L’agenda politique

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53ème congrès de la CGT @ Grande Halle d'Auvergne
Mar 27 – Mar 31 Jour entier

Le 53e congrès du syndicat de la Confédération générale du travail (CGT) s’ouvre ce lundi à Clermont-Ferrand, jusqu’au vendredi 31 mars. Environ un millier de délégués sont attendus dans un contexte particulier, celui d’une mobilisation contre la réforme des retraites qui a rebondi après plus de deux mois de contestation, et dans laquelle la CGT est aux avant-postes. Comme l’ensemble des syndicats, la CGT a repris des couleurs à la faveur de la mobilisation contre le report de l’âge de la retraite à 64 ans, portée par une intersyndicale unie autour du duo formé par Philippe Martinez et le leader de la CFDT, Laurent Berger.

Préparer l’avenir

Outre le renouvellement de la direction confédérale, cette manifestation sera surtout l’occasion de préparer l’avenir, de tracer nos perspectives, de définir notre stratégie et notre démarche syndicale pour les trois prochaines années“, écrit la confédération sur son site dédié à l’évènement. Mais durant ses huit ans de mandat, la CGT a perdu sa place de première organisation syndicale au profit de la CFDT.

“Je ne fais pas de bilan, mais je sais ce que j’ai essayé d’impulser – pas tout seul. Sur certains sujets, la CGT a avancé. L’unité syndicale en est une illustration. Sur l’ouverture à d’autres acteurs de la société civile, nous avons également progressé“, déclare au Monde Philippe Martinez. Dans le même temps, le leader cégétiste reconnaît “un échec“. “C’en est forcément un“ admet-il. “J’assume que cette rétrogradation soit intervenue durant la période où j’étais à la tête de l’organisation – même si je pense que la CGT était engagée sur cette pente avant mon élection. On peut y remédier, mais il faut accélérer sur les thèmes que je viens d’évoquer.“ Reste que M. Martinez lègue une organisation profondément divisée, au point que l’issue du congrès est incertaine aux yeux de nombre de responsables syndicaux comme d’observateurs extérieurs.

Le document d’orientation

53e congrès – Le document d’orientation

Qui pour succéder à Martinez ?

Le secrétaire général de la CGT devrait défiler une dernière fois sous cette casquette mardi, dans les rues de Clermont-Ferrand. Car ce congrès sonne pour lui, l’heure du départ. Pour la première fois depuis sa naissance en 1895, une femme devrait prendre la tête du syndicat à l’issue du congrès. Mais l’incertitude demeure sur le nom de celle qui succédera à l’actuel secrétaire général. Deux candidates souhaitent “faire le job“ : Marie Buisson, défiée par Céline Verzeletti, cosecrétaire générale de l’UFSE (Union fédérale des syndicats de l’État). Également sur les rangs, le secrétaire général de l’Union départementale (UD) des Bouches-du-Rhône, Olivier Mateu.

Marie Buisson : la candidate adoubée par Martinez

Secrétaire générale de la Fédération Education Recherche Culture (Ferc), une petite fédération à l’échelle de la CGT, elle est la candidate adoubée par Philippe Martinez. Ce dernier disait encore d’elle il y a quelques jours: “Je pense et je suis certain que Marie Buisson incarne le mieux cette CGT qui doit évoluer, d’autres pensent qu’il faut que la CGT revienne 30 ans ou 40 ans en arrière, c’est ça un débat d’orientations, ce n’est pas un débat de chefs.“

Reste que cette candidature est loin de faire l’unanimité. Les opposants de Marie Buisson lui reprochent une faible notoriété, de ne pas avoir mené de lutte emblématique, et de s’être surtout fait connaître pour avoir représenté la CGT au sein du collectif  “Plus jamais ça“. Les prises de position écologistes de la candidate n’emballeraient pas, entre autres, la branche énergie de la CGTPlusieurs grosses fédérations industrielles ne se retrouvent pas par ailleurs dans les orientations du collectif, notamment sur le nucléaire, et critiquent l’absence de débat démocratique au sein de la CGT sur cette alliance créée en mars 2020.

Céline Verzeletti, la candidate du rassemblement

Bien que n’étant pas officiellement candidate, elle a le vent en poupe. Céline Verzeletti a en effet le soutien de plusieurs puissantes fédérations de la CGT, dont celles des cheminots ou de l’énergie, qui considèrent qu’elle “semble réunir les conditions d’un large accord, d’un rassemblement de l’ensemble des organisations de la CGT, et la possibilité d’un travail collectif au sein d’un Bureau confédéral solide et d’une Commission exécutive confédérale élargie, construits collectivement“, peut-on lire dans le relevé de discussions d’une réunion qui a eu lieu le 1er mars entre différentes fédérations. A 54 ans, Céline Verzeletti, qui a travaillé comme surveillante de prison, est aujourd’hui co-secrétaire générale de l’Union fédérale des syndicats de l’Etat (UFSE) et membre du bureau confédéral de la CGT.

Olivier Mateu : l’outsider

Également sur les rangs, le secrétaire général de l’Union départementale (UD) des Bouches-du-Rhône, Olivier Mateu. Sa candidature ne devrait toutefois pas être retenue, car elle n’a pas été jugée conforme aux statuts. Le nom de tout candidat lors du Congrès, doit en effet dans un premier temps être intégré à la liste des 60 membres de la future Commission exécutive confédérale (CEC), constituée par la commission de candidature à partir des personnes “mises à disposition“ par les fédérations et les unions départementales. Or, Olivier Mateu ne figure pas dans cette liste provisoire. Pour autant, cette “grande gueule » assumée, tenant d’une ligne dure,  assure vouloir succéder à Philippe Martinez à la tête du syndicat.

Élisabeth Borne lance une série de consultations @ Hôtel de Matignon
Mar 27 – Mar 29 Jour entier

Chargée par le président de la République  d’“élargir“ la majorité et de travailler au réagencement de l’agenda parlementaire dans les prochaines semaines, Élisabeth Borne se lance ce lundi dans une série de consultations politiques tous azimuts, prévues sur trois semaines avec les parlementaires, les partis politiques, les représentants d’élus locaux et les partenaires sociaux s’ils le souhaitent. Objectif : relancer la machine et même “éviter l’enlisement“, selon les mots d’un cadre de la majorité. Premier rendez-vous ce matin où la cheffe du gouvernement présentera à Emmanuel Macron “la feuille de route“, de ses consultations, dixit la Présidence. Ce plan d’action sera ensuite présenté à l’heure du déjeuner aux principaux ministres de son gouvernement, à la présidente de l’Assemblée nationale, aux patrons des partis de la majorité et aux chefs de file des groupes de la majorité.

Les thématiques abordées seront celles déclinées par Emmanuel Macron la semaine dernière : ordre républicain, réindustrialisation, plein emploi, santé, école, écologie. La Première ministre veut aussi obtenir “des résultats concrets“ sur certains sujets, notamment le remplacement des enseignants absents. “J’ai deux objectifs : apaiser le pays face à ces tensions et accélérer les réponses aux attentes des Français“, a déclaré la cheffe du gouvernement dimanche, dans un entretien à l’AFP.

Dans le cadre de ces consultations, Elisabeth Borne a aussi prévu de recevoir les présidents de commission de la majorité cet après-midi, les présidents des deux chambres, Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher, demain, et les chefs des partis de la majorité mercredi. Plus tard, des ministres et parlementaires impliqués sur des “thématiques prioritaires“  (par exemple l’industrie verte ou l’éducation) seront reçus, puis les groupes et les partis d’oppositions la semaine prochaine. La Première ministre veut également réunir les représentants des associations des collectivités territoriales et, si possible, les syndicats.

“Mettre de l’apaisement“ avec les syndicats

Alors que la rupture est consommée avec les syndicats depuis plusieurs semaines, la cheffe du gouvernement prône “l’apaisement“, dans un entretien accordé dimanche à l’AFP. Elle affirme vouloir construire avec eux un agenda partagé, se disant à leur disposition, pour les rencontrer sur d’autres chantiers que celui des retraites. “Je suis à la disposition aussi des partenaires sociaux. Il faut qu’on trouve le bon chemin: est-ce que ce sont des rencontres bilatérales, une intersyndicale ? Il faut qu’on mette de l’apaisement. Et que l’on puisse reprendre le travail sur tous ces chantiers“ de la pénibilité, des reconversions professionnelles etc., a affirmé la Première ministre. Pour essayer d’amadouer les syndicats, elle se dit prête à “transcrire fidèlement, intégralement“  les accords qui sont trouvés entre les organisations syndicales et patronales.

Retraites : Macron reçoit Borne et les cadres de la majorité @ Palais de l'Elysée
Mar 27 Jour entier

A la veille d’un dixième acte de mobilisation contre la réforme des retraites et dans un contexte très tendu, Emmanuel Macron reçoit ce lundi la Première ministre Elisabeth Borne et les principaux cadres de sa majorité pour une réunion à l’Élysée, a annoncé dimanche la Présidence. Le chef de l’État doit s’entretenir ce matin avec sa Première ministre, puis ils seront rejoints à partir de 13h15 par les présidents de groupes parlementaires, les chefs de partis et plusieurs membres du gouvernement.

Élisabeth Borne à la manoeuvre

Chargée par le président de la République  d’“élargir“ la majorité et de travailler au réagencement de l’agenda parlementaire dans les prochaines semaines, Élisabeth Borne se lance ce lundi dans une série de consultations politiques tous azimuts, prévues sur trois semaines avec les parlementaires, les partis politiques, les représentants d’élus locaux et les partenaires sociaux s’ils le souhaitent. Objectif : relancer la machine et même “éviter l’enlisement“, selon les mots d’un cadre de la majorité. Premier rendez-vous ce matin où la cheffe du gouvernement présentera à Emmanuel Macron “la feuille de route“, de ses consultations, dixit la Présidence. Ce plan d’action sera ensuite présenté à l’heure du déjeuner aux principaux ministres de son gouvernement, à la présidente de l’Assemblée nationale, aux patrons des partis de la majorité et aux chefs de file des groupes de la majorité.

Les thématiques abordées seront celles déclinées par Emmanuel Macron la semaine dernière : ordre républicain, réindustrialisation, plein emploi, santé, école, écologie. La Première ministre veut aussi obtenir “des résultats concrets“ sur certains sujets, notamment le remplacement des enseignants absents. “J’ai deux objectifs : apaiser le pays face à ces tensions et accélérer les réponses aux attentes des Français“, a déclaré la cheffe du gouvernement dimanche, dans un entretien à l’AFP.

Dans le cadre de ces consultations, Elisabeth Borne a aussi prévu de recevoir les présidents de commission de la majorité cet après-midi, les présidents des deux chambres, Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher, demain, et les chefs des partis de la majorité mercredi. Plus tard, des ministres et parlementaires impliqués sur des “thématiques prioritaires“  (par exemple l’industrie verte ou l’éducation) seront reçus, puis les groupes et les partis d’oppositions la semaine prochaine. La Première ministre veut également réunir les représentants des associations des collectivités territoriales et, si possible, les syndicats.

“Mettre de l’apaisement“ avec les syndicats

Alors que la rupture est consommée avec les syndicats depuis plusieurs semaines, la cheffe du gouvernement prône “l’apaisement“, dans un entretien accordé dimanche à l’AFP. Elle affirme vouloir construire avec eux un agenda partagé, se disant à leur disposition, pour les rencontrer sur d’autres chantiers que celui des retraites. “Je suis à la disposition aussi des partenaires sociaux. Il faut qu’on trouve le bon chemin: est-ce que ce sont des rencontres bilatérales, une intersyndicale ? Il faut qu’on mette de l’apaisement. Et que l’on puisse reprendre le travail sur tous ces chantiers“ de la pénibilité, des reconversions professionnelles etc., a affirmé la Première ministre. Pour essayer d’amadouer les syndicats, elle se dit prête à “transcrire fidèlement, intégralement“  les accords qui sont trouvés entre les organisations syndicales et patronales.

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Dixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites : à quoi s’attendre ? @ France
Mar 28 Jour entier

Les syndicats continuent de mettre la pression sur le gouvernement. Au terme d’une neuvième journée nationale de mobilisation qui a réuni selon eux “plus de trois millions de manifestants“, l’intersyndicale réunie au siège de la CFDT, a annoncé une dixième journée de grèves et de manifestations, ce mardi 28 mars.

Des perturbations dans les transports

SNCF

Les “cheminots ne lâchent rien“, avertit un tract signé par les fédérations cheminotes CGT, UNSA-Ferroviaire, SUD-Rail et CFDT, qui appellent à se mettre massivement en grève ce mardi 28 mars.

Le trafic sera “fortement perturbé“ sur les rails, mardi. Des perturbations sont à prévoir aussi bien sur les grandes lignes que sur les trajets régionaux, ou sur le réseau Transilien. La direction de la SNCF Voyageurs recommande aux voyageurs qui le peuvent d’annuler ou reporter leurs déplacements prévus ce jour. Dans le détail, la compagnie prévoit de faire circuler mardi 60% de ses TGV Inoui et Ouigo, le quart de ses Intercités –mais aucun train de nuit– et en moyenne la moitié de ses TER.  Les circulations seront “quasi-normales“ pour Eurostar et Thalys, selon un communiqué.

CP_NR_InfoTrafic-Transilien-du-mardi-28-mars-2023-VF

TGV :  3 TGV sur 5.

TER et Intercités

TER : 1 train sur 2

Intercités : 1 train sur 4.  Aucun Intercités de nuit ne circulera.

Ile-de-France

La SNCF prévoit 1 train sur 2 en moyenne sur les RER A et B. L’interconnexion est maintenue en gare de Nanterre Préfecture (RER A), ainsi qu’en gare du Nord (RER B). Sur le RER C, ce sera 1 train sur 3 en moyenne. Sur le RER D, il faudra compter 2 trains sur 5. L’interconnexion est maintenue entre Châtelet-les-Halles et Paris gare de Lyon. Les trains circulent entre ces deux gares.

Côté Transilien, il faudra compter sur les lignes H, J, P, L et U, sur 2 trains sur 3 en moyenne et 3 trains sur 5 en moyenne sur la ligne R. Sur la branche Montereau via Héricy, les trains circuleront uniquement aux heures de pointe. Sur les lignes K et N, ce sera 1 train sur 2 en moyenne.  Le service sera enfin normal à quasi normal sur les Trams T4, T11 et T13

RATP

La direction de la RATP a annoncé  dimanche soir ses premières estimations de perturbations sur les réseaux métros, RER, tramways et bus, pour ce mardi 28 mars. Dans le métro parisien, les perturbations devraient être moins importantes que le 23 mars, même si la majorité des lignes connaîtront des réductions de fréquence de passage des rames et/ou des restrictions d’horaires. Ces prévisions à 48 heures devraient être complétées en fin de journée ce lundi, notamment avec l’indication éventuelle de stations fermées.

Côté RER, il faut s’attendre à un trafic “très perturbé“, avec en moyenne un train sur deux sur les lignes A et B. Les interconnexions à Nanterre Préfecture et à la Gare du Nord seront toutefois “maintenues“, assure la RATP. Le trafic sera enfin “normal“ sur les lignes de bus, tramway et l’Orlyval.

Aérien

Le trafic aérien sera également perturbé mardi et mercredi, en raison d’une grève des contrôleurs aériens. La Direction générale de l’aviation civile (DGAC) a requis l’annulation de 20% des vols dans les aéroports de Paris-Orly, Marseille, Toulouse et Bordeaux. Pour ces journées, la compagnie Air France a indiqué qu’elle serait en mesure d’assurer “près de 8 vols sur 10 entre Paris-Orly et certains aéroports français“. Tous les vols long-courriers et tous ceux au départ ou à l’arrivée de Paris-Charles de Gaulle seront assurés. Le groupe a toutefois prévenu que “des retards et annulations de dernière minute ne sont pas à exclure“ et souligne que ses clients “concernés par des vols annulés sont notifiés individuellement“.

Des grévistes attendus dans l’Éducation nationale

Du côté de l’Education nationale, le SNES avec la FSU et l’intersyndicale appellent à la mobilisation par la grève et les manifestations ce mardi 28 mars. “ Le mouvement ne s’essouffle pas. On a décidé d’accélérer le rythme des mobilisations avec une prochaine journée mardi et des rassemblements ce week-end“, a déclaré samedi, Sophie Vénétitay, secrétaire générale du SNES-FSU. Le principal syndicat du primaire, Snuipp-FSU, anticipe 30% de grévistes en maternelle et élémentaire, demain, contre entre 40 et 50% jeudi dernier (et 70% le 19 janvier). Cette estimation plus faible que la précédente, s’explique selon ce dernier par “les journées de mobilisation qui se succèdent et deviennent un sacrifice financier pour les enseignants.“ 

Dans un communiqué diffusé vendredi, trois organisations lycéennes – le MNL, la FIDL et la Voix lycéenne – ont par ailleurs appelé les opposants à la réforme “à des blocus reconductibles dès le lundi 27 mars, et ce jusqu’à la fin de la semaine“.

La poursuite de la grève dans les raffineries

Dans le secteur pétrolier, les principales raffineries continueront d’être à l’arrêt ce mardi. La grève a été reconduite vendredi à la raffinerie TotalEnergies de Donges (Loire-Atlantique) jusqu’au 31 mars. Elle a été prolongée de 72 heures à la raffinerie TotalEnergies de Normandie, à Gonfreville-l’Orcher (Seine-Maritime). La raffinerie Esso-ExxonMobil de Port-Jérôme-Gravenchon (Seine-Maritime), a quant à elle été contrainte samedi de stopper sa production, faute de pétrole brut à raffiner.

En raison de ces grèves, 15,6% des stations-service du pays ne disposaient pas dimanche à 13h, soit d’essence (SP 98, SP95, E10), soit de dieselEn tout, 52 départements recensent au moins 10% de stations en rupture partielle ou totale sur leur territoire. La Loire-Atlantique reste le territoire le plus touché. 58% des pompistes y déclaraient une rupture partielle (14%) ou totale (44,2%) . Même chose en Mayenne qui compte aussi plus de la moitié (56%) de ses points de vente en difficulté. La Bretagne ainsi que, dans une moindre mesure, la Normandie sont également touchés. Enfin, la situation reste toujours  tendue dans les Bouches-du-Rhône où 50% des pompes sont à sec.

Une mobilisation attendue dans les secteurs de l’énergie, des docks et du ramassage des ordures

Ces secteurs devraient être mobilisés ce mardi 28 mars.  La fédération Nationale des Ports et Dock CGT  appelle les travailleurs portuaires et les dockers à 24 heures de grève le 28 mars. Des arrêts de travail reconductibles de 4 heures dans les ports sur une plage horaire entre 10 heures et 16 heures sont également annoncés dès le 27 mars. La CGT Mines énergie appelle également à la mobilisation le 28 mars en poursuivant et amplifiant la grève reconductible sur tous les outils de travail de la profession : “sites nucléaires, barrages hydrauliques, unités de stockage de gaz, terminaux méthaniers“. 

Côté éboueurs où la grève perdure depuis trois semaines dans la capitale, la très légère amélioration de la situation à Paris, reste précaire. Alors que la grève était jusqu’ici essentiellement l’apanage des éboueurs de la Ville de Paris, qui gèrent la collecte de la moitié des arrondissements de la capitale, elle pourrait s’étendre à des prestataires privés. Un préavis de grève a en effet été déposé dimanche par la CGT pour l’entreprise Polyreva Derichebourg, installée à La Courneuve (Seine-Saint-Denis) et qui s’occupe de la collecte des Xe et XVIIIe arrondissements de Paris.

 

Grève du mardi 28 mars : les manifestations en France @ France
Mar 28 Jour entier

Au terme d’une neuvième journée nationale de mobilisation qui a réuni selon elle “plus de trois millions de manifestants“, l’intersyndicale réunie au siège de la CFDT, a annoncé une dixième journée de grèves et de manifestations, ce mardi 28 mars. “Alors que l’exécutif cherche à tourner la page, ce mouvement social et syndical pérenne et responsable confirme la détermination du monde du travail et de la jeunesse à obtenir le retrait de cette réforme“, ont affirmé les syndicats au soir du 23 mars.

Entre 650 000 et 900 000 manifestants

Selon une note des renseignements territoriaux, entre 650 000 et 900 000 manifestants sont attendus dans toute la France ce mardi 28 mars, dont entre 70 000 à 100 000 personnes dans la capitale. Cette même note anticipe une forte hausse de la mobilisation des jeunes, qui pourraient être deux à trois fois plus nombreux que le 23 mars dernier. Une partie de ces jeunes, qui au départ ne se “sentaient pas concernés“ par la réforme des retraites, ont “finalement rejoint le mouvement le 23 mars, indignés par le recours à l’article 49.3 de la Constitution“, relève la note.

Côté forces de l’ordre, la préfecture de police s’attend lors de ce 10ème acte contre la réforme des retraites, à “une manifestation encore difficile à gérer“, a précisé le préfet de police de Paris. “On s’attend à la même chose que jeudi dernier“, a indiqué Laurent Nuñez, annonçant un “dispositif costaud et solide, pour pouvoir répondre aux blacks blocs“.

Gérald Darmanin a annoncé lundi dans la soirée un dispositif “inédit“ de 13 000 policiers et gendarmes pour cette nouvelle journée de mobilisation, dont 5 500 à Paris. Les services du ministère de l’Intérieur anticipent “des risques très importants de troubles à l’ordre public“. “Plus de 1 000 éléments radicaux, dont certains venus de l’étranger et d’autres qui étaient présents à Sainte-Soline ce week-end, pourraient rejoindre le cortège parisien et mener aussi des actions dans les villes de Lyon, Rennes, Nantes, Dijon, Bordeaux », a déclaré le ministre de l’Intérieur.

Le cortège parisien

La manifestation parisienne doit s’élancer à partir de 14 heures de la place de la République, pour atteindre la place de la Nation en fin de journée, aux environs de 19 heures.  Le parcours principal se fera par le boulevard Voltaire (11e). Un itinéraire bis dont le départ a été décalé de trente minutes passera par Bastille (11e). Son départ se fera vers 14h30.

Comme c’est le cas lors de chaque journée de mobilisation, la préfecture de police de Paris a mis en place un dispositif autour de la manifestation, entre les boulevards Voltaire, du Temple, des Filles-du-Calvaire, Beaumarchais, Diderot, la rue de Lyon, l’avenue Daumesnil, ainsi qu’autour des places de la République, de la Bastille et de la Nation, “pour pallier les difficultés rencontrées, au fur et à mesure de la progression du cortège“, indique la Préfecture de Police.

Les rassemblements en régions

Des rassemblements sont prévus en France dans quelque 200 communes. Petites et grandes villes de France : une nouvelle fois de très nombreuses manifestations auront lieu sur tout le territoire. Dans les principales agglomérations, les rendez-vous suivants sont fixés :

  • Marseille : 10h30 sur le Vieux-Port. Le cortège se dirigera vers le Mucem, en passant devant la Major. L’arrivée est prévue cette fois encore à la Porte d’Aix.
  • Lyon : 13 h00, Manufacture des Tabacs, en direction de la place Bellecour : manufacture des tabacs (8e arr.)  > Gambetta > Cours de la Guillotière > place Bellecour (2e arr.) ;
  • Nantes : 10h30 au Miroir d’eau, pour une manifestation qui doit se disperser aux Nefs de l’Ile de Nantes ;
  • Toulouse : 15h00 place saint-Cyprien, en direction de Jean Jaurès. Comme lors des journées précédentes, le cortège prendra ensuite la direction du pont des Catalans, puis circulera sur les boulevards via Compans, Arnaud-Bernard, Jeanne-d’Arc, pour terminer à Jean-Jaurès ;
  • Bordeaux : 12h00, Allées de Tourny, en direction de la place de la Bourse : cours Clemenceau > place Gambetta > rue du Docteur-Nancel-Penard > cours d’Albret >  rue des Frères-Bonie > > cours d’Alsace-et-Lorraine > quais Richelieu, de la Douane et Lyautey ;
  • Lille : 14h30, porte de Paris en direction de la place de la République ;
  • Nice : 10h00, gare SNCF de Nice-Ville, avenue Thiers. Contrairement à la dernière mobilisation, le cortège se dirigera  dans le centre-ville de la capitale azuréenne : avenue Jean-Médecin >  Jean Jaurès > place Garibaldi > rue Catherine Ségurane > port de Nice ;
  • Strasbourg : 14h00, avenue de la Liberté ;
  • Rennes : 11h00, place de Bretagne :  boulevard de la Tour d’Auvergne > boulevard du Colombier > rue de l’Alma > rue d’Isly > boulevard de la Liberté > avenue Janvier > quai Emile Zola > quai Lamennais > place de Bretagne ;
  • Montpellier :  10h30, place Zeus…
  • Le Mans : 13h30, place des Jacobins : avenue Mendès-France >  avenue Mitterrand >  avenue Leclerc >  rue du Bourg-Belé > rue Victor-Hugo > la rue Chanzy ;

De nombreux rassemblements sont également programmés dans des villes de moindre importance. Rendez-vous est notamment donné à :

  • Montpellier : 10h30 place Zeus ;
  • Bayonne : 10h30, place Sainte-Ursule ;
  • Rouen : 10h00, cour Clemenceau, et le Havre, 10h00 au cercle Franklin ;
  • Reims : 10h00, maison des Syndicats ;
  • Grenoble : 14h00 à Alsace Lorraine ;
  • Clermont-Ferrand : 10h00, place du 1er Mai ;
  • Saint-Etienne : 10h3,  Centre Deux ;
  • Dijon : 14h00, Place de la Libération ;
  • Bastia : 10h00, à la Préfecture ;
  • Toulon :  10h30, place de la Liberté ;
  • Calais :  09h30 devant la Mairie ;
  • Beauvais :  14h00, avenue Jean Mermoz ;
  • Angers : 14h00, place Leclerc ;
  • Saint-Nazaire : 10h00, place de l’Amérique Latine ;
  • Nîmes :  14h30, Jardin de la Fontaine ;
  • Avignon : 10h00, Porte Saint-Dominique ;
  • Pau : 10h30, place Verdun ;
  • Angoulême : 11h00, place de la Gare ;
  • Caen : 14h30, Place St Pierre ;
  • Ancenis : 10 h00 à la station Ecco…

La carte des manifestations du mardi 28 mars 2023

 

Avr
2
dim
Référendum sur l’usage des trottinettes en libre service, à Paris @ Mairies d'arrondissement
Avr 2 Jour entier

Alors que la licence d’exploitation des trois opérateurs de trottinettes en libre-service, LimeDott et Tier, a pris fin à Paris, la maire de la capitale, Anne Hidalgo, sollicite l’avis des parisiens et des parisiennes, sur le maintien ou non de ce mode de locomotion dans la ville. “Pour ou contre les trottinettes en libre-service à Paris ?“ : C’est la question que posera la mairie de Paris à ses administrés ce dimanche 2 avril, dans le cadre d’un référendum.

Un sujet clivant

Fin septembre, la mairie de Paris avait menacé les trois opérateurs de free floating (libre service) de ne pas renouveler leur contrat, arrivé à échéance le 23 mars dernier. Principaux reproches invoqués : la dangerosité des quelques 15.000 trottinettes en libre-service proposées chaque jour dans la capitale. Entre les accidents et les utilisateurs circulant à deux ou sur les trottoirs, parsemés de véhicules mal garées, Paris s’interroge sur le “rapport coût/bénéfices“ de ces engins ainsi que sur leur “coût environnemental“, avait indiqué au mois de janvier, David Belliard, l’adjoint aux mobilités et à la voirie. Pour sa part, dans un entretien au Parisien, le 15 janvier, Anne Hidalgo, avait indiqué pencher pour “qu’on arrête“ les trottinettes en libre-service.

 “Ce système qui consiste à prendre, à jeter, à ne pas faire attention à ce qui se passe autour de soit méritait d’être tranché“, a indiqué jeudi 30 mars, la mairie de Paris. “C’est un sujet très clivant“, a t-elle reconnu, ajoutant : “J’aurais pu décider seule, mais je pense que c’est important d’avoir la position des parisiens et des parisiennes à travers cette votation.“ “Je les appelle à décider dimanche 2 avril du maintien ou non des trottinettes en libre-service à Paris“. “J’appliquerai leur décision.“

Clément Beaune, pour “la régulation“, pas l’interdiction

Dans une interview accordée au JDD le 5 mars dernier, le ministre délégué en charge des Transports, Clément Beaune, avait estimé pour sa part, qu’une interdiction constituerait “un aveu d’échec“ pour la maire socialiste.“ Anne Hidalgo veut interdire les trottinettes sans l’assumer, donc elle organise un référendum sans campagne et sans que les opinions contradictoires puissent s’exprimer“, a-t-il affirmé.

Plaidant pour une régulation, le ministre s’est dit favorable à “un cadre national renforcé“. Quatre jours avant la “votation citoyenne“ organisée par la Ville de Paris, il a dévoilé le mercredi 29 mars un “plan national“ pour réglementer l’usage de la trottinette électrique.

Une consultation, “ni sincère“, “ni égalitaire“, pour les opérateurs

Du côté des trois opérateurs concernés, on ne cache pas sa déception. En cause ? Les modalités d’organisation de ce référendum, qui ne correspondent pas à ce qu’ils avaient demandé. L’organisation de ce vote ne permettra une consultation ni sincère, ni égalitaire, ni impartiale“, ont ainsi dénoncé Lime, Dott et Tier dans un communiqué commun, déplorant entre autres choses “que le vote électronique et les procurations soient interdits“, “que seuls les Parisiens soient autorisés à voter“ et “que la date limite d’inscription sur les listes électorales ait été fixée au 3 mars“, laissant “peu de temps aux votants pour s’organiser“. Autre regret exprimé par les 3 sociétés de free floating : qu’il y ait très peu de bureaux de vote ouverts – avec seulement la mairie d’arrondissement dans les arrondissements les plus petits et uniquement 2 ou 3 dans les autres.

Les modalités du vote

Le référendum est organisé ce dimanche 2 avril dans chaque arrondissement parisien. “Pour ou contre les trottinettes en libre-service à Paris ?“, sera la question posée par la mairie de Paris aux Parisiens. On l’a dit, les procurations et le vote en ligne ne sont pas autorisés pour ce scrutin. Le déroulement des opérations de vote sera placé sous le contrôle d’une Commission de contrôle indépendante présidée par Yves Charpenel, premier avocat général honoraire près la Cour de cassation et président de la Commission de déontologie de la ville de Paris. Les résultats définitifs du scrutin seront proclamés le 2 avril au soir et publiés sur le site Paris.fr.

Qui peut voter ?

Ce scrutin physique dans des bureaux de vote parisiens est ouvert à toutes les personnes inscrites sur les listes électorales parisiennes (dont les ressortissants de l’Union européenne inscrits sur la liste complémentaire municipale). Les inscriptions sur les listes électorales pour cette votation étaient possibles jusqu’au 3 mars à minuit.

Où voter ?

Pour participer, les électeurs doivent se rendre dans l’un des 203 bureaux de vote qui seront ouverts de 9h à 19h pour l’occasion. Mais attention, contrairement aux précédentes élections, tous les bureaux de vote habituels ne seront pas ouverts. Le référendum est organisé principalement dans les mairies d’arrondissements

Certaines exceptions sont à noter. C’est le cas notamment dans le 19ème arrondissements où les citoyens voteront au gymnase Jean Jaurès. De même, les personnes résidant dans le 16ème arrondissement et dans les quartiers Chaillot, Muette et Porte Dauphine ont rendez-vous au gymnase Henry-de- Montherlant. Enfin, les électeurs du quartier Auteuil doivent se rendre à l’école du Parc des Princes.

Avr
3
lun
Convention sur la fin de vie : Macron dévoile les arbitrages @ Palais de l'Elysée
Avr 3 Jour entier

Emmanuel Macron reçoit ce matin à l’Élysée les 184 citoyens tirés au sort pour participer à la convention sur la fin de vie. Ils présenteront les préconisations sur lesquelles ils travaillent depuis le 9 décembre dernier, avant que le chef de l’Etat ne tire lui-même dans un discours “les conclusions de ce travail essentiel“, traçant “les voies d’un possible acte deux de ce travail“, indiquait l’Elysée hier, lors d’un briefing téléphonique avec la presse.

La porte ouverte vers une aide active à mourir

Dans un rapport aussi riche que nuancé, adopté à la quasi-unanimité (92% pour, 3% contre et 5% abstention), les 184 Français tirés au sort pour cette convention appellent le gouvernement à “des changements profonds“, pour permettre un meilleur accompagnement des patients en fin de vie. Ils insistent d’abord sur les points qui ont suscité une quasi-unanimité au sein de leur assemblée, exprimant une “conviction commune“ qu’il faut “renforcer et améliorer“  l’offre de soins proposés à la population, y compris à domicile et en Ehpad.

Mais ils ouvrent aussi la porte à une forme d’aide active à mourir (AAM) en France, sans masquer leurs divisions sur ce sujet sensible. La convention a émis 146 propositions dont 65 font consensus et sont considérées comme “un socle”. Parmi les membres, 75,6% se prononcent en faveur d’une aide active à mourir, ouvrant la voie à l’euthanasie ou au suicide assisté, tandis que 23% des membres estiment que “la pleine application du cadre juridique actuel serait suffisante“.

Acte II du débat sur la fin de vie

Emmanuel Macron doit préciser ce lundi la suite qu’il entend donner à ce dossier. Le président de la République va “tirer les conclusions de ce travail et tracer les voies d’un Acte II dans ce débat national“, a annoncé l’Élysée, dimanche 2 avril.

Dès sa mise en place, le gouvernement avait fait savoir qu’il n’était pas question de reprendre “sans filtre“, les conclusions de la convention sur la fin de vie —  la convention citoyenne pour le climat ayant créé un précédent — un message que martelait encore l’Elysée hier. La présidence insistait toutefois sur l’importance que tout “ça ne se conclut pas par une impasse“. Le chef de l’Etat devrait en dire plus ce lundi sur ses intentions. Hier après-midi, le Palais se gardait bien de dévoiler la teneur du discours présidentiel. “Il va partir de la convention et tirer vers un travail législatif sans lequel il est impossible de faire aboutir les conclusions“, indiquait un conseiller ministériel . Cela pourrait déboucher sur une nouvelle loi, la voie du référendum n’étant en principe pas ouverte pour ce type de questions sociétales.

Sur le fond, le chef de l’Etat a toujours adopté une position très prudente sur le sujet de la fin de vie. En septembre dernier, au moment d’annoncer la convention, il insistait, face à la presse, sur le fait de ne “pas avoir de position officielle“ ou martelait que son “opinion personnelle impor[tait] peu“. Début mars, il recevait des représentants des cultes et des médecins pour échanger avec eux sur ce sujet. “Dès le départ, il a eu la conviction profonde que ce travail ne pourrait pas aboutir sur les considérations d’un homme seul“, indiquaient encore ses conseillers hier.

Réforme des retraites : Elisabeth Borne reçoit des responsables politiques @ Hôtel de Matignon
Avr 3 – Avr 5 Jour entier

La Première ministre, Elisabeth Borne, multipliera les concertations cette semaine. Outre l’intersyndicale qu’elle reçoit mercredi à Matignon, la cheffe du gouvernement rencontre à partir de ce lundi, les groupes parlementaires et responsables des partis politiques, pour évoquer l’après-réforme des retraites. Objectif : “apaiser le pays et “dialoguer avec tous les acteurs sur la méthode“, après l’adoption du projet de loi.

Le groupe des députés Liot, à l’origine de la motion de censure qui a failli renverser le gouvernement, a accepté le rendez-vous. Son président, Bertrand Pancher, sera reçu ce lundi à 16h30. Egalement à l’agenda de la Première ministre ce lundi, le sénateur Jean-Claude Requier du RDSE, Laurent Hénart du Parti radical et Hervé Marseille de l’UDI. La chef de file historique du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, est elle conviée à Matignon, mardi 4 avril, à 17h30. Dès le lendemain dans la soirée, ce sera le Le tour des Républicains.

Le boycott de la gauche

L’ensemble des forces de gauche de la Nupes ont décliné l’invitation de la Première ministre. D’abord les Insoumis et les communistes qui ont annoncé jeudi 30 mars, qu’ils boycotteront le rendez-vous. “Les parlementaires de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) souhaitent exiger le retrait du texte de loi devant l’Élysée mardi matin“, a indiqué le coordinateur La France Insoumise, Manuel Bompard.

La Nupes à l’Élysée

Les députés et sénateurs communistes ont lancé un “appel solennel des parlementaires à l’attention du président de la République“. Dans un communiqué diffusé jeudi, ils annonçaient ainsi mener “un cortège républicain des parlementaires“, partant de l’Assemblée nationale et se rendant à l’Élysée le mardi 4 avril à 10h30, et proposaient pour cela aux 252 élus signataires de la demande de référendum d’initiative partagée (RIP) de se joindre à eux, pour remettre une fois à l’Élysée, “en main propre“, un courrier à Emmanuel Macron, dont l’objet était très clair : M. le président, retirez votre projet de recul de l’âge de départ à la retraite à 64 ans“.

Mais l’idée d’organiser ce “cortège républicain de parlementaires“ a fait long feu. Les groupes parlementaires communistes ont été contraints de faire machine arrière, notamment en raison de l’opposition d’une partie de leurs collègues de la Nupes. Si le coordinateur de La France insoumise Manuel Bompard était partant, les écologistes et les socialistes étaient très réservés. “Une marche sur l’Elysée : le terme ne nous convenait pas et ça n’était pas terrible en termes d’image“, justifiait un député socialiste hier. “Ce genre de marche, ça n’est pas trop notre style“, abondait un élu écologiste. Une délégation de parlementaires de la Nupes sera donc reçue ce lundi au Château, non par le président de la république, mais par un collaborateur “de haut niveau.“ Le reste des parlementaires de la Nupes tiendra un rassemblement… statique, aux abords du palais présidentiel.

Une fin de non-recevoir des Verts et des socialistes

Après le refus de La France Insoumise (LFI), du Parti communiste français (PCF), la secrétaire nationale d’Europe Ecologie les Verts (EELV,) Marine Tondelier, ainsi que les patrons des groupes écolos à l’Assemblée et au Sénat, Cyrielle Chatelain et Guillaume Gontard, ont indiqué qu’il était pour eux hors de question de “participer à l’exercice de communication“ de la Première ministre. Pour autant, la cheffe de file des Verts s’entretiendra bien mardi avec Élisabeth Borne. Mais attention, il ne sera pas question de retraite, mais “du maintien de l’ordre, du climat de violence à l’égard des militants écologistes et du nécessaire apaisement.

Dernier à opposer une fin de non-recevoir à la Première ministre, le Parti socialiste (PS) a indiqué ce dimanche dans un communiqué : “Nous ne souhaitons participer à aucune consultation sur les suites du calendrier parlementaire (…) avant de connaître les suites données à votre rencontre avec l’intersyndicale prévue le 5 avril prochain, à la veille d’une onzième journée de mobilisation“, contre la réforme. Pour autant, là encore, ’Olivier Faure devrait se rendre à Matignon, en tant chef de parti, afin d’évoquer la “situation générale du pays“.

 

 

 

Avr
5
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Réforme des retraites : Élisabeth Borne rencontre l’intersyndicale @ Hôtel de Matignon
Avr 5 Jour entier

Alors que le dialogue est rompu depuis des semaines entre les deux camps, Élisabeth Borne, la Première ministre, a convié l’intersyndicale à Matignon, ce mercredi 5 avril. Un rendez-vous annoncé par le secrétaire général de la CFDT, le 28 mars dernier, au soir de la 10ème journée de mobilisation contre la réforme des retraites du gouvernement. “On ira. On en a parlé entre nous. Oui, on pense collectivement qu’il faut y aller pour porter nos propositions“, a déclaré Laurent Berger. “Mais si les 64 ans ne sont pas au menu, on claquera la porte“, a t-il ajouté.

Le Medef invité

Le même jour, la cheffe du gouvernement recevra également le Medef, comme l’a indiqué vendredi matin son président, Geoffroy Roux de Bézieux, au micro de RMC et BFMTV. “C’est assez normal, parce que quels que soient les sujets abordés, qu’on parle de retraites ou qu’on parle de travail, les employeurs ont un avis sur la question“ a-t-il justifié, précisant ne pas connaître l’ordre “de passage à Matignon. “Je ne sais pas si cela sera avant ou après“, a t-il ajouté.

Des positions toujours irréconciliables

Mais dans un contexte tendu et alors que se profile la onzième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, les deux camps semblent camper sur leurs positions. Dès le lendemain de l’annonce de la Première ministre,  Laurent Berger a réaffirmé accepter cette invitation dans le seul but d’évoquer le recul de l’âge de la retraite à 64 ans. “J’en parlerai. Et si on me dit “vous ne pouvez pas en parler“, alors on partira“, a-t-il martelé sur franceinfo. Même position à la CFTC, dont le numéro 1 Cyril Chabanier, a indiqué mercredi 29 mars son intention de s’y rendre “uniquement pour parler retraite.“

Pas de médiation assure la CGT

Du côté de l’intersyndicale et de la CGT, le discours est aussi très clair. Élue vendredi à la tête de la Confédération Générale du Travail, Sophie Binet a confirmé la présence de son syndicat mercredi à Matignon. L’intersyndicale “unie“ rencontrera Elisabeth Borne mercredi, “pour exiger le retrait“ de la réforme, a affirmé la nouvelle patronne de la CGT.  “Nous ne lâcherons rien.“ “Il n’y aura pas de trêve, pas de médiation, on ne reprendra pas le travail tant que cette réforme ne sera pas retirée“, a t-elle affirmé.

Pas de pause sur le texte“, pour Borne

“Je suis à l’écoute et je me réjouis que l’intersyndicale réponde à mon invitation“, a indiqué vendredi, Elisabeth Borne, en déplacement dans la Nièvre. “Évidemment les organisations syndicales aborderont la réforme des retraites, a ajouté la Première ministre, assurant : “On ne peut pas faire de pause quand on a un projet de loi qui a été voté, qui est en cours d’examen devant le Conseil constitutionnel, mais moi, je suis à l’écoute et chacun aura l’occasion d’exprimer ses positions lors de cette rencontre.“

Quels sujets sur la table ?

L’entourage d’Élisabeth Borne a indiqué à BFMTV que la réunion aura pour sujet “le travail“. Chacun pourra aborder les sujets qu’il souhaite, et pour notre part on expliquera aussi notre position“, a déclaré la cheffe du gouvernement le vendredi 31 mars .“Pas d’ordre du jour“ promettait encore hier l’entourage de la Première ministre. La cheffe du gouvernement a néanmoins indiqué lundi qu’elle aimerait surtout parler “qualité de vie au travail, fins de carrières ou prévention de la pénibilité“, plutôt que report de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans, comme le veulent les syndicats. L’entourage de Borne tâchait donc hier de ne pas susciter trop d’attentes autour de cette rencontre, modestement présentée comme une “première étape pour renouer le dialogue“. “Tout le monde est d’accord pour dire que rien ne doit être conclusif“, prévenait encore un ministre.

La Première ministre espère malgré tout aller de l’avant. Dans un entretien à l’AFP dimanche 26 mars, elle avait indiqué souhaité “mettre de l’apaisement“ avec les syndicats en se disant à leur “disposition“, pour les rencontrer sur d’autres chantiers que celui des retraites. “Je suis à la disposition aussi des partenaires sociaux. Il faut qu’on trouve le bon chemin : est-ce que ce sont des rencontres bilatérales, une intersyndicale ? Il faut qu’on mette de l’apaisement. Et que l’on puisse reprendre le travail sur tous ces chantiers, de la pénibilité, des reconversions professionnelles“, avait alors affirmé la locataire de Matignon.

Un rendez-vous qui “risque d’être rapide“

Reste que l’intersyndicale a été claire : elle est là pour aborder le sujet de la réforme des retraites, et notamment la question du report de l’âge légal de départ à 64 ans. A défaut, elle l’a dit, elle claquera la porte.

La question est de savoir si le patron de la CFDT Laurent Berger emboîtera le pas de Sophie Binet, sa nouvelle acolyte cégétiste, qui a d’ores et déjà annoncé sur France Inter que le rendez-vous risquait “d’être très rapide.“ “C’est un test pour l’unité syndicale“, indiquait hier soir à Politico un proche du président. “La durée de la réunion est une unité de mesure de l’entente ou de la mésentente entre syndicats et gouvernement, donc les syndicats ne peuvent pas rester longtemps. S’ils le font, ils pactisent symboliquement avec l’exécutif“. Pas forcément la meilleure idée à la veille d’une nouvelle journée de mobilisation.

Visite d’État d’Emmanuel Macron en Chine @ Pékin, Shangai
Avr 5 @ 10:34 am – Avr 8 @ 11:34 am

Emmanuel Macron, se rend en visite officielle en Chine du 5 au 8 avril. Un voyage qui le conduira à Pékin mais aussi à Canton a précisé l’Élysée. Comme annoncé par le chef de l’État lors d’une conférence de presse à Bruxelles, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen sera présente“sur une partie du programme“ au nom de “l’unité européenne préalable, indispensable à la construction d’un partenariat équilibré avec la Chine“.

Les sujets sur la table

La paix en Ukraine au coeur des échanges

Si la visite a des visées économiques, la résolution de la guerre en Ukraine sera un point central des discussions avec la Chine.“Les présidents français et chinois auront des échanges approfondis sur la guerre en Ukraine pour travailler dans le sens d’un retour de la paix et ce dans le respect du droit international, en particulier la souveraineté de l’intégrité territoriale de l’Ukraine“, a expliqué l’Élysée le 24 mars dernier. Depuis le salon de l’agriculture fin février, le chef de l’Etat avait déjà appelé Pékin à “nous aider à faire pression sur la Russie“, afin de “stopper l’agression“ et “de bâtir la paix.

Car, “la Chine est le seul pays au monde en mesure d’avoir un impact immédiat et radical sur l’évolution du conflit, dans un sens ou dans l’autre“, admet l’Élysée, qui voit en ce voyage officiel une occasion de réfléchir à “une solution à cette guerre à moyen terme“ et de prévenir Xi Jinping : “soutenir militairement la Russie“ serait “une décision funeste, un effet stratégique majeur sur le conflit“. Si la  Chine n’apporte pas son soutien direct à Vladimir Poutine dans le conflit, elle n’a jamais condamné l’invasion russe de l’Ukraine. Pékin a même récemment proposé un plan de paix qui laisse l’Union européenne sceptique sur ses chances de succès.

Alors que le président chinois, Xi Jinping, s’est rendu récemment en Russie où il a affiché un soutien appuyé au président russe Vladimir Poutine face aux Occidentaux, la ministre des affaires étrangères, Catherine Colonna relève pour sa part : “Nous rappellerons (à Pékin) qu’il est essentiel de s’abstenir de toute action qui pourrait permettre à la Russie de soutenir son effort de guerre.“

 

Renforcer la coopération franco-chinoise

Il s’agira aussi de donner une nouvelle impulsion à la coopération franco-chinoise face aux enjeux globaux pour lesquels un engagement fort de la Chine est indispensable compte tenu de l’impact de son développement sur le reste de la planète“ comme le climat et la biodiversité, a expliqué l’Élysée.

Cette visite a aussi des visées économiques. Le président français ne viendra pas seul pour “défendre les intérêts des entreprises françaises“. Toujours d’après l’Élysée, une délégation de cinquante à soixante chefs d’entreprises, du CAC40 et de PME, sera du voyage. Elle comprendra notamment les dirigeants d’Airbus, d’EDF, d’Alstom ou de Veolia. L’objectif est clair, alors que de nombreux expatriés français, dont des entrepreneurs, ont quitté la Chine au moment de la pandémie : “Faire en sorte qu’une relation économique équilibrée avec la Chine profite aux entreprises et consommateurs français“.

La question des droits humains

Le sujet des Ouïghours, cette communauté musulmane réprimée par le régime chinois, devrait aussi être abordé par Paris lors de cette visite. Les droits humains doivent être “une priorité“ pendant cette visite, a jugé de son côté Human Rights Watch. Emmanuel Macron et Ursula von der Leyen “ne devraient pas mettre sous le tapis l’autoritarisme croissant du gouvernement chinois lors de leur visite à Pékin“, a déclaré Bénédicte Jeannerod, directrice France de l’ONG. Elle exhorte également le chef d’état français et la présidente de la commission européenne,  à “profiter de leurs apparitions publiques avec Xi Jinping pour exprimer leurs vives inquiétudes au sujet des violations généralisées des droits humains dans toute la Chine, l’oppression grandissante à Hong Kong et au Tibet, et les crimes contre l’humanité au Xinjiang.“

Le programme de la visite

Le voyage débutera le 5 avril à Pékin par une rencontre avec la communauté française. Avant un dîner d’État, le président français aura jeudi une série d’entretiens avec son homologue chinois Xi Jinping auxquelles la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen sera en partie associée. La visite se se clôturera dans la province de Canton, où des échanges sont notamment prévus avec des étudiants chinois. Le président français inaugurera également le Centre Pompidou West Bund Museum Project, la première antenne du célèbre musée parisien à s’implanter hors d’Europe. Des œuvres prêtées par Beaubourg seront exposées dans cette institution culturelle d’une surface de 2.100 m2. Emmanuel Macron déjeunera aussi avec des artistes chinois, et sera en outre accompagné par l’acteur Guillaume Canet, qui réalisera le prochain film des aventures d’Astérix, Astérix & Obélix, l’Empire du milieu, dans lequel le célèbre Gaulois se frottera à la culture chinoise.