Depuis le salon d’angle, à l’Elysée, le chef de l’État a accordé sa première interview télévisée depuis son élection. Retour sur les principales déclarations du président de la république.
C’était le premier grand oral télévisé pour Emmanuel Macron. Pour la première fois depuis son arrivée au pouvoir, le chef de l’État s’exprimait dimanche 15 octobre dans une longue interview accordée à TF1 et LCI. Pendant un peu plus d’une heure, il a répondu aux questions des journalistes Gilles Bouleau, Anne-Claire Coudray et David Pujadas. Les déclarations « choc » à retenir.
« Bordel » : « je n’ai pas cherché à humilier »
Le style présidentiel les semaines passées avait fait « couler beaucoup d’encre ». « Je n’ai pas cherché à humilier« , a assuré le chef de l’État, interrogé sur sa sortie sur « ceux qui foutent le bordel« , visant des employés de l’entreprise GM&S. « En l’espèce, le mot bordel c’est du registre populaire, comme dit l’Académie française », s’est justifié le président de la République. « Nos élites politiques se sont habituées à ne plus dire les choses, à avoir un discours en quelque sorte aseptisé. Et à considérer que ce qui était intolérable, c’était le mot qu’on mettait et pas la réalité« , a t-il ajouté.
#MacronTF1: En l'espèce, "bordel" est du registre populaire. Je n'ai pas cherché à humilier, ni insulté qui que ce soit pic.twitter.com/e7pQA4VkxC
— L'Echiquier social (@EchiquierSocial) October 15, 2017
Nos élites politiques se sont habituées à ne plus dire les choses. #LeGrandEntretien pic.twitter.com/ZZqUedmwzD
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) October 15, 2017
Réformes sociales : « je fais, ce que j’ai dit »
Réforme du dialogue social : "Je fais ce que j'ai dit." @EmmanuelMacron #TF1EMacron pic.twitter.com/vqScMQ39qb
— En Marche (@enmarchefr) October 15, 2017
« L’esprit de ces réformes, c’est bien ce couple libérer-protéger« , a ajouté le président de la République.
"L’esprit de ces réformes, c’est bien ce couple libérer-protéger." @EmmanuelMacron #TF1EMacron pic.twitter.com/H7a33nGN0R
— En Marche (@enmarchefr) October 15, 2017
Chômage : « La plénitude des réformes, vous la verrez dans un an et demi, deux ans »
Interrogé sur sa promesse de ramener le taux de chômage à 7% de la population active, Emmanuel Macron a esquissé un horizon de 18 à 24 mois. « La plénitude des réformes, vous la verrez dans un an et demi, deux ans », a-t-il promis, assurant que le taux de chômage était « en train de baisser« . Ajoutant : « On ne juge pas simplement la réussite du président à un indicateur ».
#MacronTF1 Interrogé sur les effets de sa politique sur le chômage La plénitude des réformes vous la verrez dans un an et demi, deux ans…" pic.twitter.com/BVrfG6Jfxc
— L'Echiquier social (@EchiquierSocial) October 15, 2017
Le chef de l’État est par ailleurs revenu sur son engagement qui consiste à créer une assurance chômage « universelle », qui permettra notamment à un salarié, une fois tous les cinq ans, de toucher les indemnités de chômage après une démission. Avec, toutefois, un gros bémol qui n’avait pas été évoqué avant ce dimanche soir : il faudra que le salarié « ait un projet ». « S’il a un projet, on lui donnera la possibilité de toucher un chômage« , a indiqué le chef de l’État qui a précisé « Nous allons renforcer les contrôles ».
Pour éviter tout dérapage des comptes et des abus d’assistanat, concernant l’ouverture des droits au chômage après la démission, Emmanuel Macron souhaite par ailleurs « un bilan personnalisé de compétences » dans les premières semaines d’inactivité. L’individu verra alors « s’il y a des offres décentes raisonnables » et l’État vérifiera que ce n’est pas un « multi-récidiviste du refus« , a indiqué le président.
Hausse de la CSG : « 80% des retraités gagneront du pouvoir d’achat »
Emmanuel Macron a appelé les retraités à prendre en compte « l’ensemble » de sa proposition d’augmenter la CSG tout en baissant la taxe d’habitation, en défendant « une mesure de justice ». Les 40% les plus modestes bénéficient déjà d’une CSG réduite qui « ne sera pas augmentée », a rappelé le Président. Quant aux 60% restants, Emmanuel Macron assure qu’ils verront cette hausse compensée par la baisse de la taxe d’habitation. « Je vous fiche mon billet que dès l’année prochaine la diminution de la taxe d’habitation compensera la hausse de la CSG, hormis pour les plus aisés d’entre eux », a-t-il déclaré, avant de promettre qu’ « in fine« , 80% des retraités « gagneront du pouvoir d’achat ».
3) Sur le pouvoir d'achat des retraités, @EmmanuelMacron "fiche [s]on billet" un peu vitehttps://t.co/eDdxCTeDwM pic.twitter.com/TaNZum8Eib
— Les Décodeurs (@decodeurs) October 16, 2017
Relations salariés- entreprises « Je veux que les salariés puissent avoir leur part de réussite ».
Nous devrons réinventer la belle invention gaulliste de la participation pour les salariés. #LeGrandEntretien #TF1EMacron pic.twitter.com/4ryjF2WAiq
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) October 15, 2017
ISF : « Je ne crois pas au ruissellement, mais à la cordée »
Interrogé sur la suppression partielle de l’impôt sur la fortune (ISF) et l’image de « président des riches » qu’il renvoie dans l’opinion, le chef de l’État a dit ne pas croire « à la jalousie française ». « Je ne crois pas au ruissellement », a déclaré Emmanuel Macron, en référence à la doctrine qui considère que les baisses d’impôts pour les plus riches profitent également aux plus pauvres en stimulant l’économie. Mais « je crois à la cordée », a-t-il affirmé : « Il y a des hommes et des femmes qui réussissent parce qu’ils ont des talents, je veux qu’on les célèbre. Si on commence à jeter des cailloux sur les premiers de cordée c’est toute la cordée qui dégringole.
Je demande à ceux qui réussissent d'être des premiers de cordée, de s'engager pour la société. #LeGrandEntretien #TF1EMacron pic.twitter.com/iPZZUNg9HE
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) October 15, 2017
Et d’ajouter : « Je me suis engagée à ce que ceux qui réinvestissent dans l’économie française, ne soient plus taxés à l’ISF« .
"Nous n’y arriverons pas si nous ne favorisons pas l’investissement dans l’économie française." @EmmanuelMacron #TF1EMacron pic.twitter.com/yRfLvefCue
— En Marche (@enmarchefr) October 15, 2017
Apprentissage -Formation : « La vraie inégalité, c’est l’inégalité de qualification.
Le président a ensuite longuement insisté sur la nécessité de mieux former les chômeurs de longue durée. Le gouvernement investira pour cela « 15 milliards d’euros » pour former les « moins qualifiés », mais aussi les jeunes, qui subissent selon lui de vraies inégalités de formation.
#MacronTF1 Durant ce quinquennat ns investirons 15 milliars d'€ pr former ls plus jeunes, ls moins qualifiés et ls chômeurs de longue durée pic.twitter.com/MvzF8o369L
— L'Echiquier social (@EchiquierSocial) October 15, 2017
« On ne sélectionnera plus par tirage au sort à l’université« , a annoncé le président, qui souhaite que les élèves soient mieux orientés « dès la troisième et le lycée« . Il espère ainsi que le pays en finira avec le « tabou de l’apprentissage », perçu comme une filière « de l’échec » alors qu’elle offre « des emplois ».
"La vraie inégalité, c’est l’inégalité de qualification.
La vraie protection face à cela, c’est la formation." @EmmanuelMacron #TF1EMacron pic.twitter.com/TDVLyaIjIz— En Marche (@enmarchefr) October 15, 2017
Clandestins : « plus de sévérité sur le sujet »
Emmanuel Macron a promis que tous les « étrangers en situation irrégulière » qui commettent un délit « quel qu’il soit seront expulsés« , promettant d’être « intraitable sur ce sujet ».
#Macron promet plus de sévérité dès ls prochains jours. Tout étranger en situation irrégulière commettant un acte délictueux, sera expulsé." pic.twitter.com/bMIE67IRDF
— L'Echiquier social (@EchiquierSocial) October 15, 2017
PMA « Un débat apaisé » en 2018
« Sur ces sujets de société, le politique ne doit pas imposer les choix en brutalisant les consciences« , a considéré le président qui a souhaité « un débat apaisé » en 2018.
#MacronTF1 se dit contre la GPA et souhaite en 2018 1 débat apaisé sur la PMA. "Je serai le garant de l'apaisement de cette concertation". pic.twitter.com/ggfb4LFBEi
— L'Echiquier social (@EchiquierSocial) October 15, 2017
Je souhaite que nous ayons un débat apaisé sur les sujets bioéthiques en 2018. #LeGrandEntretien #TF1EMacron pic.twitter.com/AFLrzB9TZY
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) October 15, 2017
« Les États unis sont nos alliés, malgré certains désaccords »
« Les États-Unis ce sont nos alliés, nous les avons aidés « à être indépendants, ils nous ont aidés en retour » a expliqué le chef de l’État.
« On travaille ensemble dans la lutte antiterrorisme. C’est la base. Ensuite nous avons des désaccords sur le climat et l’Iran »,a reconnu Emmanuel Macron qui assure toutefois parler souvent à son homologue américain, afin de « l’ancrer dans le multiculturalisme« . Pour le chef de l’Etat, il s’agit là « de la bonne méthode » car Donald Trump est tout de même « le président de la première puissance mondiale. »
L’intégralité du « grand entretien » du 15 octobre 2017