L’agenda politique

Mai
22
lun
Loi de programmation militaire : le texte arrive à l’Assemblée @ Assemblée nationale
Mai 22 – Mai 28 Jour entier

Le projet de loi de programmation militaire, validé en commission le 12 mai, arrive  à l’Assemblée nationale ce lundi. Les débats en première lecture vont s’étaler sur deux semaines, avec plus de 1.700 amendements déposés, avant un vote solennel le 6 juin.

Un investissement “historique »

Dans un contexte international très dégradé en raison de la guerre en Ukraine, ce projet de loi revêt une importance majeure. Quatorzième texte du genre depuis 1960, il prévoit 413 milliards d’euros sur sur la période 2024-2030, soit une hausse de 40% par rapport la précédente loi de programmation, Ce budget sera abondé en plusieurs étapes : dans un premier temps, 3,1 milliards d’euros seront ajoutés au budget des armées en 2024, puis 3 milliards d’euros par an de 2025 à 2027, et enfin 4,3 milliards par an à partir de 2028. Au grand dam des oppositions qui demandent que les efforts les plus importants arrivent avant la fin du quinquennat du président Emmanuel Macron.

Plus de moyens pour la dissuasion nucléaire

Face au retour de la guerre en Europe et à la montée des tensions internationales, le texte affiche une volonté de préserver des moyens souverains, en premier lieu la dissuasion nucléaire. En raison de sa modernisation (futurs sous-marins lanceurs d’engins, missiles M51 et ANS4G), cette dernière consomme à elle seule 13% des crédits. C’est le “montant de l’assurance-vie“ qui permet parallèlement d’avoir moins de forces conventionnelles, juge Thomas Gassilloud, président de la commission de la Défense. Le budget de lutte contre les cyberattaques grimpe lui de 300%, à quatre milliards d’euros.

Des blindés pour remplacer ceux cédés à l’Ukraine

Les équipements, avions et blindés, représentent 268 milliards d’euros. Le budget consacré à leur entretien est en hausse de 40%, soit 49 milliards d’euros, tout comme celui de l’entraînement des forces, estimé à 65 milliards d’euros. Sur cette enveloppe, cinq milliards d’euros seront affectés dans cette loi à la construction du nouveau porte-avions à propulsion nucléaire français, Dans un amendement au projet de loi, le gouvernement prévoit d’ici à 2030 de commander 130 blindés supplémentaires (38 Jaguar et 92 Griffon) pour remplacer les chars légers et véhicules blindés cédés à l’Ukraine. Il s’agit d’un “remplacement par des capacités équivalentes pour préserver le format des armées afin de répondre aux contrats opérationnels“, d’après l’entourage du ministre des Armées.

Le projet de loi de programmation militaire entend aussi remédier à des faiblesses mises en lumière par le conflit en Ukraine, notamment pour augmenter les stocks de munitions (16 milliards d’euros, +45%) ou les dispositifs de défense sol-air (5 milliards). Deux fois plus de moyens sera également consacré aux drones, soit 5 milliards d’euros, ainsi que 5 milliards au renseignement et 2 milliards aux forces spéciales.

Des reports de livraison de matériels

Dans un cadre contraint, ces hausses budgétaires conduisent à des décalages de livraisons de matériels à l’après-2030. Les armées recevront 2.300 nouveaux blindés sur la période, soit 30% de moins que prévu auparavant. En 2030, l’armée de l’Air disposera de 137 Rafale contre un objectif initial de 185 et de 35 avions de transport A400M, contre 50, tandis que la Marine ne pourra compter que sur trois des cinq frégates de défense et d’intervention. Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu assure “privilégier la cohérence sur la masse“ afin de s’assurer que les matériels et militaires soient effectivement opérationnels.

Pour accompagner les évolutions structurelles des armées françaises, le texte consacre en outre des investissements sur la cybersécurité, le spatial ou le renseignement. Deux fois plus d’argent sera consacré aux drones, soit 5 milliards d’euros, ainsi que 5 milliards au renseignement et 2 milliards aux forces spéciales. Un quart sera enfin alloué aux ressources humaines des armées.

Les oppositions septiques sur le chiffrage

Le vote LR incertain

Le ministre des armées, Sébastien Lecornu, a donné des gages aux différents groupes politiques de l’Hémicycle, dans l’espoir de faire voter le projet malgré l’absence de majorité absolue pour l’exécutif. Pour autant, “tout peut basculer à n’importe quel moment“ estime un observateur avisé, en référence à l’absence de majorité absolue pour le gouvernement dans l’Hémicycle. Lors du vote du texte en commission, la plupart des députés d’opposition se sont abstenus, notamment à gauche et au Rassemblement national (RN).

Les regards seront surtout une nouvelle fois tournés vers les députés Les Républicains (LR). Si la droite devrait soutenir l’exécutif sur les grandes lignes d’un texte défendu par un ministre issu de ses rangs, il est peu probable, à ce stade, que le groupe vote comme un seul homme. La question de l’abstention se pose en effet pour certains.  Le chef de file des députés LR Olivier Marleix avait envoyé un premier signal en avril en obtenant la suspension de la LPM de l’ordre du jour. Déplorant “des choix pas tout à fait à la hauteur des risques“, il a estimé depuis dans Le Figaro que les 413 milliards ne permettent que “de maintenir le niveau de notre armée après des décennies de disette“. Il déplore en outre que 13,3 milliards doivent découler de ressources extra-budgétaires, ce qui rend selon lui ces crédits incertains. Ce qui faisait dire hier soir à un député LR : “Je vois mal comment Marleix peut emmener le groupe vers un soutien au texte après toutes les critiques acerbes qu’il a formulé.

La Nupes en ordre dispersé

La Nupes, quant à elle, est sur le pied de guerre. “Ça va être un texte très très politique et très dur en séance“, anticipe ainsi l’Insoumis Bastien Lachaud, de la commission de la Défense. “Ce n’est pas la même chose pour le gouvernement si la LPM est adoptée à la majorité absolue ou dans un océan d’abstention“, ajoute t-il. Il sera toutefois difficile pour l’alliance de gauche d’avoir une position commune sur la LPM. “Il y a une fracture énorme entre les écologistes et les socialistes d’un côté, et les Insoumis de l’autre“, affirmait hier soir au téléphone le président de la commission Défense Thomas Gassilloud. Les écologistes ont fait savoir qu’ils s’opposeraient au projet d’un futur porte-avion, tandis que les communistes feront valoir leur volonté de sortir de la dissuasion nucléaire.

Les députés LFI Bastien Lachaud et Aurélien Saintoul présentent d’ailleurs à la presse ce lundi en début d’après-midi leur propre “contre-projet“. Les grandes lignes en sont : une sortie du commandement intégré de l’Otan, la fin des partenariats industriels avec l’Allemagne, l’affirmation d’une France comme puissance indépendante. Bien loin donc des positions socialistes et écologistes — même si Bastien Lachaud insiste, lui, sur le fait que plusieurs amendements sur des sujets importants ont été co-signés par des députés Insoumis, écologistes et socialistes.

 

 

Mai
28
dim
Turquie : 2ème tour de la présidentielle @ Turquie
Mai 28 Jour entier

Après un premier tour très serré, la Turquie doit aborder ce 28 mai le second tour de l’élection présidentielle. Le président sortant Recep Tayyip Erdogan part favori avec 49,5% recueillis au premier tour. Son rival Kemal Kiliçdaroglu à la tête d’une coalition inédite espère toutefois encore le battre, après avoir convaincu 45% des électeurs.  L’enjeu pour chaque camp est donc de mobiliser les électeurs indécis, car plus de huit millions d’électeurs ne sont pas allés voter.

En France, le second tour a débuté samedi 20 mai. Les Turcs de l’Hexagone pourront se rendre aux urnes jusqu’au 24 mai prochain, a fait savoir le Consulat parisien de Turquie. Une centaine de bureaux de vote sont ouverts pour accueillir les participants au scrutin.

Distancé de près de cinq points le 14 mai dernier, le candidat de la coalition d’opposition, l’économiste de formation et chef de file du Parti républicain du peuple (CHP) Kemal Kılıçdaroğlu fait tout pour créer la surprise face au président sortant.  “Il n’y a aucune raison de perdre le moral. Personne n’a encore gagné ni perdu l’élection. Comme nous étions focalisés sur une victoire au premier tour, certains parmi nous ont pu être déçus. Mais notez que jusqu’ici, toutes les élections en Turquie s’étaient terminées en un seul tour par une victoire de monsieur Erdogan. Là, nous avons un second tour, le match reprend sur un score de 0 à 0, et nous croyons que nous pouvons rattraper les 5 points qui nous manquent pour faire gagner Kemal Kiliçdaroglu“, déclare l’un des responsables locaux du CHP.

L’opposition joue la carte nationaliste

Même s’il parvient à conserver ses électeurs du premier tour, Kemal Kiliçdaroglu a besoin d’environ trois millions de voix supplémentaires pour l’emporter au second tour. L’opposition espère mobiliser un à deux millions des plus de huit millions de Turcs qui ne sont pas allés voter le 14 mai. Mais cela ne suffira pas. Changeant de stratégie, le candidat d’opposition, qui avait refusé jusqu’ici d’entrer dans la surenchère nationaliste de Recep Tayyip Erdogan et portait un discours dit “positif“, concentré sur les “vrais problèmes“ des Turcs, à commencer par l’économie, a donc donné un virage nationaliste à son discours, dans l’espoir d’élargir son électorat. “Je renverrai tous les réfugiés chez eux dès mon arrivée au pouvoir“, a-t-il lancé à Ankara pour sa première prise de parole en public depuis le premier tour du 14 mai. Un tournant qui visait aussi à séduire le troisième homme de cette élection.

Le troisième homme

L’issue de ce second tour dépendra pour partie de l’ultranationaliste Sinan Ogan. Troisième homme de ce scrutin. Sinan Ogan, 55 ans, a obtenu dimanche 14 mai  5,2 % des voix au premier tour de l’élection présidentielle, soit environ 3 millions de voix. Particulièrement courtisé par chacun des deux camps, cet ultranationaliste, défend une variante turque de la théorie du grand remplacement. Il est anti-immigration et défend “la lutte contre le terrorisme“, qu’il associe aux Kurdes.

Le quinquagénaire s’est prononcé, lundi 22 mai, sur un soutien au président sortant, Recep Tayyip Erdogan. “Nous soutiendrons M. Recep Tayyip Erdogan (…) au second tour. J’invite nos électeurs qui ont voté pour nous au premier tour à soutenir M. Erdogan au second tour“, a t-il a déclaré à Ankara.

Erdogan part favori

A quelques heures du scrutin, le  président sortant, Recep Tayyip Erdogan, part favori du second tour de la présidentielle turque qui se tiendra demain. Selon les derniers sondages, le Reis est crédité de 49 % à 54 % des intentions de vote, contre 45 % à 50 % pour  le social-démocrate Kemal Kiliçdaroglu.

Son adversaire du CHP, qui a musclé son discours lors de cet entre-deux-tours et joué sur le sentiment antisyrien, a quant à lui de nouveau déploré hier soir le deux poids, deux mesures dans l’accès des deux candidats aux médias, et dénoncé le blocage de ses SMS “sur ordre d’Erdogan“. Son parti entend déployer demain “1 million de personnes pour garantir la sécurité“ du vote, alors que les premiers résultats sont attendus dans la soirée.

 

 

Mai
31
mer
Emmanuel Macron au sommet GLOBSEC 2023 @ Bratislava
Mai 31 Jour entier

Le chef de l’Etat s’envole ce matin pour un voyage de deux jours qui l’emmènera en Slovaquie, puis en Moldavie pour le second sommet de la Communauté politique européenne.

Le président est attendu ce mercredi 31 mai à Bratislava (Slovaquie) pour l’édition 2023 du forum Globsec, dédié à la sécurité en Europe de l’Est et du Nord. C’est la première fois qu’un chef d’État français participe à ce forum qui réunit militaires, experts de think tanks et diplomates d’Europe centrale dans un grand hôtel au bord du Danube. Il sera d’ailleurs l’unique chef d’État invité à la tribune pour prononcer un discours.

Selon l’Élysée, Emmanuel Macron se présentera en leader de la défense européenne. “Le soutien militaire à l’Ukraine est assuré par l’Union européenne et les Etats-Unis, non pas par l’OTAN“, rappelle la présidence. L’enjeu pour le président français est de montrer au monde entier que l’Europe prend en main sa propre sécurité. Il insistera sur l’engagement de la France à défendre le Vieux Continent. Une prise de position loin d’être théorique, puisque 300 militaires de la Légion étrangère sont déployés en Estonie et que 1.250 soldats tricolores le sont en Roumanie, équipés de chars Leclerc. Et des avions Rafale survolent quotidiennement les États baltes. Le président français devrait évoquer en filigrane la question “complexe“ de la relation entre l’Ukraine et l’Otan.

Le programme

Le locataire de l’Élysée s’entretient à 11 h 10 avec Zuzana Čaputová, présidente de la République slovaque. Les deux dirigeants donneront une conférence de presse conjointe à 11 h 30. Emmanuel Macron déjeunera à 12 h 15 avec des intellectuels et des représentants de la société civile slovaques. Il participera ensuite au Sommet GLOBSEC 2023 où il prononcera à 13 h 45 le discours de clôture et échangera avec la salle. Le président français enchaîne ensuite les entretiens : à 15 heures avec Edi Rama, Premier ministre de la République d’Albanie, à 16 h 10 avec Dimitar Kovačesvki, Premier ministre de la République de Macédoine du Nord, à 16 h 50 avec Petr Fiala, Premier ministre de la République tchèque et à 17 h 30 avec L’udovít Ódor, Premier ministre de la République slovaque.

Juin
1
jeu
Emmanuel Macron au sommet de la Communauté politique européenne @ château de Mimi
Juin 1 Jour entier

Après la Slovaquie ce mercredi, Emmanuel Macron est attendu jeudi 1er juin à Chisinau, capitale de la Moldavie, qui accueille jeudi le sommet de la Communauté politique européenne (CPE). Créée par les 27 Etats membres lors du sommet européen des 23 et 24 juin 2022, à partir d’une proposition du président français, la CPE s’est réunie pour la première fois à Prague (République tchèque), le 6 octobre 2022. Environ 2 000 participants sont attendus, parmi lesquels 700 journalistes, au château Mimi, un domaine viticole situé dans le village de Bulboaca, à environ 35 km de la capitale slovaque.

Un club politique à l’échelle européenne

Ils étaient 44 à Prague. À Chisinau, la capitale moldave, ils seront trois de plus puisque Andorre, Saint-Marin et Monaco ont rejoints le club. Quarante-sept nations européennes ont ainsi été invitées à prendre part à ce 2ème sommet de la CPE. Outre les 27 États membres de l’Union Européenne (UE), la liste des participants comprend des États ayant obtenu le statut de candidat à l’adhésion de l’UE, des Etats membres de l’Espace économique européen, ainsi que des pays invités.

Dans le détail seront représentés lors de ce sommet des pays aux profils et parcours très différents  : l’Albanie, Andorre, l’Arménie, l’Azerbaïdjan, la Bosnie-Herzégovine, la Géorgie, l’Islande, le Kosovo, le Liechtenstein, la Moldavie, Monaco, le Monténégro, la Macédoine du Nord, la Norvège, Saint-Marin, la Serbie, la Suisse, la Turquie, l’Ukraine et le Royaume-Uni. Le président du Conseil européen, Charles Michel, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen et la présidente du Parlement européen, Margaret Vestager sont également invités. A noter que la CPE reste informelle – elle n’a en effet ni secrétariat ni budget. Lors de ses sommets, elle ne se fixe par ailleurs aucun ordre du jour et ne rédige aucune conclusion.

Envoyer un message d’unité au chef du Kremlin

Le sommet abordera des questions allant de la cybersécurité à la migration et à la sécurité énergétique.Il sera également l’occasion de discuter des tensions sur le continent allant de l’Azerbaïdjan et de l’Arménie aux récents affrontements dans le nord du Kosovo. En marge auront lieu des entrevues, comme celle à laquelle participeront le chancelier allemand, Olaf Scholz, M. Macron et le président du Conseil européen, Charles Michel, avec les dirigeants arménien et azerbaïdjanais. Le président français pourrait également s’entretenir avec son homologue turc.

Mais alors que Kiev se prépare se prépare à une contre-offensive pour tenter de chasser les occupants russes de son territoire, ce deuxième sommet de la Communauté politique européenne veut envoyer un message d’unité au chef du Kremlin. “Il s’agit d’envoyer des signaux clairs sur notre détermination à soutenir l’Ukraine dans la durée et de revenir également sur l’avenir de l’Europe, de l’Union européenne et de notre continent, notamment en matière sécuritaire“, résume l’Élysée auprès de l’AFP.“ Si vous êtes assis à Moscou et voyez 47 pays de votre voisinage immédiat ou proche se réunir, c’est un message important“ a déclaré un responsable de l’UE aux journalistes avant le sommet.

Une participation de Volodymyr Zelensky donnerait encore plus de relief à ce rassemblement inédit. Après avoir sillonné la planète ces dernières semaines, le président ukrainien est arrivé ce jeudi matin au sommet de la Communauté politique européenne. Alors que sa présence n’avait pas été confirmée, il a été le premier dirigeant à être accueilli sur le tapis rouge par la présidente moldave.

Un moment clé pour la Moldavie

Ce sommet sera aussi pour la Moldavie un moment important, en particulier l’occasion de redire – avec force – sa volonté et son impatience de rejoindre l’UE. La Moldavie, comme l’Ukraine, a demandé à rejoindre l’UE l’an dernier peu après l’invasion russe, et Chisinau prévoit d’utiliser le sommet pour présenter les réformes et convaincre les dirigeants d’ouvrir les négociations d’adhésion dès que possible. “La Russie va continuer à être une grande source d’instabilité dans les années à venir et nous devons nous protéger“, résumait il y a quelques jours, dans un entretien à l’AFP, Maia Sandu, la présidente de ce petit pays. “Nous pensons que nous ne pouvons sauver notre démocratie qu’en faisant partie de l’UE.“

Pour nous, la présence de 50 dirigeants en Moldavie est une étape importante. C’est le plus grand événement de politique étrangère jamais organisé par la Moldavie“, a déclaré Olga Rosca, conseillère en politique étrangère de la présidente. “C’est notre façon d’ancrer notre avenir en Europe et dans l’UE. C’est notre façon d’accélérer le processus d’adhésion à l’UE.“ “L’objectif de la Moldavie, est qu’une décision soit prise lors du sommet du Conseil européen en décembre afin que les négociations d’adhésion puissent commencer au début de 2024“, a-t-elle ajouté.

Juin
5
lun
Crise du logement : Elisabeth Borne dévoile le plan du gouvernement @ Hôtel de Matignon
Juin 5 Jour entier

La Première ministre, Élisabeth Borne, annoncera ce lundi en fin de journée, le plan du gouvernement pour sortir de la crise du logement. Une vingtaine de mesures issues des consultations du Conseil national de la refondation (CNR) dédié à la question.

Un secteur sous tensions

Manque de logements sociaux malgré des investissements publics massifs, logements trop chers, taux d’intérêt qui augmentent et pouvoir d’achat des ménages qui fond, prix des matériaux en pleine flambée : les points de friction sont multiples. Et il y aurait urgence à prendre des mesures pour relancer le secteur du logement, qui peine.

Invités au micro de France inter jeudi 1er juin 2023, Emmanuelle Cosse, présidente de l’Union sociale pour l’habitat, et Jacques Ehrmann, directeur général d’Altarea (promoteur immobilier), ont appelé le gouvernement à prendre “des actes et des mesures précises“.

Quelles pistes ?

Au total, 700 propositions “rassemblées en 200“, ont été formulées par le CNR. Le gouvernement  a retenu une série de dispositions techniques, mais pas de mesure choc comme l’encadrement des prix du foncier, l’une des propositions fortes issues des discussions. L’exécutif a dévoilé ce dimanche 4 juin, 14 premières mesures techniques.

Un  assouplissement des conditions d’accès au crédit

L’un des sujets déjà identifié depuis plusieurs mois est celui du crédit immobilier. L’exécutif promet le prolongement jusqu’à la fin de l’année de la mensualisation du taux d’usure – ce taux maximum auquel les banques ont le droit de prêter. Et un assouplissement des conditions d’octroi des crédits pour les primo-accédants et en cas d’investissement locatif.

Pour faciliter l’accession à la propriété, le gouvernement va prolonger prêt à taux zéro (PTZ), un dispositif d’aide à l’achat d’une résidence principale, qui devait s’éteindre fin 2023. Mais la mesure va être  recentrée sur les “logements neufs en collectif “ dans les zones tendues, et sur “les logements anciens sous condition de rénovation“ en zone détendue. Pour favoriser l’accès à la location, le gouvernement va arrêter le dispositif Pinel fin 2024, jugé inefficace, et mettre l’accent sur lelogement locatif intermédiaire, à savoir un logement qui, sans être social, permet des loyers modérés.

Des fonds pour le logement social

Afin d’aider les bailleurs sociaux à rénover leur parc immobilier et à investir et soutenir leurs fonds propres, de premières mesures qui doivent encore faire l’objet d’un pacte, ont été annoncées. Ce pacte devrait prochainement se concrétiser avec des facilités d’emprunt faites aux bailleurs sociaux, un gel de cotisations sociales pour 2023 et 2024 et le déblocage d’une enveloppe financière pour la rénovation des HLM. Le second Plan Logement d’Abord, là aussi annoncé de longue date, devrait aussi voir le jour avec des moyens renforcés. Une enveloppe supplémentaire de 160 millions sur 5 ans sera consacrée au dispositif qui consiste à octroyer un logement pérenne aux personnes mal logées.

Accélérer la rénovation énergétique des bâtiments

Enfin, pour accélérer la rénovation énergétique des bâtiments, le dispositif MaPrimeRénov’ sera renforcé, avec 1 300 guichets “France Rénov“, contre 450 actuellement et une augmentation des “accompagnateurs Rénov’“ de 2 000 à 5 000. Ces mesures seront financées par la fin du dispositif Pinel et le recentrage du PTZ, a précisé Matignon.

L’ouverture d’un chantier fiscal sur les logements mis en location

L’exécutif doit aussi ouvrir le chantier de la refonte de la fiscalité sur les logements mis en location, aujourd’hui très disparate entre logements meublés et non meublés et locations de longue et de courte durée. La Première ministre envisage ainsi de s’attaquer à la niche fiscale dont bénéficient les logements mis en location sur les plates-formes de type Airbnb, Abritel ou Booking. Une dérive dénoncée par des politiques de tout bord depuis des mois, qui pénalise, selon eux, la location traditionnelle.

 

 

Emmanuel Macron au Mont saint Michel et sur les lieux du débarquement @ Mont saint Michel, plages du débarquement
Juin 5 – Juin 6 Jour entier

Emmanuel Macron est attendu en ce début de semaine en Normandie. Le président de la République célébrera lundi 5 juin le millénaire de l’abbaye du Mont-Saint-Michel puis lancera mardi, dans le Calvados, les préparatifs du 80e anniversaire du débarquement allié du 6 juin 1944 qui aura lieu en 2024. Un déplacement qui coïncidera avec la nouvelle journée de mobilisation syndicale contre la réforme des retraites, mardi 6 juin.

Devoir de mémoire sur les plages du débarquement

Mardi matin, le président se déplacera dans le Calvados à la traditionnelle cérémonie de Colleville-Montgomery près de Ouistreham, sur les lieux du Débarquement, pour assister non pas aux traditionnelles cérémonies du 6-Juin, prévues à Ver-sur-Mer, mais à la commémoration annuelle organisée par l’École de fusiliers marins. Il remettra avec Léon Gautier, dernier Français vivant à avoir participé au débarquement, âgé de 100 ans, les bérets verts aux élèves qui viennent de réussir leur stage commando Sa présence se veut un hommage aux 177 Français qui débarquèrent le 6 juin 1944, regroupés au sein du Commando Kieffer. Surtout, le chef de l’État va installer officiellement le groupement d’intérêt public qui sera chargé de préparer les grandes commémorations prévues dans un an pour le 80e anniversaire.

Inauguration du musée du Débarquement à Arromanches

Emmanuel Macron visitera aussi le nouveau musée du Débarquement à Arromanches, qui vient de rouvrir dans un nouveau bâtiment. Absent pour la pose de la première pierre il y a deux ans, Emmanuel Macron s’était engagé auprès du maire Marcel Bastide à inaugurer le nouveau musée qui a ouvert en avril.

Discours au Mont saint-Michel

La première étape de ce déplacement en Normandie se fera au Mont-Saint-Michel. Le chef de l’État visitera lundi après-midi l’exposition “La demeure de l’archange“ qui retrace au travers d’une trentaine d’objets l’histoire de ce joyau du patrimoine français

Emmanuel Macron prononcera ensuite un discours, dont la teneur n’a pas été révélée. L’Élysée insiste sur le symbole de résilience et de résistance, que représente le  célèbre îlot rocheux de la Manche:  “Nous passons et le Mont demeure“, et sur son adaptation aux époques et aux changements. Il sera également question des investissements que l’État, propriétaire de l’abbaye et des remparts, réalise pour conserver ce patrimoine. Plus de 32 millions d’euros sur 15 ans avec notamment la restauration du bâtiment de la merveille, des travaux qui sont en train de s’achever et, selon l’Élysée, cette visite sera “en quelque sorte, son inauguration“ et “sa présentation au public“.

Juin
6
mar
14e journée de mobilisation contre la réforme des retraites @ France
Juin 6 Jour entier

A la suite de la précédente mobilisation du 1er mai, l’intersyndicale a annoncé une nouvelle journée de manifestations et de grève générale et nationale ce mardi 6 juin, contre la réforme des retraites. Une journée décisive pour les organisations syndicales. En quelque sorte un baroud d’honneur, deux jours avant le vote à l’Assemblée nationale d’une proposition de loi du groupe Liot visant à abroger la réforme.

 “Nous ne tournerons pas la page: ensemble, unis et déterminés pour gagner le retrait de la réforme et pour le progrès social, construisons partout les grèves et les manifestations le 6 juin“ souligne l’intersyndicale dans son communiqué.  Des perturbations ne sont donc pas à exclure, principalement dans les transports.

Quelles perturbations ?

Transport aérien

Dans l’aérien, la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) a demandé aux compagnies aériennes d’annuler ce mardi un tiers de leurs vols à Paris-Orly, en raison de la participation des contrôleurs aériens au mouvement de grève. L’aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle, n’est pas concerné.

D’autres annulations ont été requises par la DGAC du lundi 5 juin dans la soirée, jusqu’au mercredi 7 juin à 6h du matin. Elles concernent un vol sur cinq en provenance ou à destination des aéroports de Lyon, Marseille, Nice, Toulouse, Bordeaux et Nantes, a précisé le régulateur des transports aériens dans un communiqué, en prévenant que “des perturbations et des retards“ supplémentaires étaient probables.

SNCF et RATP

Quatre syndicats de la SNCF ont appelé les cheminots à se mobiliser le 6 juin. “Depuis le 19 janvier, ce sont des millions de personnes qui se sont mobilisées, lors de treize journées historiques et d’actions diverses, pour manifester leur refus de la réforme des retraites face à l’entêtement du Gouvernement.“ “Nos fédérations syndicales CGT Cheminots, UNSA-Ferroviaire, SUD-Rail et CFDT Cheminots appellent à une mobilisation massive des cheminotes et des cheminots, par la grève et la manifestation, le 6 juin 2023, à l’appel de l’intersyndicale interprofessionnelle“, écrivent-ils dans un communiqué du 31 mai.

Sur le réseau SNCF, les perturbations s’annoncent très limitées. “La circulation des trains SNCF Voyageurs sera très légèrement perturbée mardi 6 juin en raison du mouvement social national interprofessionnel, avec 9 trains sur 10 en circulation en moyenne nationale et quelques adaptations possibles sur certaines lignes », a indiqué dimanche la compagnie ferroviaire dans un bref communiqué.

Un préavis de grève a également été déposé à la RATP du lundi 5 juin 2023 à 19h30 au mercredi 7 juin 2023 à 07h.00 Il couvre l’ensemble du personnel, de toutes catégories et dans l’ensemble des services. À Paris et en Île-de-France, l’hypothèse d’une nouvelle journée noire s’éloigne aussi. Métros, tramways et bus devraient ainsi circuler sans encombre. “Le trafic sera normal“sur l’ensemble du réseau souterrain et de surface, assure la RATP  Certains réseaux de transports publics seront impactés par la grève en région. Ce sera le cas notamment à Reims, Bordeaux, Nantes ou encore Marseille, pour ne citer que quelques villes.

Éducation

Dans le secteur de l’éducation, plusieurs syndicats d’enseignants ont déjà appelé à la grève le 6 juin, dont la FSU, l’Unsa, SUD Education, Solidaires, CGT Educ’action, Sgen CFDT, FNEC FP-FO et le SNALC. Outre ces syndicats, cinq organisations de la jeunesse ont annoncé leur soutien au mouvement : l’Unef, Voix Lycéenne, la Fage, la Fidl et le MNL. Des perturbations ne sont donc pas exclues dans les établissements scolaires.

Plusieurs organisations syndicales représentant les agents de la Fonction publique ont déposé des préavis de grève. Ce qui laisse augurer des perturbations. Les services délivrés par les communes comme la restauration scolaire, les activités périscolaires et les crèches pourraient notamment être impactés par cette mobilisation. Des préavis de grève ont également été déposés dans le secteur de la santé, du 2 au 8 juin, par la fédération CGT, pour les personnels du sanitaire, social et médico-social. Une intersyndical du personnel hospitalier a aussi lancé un appel à la mobilisation.

Selon une note du renseignement territorial , 400 à 600.000 manifestants sont attendus sur tout le territoire mardi 6 juin. Dans la capitale, entre 40 et 70.000 personnes Paris devraient être présentes, dont 200 à 400 “gilets jaunes“ et 800 à 1.000 éléments à risque. Toujours selon cette note, les autorités s’attendent à des troubles et des débordements, alors que l’ultra-gauche, qui aura commémoré la veille les 10 ans de la mort de Clément Méric, appelle à se “mobiliser en masse“ lors de cette journée d’action.

La manifestation parisienne s’élancera des Invalides à 14 heures de la place des Invalides, pour rejoindre la Place d’Italie. En région, des manifestations sont attendues dans quelques 250 villes.

 

Réforme des retraites : les manifestations en France ce 6 juin @ France
Juin 6 Jour entier

A la suite de la précédente mobilisation du 1er mai, l’intersyndicale a annoncé une nouvelle journée de manifestations et de grève générale et nationale ce mardi 6 juin, contre la réforme des retraites. Une journée décisive pour les organisations syndicales. En quelque sorte un baroud d’honneur, deux jours avant le vote à l’Assemblée nationale d’une proposition de loi du groupe Liot visant à abroger la réforme. “Nous ne tournerons pas la page: ensemble, unis et déterminés pour gagner le retrait de la réforme et pour le progrès social, construisons partout les grèves et les manifestations le 6 juin“ souligne dans un communiqué l’intersyndicale, qui espère faire de cette date “une grande journée de grève et de manifestations.

Entre 400.000 et 600.000 manifestants

Selon une note du renseignement territorial, entre 400.000 et 600 000 manifestants sont attendus dans toute la France lors de cette 14ème journée d’action contre la réforme des retraites. Entre 40.000 à 70.000 personnes personnes sont annoncées dans la capitale, dont 200 à 400 “gilets jaunes“ et 800 à 1.000 éléments à risque. Toujours selon cette note, les autorités s’attendent à des troubles et des débordements, alors que l’ultra-gauche, qui aura commémoré la veille les 10 ans de la mort de Clément Méric, appelle à se “mobiliser en masse“ lors de cette journée d’action.

Le renseignement anticipe donc une mobilisation en nette baisse par rapport à celle du 1er mai (13e journée d’action) qui avait vu une mobilisation quasi historique : 2,3 millions de personnes avaient manifesté en France selon la CGT et 782.000 selon le ministère de l’Intérieur, soit la plus grande affluence pour un 1er-Mai depuis 2002.

11.000 policiers et gendarmes

Afin de sécuriser les cortèges et éviter tout débordement, un important dispositif de sécurité est mis en place ce mardi. “11.000 policiers et gendarmes, dont 4000 rien que pour Paris, sont mobilisés pour permettre aux gens, s’ils le souhaitent, de manifester dans de bonnes conditions. C’est l’honneur de la police nationale et de la gendarmerie que de permettre ce droit à manifester qui est un droit constitutionnel“, a annoncé le ministre de l’Intérieur, Gérard Darmanin, précisant que les forces de l’ordre seront “1000 de plus par rapport à la dernière journée de mobilisation.“

L’usage de drones

A Paris, un arrêté préfectoral autorise la captation, l’enregistrement et la transmission d’images par la préfecture de police, au moyen de drones. A Strasbourg, la préfète du Bas-Rhin a également annoncé par voie de communiqué, autoriser la police nationale à utiliser des drones équipés de caméras, lors de la manifestation de ce mardi 6 juin.

Le cortège parisien

À Paris, le cortège s’élancera à 14 heures depuis l’esplanade des Invalides, pour rejoindre la place d’Italie. Il empruntera la rue de Grenelle, le boulevard des Invalides, le boulevard du Montparnasse, le boulevard de Port-Royal et l’avenue des Gobelins, avant de rallier son point de chute. Selon une source policière, cet itinéraire qui longe des lieux de pouvoirs,  comme l’Assemblée nationale, des commerces ou encore le restaurant La Rotonde qui sera protégé, est considéré comme “le plus compliqué“. Un important dispositif policier est prévu.

Comme c’est le cas habituellement, la préfecture de police a mis en place un dispositif de circulation autour de la manifestation.

250 manifestations annoncées

Des rassemblements sont prévus en France dans 250 villes. Petites et grandes villes de France : une nouvelle fois de très nombreuses manifestations auront lieu sur tout le territoire. Dans les principales agglomérations, les rendez-vous suivants sont fixés :

Marseille : 10h30 sur le Vieux-Port (Cours Jean Ballard) en direction de la Porte d’Aix, avec un parcours via le Mucem et la Place de la Joliette ;
Lyon : 11h00 manufacture des tabacs (8e arr.), en direction de la place Bellecour : cours Gambetta > pont de la Guillotière > place Antonin-Poncet ;
Nantes : 10h30 au Miroir d’eau, pour une manifestation qui doit se disperser aux Nefs de l’Ile de Nantes ;
Toulouse : 10h00 métro Saint-Cyprien, en direction de Jean Jaurès : pont des Catalans > boulevard Compans > boulevard Caffarelli > boulevard Jeanne d’Arc ;
Bordeaux : 12h00, place de la Bourse : quai de la Douane >  Cours Alsace-et-Lorraine >  rue des Frères-Bonie >  Cours d’Albret >  rue Nancel-Penard >  Place Gambetta >  Cours Clémenceau >  Allées de Tourny > rue Esprit-des-Lois >  quais de Bordeaux > place de la Bourse ;
Lille : 14h30 porte de Paris en direction de la place de la République : rue Pierre Mauroy > avenue Kennedy >rue Saint-Sauveur >rue Charles Saint-Venant > Place de la gare Lille Flandres > Faidherbe > Grand’Place > rue Nationale, rue Solférino > rue Inkermann ;
Nice : 10h00, théâtre de verdure : avenue de Verdun > avenue Jean-Médecin par la place Massena > avenue Malausséna avec l’arrivée au pied de la statue du Général de Gaulle.
Strasbourg : 14h00, avenue de la Liberté. Le parcours sera le même que lors des précédentes journées de mobilisation : place Broglie > place de l’Homme de Fer > rue de la Division Leclerc > place d’Austerlitz > quai des Pêcheurs, avant un retour avenue de la Liberté ;
Rennes : 11h00, place de Bretagne :  boulevard de la Tour d’Auvergne > boulevard du Colombier > rue de l’Alma > rue d’Isly > boulevard de la Liberté > avenue Janvier > quai Emile Zola > quai Lamennais > place de Bretagne >  boulevard de la Tour d’Auvergne (lieu de dispersion) ;

Montpellier : 10h30,Corum.

De nombreux rassemblements sont également programmés dans des villes de moindre importance. Rendez-vous est notamment donné à :

  • Avignon : 10 h00, préfecture,  en direction du palais des papes ;
  • Rouen : 10h00, cours Clémenceau ;
  • Evreux : 14h00, rond-point de l’hypermarché Cora ;
  • Bayonne : 10h30, gare de Bayonne ;
  • Grenoble : 10h00, avenue Alsace-Lorraine, en direction de la place de Verdun ;
  • Chateaubriand : 10h30, place de la Mairie ;
  • Antibes : 10h00, pôle multimodal ;
  • Le Puy : 10h30, place Catelade ;
  • Saint-Malo : 11 h00, médiathèque ;
  • Bourges : 10 h00, place Séraucourt ;
  • Toulon : 10h00,  place de la Liberté ;
  • Perpignan : 10h30, place de Catalogne ;
  • Vannes : 10 h00, place de la Libération ;
  • Charleville-Mézières : 14h00, place de l’hôtel de ville;
  • Grenoble : 10h00, avenue Alsace Lorraine ;
  • Chambéry : 14h00, palais de justice ;
  • Saint-Etienne : 10h30, cours Fauriel ;
  • Clermont-Ferrand : 10h00, place du 1er Mai ;
  • Guéret : 10h00, gare routière ;
  • Saint-Nazaire : 10h00, place de l’Amérique Latine ;
  • Ancenis : 10h00, rond-point station Esso ;
  • Nancy : 14h00, place Carrière ;
  • Troyes : 14h00, place Jean Jaurès ;
  • Beauvais : 14h00, préfecture ;
  • Amiens : 14h00, Macu ;
  • Pau : 10h30, place Verdun ;
  • La Rochelle : 14h30, gare …

La carte des manifestations du mardi 6 juin

Juin
8
jeu
Réforme des retraites : examen de la proposition de loi du groupe Liot @ Assemblée nationale
Juin 8 Jour entier

Après une quatorzième journée de mobilisation, la réforme des retraites va connaître ce jeudi l’un de ses derniers rebondissements, avec l’examen dans l’hémicycle de la proposition de loi du groupe Liot  visant à abroger le recul de l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans.

Le 31 mai dernier, la commission des affaires sociales de l’Assemblée a en effet adopté une version du texte vidée de sa substance, après un vote à main levée, avec 38 voix contre 34. Après la suppression de son article clé au cours d’une séance pour le moins agitée, la proposition de loi de Liot pour abroger la réforme des retraites est réduite à peau de chagrin. Le texte ayant été amputé de son article 1,  le débat ne portera que sur l’article 2, qui concerne une conférence de financement du système de retraites.

La Constitution : dernière arme de la majorité

Dénonçant tout à la fois la méthode ayant consisté à vider le texte de sa substance et l’impossibilité pour les députés de la Nupes de défendre les centaines de sous-amendements qu’ils avaient déposés, le groupe Libertés, indépendants, Outre mer et territoires  (Liot) a annoncé dès le 31 mai, le dépôt d’un amendement de rétablissement. “Cet amendement de rétablissement devrait être jugé recevable“, a estimé le groupe dans un communiqué. “Toute décision contraire serait un nouveau déni de démocratie et contournement inacceptable“, juge-t-il aussi, avant de conclure : “le groupe Liot en appelle au respect des institutions et de nos règles démocratiques, seule voie d’un retour à l’apaisement – et rappelle que selon l’article 24 de la Constitution, le Parlement vote la loi“.

Sauf rebondissement, cet amendement ne sera jamais débattu. Brandissant l’arme constitutionnelle, à savoir l’article 40 de la constitution, qui lui permet de bloquer les amendements qui créent ou aggravent une charge publique, la présidente de l’Assemblée nationale interrogée mercredi sur BFMTV/RMC, n ’a laissé aucun suspense quant à l’issue future du texte LIOT. “Demain, quoi qu’il se passe, il n’y aura pas d’abrogation de la réforme des retraites“, a t-elle assuré.

En Savoir Plus

Juin
12
lun
Déserts médicaux : examen de la proposition de loi Valletoux @ Assemblée nationale
Juin 12 – Juin 16 Jour entier

Une quarantaine de départements au total sont aujourd’hui sous le seuil de 40 spécialistes pour 100.000 habitants. C’est pour s’attaquer à cette situation et aux inégalité qu’elle créée que le député Frédéric Valletoux (Horizons), a déposé une proposition de loi examinée en séance à partir de ce lundi, à l’Assemblée.

Que prévoit le texte ?

Il entend notamment “accroître la participation des établissements de santé à la permanence des soins“. Ainsi les cliniques privées seront davantage mises à contribution pour assurer les urgences, explique Frédéric Valletoux. Les soignants seront aussi poussés à travailler ensemble, via un rattachement automatique, “sauf opposition“, de tous les libéraux aux communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), censées faciliter leur coordination.

Le texte entend également interdire l’intérim en début de carrière pour certains soignants. Il ouvre enfin le contrat d’engagement de service public (CESP) à tous les étudiants en médecine, odontologie (dentistes), maïeutique (sages-femmes) et pharmacie, “à l’issue de la 2e année du 1er cycle des études de santé“. Ces contrats permettent à des étudiants de se voir accorder une allocation mensuelle en contrepartie d’un engagement d’exercer deux ans au minimum dans un territoire donné, après la fin de leurs études.

La régulation de la liberté d’installation, en débat

Lors du passage du texte en commission, la semaine dernière, la proposition d’obliger les médecins spécialistes (hors médecine générale) à pratiquer pendant leurs trois premières années d’exercice dans un désert médical a été rejetée. Le sujet sera cependant à nouveau soulevé dans l’hémicycle cette semaine, le socialiste, Guillaume Garot ayant prévenu qu’il “réservait ce débat à la séance publique.

Considérant la mesure comme un “levier“ indispensable, le député de la Mayenne a décidé de déposer avec près de 200 députés, un amendement pour la réintégrer. L’idée est simple :  faire en sorte que les médecins libéraux et chirurgiens-dentistes ne puissent s’installer de droit que dans les zones souffrant d’une pénurie de soignants. Pour s’installer dans une zone déjà bien pourvue, ils devraient obtenir une autorisation de l’Agence régionale de santé (ARS), qui pourrait l’accepter par exemple si un autre professionnel quitte le territoire.

Une mesure à laquelle est opposée le gouvernement. Invitée dans l’émission politique de France 3 ce dimanche 11 juin, Elisabeth Borne a rétorqué : “Je ne pense pas que ce soit en empêchant des généralistes de s’installer dans des zones où il y aurait trop de médecins, on va répondre à leurs difficultés“.  “D’abord, où sont les zones où il y a trop de médecins généralistes ?“

La cheffe du gouvernement a expliqué agir par “toute une série de mesures“, de la suppression du “numerus clausus“ pour former plus de médecins, aux assistants médicaux pour permettre aux praticiens de voir plus de patients ou à l’ajout d’une 4e année pour les internes en médecine générale “pour leur permettre d’exercer dans des territoires moins denses“. Le nombre de maisons de santé, où des médecins peuvent exercer avec des infirmières notamment, doit en outre passer d’environ 2300 aujourd’hui à “4000 à la fin du quinquennat“ a-t-elle ajouté.