Lorraine puis pour revenir sur ses pas empruntera le Cours d’Albert, la place Gambetta puis passera par la rue Esprit-des-Lois pour faire une boucle.

La carte des mobilisations mardi 7 février

 

Les points de mobilisation par numéro de département.

 

 

 

 

 

Réforme des retraites : deux nouvelles journées de mobilisation @ France
Fév 7 – Fév 11 Jour entier

Les troisième et quatrième rounds contre le projet de réforme des retraites sont programmés ! La mobilisation du mardi 31 janvier touchant à peine à sa fin, l’intersyndicale (CFDT, CGT, FO, CGE-CGC, CFTC, FSU, Unsa et Solidaires) a appelé dans un communiqué commun à deux nouvelles journées d’action les mardi 7 et samedi 11 février.

SNCF, RATP, écoles, EDF, raffineries…Le point sur les secteurs mobilisés et les perturbations prévues secteur par secteur le mardi 7 février.

Transports

SNCF : une circulation des trains “fortement perturbée

A la SNCF l’ensemble des organisations  syndicales- la CGT, l’Unsa, Sud rail et la CFDT – ont appelé à la grève, le 7 février. “Rien ne justifie ce mauvais projet. Basée sur un fondement strictement budgétaire, cette réforme ne considère pas le travail et sa réalité“, déclare la CFDT Cheminots, dans un communiqué, le 1er février. Les syndicats représentatifs de la SNCF n’appellent pas en revanche à la grève samedi 11 février, mais enjoignent les cheminots «à participer aux manifestations sur tout le territoire», ont-ils annoncé ce lundi.

TGV, Ouigo, International, TER

Selon le communiqué de la SNCF, publié dimanche, le trafic sera “fortement perturbé sur l’ensemble des lignes“, avec un train sur 2 en moyenne pour les TGV Inoui et Ouigo et 3 TER sur 10. Dans le détail, deux TGV sur cinq circuleront sur l’axe Nord, un TGV sur deux sur l’axe Est, un TGV sur trois sur l’axe Atlantique, deux TGV sur cinq sur l’axe Sud-Est. En ce qui concerne les Ouigo, deux trains sur cinq sont prévus. A l’international, la situation variera selon la destination : trois Eurostar sur quatre rouleront, un Lyria sur deux, et les Thalys seront “légèrement perturbés“. Quant aux autres liaisons internationales, un train sur trois en moyenne fonctionnera.

Du côté des TER, le trafic régional connaîtra un grand nombre de trains annulés. Seuls 3 trains sur 10 en moyenne devraient circuler. Enfin, il faudra s’attendre à un trafic “fortement perturbé“ pour les Intercités. Seuls deux allers-retours sont prévus sur la ligne Polt (Paris-Orléans-Limoges-Toulouse). Même chose pour les Bordeaux-Marseille, Nantes-Lyon. Il y aura un aller-retour sur Paris-Clermont, et “pas de circulation sur Nantes-Bordeaux et Aubrac (Clermont-Béziers).“

En Ile de France, les Transiliens ne seront pas épargnés, avec un train sur trois attendus pour les lignes H, J, K, L, N et deux trains sur cinq pour la ligne P, un Transilien sur cinq pour la ligne R et deux Transiliens sur trois pour la ligne U.

RATP : un trafic très perturbé

À la RATP, l’intersyndicale appelle à la mobilisation les 7 et 11 février : “Nous appelons tous les agents de l’entreprise à poursuivre et amplifier la mobilisation par la grève et la manifestation le mardi 7 février puis le samedi 11 février pour dire non à cette réforme“, écrivent la CGT, FO, l’Unsa et la CFE-CGC du groupe RATP, dans un communiqué commun diffusé le 1er février. Le groupe prévoit un trafic très perturbé sur les réseaux métros et RER. Le trafic des bus sera lui légèrement perturbé et normal sur le réseau tramways.

Métro 

Dans le métro parisien, les lignes 1 et 14 (automatiques) fonctionneront normalement, de même que la 3bis. Un train sur 2 circulera sur la ligne 4. Pour les autres lignes, les rames seront moins fréquentes avec des horaires réduits le soir, ou bien seulement aux heures de pointe, ou encore pour deux autres (la 8 et la 13) sur une portion seulement de la ligne. La RATP prévient par ailleurs que certaines stations de métro pourraient être totalement fermées. Une information plus précise sera communiquée lundi soir.

Certaines stations sur les lignes ouvertes seront par ailleurs fermées, toute la journée ou à certaines heures

RER

Côté RER, il faudra compter en moyenne sur 1 train sur 2 sur la ligne A. Sur la ligne B, 1 train sur 3 est annoncé aux heures de pointe et 1 train sur 2 aux heures creuses au nord de Châtelet – Les Halles (avec fermeture entre Gare du Nord et Aéroport Charles de Gaulle 2 – Mitry Claye à partir de 22h45, pour travaux) et 1 train sur 2 toute la journée au sud de Châtelet. La ligne C devrait voir circuler un RER sur trois. La situation sera plus tendue sur le RER E (2 trains sur 5) et le RER D (1 train sur 6).

Un vol sur cinq annulé à Orly

Le premier syndicat de l’aviation civile, l’UsacCGT a “décidé de s’inscrire pleinement dans la journée unitaire de mobilisation“ de mardi prochain, et a appelé “l’ensemble des personnels de la DGAC et de l’ENAC à se mettre massivement en grève et à participer aux manifestations“ ce mardi 7 février. Comme lors des deux premières journées de mobilisation, la direction générale de l’Aviation civile (DGAC) “a demandé aux compagnies aériennes de réduire leur programme de vols de 20 % pour la journée du mardi 7 février sur l’aéroport de Paris-Orly“. Des perturbations sont également à prévoir dans les autres aéroports de France. Les vols intérieurs seront les plus affectés. Le trafic des vols moyen et long courrier devrait être quasi-normal.

Énergie

Pas d’arrêt total dans les raffineries

Comme lors des précédentes journées d’action, les employés des raffineries prévoient une suspension des expéditions vers les dépôts de carburant pour 48 heures. Chez TotalEnergies, la CGT a ainsi annoncé jeudi 2 février qu’elle appelait à un mouvement de grève de 48 heures contre la réforme des retraites, mardi 7 et mercredi 8 février, et non plus de 72 heures. Par ailleurs, alors qu’elle semblait envisager d’arrêter la production dans les raffineries, la confédération va opter pour la stratégie du “Rien ne rentre, rien ne sort’, comme d’habitude“, a précisé à l’AFP Thierry Defresne, secrétaire CGT du comité TotalEnergies Europe.

Mobilisation de 3 jours chez EDF

Chez EDF, une mobilisation de trois jours est annoncé, du lundi 6 février au mercredi 8 février, inclus.  Un appel qui sera suivi dans les autres entreprises des industries électriques et gazières en France.

Education

Crèches et écoles

Après leur mobilisation de ce jeudi 2 février à l’appel du Syndicat national des professionnels de la petite enfance, les personnels des crèches seront en grève ce mardi 7 février. Certains établissements ou seulement certaines sections pourraient ainsi ne pas accueillir d’enfants. De même, certaines crèches pourraient fermer leurs portes plus tôt que d’habitude. Pour l’heure, seules des informations pour Paris nous sont parvenus. Comme pour le 31 janvier, les écoles parisiennes seront encore nombreuses à être en grève mardi 7 février. “Sur 645 écoles, au moins 60 seront complètement fermées et nous estimons à 50% le pourcentage de grévistes au sein de notre académie“, a annoncé le Syndicat National Unitaire des Instituteurs, Professeurs des Écoles et PEGC (SNUipp-FSU) de Paris, dans un communiqué.

Cette grève du 7 février va également perturber les accueils périscolaires et les cantines. La Ville de Strasbourg a ainsi annoncé que toutes les cantines seront fermées ce mardi et que les accueils périscolaires maternels du matin et du soir “seront assurés dans la mesure du possible.“

Lycées

Les principales organisations lycéennes et étudiantes ont appelé jeudi à la mobilisation contre la réforme des retraites. Elles souhaitent “tout mettre en œuvre pour mobiliser largement la jeunesse. Notamment en votant en assemblée générale le blocage de nos lieux d’études, lycées, universités le [mardi] 7 février“, ont déclaré les signataires du texte, dont l’Unef, la Voix lycéenne et les Jeunes Insoumis

Santé

La CGT Santé Action Sociale a déposé un préavis de grève pour ce mardi 7 février. Il concerne les personnels médicaux et non médicaux des établissements sanitaires et sociaux, médico-sociaux de la fonction publique hospitalière, de l’établissement français du sang (EFS), des établissements de santé privés d’intérêt collectif (ESPIC) ou encore les établissements privés ou services sanitaires sociaux et médico-sociaux chargés de la mission d’un service public, rappelle le syndicat dans un communiqué.

 

Fév
9
jeu
Conseil européen extraordinaire @ Bruxelles
Fév 9 – Fév 10 Jour entier

Les chefs d’État et de gouvernement des pays de l’Union Européenne (UE) se réunissent à Bruxelles les 9 et 10 février lors un sommet extraordinaire consacré à l’Ukraine et la Russie, à l’économie et aux migrations.

Poursuivre le soutien à l’Ukraine

Une semaine après le 24e sommet UE-Ukraine du 3 janvier, les dirigeants de l’UE discuteront de l’évolution récente de la situation en Ukraine et de la poursuite du soutien qui lui est apporté par l’UE. Après Londres et Paris mercredi, Volodymyr Zelensky est attendu ce jeudi à Bruxelles.

Confirmée ce mercredi, la venue du dirigeant ukrainien était loin d’être acquise. Et pour cause, le secret qui devait entourer ce déplacement a été brisé lundi par le Parlement européen et a failli entraîner son annulation pour des raisons de sécurité.

Mais au final, Zelensky sera bien à Bruxelles ce jeudi pour y retrouver sur place les Vingt-Sept réunis en sommet. Le président ukrainien doit prononcer un discours au Parlement européen, où une plénière extraordinaire a été convoquée pour 10 heures, avant de rejoindre les chefs d’état et de gouvernement réunis dans les locaux du Conseil, pour partager un déjeuner avec eux.

Des avions de combat et des armes lourdes “le plus tôt possible

Lors de son discours à Westminster Hall, Zelensky a indiqué vouloir les “armes nécessaires“ et des “avions de combats“ de la part des “alliés de l’Ukraine“ pour stopper l’offensive russe. Il a d’ailleurs remercié le Royaume-Uni, l’“un des premiers“ pays à avoir aidé l’Ukraine. Une demande réitérée quelques heures plus tard, lors du passage du dirigeant ukrainien à Paris, reçu par Emmanuel Macron à l’Elysée. Le président français l’a assuré de sa détermination à accompagner l’Ukraine “vers la victoire“ ainsi que de sa volonté de poursuivre l’effort de livraison d’armes. Les prenant au mot, Volodymyr Zelensky leur a demandé des avions de combat et des armes lourdes “le plus tôt possible“.

Devant les vingt-sept Volodymyr Zelensky devrait renouveler son plaidoyer. Dès mercredi, depuis Bruxelles, un responsable ukrainien a mis en garde les dirigeants de l’UE : “Mon président se déplace pour obtenir des résultats“. Si Zelensky est en Europe, c’est avant tout pour “accélérer les livraisons d’armes à son pays“ et pour obtenir la promesse d’un coup d’envoi dès 2026 des négociations d’adhésion pour l’Ukraine.

Apporter une réponse européenne unifiée à l’IRA

Les 27 dirigeants de l’UE se retrouveront à Bruxelles pour tenter notamment d’apporter une réponse européenne unifiée à la loi américaine sur la réduction de l’inflation, l’Inflation Reduction Act “ (IRA). Adoptée cet été aux Etats-Unis, l’IRA est avant tout un paquet de mesures protectionnistes pour le climat. Et il suscite une forte opposition des Européens qui s’inquiètent de son impact pour sa propre industrie. La loi, dotée d’un budget de 369 milliards de dollars, a été en effet largement critiquée en Europe pour avoir invité les entreprises de l’UE spécialisées dans les technologies propres à délocaliser leur production sur l’autre rive de l’Atlantique.

Nous avons un plan.“ “Un plan industriel qui s’inscrit dans notre Pacte vert. Notre plan pour faire de l’Europe le foyer des technologies propres et de l’innovation industrielle“, a annoncé le 17 janvier, Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, devant les grands patrons réunis à Davos, en janvier. C’est ce projet qui doit être validé lors du sommet européen du 9 et 10 février.

Les points clés du plan européen

Selon les projets de la Commission, l’Union européenne devrait se doter d’un texte pour accélérer les investissements dans les technologies vertes. Sur la forme, cet acte pour l’industrie à émission nulle (net-zero industry act) devrait être similaire à la législation adoptée en 2022 pour doper la production de semi-conducteurs en Europe. Comparée à ses grands concurrents, l’Europe reste trop lente dans ses décisions d’investissements. “La force de l’Inflation reduction act américain n’est pas qu’une question de dollars, mais de simplicité“, constate un ministre français.

Accélérer les projets dans l’industrie verte

Dans ce cadre, Me Von der Leyen a indiqué que la Commission européenne examinerait “les moyens de simplifier et d’accélérer les procédures d’autorisation des nouveaux sites de production de technologies propres“, annonçant une adaptation temporaire des règles de l’UE en matière d’aides d’État “pour accélérer et simplifier“ les aides publiques aux entreprises locales.

Ce nouveau plan industriel européen se concentrera d’abord sur l’accélération des autorisations pour les projets industriels de technologie propre. “Le premier pilier traitera de la vitesse et de l’accès. Nous devons créer un environnement réglementaire qui nous permette un déploiement rapide et la création de conditions favorables“ au développement industriel, a déclaré la présidente de la Commission, citant des secteurs comme l’éolien et le solaire, les pompes à chaleur, l’hydrogène propre et le stockage de l’énergie.

Elargir temporairement les aides d’Etat à l’industrie verte

De façon plus générale, la Commission européenne est prête à revoir son logiciel en matière de subventions. “Pour rester attractif, il faut être compétitif par rapport aux incitations actuellement disponibles hors de l’Union européenne“, concède Ursula von der Leyen. Jusqu’à présent, l’Europe n’autorise les subventions que pour les projets de recherche ou à la frontière technologique, mais pas pour la production de masse d’équipements verts par exemple.

Mettre en place un fond souverain

De nombreuses personnes au Parlement européen craignent que l’Allemagne, et à un degré moindre la France, ne deviennent les seuls bénéficiaires de l’initiative de la Commission à venir. La réponse européenne à l’IRA doit être “une solution pour tous“, “pas pour quelques chanceux“, qui peuvent se permettre de subventionner leur industrie, a déclaré l’eurodéputée néerlandaise Esther de Lange, du Parti populaire européen (PPE) de centre-droit.

Dans son discours à Davos, Mme von der Leyen elle-même a mis en garde contre un assouplissement trop prolongé des règles relatives aux aides d’État, expliquant que l’UE devait  “éviter un effet de fragmentation du Marché unique“ qui accentuerait les disparités économiques au sein de l’UE et de la zone euro. C’est pourquoi, à moyen terme, la Commission souhaite mettre en place “une réponse structurelle aux besoins d’investissements“, en créant “un fonds européen souverain pour une industrie made in Europe.

Migrations

Le Conseil européen débattra également de la question des migrations et évaluera la mise en œuvre de ses précédentes conclusions sur une approche globale en matière de migrations, en mettant l’accent sur le contrôle effectif des frontières extérieures, une action extérieure accrue et des aspects intérieurs. Porté par la présidence suédoise du Conseil de l’UE, le thème de l’immigration revient en force dans l’agenda politique européen. S’ils jugent nécessaire de réformer les règles communes, les Vingt-Sept connaissent toutefois de profonds désaccords.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Fév
11
sam
Réforme des retraites : 4ème journée de mobilisation @ France
Fév 11 Jour entier

C’est un 4ème round qui se profile. A l’appel de l’intersyndicale, une quatrième journée d’action contre la réforme des retraites, est prévue ce 11 février 2023 dans toute la France, afin de permettre à tous ceux qui ne peuvent manifester en semaine de le faire, ont expliqué les syndicats,  qui tablent sur une contestation plus massive samedi.

La troisième journée de mobilisation, mardi 7 février, a réuni 757 000 personnes selon le ministère de l’Intérieur et “près de 2 millions“ selon les organisateurs, Des chiffres en léger recul par rapport aux précédentes journées, les 19 et 31 janvier, mais qui restent élevés. Ils sont peut être le signe d’un fléchissement de la rue. Selon un sondage Elabe publié mercredi. Si elle reste très largement majoritaire, l’opposition à la réforme des retraites recule (65%, -6), conséquence de la perception par une partie de l’opinion de concessions du gouvernement.

Côté forces de l’ordre, les autorités maintiennent un dispositif de sécurité important. 10.000 policiers et gendarmes seront mobilisés dans toute la France, dont 4500 à Paris, a indiqué vendredi le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin.

A quoi s’attendre ?

SNCF-RATP

Aucun trouble particulier n’est à prévoir dans les transports pour cette journée de chassé-croisé des vacances. Soucieuses de ne pas rendre leur action impopulaire, les fédérations de cheminots n’ont pas appelé à la grève ce samedi, premier jour de vacances pour la zone B et à mi-parcours de celles de la zone Si l’intersyndicale de la RATP a elle bien appelé à faire grève samedi. la régie des transports indique toutefois n’attendre aucun impactsignificatif“ du mouvement sur “l’ensemble des mobilités“, qu’il s’agisse des métros, RER, bus ou tramways. Des perturbations peuvent toutefois exister dans certaines régions.

A Bordeaux le réseau de transport sera ainsi ralenti pour cause de grève. Les fréquences de passage du tram seront allongées et certaines lignes de bus ne circuleront pas a informé le réseau de transport bordelais. A l’instar de Bordeaux, d’autres villes seront impactées comme Clermont-Ferrand où le tram A ne fonctionnera pas, à Toulon, ou seulement “51% des services seront assurés sur l’ensemble des lignes du Réseau Mistral,“, a indiqué la métropole.

Aérien

Peu de perturbations également dans le secteur aérien. La Direction générale de l’aviation civile (DGAC) pourrait toutefois demander aux compagnies aériennes d’annuler un petit pourcentage – 10 à 20% – de leurs vols à Orly ou Roissy Charles de Gaulle.

Quelles actions ?

De sources policières, on anticipe la présence de 590.000 à 820.000 personnes dans les cortèges ce samedi partout en France, dont 90.000 à 120.000 manifestants pour la capitale.Selon les informations d’Europe 1, le renseignement territorial prévoit des cortèges fournis à Toulouse et Nantes où plus de 22.000 manifestants devraient descendre dans la rue. Caen, Montpellier, Angers, Rennes et Lille devraient aussi être parmi les villes françaises les plus mobilisées. Plus de 60% des manifestations se tiendront en milieu de matinée. Mais dans les grandes agglomérations (Lyon, Marseille, Bordeaux, Nantes et Rennes), les cortèges s’élanceront en début d’après-midi.

Manifestation parisienne

Le cortège parisien s’élancera à 13 heures de la place de la République, “pour rejoindre la place de la Nation à 19 heures, en passant par le boulevard Voltaire“, indique la préfecture de police.

Comme pour les précédentes journées de mobilisation, un “dispositif de circulation sera mis en place autour de la manifestation“, précise la préfecture de police de Paris. Sont concernés “les boulevards Voltaire, Beaumarchais, Diderot, la rue de Lyon, l’avenue Daumesnil, ainsi qu’au retour des places de la République, Bastille et Nation“, détaille le communiqué publié.

Manifestations en régions

Les autorités prévoient pour cette nouvelle journée de mobilisation 240 actions, réunissant hors Paris 500 à 700 000 personnes. De nombreux cortèges sont prévus en régions, dans les grandes villes, mais aussi les petites. Pour n’en citer que quelques uns, des rendez-vous sont donnés à  :

  • Toulouse : 10h30 allées François Verdier, près du monument aux morts : Jean Jaurès > Compans-Caffarelli > pont des Catalans > quartier de Saint-Cyprien.
  • Lyon :  14h aux Brotteaux (place Jules-Ferry) dans le 6e arrondissement :  Charpennes > cours Emile-Zola > place Lazare-Goujon devant la mairie de Villeurbanne où se terminera le parcours.
  • 14h00 au niveau de l’arrêt de métro Brotteaux (Lyon 6e), direction Villeurbanne, dans le quartier Gratte-Ciel, sur la Place Lazare ;
  • Montpellier : 13h00 avenue du Priée, sur les berges du Lez ;
  • Nimes : 14h30, jardins de La Fontaine ;
  • Nantes : 14h00 au Miroir d’eau. Le cortège prendra la direction de la rue Henri IV > quai Ceineray > cours des 50 otages > quai de Turenne > quai de la Fosse > pont Anne-de-Bretagne > les Nefs sur l’île de Nantes ;
  • Rennes : 14h00 place de Bretagne : bd de la Tour d’Auvergne > bd du Colombier > rue de l’Alma > rue d’Isly > boulevard de la Liberté > av. Jean Janvier > quai Lamenais.
  • Marseille : 14h00 sur le Vieux-Port, en bas de La Canebière. Le trajet emprunté sera le même que le 7 février : direction la Porte d’Aix, en passant par les abords du Mucem.
  • Toulon : 10h30 place de la liberté ;
  • Nice : 11h00, place Garibaldi ;
  • Avignon : 14h00, cours Jean Jaurès
  • Lille : 14h00 Porte de Paris, pour une arrivée sur la place de la République : rue Pierre Mauroy > avenue Kennedy > rue Saint-Sauveur>  rue Charles Saint-Venant > pl. de la gare >  rue Faidherbe > Grand’Place > rue Nationale > rue Solférino > rue Inkermann ;
  • Bordeaux : 14h00 pl. de la Bourse > quai du Maréchal-Lyautey > quai de la Douane > quai Richelieu > cours Alsace-et-Lorraine > pl Pey-Berland > rue des Frères-Bonie > cours d’Albret>  rue du Dr-Nancel-Pénard > pl. Gambetta > cours Clemenceau >  pl. Tourny >  rue Esprit-des-Lois > quai Louis XVII ;
  • Mulhouse :  10 h00 square de la Bourse ;
  • Belfort : 10 h00,  maison du peuple ;
  • Limoges : 13h30, carrefour Tourny ;
  • Bayonne : 10 heures, pl. Sainte Ursule ;
  • Pau :  10 h00, place de Verdun ;
  • Tarbes : 10 h00,  Bourse du travail ;
  • Dax : 9h30, parvis de la gare ;
  • Tours : 14 heures, pl. Jean Jaurès ;
  • Amiens : 10h30, maison de la culture ;
  • Valenciennes : 14 h00, place d’Armes…

Carte des manifestations samedi 11 février

 

Fév
14
mar
Grève et manifestation des médecins libéraux @ France
Fév 14 Jour entier

Après un premier mouvement de grève en décembre, puis un autre en janvier, les médecins libéraux entendent mettre la pression sur le gouvernement. Ce mardi 14 février 2023 s’annonce noir chez les généralistes, appelés par leurs syndicats à cesser le travail. Au bord de la rupture avec l’Assurance maladie et inquiets d’une possible adoption d’une proposition de loi examinée au Sénat, les blouses blanches sortent le grand jeu : fermeture des cabinets, grève de SOS Médecins et manifestation à Paris.

Mardi, c’est un fait unique dans l’histoire, vous aurez tous les syndicats de médecins“, a insisté dimanche sur Europe 1 Agnès Giannotti, présidente du syndicat MG France, première organisation chez les généralistes. “C’est bien qu’il se passe des choses qui mettent en colère l’ensemble d’une profession, ça ne s’est jamais vu“, a-t-elle ajouté. Revendiquant également “l’indispensable revalorisation de la visite à domicile“, SOS Médecins s’est joint à la mobilisation, appelant ses adhérents à cesser le travail pendant 24 heures à partir de mardi matin.

1,50 euros d’augmentation

Après plusieurs mois de tractations et à deux semaines du terme des négociations avec l’assurance maladie, suspendues mi-janvier, la proposition d’une hausse d’à peine 1,50 euro de la consultation de base – de 25 à 26,50 euros, a été vécue comme une provocation par ces praticiens.

Loin, très loin des 50 euros exigés par le collectif Médecins pour demain, à l’origine de précédentes fermetures de cabinet début décembre et pendant les Fêtes, avec le soutien de syndicats contestataires (UFML, FMF). Même les grandes organisations (MG France, CSMF), dont la signature sera incontournable, n’attendent pas moins de 30 euros de hausse.

Des contreparties exigées

Cette fronde aura t-elle des effets ? Rien n’est moins sur. “Nous irons plus loin la semaine prochaine“ promet déjà le directeur de l’Assurance maladie, Thomas Fantôme, dans un entretien au Quotidien du Médecin. Mais ce ne sera pas sans contreparties. Un “engagement territoriaL“ est demandé, pour que les praticiens prennent plus de patients et assurent plus de gardes les soirs et week-end.

Le ministre de la Santé, François Braun, n’en démord pas: “Mon objectif, c’est de répondre aux besoins de santé de la population“, affirme-t-il, disant entendre “la colère“ des praticiens, “mais aussi celle des Français qui n’arrivent pas à trouver un médecin.“ C’est justement parce que l’offre ne répond pas à la demande que le Parlement envisage d’ouvrir “l’accès direct“, sans prescription médicale préalable, à certains paramédicaux.

Une proposition de loi à l’initiative de la députée Renaissance Stéphanie Rist, soutenue par l’exécutif, a achevé de mettre le feu aux poudres. Après avoir franchi l’étape de l’Assemblée, elle sera débattue mardi après-midi au Sénat. Elle propose que les malades, à l’avenir, puissent consulter directement certains infirmiers sans passer par un médecin, et que ces infirmiers, dits “en pratique avancée“ (IPA), soient autorisés à prescrire quelques types de soins et médicaments. Les kinésithérapeutes et orthophonistes seraient aussi concernés par ce statut d’IPA, créé en 2016.

Une médecine à deux vitesses pour les syndicats

Inquiets d’une possible adoption du texte, les syndicats joueront ce mardi leur va-tout dans les rues de la capitale, entre la place Vauban, voisine du ministère, et celle du Panthéon, toute proche de la chambre haute. Même l’Ordre des médecins a annoncé sa participation au cortège, pour dénoncer les “risques de désorganisation des soins“ et “de perte de chance pour les patients“ que porte selon lui ce projet de “médecine à deux vitesses“. Les organisateurs se donnent les moyens de faire basculer le rapport de force. Ainsi, la CSMF prévient que “des cars partent de toute la France: Laval, Strasbourg, Metz, Châteauroux, Vierzon, Orléans, Lille, Arras..“ et invite ses adhérents à “réserver (leurs) places“.

Une manifestation unitaire

L’appel à manifester a été lancée par les six syndicats représentatifs de la profession (MG France, CSMF, FMF, SML, UFML, Avenir Spé), rejoints par divers collectifs (Médecins pour demain, Jeunes médecins, Reajgir) et par l’Ordre des médecins. Si le mouvement pouvait semblait au départ concerner uniquement la médecine de ville, les syndicats libéraux ont reçu un renfort inattendu  vendredi, puisque deux syndicats hospitaliers, Action praticiens hôpital (APH) et l’association des médecins urgentistes de France (Amuf), ont également appelé à manifester ce mardi contre la loi Rist.

Sur les réseaux sociaux, l’Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale (Isnar-IMG) a également indiqué qu’elle serait bien dans les rangs, ce mardi 14 février, à Paris. “Les représentant(e)s de chaque syndicat et association locale ont voté à l’unanimité le soutien à la mobilisation et en ce sens un préavis de grève a été déposé auprès des autorités compétentes pour que les internes puissent rejoindre les médecins libéraux“, précise-t-elle.

Une cortège entre le ministère de la Santé et le Sénat

Rendez-vous est donné à 12h30 ce mardi, Place Vauban (7ème arr.), pour un départ du cortège à 13 heures, en direction de la place du Panthéon (5ème arr.).

 

 

 

 

 

Fév
16
jeu
5ème journée de mobilisation contre la réforme des retraites @ France
Fév 16 Jour entier

Portée par un mouvement social qui a fait descendre dans la rue samedi près de 933.000 personnes selon les chiffres du Ministère de l’Intérieur, l’intersyndicale reste en ordre de bataille et durcit le ton avec une nouvelle journée de mobilisation, ce jeudi 16 février. Ce cinquième épisode de contestation de la réforme des retraites, avant une “France à l’arrêt“ le 7 mars prochain, réunit une nouvelle fois les principaux syndicats  (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU) qui espèrent bien renouveler la performance du 11 février. Dans un communiqué conjoint, les huit centrales déclarent que “les secrétaires généraux ou présidents des organisations syndicales manifesteront à Albi pour appuyer l’ancrage fort de ce mouvement partout sur le territoire, dans les petites villes comme dans les plus grandes“.

Mais à la différence de la précédente journée d’action, où les organisations syndicales n’ont pas appelé à la grève pour ne pas compliquer le chassé-croisé des vacances d’hiver, cette cinquième journée d’action, sera bien une journée de mobilisation interprofessionnelle, marquée par des perturbations dans plusieurs secteurs. “Les Fédérations nationales CGT des ports et docks, des cheminots, des industries chimiques, du verre et céramique et des Mines Énergie appellent à 24 heures d’arrêt de travail pour la journée de grève et de mobilisation interprofessionnelle du 16 février 2023“, ont indiqué lundi les principales instances concernées dans un communiqué conjoint. Cheminots, dockers, électriciens, gaziers, salariés de la chimie et du verre devraient donc lever le pied ce jeudi.

Transports

SNCF

La CGT Cheminots, SUD Rail, la CFDT Cheminots et l’UNSA Ferroviaire ont réitéré leur appel à la grève dans un communiqué commun rendu public le vendredi 10 février. “Nos fédérations syndicales appellent les cheminots de la SNCF et des entreprises de la branche ferroviaire à participer massivement aux manifestations et à agir par la grève le 16 février 2023 pour élargir, amplifier la mobilisation et préparer les suites nécessaires pour faire tomber cette réforme“, indiquent-elles.

Dans le secteur des transports ferroviaires, la grève de jeudi ne devrait toutefois pas engendrer des perturbations importantes. La mobilisation de jeudi 16 février sera “moins suivie par les cheminots“, assure ainsi Fabien Dumas, secrétaire fédéral SUD-rail, qui estime que les grévistes seront surtout “des militants et syndiqués habituels“. Les perturbations seront variables avec, en moyenne, 4 TGV sur 5, environ un Intercité sur 2, et un TER sur 2. En Ile de France, la SNCF prévoit entre un train sur 2 par endroit, et parfois un trafic normal. En Ile-de-France, le trafic sera perturbé pour les Transiliens.

Dans le détail :

TGV et Ouigo

  • Axe Nord TGV INOUI : quasi normal
  • Axe Est TGV INOUI : quasi normal
  • Axe Atlantique TGV INOUI : quasi normal
  • Axe Sud Est TGV INOUI : plus de 2 trains sur 3
  • TGV Province à province : 2 trains sur 3
  • OUIGO : plus de 2 trains sur 3

International

  • Eurostar : quasi normal
  • Thalys : quasi normal
  • Lyria : 1 train sur 2
  • Intercités de jour : près d’1 train sur 2
  • Intercités de nuit : aucune circulation dans la nuit de mercredi à jeudi
  • TER : 1 train sur 2 en moyenne.

Ile-de-France

  • RER A : trafic normal
  • RER B : 1 train sur 2
  • RER C : 2 trains sur 3
  • RER D : 1 train sur 2
  • RER E : trafic normal
  • Ligne H : trafic normal
  • Ligne J : 2 trains sur 3
  • Ligne L : 2 trains sur 3
  • Ligne N : 1 train sur 2
  • Ligne P : trafic normal
  • Ligne R : 1 train sur 2
  • Ligne U : trafic normal

De nouvelles prévisions de trafic, affinées, seront communiqués ce mercredi en fin d’après-midi.

RATP

L’intersyndicale de la RATP a appelé les salariés du réseau de transport à se mobiliser également ce jeudi 16 février, “au regard du mépris affiché par ce gouvernement, l’intersyndicale RATP prend ses responsabilités“, a t-elle indiqué samedi à l’AFP. Le préavis déposé, bien que maintenu, devrait  se traduire que par des “perturbations non-significatives“ sur les lignes de métro. Les RER gérés par la RATP (ligne A et B sud) devraient également circuler quasi normalement et l’interconnexion de la ligne B à la gare du nord sera maintenue. Le trafic sera ainsi « quasi normal à normal » dans le métro et légèrement perturbé sur le réseau RER.

Aérien

Les aéroports pourraient également être touchés, à l’image de celui d’Orly où les contrôleurs aériens ont fait une grève surprise samedi. Le syndicat Sud aérien a ainsi appelé à participer à la journée de grève et de manifestation du jeudi 16 février ainsi qu’à celle du mardi 7 mars .

Peu concernés lors des précédentes journées de mobilisation, les transports aériens risquent d’être plus touchés ce jeudi. 30 % des vols seront annulés à l’aéroport Orly, suite à un appel à la grève des contrôleurs aériens. La Direction générale de l’aviation civile (DGAC) a par ailleurs exigé des transporteurs qu’ils annulent, par ailleurs, 20 % de leurs mouvements d’avions sur les aéroports de Toulouse, Marseille, Lyon, Montpellier et Nantes.

Éducation

Après la quatrième journée d’action, samedi 11 février, le SNES, la FSU et l’intersyndicale appellent à la grève et aux manifestations ce jeudi. La mobilisation des enseignants devrait toutefois être moindre, les zones A et B étant actuellement en vacances. Le mouvement devrait ainsi toucher les écoliers et lycéens de la zone C (Créteil, Montpellier, Paris, Toulouse et Versailles) et de la Corse, dont les congés d’hiver n’ont pas encore démarrés.

Énergie

En plus de l’appel lancé aux cheminots, les fédérations nationales CGT de “ports et docks, des industries chimiques, du verre et céramique et des Mines Énergie appellent à 24 heures d’arrêt de travail pour la journée de grève et de mobilisation interprofessionnelle du 16 février 2023“, ont-elles indiqué dans un communiqué conjoint.

 

 

 

Les manifestations en France ce jeudi 16 février @ France
Fév 16 Jour entier

Entre 450 000 et 650 000 personnes sont attendues dans les rues ce jeudi 16 février, dont entre 40000 et 70000 dans la capitale. Ce rassemblement pourrait toutefois donc être moindre par rapport aux manifestations précédentes (960 000 manifestants le 11 février, d’après le ministère de l’Intérieur, et 760 000 le 7 février). En dehors de Paris, l’attention sera portée sur Albi : les leaders syndicaux comme Laurent Berger (CFDT) et Philippe Martinez (CGT), Frédéric Souillot (FO), seront présents dans la cité épiscopale. Entre 30 000 et 40 000 personnes sont attendues sur place.

200 points de rassemblement

Des rassemblements sont prévus dans 200 villes de France. Dans la capitale, le cortège s’élancera à partir de 14 heures de la place de la Bastille pour rejoindre la place d’Italie.

Cortège parisien

A Paris, rendez-vous est donné à 12h00 place de la Bastille, d’où le cortège s’élancera à 14 heures, pour rejoindre la place d’Italie aux alentours de 19 heures, en passant par le boulevard Henri IV, le pont de Sully, le quai Saint-Bernard et le boulevard de l’Hôpital.

Comme lors des précédentes mobilisations, la Préfecture de police de Paris a annoncé la mise en place d’un dispositif spécifique de circulation, autour de la manifestation. Dans un communiqué publié le 15 février, elle explique que la circulation routière risque “d’être fortement perturbée au centre et à l’est de Paris“. Dans le détail, ce dispositif s’étend entre les boulevards Henri IV, Beaumarchais, Diderot, Vincent Auriol, la rue de Lyon, les quai Saint-Bernard et de la Râpée, les ponts de Sully et de Charles de Gaulle, l’avenue Mendes-France ainsi qu’autour des places de la Bastille et d’Italie. “Les véhicules particuliers stationnés le long du parcours ou ses abords feront l’objet de mesures de déplacement“, indique la préfecture.

Manifestations en régions

On l’a dit, les autorités prévoient pour cette nouvelle journée de mobilisation 200 actions, réunissant hors Paris entre 450 000 et 650 000 personnes. Entre 40000 et 70000 sont attendus dans la capitale selon les services de renseignement. Le leader de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, sera lui à Montpellier ce jeudi 16 février pour donner un meeting au Corum. L’ancien candidat LFI à la présidentielle est attendu dans le cortège avant de prendre la parole le soir, à 19 heures.

De nombreux cortèges sont prévus en régions, dans les grandes villes, mais aussi les petites. Pour n’en citer que quelques uns, des rendez-vous sont donnés à :

  • Albi : 14h30 rond-point du Séquestre pour rejoindre les lices Pompidou : avenue François Verdier > avenue Foch > avenue Gambetta > les Lices Jean Moulin > place du Vigan. Un arrêté municipal, pris à la demande des services de l’État, interdira la circulation de 11h30 à 18h sur le parcours de la manifestation.
  • Toulouse : 10h30 allées François Verdier, près du monument aux morts : Jean Jaurès > Compans-Caffarelli > pont des Catalans > quartier de Saint-Cyprien ;
  • Lyon : 14h  Manufacture des Tabacs (6e arr) : le cortège s’élancera en direction de la place Bellecour en passant par le cours Gambetta et la place Antonin Poncet ;
  • Saint Etienne : 10h30 Bourse du travail, en direction du parc Joseph-Sanguedolce, au musée de la Mine ;
  • Nantes : 18h30 au Miroir d’eau. Il s’agit cette fois-ci d’une marche aux flambeaux : rue Henri IV > quai Ceineray > cours des 50 otages > quai de Turenne > quai de la Fosse >. Le cortège cette fois ne traversera pas les ponts, et s’arrêtera du côté de l’Hôtel-Dieu ;
  • Rennes : 11h00 place de Bretagne : bd de la Tour d’Auvergne > bd du Colombier > rue de l’Alma > rue d’Isly > boulevard de la Liberté > av. Jean Janvier > quai Lamenais ;
  • Bordeaux : 12h00 pl. de la Bourse : allées de Tourny > place Gambetta > cours d’Albret > cours Alsace-Lorraine > pl. de la Bourse ;
  • Marseille : 10h30 sur le Vieux-Port. Le cortège s’élancera en direction du Mucem avant de rejoindre le boulevard Jacques-Saade, la place de la Joliette, avant de faire un détour par la rue de la République. Les manifestants rejoindront ensuite le boulevard des Dames puis le point de chute, la Porte d’Aix.
  • Avignon 10h30 devant la préfecture : rue Thiers > place du Palais des Papes ;
  • Toulon 18h30 parvis de la gare : retraite aux flambeaux ;
  • Nice 10h00 Théâtre de verdure > av. de Verdun > av. Jean Médecin > Bd Victor Hugo> Bd Gambetta > Promenade des Anglais > Théâtre de verdure ;
  • Lille : 14h30 Porte de Paris, pour une arrivée sur la place de la République : rue Pierre Mauroy > avenue Kennedy > rue Saint-Sauveur> rue Charles Saint-Venant > pl. de la gare > rue Faidherbe > Grand’Place > rue Nationale > rue Solférino > rue Inkermann ;
  • Douai 10h 00 Place Carnot ;
  • Mulhouse : 10h00 Square de la Bourse ;
  • Rouen : 10h00 Cours Clémenceau ;
  • Grenoble : 10h 00 Avenue Alsace-Lorraine / Jean Jaurès
  • Reims :  10h00 Maison des Syndicats (15 bd de la paix)
  • Poitiers : 14h00 Place de France
  • Béziers : 10h00 à la Bourse du travail
  • Le Mans : 13h30 Maison des syndicats
  • Limoges : 14 h00 au Carrefour Tourny
  • Strasbourg : 14 h00 avenue de la Liberté
  • Nancy : 16h00 Place du Marché.
Fév
20
lun
Convention Renaissance sur “un meilleur partage de la valeur“ @ Siège social Qonto
Fév 20 Jour entier

Le parti présidentiel Renaissance ouvre ce lundi 20 février sa convention “sur un meilleur partage de la valeur“, en présence de la première ministre Élisabeth Borne. Les ministres Bruno Le Maire (Economie) et Olivier Dussopt (Travail), ainsi que le patron du parti présidentiel, Stéphane Séjourné, prendront aussi la parole. Des syndicalistes, des parlementaires, des chefs d’entreprises, des salariés ou encore des économistes interviendront lors de tables rondes.

Cette convention est l’aboutissement d’une réflexion sur le partage de la valeur lancée par le parti fin octobre. Contre toute attente, les organisations patronales et syndicales ont réussi à trouver il y a une dizaine de jours, un pré-accord sur ce thème du partage de la valeur, qualifié d’“historique pour tous les salariés des PME“ par Bruno Le Maire. “L’avancée historique de cet accord entre les partenaires sociaux c’est de rendre obligatoire, pour toute PME qui a fait des profits importants au cours des trois dernières années, soit un accord d’intéressement, soit un accord de participation, soit le versement d’une prime défiscalisée“, a explicité le ministre de l’Économie.

Alors que syndicats et patronat ont jusqu’à mercredi pour signer ce texte, Geoffroy Roux de Bézieux n’a pas du tout envie que le gouvernement y mette son grain de sel :““Je compte bien que la convention Renaissance reprenne notre accord, clé en main. Tout détricotage serait un coup de poignard dans le dos des partenaires sociaux”, a-t-il averti dimanche le patron du Medef sur les ondes d’Europe 1.

Face à ce coup de pression, le gouvernement temporise. “Cet accord est une bonne chose, il faut le respecter, mais ça n’empêche pas la poursuite de la réflexion sur le sujet“ indiquait hier soir une conseillère de l’exécutif. Promis, la convention aura donc son utilité. “Nous allons proposer des pistes concrètes pour être traduites dans la loi“, a avancé Bruno Le Maire, lors d’un briefing avec des journalistes en fin de semaine dernière.

Parmi les pistes sur la table, plusieurs propositions présentées fin novembre par l’eurodéputé Pascal Canfin, lors d’un bureau exécutif du parti. Une des idées serait de rendre le “dividende salarié“ obligatoire pour les entreprises qui en verse à leurs actionnaires et qui font des profits (une promesse du candidat Macron). Une autre proposition serait de mettre en place des mécanismes de “superparticipation“ en cas de “superprofits“. Hors de question en revanche de parler de taxation des superdividendes : “c’est un autre sujet, celui de la fiscalité“, tranche-t-on à Bercy.