COP 23 : Macron et Merkel affichent leurs ambitions climatiques

La chancelière allemande, Angela Merkel s’est exprimé ce mercredi aux côtés d’Emmanuel Macron lors de la 23e conférence de l’ONU sur le climat. Les deux chefs d’état ont réaffirmé leurs ambitions climatiques, avec toutefois en toile de fond, la délicate question de l’avenir du charbon en Allemagne.

Après une semaine de discussions techniques sur l’application de l’accord de Paris, la COP 23 est entrée dans sa phase politique avec la venue à Bonn d’une trentaine de chefs d’Etat et de gouvernement, dont le Président Macron et la chancelière allemande, Angela Merkel. Garants des engagements pris par leurs pays à Paris lors de la COP21, les deux dirigeants étaient à ce titre très attendus par les délégués et observateurs de la CCNUCC. L’Allemagne et la France sont d’ailleurs les deux seuls, pays européens et membres du club fermé du G7, à avoir fait le déplacement à Bonn. Après l’ouverture de la séance par premier ministre des îles Fidji, qui président pour un an les débats de la COP, Mme Merkel et M. Macron, ont donné dans l’après-midi, le  coup d’envoi d’une série de discours qui ne prendra fin que vendredi, avec la clôture de la COP23.

« Le seuil de l’irréversible a été franchi »

En matière de dérèglement climatique « le seuil de l’irréversible a été franchi «  a averti Emmanuel Macron en ouverture de son discours, ajoutant : « les équilibres de la planète sont prêts à rompre. » Après avoir évoqué les menaces que fait peser le réchauffement climatique sur les populations, le chef de l’état français a affirmé : « l‘accord de Paris est un point de départ sur lequel nous ne lâcherons rien. »

Evoquant ensuite le nécessaire soutien aux scientifiques du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), menacés dans leurs recherches par la décision américaine de ne plus financer cette institution, dont le budget pour plus du tiers dépend de Washington, le chef de l’état a indiqué : « L’Europe se substituera aux Américains et la France sera au rendez-vous ». « Pas un centime ne manquera au GIEC en 2018. » Avant d’ajouter« Ce que je souhaite, c’est que les villes et le secteur privé américaines s’engagent pour compenser intégralement le retrait de leur gouvernement de l’accord de Paris. »

La sortie des énergies fossiles

Evoquant l’engagement très clair de la France pour « une sortie des énergies fossiles » et une « vraie transformation du mode de production« , le président Macron a annoncé la fermeture de toutes les centrales à charbon d’ici 2021, l’absence de toute nouvelle centrale thermique et surtout, l’interdiction de tout nouveau permis d’exploration et d’exploitation d’hydrocarbures en France. Un projet de loi « hydrocarbures » sera voté à l’assemblée et parachevé dans les prochaines semaines. Le président a indiqué aussi qu’il souhaitait l’instauration d’un prix plancher européen du CO2, à 30 euros la tonne. « Si nous ne le faisons pas, l’Europe ne sera pas au rendez-vous. Cela impose également de prendre une taxe pour empêcher les importations venues de pays ne respectant pas cette règle », a t-il précisé.

La difficile question du charbon pour l’Allemagne

Intervenue juste avant le président français, Angela Merkel a rappelé en préambule, le challenge auquel est confronté  l’humanité.

Elle a ensuite réaffirmé son engagement climatique, indiquant « Nous voulons protéger notre planète. Nous devons faire front commun pour l’accord de Paris » et s’est réjouit à ce titre de l’engagement de certaines institutions américaines, en dépit des décisions du président américain, Donald Trump. En écho aux propos du président Macron, la chancelière allemande a également rappelé que la réduction des émissions de CO2 est « juridiquement contraignante » au niveau européen.

Angela Merkel a réaffirmé l’engagement de son pays dans la lutte contre le réchauffement climatique, indiquant : « les énergies renouvelables constituent déjà un pilier important du système énergétique allemand. Elles sont de plus en plus viables d’un point de vue commercial. » La chancelière allemande n’a toutefois pas caché les difficultés concernant la transition énergétique Outre-Rhin.

La question du charbon est « cruciale dans les négociations en cours pour former une coalition » a convenu Mme Merkel, qui a rappelé aussi que le sujet était conflictuel et comportait des impacts économiques et sociaux non négligeables. L’Allemagne qui ne pourra pas remplir son objectif de réduction de 40 % ses émissions de gaz à effet de serre en 2020, est en effet pointée du doigt pour son recours massif au charbon, la plus polluante des énergies fossiles. La chancelière allemande a promis d’apporter « dans les prochains jours » les réponses précises sur la manière dont l’Allemagne respecterait ses engagements.

 

Déclarations nationales du Segment de haut niveau de la COP 23

LIVE (cette vidéo est diffusée en direct et sans montage). Agir avant qu'il ne soit trop tard. Déclaration à la COP23.

Publié par Emmanuel Macron sur mercredi 15 novembre 2017

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