L’interminable feuilleton du Brexit n’en finit plus de rebondir. Riches en surprises, la journée de lundi a vu se succéder de nouvelles scènes jusque tard dans la nuit. Elles complexifient encore un peu plus la sortie des britanniques de l’Union européenne et signent l’échec définitif du Premier ministre, Boris Johnson. Les cinq « breaking news » de cette folle journée.
Lors d’une dernière session chaotique menée jusqu’au bout de la nuit, les députés britanniques ont ajouté de nouvelles scènes qui resteront dans les annales politiques du Royaume-Uni.
1. Westminster rejette l’organisation d’élections anticipées
Avec 293 voix « pour », loin des deux tiers des sièges requis, le parlement britannique a rejeté pour la deuxième fois en cinq jours l’organisation de législatives anticipées à Westminster .
?? Brexit : le Parlement refuse à nouveau des élections avant sa suspension #Brexit
Les marges de manœuvre de Boris Johnson sont désormais très limitées. Les députés ont rejeté les élections législatives anticipées souhaitées par le chef du gouvernement conservateur. pic.twitter.com/HgSbK7HiGQ— TV5MONDE Info (@TV5MONDEINFO) September 10, 2019
2. Johnson refuse un nouveau report du Brexit
Le Premier ministre, Boris Johnson, s’est opposé catégoriquement à demander un nouveau report du Brexit en cas de « no deal ». Avant le vote sur des élections anticipées, le chef du gouvernement a assuré qu’il ne demanderait « pas un nouveau report » du Brexit, en dépit d’une loi entrée en vigueur lundi, après l’assentiment de la reine Elizabeth II. « Si vous voulez un délai, alors votez pour des élections générales ! » a-t-il lancé au leader de l’opposition, Jeremy Corbyn, dans un Parlement en surchauffe.
#Brexit La reine Elizabeth II a approuvé la loi qui contraint le gouvernement à solliciter un report du #Brexit auprès de l'UE a indiqué cet après-midi la Chambre des Lords. C'était la dernière étape nécessaire à l'entrée en vigueur de ce texte. pic.twitter.com/SCF7VWzC9l
— L'Echiquier social (@EchiquierSocial) September 9, 2019
Le Premier ministre britannique rejette ainsi farouchement tout nouvel ajournement du Brexit, initialement prévu pour le 29 mars et déjà reporté deux fois. Il a réitéré lundi sa détermination à sortir à tout prix du club européen le 31 octobre, sous peine d’infliger un « dommage permanent » à la confiance des Britanniques envers la démocratie, après le référendum de 2016 qui a tranché à 52% pour le Brexit. Tout nouveau délai devra encore être approuvé à l’unanimité des 27 autres Etats membres de l’Union européenne.
Ce texte donne au gouvernement jusqu'au 19 octobre pour conclure un nouvel accord de divorce avec l'UE – c'est à dire après le prochain conseil européen des 17 et 18 octobre – ou, pour obtenir l'aval du Parlement à une sortie sans accord. https://t.co/PqL2xcQTGt pic.twitter.com/is4RBwAfLg
— L'Echiquier social (@EchiquierSocial) September 9, 2019
3. Le parlement interrompt ses travaux pour cinq semaines
La séance de lundi à la Chambre des communes était la dernière avant la suspension très controversée du Parlement pendant cinq semaines décidée par Boris Johnson. Lors du cérémonial codifié marquant la suspension du Parlement, le président de la Chambre des communes, John Bercow, a souligné que cette « prorogation », « la plus longue depuis des décennies », n’était ni « classique », ni « normale ».
"This is not a normal prorogation" – Commons Speaker John Bercow makes his views clear as Parliament is prorogued until the middle of October pic.twitter.com/cVqKa9VDpj
— BBC Parliament (@BBCParliament) September 10, 2019
Une opinion partagée par de nombreux députés qui ont choisi ce lundi soir de de protester bruyamment contre ce qu’ils considèrent comme un déni de démocratie. A la fin de la séance, les parlementaires travaillistes et écologistes ont lancés des « Honte à vous ! » aux députés conservateurs quittant la salle. Dans une ambiance de plus en plus tendue, les députés ont tenté par deux fois d’entraver le cérémonial entraînant la suspension du Parlement. En brandissant leur papier « Silenced », ils ont tenté d’empêcher le président de la Chambre des communes, John Bercow, de reprendre place sur son siège.
— Hannah Bardell ????????️? (@HannahB4LiviMP) September 10, 2019
Brexit : et maintenant ? https://t.co/I0q2FNTRc4
— Les Echos (@LesEchos) September 10, 2019
4. John Bercow écrit une nouvelle page du feuilleton
Le président de la Chambre des communes, alias « Mister Speaker », alias « »Ooorder », a écrit une nouvelle page du feuilleton du Brexit, lundi dans la soirée. Les débats à la Chambre venaient à peine de commencer, quand M. Bercow a réclamé l’attention des élus. Après dix ans passés dans le fauteuil de speaker, il a annoncé qu’il démissionnerait le 31 octobre, date prévue du divorce avec l’Union Européenne.
Order ! order! John Bercow, le (speaker) président de la Chambre des communes annonce des larmes dans la voix, qu’il quittera son poste le 31 octobre. "Cela a été le plus grand privilège et honneur de ma vie professionnelle" déclare t-il sous une ovation des députés britanniques pic.twitter.com/4uN4HkS7wN
— L'Echiquier social (@EchiquierSocial) September 9, 2019
VIDEOS. Brexit : les six moments de tension de la nuit qui a abouti à la suspension du Parlement britannique https://t.co/y1yGkzuysM pic.twitter.com/vGSUCTbvlv
— Florence Labbé (@flolabbe) September 10, 2019
5. Londres obligé de publier des documents confidentiels sur le Brexit
Les députés britanniques ont voté lundi pour obliger le gouvernement de Boris Johnson à publier des documents confidentiels sur l’impact d’un Brexit sans accord. Une nouvelle défaite parlementaire pour le Premier ministre conservateur. La motion adoptée par 311 voix, contre 302, demande également au gouvernement de divulguer les échanges entre responsables sur leur plan controversé de suspendre le Parlement pendant cinq semaines à partir du mardi 10 septembre.
#Brexit Les députés britanniques ont voté pour obliger le gouvernement de @BorisJohnson à publier des documents confidentiels sur l'impact d'un #Brexit sans accord. Une nouvelle défaite parlementaire pour le Premier ministre conservateur pic.twitter.com/cG7pGH5ni6
— L'Echiquier social (@EchiquierSocial) September 9, 2019