L’agenda politique

Mai
19
ven
Sommet du G7, Hiroshima, Japon @ Hiroshima
Mai 19 – Mai 21 Jour entier

Le sommet du G7 organisé cette année par la présidence japonaise du G7 a lieu à Hiroshima, au Japon, du 19 au 21 mai 2023.

Le sommet du G7 est une enceinte qui joue un rôle important dans la formulation de réponses mondiales aux défis planétaires, en complément de la coordination économique mondiale assurée par le G20. Ce sommet réunit des dirigeants de l’UE et des pays suivants: Canada, France, Allemagne, Italie, Japon, Royaume-Uni et  États-Unis. La dernière édition du G7 s’est tenu à Schloss Elmau, en Bavière (Allemagne), en juin 2022.

Avant le début du sommet, les chefs d’Etats et de gouvernements se sont rendus au Mémorial de la Paix d’Hiroshima édifié en souvenir du 6 août 1945, date à laquelle les Etats-Unis ont rasé Hiroshima et tué 140 000 personnes. La visite était voulue par le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, originaire de cette ville, pour montrer les ravages que produit l’usage des bombes nucléaires. Kishida compte se saisir de cette tribune pour évoquer la question du désarmement nucléaire. Mais dans un contexte de tensions accrues avec d’autres puissances nucléaires que sont la Russie, la Corée du Nord et la Chine, les espoirs d’avancées dans ce domaine durant ce sommet du G7 sont maigres.

Un plan face à la puissance économique chinoise

Points à l’ordre du jour

Le sommet  cette année se concentrera sur sept principaux points à l’ordre du jour, notamment les questions géopolitiques et de sécurité mondiale, la résilience économique, les changements climatiques et l’énergie. “Je pense que ce sera l’un des sommets les plus réussis depuis leur lancement en 1975“, a mentionné le professeur de sciences politiques John Kirton, qui dirige le groupe de recherche sur le G7 à l’Université de Toronto. “Alors qu’ils réfléchissent aux leçons tirées de la pandémie de COVID-19, font face à des perspectives économiques incertaines et s’efforcent d’éviter une crise climatique, les dirigeants du G7 ne manquent pas de problèmes auxquels s’attaquer », a rappelé M. Kirton. Et d’ajouter : “Parce que jamais auparavant un sommet du G7 n’a été confronté à autant de grandes crises mondiales interconnectées en même temps“.

Parmi les principales questions qui seront abordées lors de ce sommet : l’agression de la Russie contre l’Ukraine, le dialogue avec les partenaires à l’échelon international, le désarmement et la non-prolifération nucléaires, la résilience et la sécurité économique, le climat, l’énergie et l’environnement, et enfin l’alimentation, la santé et le développement.

La guerre en Ukraine au cœur des discussions

L’invasion en Ukraine lancée par la Russie il y a près de 15 mois dominera l’ordre du jour du sommet. Les dirigeants vont tenter de se mettre d’accord pour faire front commun devant Moscou, engagé dans ce conflit depuis 15 mois. Il y aura “des discussions sur l’état du champ de bataille, a déclaré le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan. Les États-Unis ont surtout d’ores et déjà annoncé vouloir déployer de nouvelles sanctions contre “la machine de guerre russe“ et souhaiteraient lutter plus efficacement contre les failles qui permettent à Vladimir Poutine de financer sa guerre. Un avis partagé par la France qui désire empêcher que les sanctions, “qui ont un coût pour nos économies“, soient “contournées au bénéfice d’autres“, a indiqué l’Elysée lors d’un briefing en amont du sommet.

 

Un plan face à la puissance économique chinoise

Les pays du G7 devrait aussi consacrer une large part de ses discussions au dossier chinois, et en particulier sur les moyens de se protéger d’un éventuel chantage économique de Pékin. Pour Jake Sullivan, les dirigeants du Groupe des sept devraient dénoncer cette “coercition économique“ et s’efforcer de surmonter les divergences transatlantiques sur la position à adopter face à la Chine. Alors que les États-Unis sont partisans d’une posture ferme vis-à-vis de Pékin ; les pays européens, en particulier la France et l’Allemagne, temporisent. Il ne s’agit “pas d’un G7 antichinois“, a assuré la présidence française, qui veut porter “un message positif”de “coopération à condition que nous négociions ensemble“.

Participants

L’ensemble des membres de droit du G7 ont confirmé leur présence à Hiroshima. L’Union Européenne (UE)  sera représentée par le président du Conseil européen, Charles Michel, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.

Mais la surprise de ce G7, sera bien son invité spécial. Annoncée dans un premier temps par le Financial Times et Bloomberg, la venue du président ukrainien au sommet d’Hiroshima a été confirmée. Volodymyr Zelensky sera présent au sommet du G7 à Hiroshima (Japon), a appris vendredi l’AFP d’une source proche du dossier qui n’a pas précisé quand il arriverait, et a souligné qu’un changement de dernière minute n’était pas exclu. Le président du pays en guerre contre la Russie vient de boucler une tournée dans plusieurs pays européens, et le programme officiel du G7 prévoyait initialement son intervention dimanche par vidéoconférence.

Outre les membres de droit du G7, la présidence japonaise a également invité huit pays tiers, dont des économies émergentes majeures comme l’Inde et le Brésil. Seront ainsi présents à Hiroshima, les dirigeants de l’Australie, du Brésil, des Comores, des Îles Cook, de la Corée du Sud, de l’Inde, de l’Indonésie et du Viêt Nam, qui prendront part à plusieurs séances de travail au cours du sommet.

Mai
22
lun
Agenda social : Élisabeth Borne rencontre les représentants du patronat @ Hôtel de Matignon
Mai 22 – Mai 23 Jour entier

Après les syndicats la semaine dernière, la Première ministre, Élisabeth Borne rencontre lundi 22 et mardi 23 mai, les numéros un des organisations patronales, pour avancer sur son agenda social. Accompagnée du ministre du Travail, Olivier Dussopt, elle recevra d’abord le patron du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, ce lundi à 17h30, suivi de son homologue de la CPME, François Asselin, à 18h45. Mardi, elle clôturera ces échanges avec le vice-président de l’Union des entreprises de proximité (U2P), Jean-Christophe Repon, à 19h.

Parmi les sujets évoqués devraient figurer “l’emploi des seniors“ et “l’économie“, comme l’a précisé vendredi sur Europe 1, le patron du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux Mais avant d’exposer leurs revendications, les numéros un des organisations patronales viendront tout d’abord dire, d’une seule et même voix, à la Première ministre, de quoi ils ne veulent pas entendre parler. Les syndicats ont réclamé la semaine dernière à Elisabeth borne de revenir sur plusieurs sujets. Ils souhaitent  ainsi la suppression des ordonnances travail adoptées au début du premier quinquennat et qui assouplissent les règles du marché du travail. L’intersyndicale souhaite également revenir sur le durcissement des règles de l’assurance-chômage. La dernière demande est un conditionnement des aides publiques aux entreprises à certaines obligations.

Gaz à effet de serre : Élisabeth Borne dévoile son plan à l’horizon 2030 @ Hôtel de Matignon
Mai 22 Jour entier

La première ministre Élisabeth Borne doit dévoiler ce lundi 22 mai son plan d’actions pour accélérer la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) de la France. Chargée de la planification écologique, elle présidera un Conseil national de la transition écologique au cours duquel sera détaillée la méthode pour réduire les émissions de CO2. “L’objectif (…) sera de faire un point d’étape sur l’avancement de la planification écologique, dont la première ministre est en charge“, a indiqué Matignon. La cheffe du gouvernement détaillera notamment la répartition de l’effort, secteur par secteur (industrie, transport, bâtiments, agriculture, énergie, déchets) :

  • Transports : de 126 millions en 2021 à 87 millions en 2030.
  • Agriculture : de 81 millions en 2021 à 65 millions en 2030.
  • Bâtiments : de 75 millions en 2021 à 36 millions en 2030.
  • Industrie : de 78 millions en 2021 à 46 millions en 2030.
  • Energie : de 44 millions en 2021 à 27 millions en 2030.

Une baisse des émissions trop lente

L’engagement de la France de réduire ses émissions de GES de 55 % en 2030 par rapport au niveau de 1990 représente une baisse de ses émissions de 5,8 % chaque année de 2022 à 2030. Mais l’hexagone connaît “un retard dans sa trajectoire de réduction d’émissions“ de gaz à effet de serre. Au regard des mesures actuellement en place, le pays aura toutes les peines à prendre sa part dans la réduction mondiale des émissions de GES. C’est le constat fait le 12 avril dernier par les députés Antoine Vermorel-Marques (Les Républicains) et Laurence Heydel Grillere (Renaissance), auteurs d’une “mission flash“ sur le suivi des engagements de la France en matière climatique.

La quantité de CO2 émise sur le territoire français s’est élevée en 2022 à 408 millions de tonnes d’équivalent CO2. C’est 2,5 % de moins qu’en 2021 (418 tonnes de CO2). Mais, le rythme actuel de réduction actuel reste toutefois largement insuffisant. Pour que la  France respecte la trajectoire qu’elle s’est elle-même fixée, 270 tonnes de CO2 en 2030, “le rythme annuel de réduction doit atteindre – 4,7 % par an en moyenne entre 2022 et 2030“.

 

Loi de programmation militaire : le texte arrive à l’Assemblée @ Assemblée nationale
Mai 22 – Mai 28 Jour entier

Le projet de loi de programmation militaire, validé en commission le 12 mai, arrive  à l’Assemblée nationale ce lundi. Les débats en première lecture vont s’étaler sur deux semaines, avec plus de 1.700 amendements déposés, avant un vote solennel le 6 juin.

Un investissement “historique »

Dans un contexte international très dégradé en raison de la guerre en Ukraine, ce projet de loi revêt une importance majeure. Quatorzième texte du genre depuis 1960, il prévoit 413 milliards d’euros sur sur la période 2024-2030, soit une hausse de 40% par rapport la précédente loi de programmation, Ce budget sera abondé en plusieurs étapes : dans un premier temps, 3,1 milliards d’euros seront ajoutés au budget des armées en 2024, puis 3 milliards d’euros par an de 2025 à 2027, et enfin 4,3 milliards par an à partir de 2028. Au grand dam des oppositions qui demandent que les efforts les plus importants arrivent avant la fin du quinquennat du président Emmanuel Macron.

Plus de moyens pour la dissuasion nucléaire

Face au retour de la guerre en Europe et à la montée des tensions internationales, le texte affiche une volonté de préserver des moyens souverains, en premier lieu la dissuasion nucléaire. En raison de sa modernisation (futurs sous-marins lanceurs d’engins, missiles M51 et ANS4G), cette dernière consomme à elle seule 13% des crédits. C’est le “montant de l’assurance-vie“ qui permet parallèlement d’avoir moins de forces conventionnelles, juge Thomas Gassilloud, président de la commission de la Défense. Le budget de lutte contre les cyberattaques grimpe lui de 300%, à quatre milliards d’euros.

Des blindés pour remplacer ceux cédés à l’Ukraine

Les équipements, avions et blindés, représentent 268 milliards d’euros. Le budget consacré à leur entretien est en hausse de 40%, soit 49 milliards d’euros, tout comme celui de l’entraînement des forces, estimé à 65 milliards d’euros. Sur cette enveloppe, cinq milliards d’euros seront affectés dans cette loi à la construction du nouveau porte-avions à propulsion nucléaire français, Dans un amendement au projet de loi, le gouvernement prévoit d’ici à 2030 de commander 130 blindés supplémentaires (38 Jaguar et 92 Griffon) pour remplacer les chars légers et véhicules blindés cédés à l’Ukraine. Il s’agit d’un “remplacement par des capacités équivalentes pour préserver le format des armées afin de répondre aux contrats opérationnels“, d’après l’entourage du ministre des Armées.

Le projet de loi de programmation militaire entend aussi remédier à des faiblesses mises en lumière par le conflit en Ukraine, notamment pour augmenter les stocks de munitions (16 milliards d’euros, +45%) ou les dispositifs de défense sol-air (5 milliards). Deux fois plus de moyens sera également consacré aux drones, soit 5 milliards d’euros, ainsi que 5 milliards au renseignement et 2 milliards aux forces spéciales.

Des reports de livraison de matériels

Dans un cadre contraint, ces hausses budgétaires conduisent à des décalages de livraisons de matériels à l’après-2030. Les armées recevront 2.300 nouveaux blindés sur la période, soit 30% de moins que prévu auparavant. En 2030, l’armée de l’Air disposera de 137 Rafale contre un objectif initial de 185 et de 35 avions de transport A400M, contre 50, tandis que la Marine ne pourra compter que sur trois des cinq frégates de défense et d’intervention. Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu assure “privilégier la cohérence sur la masse“ afin de s’assurer que les matériels et militaires soient effectivement opérationnels.

Pour accompagner les évolutions structurelles des armées françaises, le texte consacre en outre des investissements sur la cybersécurité, le spatial ou le renseignement. Deux fois plus d’argent sera consacré aux drones, soit 5 milliards d’euros, ainsi que 5 milliards au renseignement et 2 milliards aux forces spéciales. Un quart sera enfin alloué aux ressources humaines des armées.

Les oppositions septiques sur le chiffrage

Le vote LR incertain

Le ministre des armées, Sébastien Lecornu, a donné des gages aux différents groupes politiques de l’Hémicycle, dans l’espoir de faire voter le projet malgré l’absence de majorité absolue pour l’exécutif. Pour autant, “tout peut basculer à n’importe quel moment“ estime un observateur avisé, en référence à l’absence de majorité absolue pour le gouvernement dans l’Hémicycle. Lors du vote du texte en commission, la plupart des députés d’opposition se sont abstenus, notamment à gauche et au Rassemblement national (RN).

Les regards seront surtout une nouvelle fois tournés vers les députés Les Républicains (LR). Si la droite devrait soutenir l’exécutif sur les grandes lignes d’un texte défendu par un ministre issu de ses rangs, il est peu probable, à ce stade, que le groupe vote comme un seul homme. La question de l’abstention se pose en effet pour certains.  Le chef de file des députés LR Olivier Marleix avait envoyé un premier signal en avril en obtenant la suspension de la LPM de l’ordre du jour. Déplorant “des choix pas tout à fait à la hauteur des risques“, il a estimé depuis dans Le Figaro que les 413 milliards ne permettent que “de maintenir le niveau de notre armée après des décennies de disette“. Il déplore en outre que 13,3 milliards doivent découler de ressources extra-budgétaires, ce qui rend selon lui ces crédits incertains. Ce qui faisait dire hier soir à un député LR : “Je vois mal comment Marleix peut emmener le groupe vers un soutien au texte après toutes les critiques acerbes qu’il a formulé.

La Nupes en ordre dispersé

La Nupes, quant à elle, est sur le pied de guerre. “Ça va être un texte très très politique et très dur en séance“, anticipe ainsi l’Insoumis Bastien Lachaud, de la commission de la Défense. “Ce n’est pas la même chose pour le gouvernement si la LPM est adoptée à la majorité absolue ou dans un océan d’abstention“, ajoute t-il. Il sera toutefois difficile pour l’alliance de gauche d’avoir une position commune sur la LPM. “Il y a une fracture énorme entre les écologistes et les socialistes d’un côté, et les Insoumis de l’autre“, affirmait hier soir au téléphone le président de la commission Défense Thomas Gassilloud. Les écologistes ont fait savoir qu’ils s’opposeraient au projet d’un futur porte-avion, tandis que les communistes feront valoir leur volonté de sortir de la dissuasion nucléaire.

Les députés LFI Bastien Lachaud et Aurélien Saintoul présentent d’ailleurs à la presse ce lundi en début d’après-midi leur propre “contre-projet“. Les grandes lignes en sont : une sortie du commandement intégré de l’Otan, la fin des partenariats industriels avec l’Allemagne, l’affirmation d’une France comme puissance indépendante. Bien loin donc des positions socialistes et écologistes — même si Bastien Lachaud insiste, lui, sur le fait que plusieurs amendements sur des sujets importants ont été co-signés par des députés Insoumis, écologistes et socialistes.

 

 

Mai
23
mar
Biens spoliés par les nazis : le Sénat s’empare de la question @ Palais du Luxembourg
Mai 23 Jour entier

Ce sont quelque 100 000 œuvres d’art qui auraient été saisies en France durant la seconde guerre mondiale, selon le ministère de la Culture. Les biens concernés – objets d’art, tableaux, livres… – ont été spoliés par les nazis entre l’accession au pouvoir d’Adolf Hitler le 30 janvier 1933 et la capitulation allemande le 8 mai 1945. 60 000 d’entre eux ont été retrouvés en Allemagne à la Libération et renvoyés en France. Parmi ces biens, 450000 ont été restitués à leurs propriétaires ou à leurs ayants droits. Environ 2 200 ont été sélectionnés et confiés à la garde des musées nationaux, œuvres dites MNR (Musées nationaux récupération). Le reste, soit environ 13 000 biens  a été vendu par l’administration des domaines au début des années 1950. De nombreuses œuvres spoliées sont ainsi retournées sur le marché de l’art.

Le Sénat se penche ce mardi sur cette page douloureuse de l’Histoire, avec l’examen d’un texte consensuel destiné à faciliter la restitution par les collections publiques des biens culturels dont les Juifs furent spoliés par l’Allemagne nazie. L’objectif de ce projet de loi est de fixer un cadre pour faire sortir des biens des musées afin de les restituer à leurs propriétaires légitimes ou ayants droit, sans plus avoir à recourir à des textes législatifs au cas par cas. Après le Sénat, ce texte sera débattu à l’Assemblée nationale.

Faire oeuvre de justice et de mémoire

“Identifier et retrouver ces biens culturels et les restituer aux ayants droit des victimes, c’est aujourd’hui faire œuvre de justice, mais aussi œuvre de mémoire, pour permettre aux descendants des familles juives spoliées de retrouver leur histoire“, a salué la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak dans un communiqué publié sur le site du ministère.

Le texte précise que cet engagement politique a été réaffirmé par la Première ministre le 15 juillet 2022 lorsqu’elle a rappelé, déjà à l’occasion d’une restitution de biens spoliés pendant l’Occupation, la détermination de la France à “rendre justice“. Alors que la guerre revient en Europe, alors que les voix des derniers survivants s’éteignent, alors que l’antisémitisme tue encore, nous poursuivrons inlassablement notre travail de mémoire, de paix et de transmission“, avait soutenu Elisabeth Borne. Cette loi-cadre “crée dans le code du patrimoine une dérogation au principe d’inaliénabilité des œuvres et biens culturels conservés dans le domaine public“, mentionne le texte.

Lancement d’une consultation publique sur le réchauffement climatique @ France
Mai 23 Jour entier

La France doit “sortir du déni“ et se préparer à un réchauffement climatique de 4 °C à la fin du siècle. C’est l’appel lancé depuis plusieurs mois par le ministre de la transition écologique, Christophe Béchu. Face à ce constat, le gouvernement va donner mardi 23 mai le coup d’envoi d’une consultation publique qui doit s’achever à la fin de l’été. Elle vise à définir une nouvelle stratégie basée sur cette hypothèse et ses  conséquences. Concrètement, il s’agit de doter la France d’un scénario de réchauffement climatique et de documenter ses impacts afin que ces données soient partagées et utilisées par tous les acteurs : administrations, entreprises, collectivités territoriales, particuliers. Cette consultation doit nourrir le prochain Plan national d’adaptation au changement climatique, prévu à la fin de l’année.

“La réalité globale du réchauffement climatique s’impose (….) il faut donc se préparer concrètement à ses effets inévitables sur notre territoire et sur nos vies. C’est pourquoi nous voulons doter notre pays d’une trajectoire claire en termes d’adaptation (…) dont les implications seront déclinées dans tous les secteurs, à tous les niveaux dans tous les territoires“, annonce Christophe Béchu, dans un communiqué.

Deux scénarios

Dans un document rendu public par le JDD, le gouvernement table sur deux scénarios : +2 degrés en 2100 dans l’Hexagone, et +4 degrés à la même date. L’exécutif suggère de retenir, au titre de la trajectoire de réchauffement de référence, celui qui est considéré comme le plus “pessimiste“. Le premier étant basé sur le respect de l’accord de Paris sur le climat, qui vise à limiter le réchauffement mondial bien en deçà de 2 °C par rapport à l’ère préindustrielle, et si possible de le contenir à 1,5 °C.

On a qualifié le premier scénario d’optimiste et le second de pessimiste, mais en réalité c’est plutôt de scénario réaliste qu’il faut parler“, explique Christophe Béchu. “C’est ce que confirment les derniers travaux des experts du Giec : si tous les États du monde n’accentuent pas leurs efforts pour diminuer encore leurs émissions, on se dirige vers un réchauffement de +2,8 et +3,2 degrés en 2100 en moyenne au niveau mondial, ce qui correspond à+4 degrés pour la France car l’Europe se réchauffe plus vite“, alerte t-il.

Trois chantiers

L’une des questions soumise à la consultation est : “que pensez-vous d’une trajectoire de réchauffement de référence pour l’adaptation de la France (TRACC) dont les niveaux seraient de +1,5°C en 2030, +2°C en 2050 et +3°C en 2100 au niveau mondial, soit un niveau de réchauffement en France métropolitaine de +2°C en 2030, +2,7°C en 2050 et +4°C en 2100?“.

Face aux risques accrus dans ces scénarios,  montée des eaux, sécheresses et canicules, notamment, le gouvernement propose trois chantiers. Le premier visera à mettre à jour les différents référentiels (Drias, Drias Eau, Climadiag) sur lesquels s’appuient les autorités pour anticiper les effets du réchauffement climatique. Le second sera un plan d’accompagnement des collectivités locales “en première ligne pour améliorer la résilience de leur territoire“ tandis que le troisième mettra en place des études de vulnérabilité pour adapter l’activité économique.

Mai
24
mer
Audition de Marine Le Pen devant la commission d’enquête sur les ingérences étrangères @ Assemblée nationale
Mai 24 Jour entier

Mercredi 24 mai à 14 heures, la présidente du Rassemblement National (RN), Marine le Pen sera auditionnée par la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur les ingérences étrangères. Aux termes de la proposition de résolution qui a présidé à sa création, cette commission d’enquête a pour objet “d’établir s’il existe des réseaux d’influence étrangers qui corrompent des élus, responsables publics, dirigeants d’entreprises stratégiques ou relais médiatiques dans le but de diffuser de la propagande ou d’obtenir des décisions contraires à l’intérêt national“.

La commission d’enquête sur les ingérences étrangères a été lancée par le RN pour tenter de couper court aux accusations faisant du parti d’extrême droite un agent de l’influence russe en France. Plusieurs responsables RN ont déjà été auditionnés. Marine Le Pen pourrait être la dernière interrogée par la commission, qui doit rendre son rapport le 26 mai. Ses conclusions seront présentées officiellement début juin.

L’audition de la patronne des députés RN devrait se concentrer sur ses liens avec la Russie, pays auprès duquel elle a contracté un prêt de 9,4 millions d’euros en 2014, toujours en cours de remboursement. Prêt contracté via une banque tchéco-russe, dont la créance a été reprise par diverses sociétés à la suite de faillites en cascade. L’ancien eurodéputé, Jean-Luc Schaffhauser avait expliqué le 4 mai dernier qu’il avait été chargé par Marine Le Pen des négociations pour que le parti conclut en 2014 un prêt avec des banques russes, mais sans “contrepartie“ ou “pression politique“. L’intéressé avait expliqué qu’après le refus de “toutes les banques occidentales“ d’octroyer un prêt au Front national, “nous ne pouvions trouver que du côté chinois, de l’Iran, ou la Russie : Marine Le Pen a considéré que la Russie était ce qu’il y a de mieux. “

On a dit dès le début que Marine Le Pen serait à la disposition de la commission d’enquête, on n’a pas changé d’avis“, a fait valoir le député RN Jean-Philippe Tanguy, qui assure la présidence de la commission d’enquête, présidence qu’il déléguera le temps de cette audition. “Aucun fait nouveau mis en lumière par les précédentes auditions ne justifie cette audition  a cependant estimé le député RN.

Mai
26
ven
Élisabeth Borne parle biodiversité dans un parc national @ Parc national de forêts
Mai 26 Jour entier

La Première ministre se rend se vendredi 26 mai, dans la matinée, en Côte-d’Or pour visiter le parc national de forêts en Côte-d’Or, créé en 2019. À quelques semaines de la présentation de la stratégie nationale pour la biodiversité, Élisabeth Borne présentera l’action du gouvernement en matière de protection de la biodiversité et détaillera la stratégie de répartition des émissions de gaz à effet de serre, quant aux forêts et ses puits de carbone, précise son entourage.

Sur place, elle visitera l’un des marais du parc et échangera notamment avec un groupe d’élèves lors d’un atelier pédagogique sur l’environnement. Élisabeth Borne sera accompagnée des ministres Marc Fesneau (Agriculture), Christophe Béchu (Transition écologique), Sarah El Haïry (Jeunesse) et Bérangère Couillard (Écologie). Le commissaire européen à l’Environnement, aux Océans et à la Pêche, Virginijus Sinkevicius, sera aussi présent.

Mai
28
dim
Turquie : 2ème tour de la présidentielle @ Turquie
Mai 28 Jour entier

Après un premier tour très serré, la Turquie doit aborder ce 28 mai le second tour de l’élection présidentielle. Le président sortant Recep Tayyip Erdogan part favori avec 49,5% recueillis au premier tour. Son rival Kemal Kiliçdaroglu à la tête d’une coalition inédite espère toutefois encore le battre, après avoir convaincu 45% des électeurs.  L’enjeu pour chaque camp est donc de mobiliser les électeurs indécis, car plus de huit millions d’électeurs ne sont pas allés voter.

En France, le second tour a débuté samedi 20 mai. Les Turcs de l’Hexagone pourront se rendre aux urnes jusqu’au 24 mai prochain, a fait savoir le Consulat parisien de Turquie. Une centaine de bureaux de vote sont ouverts pour accueillir les participants au scrutin.

Distancé de près de cinq points le 14 mai dernier, le candidat de la coalition d’opposition, l’économiste de formation et chef de file du Parti républicain du peuple (CHP) Kemal Kılıçdaroğlu fait tout pour créer la surprise face au président sortant.  “Il n’y a aucune raison de perdre le moral. Personne n’a encore gagné ni perdu l’élection. Comme nous étions focalisés sur une victoire au premier tour, certains parmi nous ont pu être déçus. Mais notez que jusqu’ici, toutes les élections en Turquie s’étaient terminées en un seul tour par une victoire de monsieur Erdogan. Là, nous avons un second tour, le match reprend sur un score de 0 à 0, et nous croyons que nous pouvons rattraper les 5 points qui nous manquent pour faire gagner Kemal Kiliçdaroglu“, déclare l’un des responsables locaux du CHP.

L’opposition joue la carte nationaliste

Même s’il parvient à conserver ses électeurs du premier tour, Kemal Kiliçdaroglu a besoin d’environ trois millions de voix supplémentaires pour l’emporter au second tour. L’opposition espère mobiliser un à deux millions des plus de huit millions de Turcs qui ne sont pas allés voter le 14 mai. Mais cela ne suffira pas. Changeant de stratégie, le candidat d’opposition, qui avait refusé jusqu’ici d’entrer dans la surenchère nationaliste de Recep Tayyip Erdogan et portait un discours dit “positif“, concentré sur les “vrais problèmes“ des Turcs, à commencer par l’économie, a donc donné un virage nationaliste à son discours, dans l’espoir d’élargir son électorat. “Je renverrai tous les réfugiés chez eux dès mon arrivée au pouvoir“, a-t-il lancé à Ankara pour sa première prise de parole en public depuis le premier tour du 14 mai. Un tournant qui visait aussi à séduire le troisième homme de cette élection.

Le troisième homme

L’issue de ce second tour dépendra pour partie de l’ultranationaliste Sinan Ogan. Troisième homme de ce scrutin. Sinan Ogan, 55 ans, a obtenu dimanche 14 mai  5,2 % des voix au premier tour de l’élection présidentielle, soit environ 3 millions de voix. Particulièrement courtisé par chacun des deux camps, cet ultranationaliste, défend une variante turque de la théorie du grand remplacement. Il est anti-immigration et défend “la lutte contre le terrorisme“, qu’il associe aux Kurdes.

Le quinquagénaire s’est prononcé, lundi 22 mai, sur un soutien au président sortant, Recep Tayyip Erdogan. “Nous soutiendrons M. Recep Tayyip Erdogan (…) au second tour. J’invite nos électeurs qui ont voté pour nous au premier tour à soutenir M. Erdogan au second tour“, a t-il a déclaré à Ankara.

Erdogan part favori

A quelques heures du scrutin, le  président sortant, Recep Tayyip Erdogan, part favori du second tour de la présidentielle turque qui se tiendra demain. Selon les derniers sondages, le Reis est crédité de 49 % à 54 % des intentions de vote, contre 45 % à 50 % pour  le social-démocrate Kemal Kiliçdaroglu.

Son adversaire du CHP, qui a musclé son discours lors de cet entre-deux-tours et joué sur le sentiment antisyrien, a quant à lui de nouveau déploré hier soir le deux poids, deux mesures dans l’accès des deux candidats aux médias, et dénoncé le blocage de ses SMS “sur ordre d’Erdogan“. Son parti entend déployer demain “1 million de personnes pour garantir la sécurité“ du vote, alors que les premiers résultats sont attendus dans la soirée.

 

 

Mai
31
mer
Emmanuel Macron au sommet GLOBSEC 2023 @ Bratislava
Mai 31 Jour entier

Le chef de l’Etat s’envole ce matin pour un voyage de deux jours qui l’emmènera en Slovaquie, puis en Moldavie pour le second sommet de la Communauté politique européenne.

Le président est attendu ce mercredi 31 mai à Bratislava (Slovaquie) pour l’édition 2023 du forum Globsec, dédié à la sécurité en Europe de l’Est et du Nord. C’est la première fois qu’un chef d’État français participe à ce forum qui réunit militaires, experts de think tanks et diplomates d’Europe centrale dans un grand hôtel au bord du Danube. Il sera d’ailleurs l’unique chef d’État invité à la tribune pour prononcer un discours.

Selon l’Élysée, Emmanuel Macron se présentera en leader de la défense européenne. “Le soutien militaire à l’Ukraine est assuré par l’Union européenne et les Etats-Unis, non pas par l’OTAN“, rappelle la présidence. L’enjeu pour le président français est de montrer au monde entier que l’Europe prend en main sa propre sécurité. Il insistera sur l’engagement de la France à défendre le Vieux Continent. Une prise de position loin d’être théorique, puisque 300 militaires de la Légion étrangère sont déployés en Estonie et que 1.250 soldats tricolores le sont en Roumanie, équipés de chars Leclerc. Et des avions Rafale survolent quotidiennement les États baltes. Le président français devrait évoquer en filigrane la question “complexe“ de la relation entre l’Ukraine et l’Otan.

Le programme

Le locataire de l’Élysée s’entretient à 11 h 10 avec Zuzana Čaputová, présidente de la République slovaque. Les deux dirigeants donneront une conférence de presse conjointe à 11 h 30. Emmanuel Macron déjeunera à 12 h 15 avec des intellectuels et des représentants de la société civile slovaques. Il participera ensuite au Sommet GLOBSEC 2023 où il prononcera à 13 h 45 le discours de clôture et échangera avec la salle. Le président français enchaîne ensuite les entretiens : à 15 heures avec Edi Rama, Premier ministre de la République d’Albanie, à 16 h 10 avec Dimitar Kovačesvki, Premier ministre de la République de Macédoine du Nord, à 16 h 50 avec Petr Fiala, Premier ministre de la République tchèque et à 17 h 30 avec L’udovít Ódor, Premier ministre de la République slovaque.