Alors que les mouvements de contestation se poursuivent, le chef de l’état est « monté au front » ce jeudi midi au JT de 13h00 de TF1 . Guerre en Syrie, réforme de la SNCF, retraités et CSG, charges sociales, situation des hôpitaux… Ce qu’il faut retenir des déclarations d’Emmanuel Macron qui a répondu pendant plus d’une heure aux questions de Jean Pierre Pernaud.
Soixante minutes pour convaincre et répondre aux mécontentements qui s’expriment ici et là. À quelques semaines du premier anniversaire de son élection à la tête du pays, Emmanuel Macron était l’invité ce jeudi du journal télévisé de 13h00 de TF1, délocalisé pour l’occasion dans la classe de CE2 de l’école élémentaire de Berd’huis, dans l’Orne. Pour ce premier round qui sera suivi d’une seconde interview dimanche soir sur BFMTV, le chef de l’Etat avait choisi de s’adresser d’abord aux retraités, aux ruraux et aux classes populaires.
Les "phrases choc"
Les principales déclarations
Mandat : « les difficultés ne m’arrêtent pas«
Interrogé sur la cérémonie au Louvre, dans la foulée de sa victoire le 7 mai 2017, le chef de l’état a déclaré : « Depuis ce moment là beaucoup de chemin a été parcouru, beaucoup de choses ont été faites. Et d’ajouter : « Les difficultés ne m’arrêtent pas. Je ne suis pas naïf, je les avais préméditées. » « Nous avons immensément à faire, car notre pays doit reconstruire les cinquante prochaines années de progrès », a poursuivi Emmanuel Macron. En conclusion de son entretien, le président a assuré que le gouvernement va poursuivre son travail sur l’école, le travail, sur un service universel […], pour avoir une Europe qui progresse beaucoup plus vite. « Autour de nous le monde s’accélère » dit Emmanuel Macron qui souligne le fait qu’il y a encore « immensément à faire » . « Notre pays doit pouvoir choisir son destin et vivre mieux« , conclut-il.
Nous allons continuer. #MacronTF1 #EMacronTF1 pic.twitter.com/tPsRj3xGKe
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) April 12, 2018
"Pour qu'une maison soit solide, il faut que les bases soient solides. Les bases, ce sont l'ordre républicain et l'école, la première des batailles.
Les murs de la maison sont : libérer, protéger, unir" @EmmanuelMacron #EMacronTF1 #LE13H #Berdhuis pic.twitter.com/1LoEgp4mRV— Bouchra NAZZAL (@bouchranazzal) April 12, 2018
Blocage des universités : « Il n’y aura pas d’examen en chocolat«
« Dans beaucoup d’universités occupées, ce ne sont pas des étudiants, mais des professionnels du désordre qui doivent comprendre que nous sommes dans un Etat d’ordre » a martelé le chef de l’état. « Les étudiants doivent comprendre, s’ils veulent leurs examens, qu’ils doivent les réviser, car il n’y aura pas d’examens en chocolat dans la République« , a t-il prévenu.
Pour réussir ses examens à la fin de l’année, c'est mieux de les réviser. Il n'y aura pas d'examen en chocolat dans la République. #MacronTF1 #EMacronTF1 pic.twitter.com/FhhwTE1FkG
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) April 12, 2018
Interrogé également sur Notre Dame des Landes, le président a déclaré : « Les gens qui aujourd’hui manifestent sont présents et créent du trouble. Ils occupent illégalement des territoires publics. Ils n’ont plus de raison de le faire, car il n’y aura pas d’aéroport. » « L’opération est arrivée au point où tout ce qui était évacuable a été évacué » a t-il affirmé, assurant qu’il laisserait « les projets agricoles légaux se faire« .
Ruralité : « Il n’y a pas de fracture entre la France des villes et celle des champs«
A la question, « faut-il une politique des campagnes ? », le chef de l’état a assuré : « Il n’y a pas une fracture entre une France des villes et une France des champs », jugeant que la situation est « plus compliquée que cette caricature entre ville et champs« . « On n’abandonne pas du tout la ruralité, ce n’est pas vrai. Toutes les communes rurales, leurs dotations ne baissent pas d’un centime« , a t-il ajouté.
Il n’y a pas une France des villes et une France des champs. #EMacronTF1 #MacronTF1 pic.twitter.com/YZYF86BqET
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) April 12, 2018
Islamisme radical : « Je ne veux plus de mosquées avec des financements cachés«
Emmanuel Macron a invité en la matière à la plus grande prudence. « On lutte contre le salafisme, l’extrémisme, le fondamentalisme religieux, là-dessus je veux être très clair : c’est un problème dans notre pays. Mais il ne faut pas confondre ce problème avec tous nos concitoyens qui croient dans l’islam, ce serait une erreur profonde et c’est l’erreur que certains veulent nous conduire à faire » a t-il insisté. Après avoir rappelé que trois mosquées ont été fermées depuis le début du quinquennat, le chef de l’état a affirmé : « Je veux que le financement étranger soit organisé sous contrôle de l’Etat et transparent, je ne veux plus de mosquée qui s’ouvre avec des financements cachés« .
Je veux que le financement des mosquées soit désormais organisé de façon transparente et contrôlée. #EMacronTF1 #MacronTF1 pic.twitter.com/S07fJ0CXUU
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) April 12, 2018
Limitation de la vitesse à 80km/h : « Si ça ne marche pas, on ne continuera pas »
Confirmant qu’il y aurait bien une « expérimentation » des 80 km/h sur tout le territoire à partir du 1er juillet (sur les routes à double sens sans séparateur central), Emmanuel Macron a annoncé que si au bout de 2 ans la mesure ne prouvait pas son efficacité, elle serait annulée. « On va le faire (…) pour essayer de faire baisser drastiquement le chiffre de la mortalité routière qui a augmenté ces dernières années ». « C’est une décision un peu impopulaire, j’en prends la responsabilité« , a déclaré le chef de l’état qui a pris deux engagements : « mettre l’argent perçu dans les hôpitaux qui soignent les blessés de la route » et rendre « transparent les résultats« .
#MacronTF1 Limitation de la vitesse à 80km : "l'argent qui sera perçu, s'il y a des contraventions (…) on le mettra dans les hôpitaux qui soignent les blessés de la route.""On rendra transparents les résultats. Si ça ne marche pas, on ne continuera pas." pic.twitter.com/J1vEcEfFB3
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Entreprises : « Il n’y aura plus aucune charge et impôts sur l’intéressement »
« On va baisser l’impôt sur les sociétés, dès le 1er janvier prochain » a rappelé Emmanuel Macron. « On a remis de la confiance. Il y a un cap (…) Je veux que ce redémarrage, les salariés en profitent » », a expliqué le président. » Quand ça va mieux, tout le monde doit pouvoir en profiter » a t-il dit. Et d’annoncer dans la foulée : « Au 1er janvier prochain, toutes les entreprises jusqu’à 250 salariés pourront distribuer de l’intéressement, il n’y aura plus aucune charge et impôt sur l’intéressement qui est distribué. »
#MacronTF1 Charges sociales ""Au1er janvier prochain dans toutes les entreprises de moins de 250 salariés, il n'y aura plus de charges sur l'intéressement distribué. Cela concernera 10 millions de Français, assure le chef de l'Etat. pic.twitter.com/lZdNUlHpfh
— L'Echiquier social (@EchiquierSocial) April 12, 2018
Taxe d’habitation: « Ce que je veux faire comprendre, c’est que ce que nos concitoyens ne payeront pas »
J’ai lancé un programme de modernisation de notre fiscalité locale. Mais il n’y aura pas d’impôts nouveaux a confirmé le chef de l’Etat, interrogé sur les finances des collectivités locales. La taxe d’habitation est « l‘impôt le plus injuste qui soit« , a pointé Emmanuel Macron, affirmant que l’objectif était que « la totalité » des Français en soient exonérés. « J’avais dit 80%, je souhaite que cela puisse être la totalité, parce que si un impôt n’est pas bon pour 80% des Français, il n’est pas bon pour tous« , a-t-il justifié. « C’est faux de dire qu’une commune perdra de l’argent » a t-il ajouté. « Les économies de l’Etat serviront à payer les communes pour compenser« , a expliqué Emmanuel Macron. « Ce que je veux faire comprendre sur la taxe d’habitation, c’est que ce que nos concitoyens ne payeront pas, c’est l’Etat qui le prendra en charge. »
Taxe d'habitation : "Ce que les Français ne payeront plus, l'Etat la payera. L'Etat remboursera totalement les communes" @EmmanuelMacron dans #LE13H de @pernautjp #EMacronTF1 pic.twitter.com/F9cYMe5m07
— TF1LeJT (@TF1LeJT) April 12, 2018
Situation dans les hôpitaux : » Il faut réorganiser le système de soins« «
Le dossier de l’hôpital, « c’est une priorité« , a martelé le chef de l’état. »On va mettre plus de moyens dans l’hôpital« . « Je ferai à l’été des annonces« , a t-il annoncé. Et d’ajouter : « »Il faut un système où on ne paye pas à l’acte », mais via un parcours de soins ». « Il faut réorganiser le système de soins« , a t-il insisté.
#MacronTF1 #Hopitaux "On va mettre plus de moyens dans l'hôpital. Mais cela ne sert à rien de mettre des moyens dans un système qui n'est pas adapté. (…) Il faut réorganiser le système de soins pour que l'investissement soit utile." pic.twitter.com/hrYvTXvMPl
— L'Echiquier social (@EchiquierSocial) April 12, 2018
Retraités : « Je n’ai jamais pris un retraité pour un portefeuille«
Interrogé après un reportage sur la hausse de la CSG, Emmanuel Macron a répondu aux retraités, en indiquant en préambule que seuls 60% d’entre eux étaient touchés par la hausse de la CSG, tout en rappelant qu’il s’agissait d’une de ses promesses de campagne.
Sur la CSG, j'ai demandé un effort à 60% des personnes retraitées.
Je leur dis merci et je leur explique pourquoi : #MacronTF1 #EMacronTF1 pic.twitter.com/ai91nfuurL— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) April 12, 2018
Les retraités ? « Je leur dis merci « , a-t-il déclaré à plusieurs reprises, en mettant l’accent sur le fait qu’il avait bien conscience des efforts demandés, avec notamment une hausse de la CSG pour 40 % d’entre eux. « J’ai fait appel à vous. J’ai besoin de vous ! « , a t-il lancé, assurant qu’il n’avait « pas de souverain mépris » pour les « anciens « , comme l’accuse une partie de l’opposition. « Je n’ai jamais pris un retraité pour un portefeuille » , a-t-il ajouté. Le chef de l’état a en revanche écarté l’hypothèse d’un rétablissement de la demi-part pour les veuves, comme le réclamait certains parlementaires de la République en Marche. « Non, je pense que ce n’est pas la bonne chose », a t-il indiqué.
Je n’ai jamais pris un retraité pour un portefeuille. #EMacronTF1 #MacronTF1 pic.twitter.com/1qw3Ai6OCv
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) April 12, 2018
Grève à la SNCF : « Ce sera une entreprise qui restera publique«
Interrogé au sujet de la réforme de la SNCF, le chef de l’Etat a promis d’« aller jusqu’au bout », en dépit de la contestation des cheminots. « On a besoin d’un chemin de fer français fort : la réforme va le renforcer » a t-il déclaré. Après avoir« garanti absolument » que la SNCF resterait une entreprise publique composée à « 100% de capitaux d’Etat », Emmanuel Macron s’est engagé à inscrire cette promesse dans la loi. Interrogé sur l’éventuel rachat de la dette de la SNCF, il a assuré que celle ci sera « pour partie progressivement reprise« , et que des ajustements seront ensuite faits à mesure que les réformes avanceront. Le chef de l’état également que l’État va «investir 10 millions d’euros par jour», et n’exclut pas que de nouvelles lignes soient éventuellement ouvertes.
Et l’État va faire des efforts : il va investir 10 millions d’euros par jour pendant 10 ans et il va progressivement reprendre la dette au fur et à mesure que la réforme sera mise en œuvre. #EMacronTF1 #MacronTF1 pic.twitter.com/SJT7zOIvug
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) April 12, 2018
Syrie : « Nous avons la preuve que des armes chimiques ont été utilisées »
L’entretien a débuté sur la question de la Syrie. « Nous avons la preuve » que le régime de Bachar Al-Assad a utilisé des armes chimiques, a affirmé Emmanuel Macron, promettant que Paris prendrait des décisions« en temps voulu », au moment « le plus utile et efficace ». « En aucun cas la France laissera une escalade se faire », a t-il ajouté.
Nous avons la preuve que des armes chimiques ont été utilisées par le régime de Bachar el-Assad. #EMacronTF1 pic.twitter.com/CaJJ19wdOp
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) April 12, 2018
L'intégralité de l'interview
LIVE | Près d’un an après le début de la transformation de notre pays, invité par #LE13H de TF1. #EMacronTF1https://t.co/PaIbkORIPB
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) April 12, 2018