Les dix séquences « choc » de l’interview d’Emmanuel Macron

Depuis le salon d’angle, à l’Elysée, le chef de l’État a accordé sa première interview télévisée depuis son élection. Retour sur les principales déclarations du président de la république.

C’était le premier grand oral télévisé pour Emmanuel Macron. Pour la première fois depuis son arrivée au pouvoir, le chef de l’État s’exprimait dimanche 15 octobre dans une longue interview accordée à TF1 et LCI. Pendant un peu plus d’une heure, il a répondu aux questions des journalistes Gilles Bouleau, Anne-Claire Coudray et David Pujadas. Les déclarations « choc » à retenir.

 « Bordel » : « je n’ai pas cherché à humilier »

Le style présidentiel les semaines passées avait fait « couler beaucoup d’encre ». « Je n’ai pas cherché à humilier« , a assuré le chef de l’État, interrogé sur sa sortie sur « ceux qui foutent le bordel« , visant des employés de l’entreprise GM&S. « En l’espèce, le mot bordel c’est du registre populaire, comme dit l’Académie française », s’est justifié le président de la République. « Nos élites politiques se sont habituées à ne plus dire les choses, à avoir un discours en quelque sorte aseptisé. Et à considérer que ce qui était intolérable, c’était le mot qu’on mettait et pas la réalité« , a t-il ajouté.

Réformes sociales : « je fais, ce que j’ai dit »

Face à l’impopularité de la réforme du travail, le président refuse que ce soit « la rue qui gouverne« . « Je fais ce que j’ai dit, » affirme-t-il. « Ça contrarie peut-être, ça surprend certains« . Maintenant, on ne change pas la société par une loi, et donc, il faudra que les entreprises se saisissent de ce qui est donné aujourd’hui comme une possibilité, par le dialogue social« , a t-il ajouté.

« L’esprit de ces réformes, c’est bien ce couple libérer-protéger« , a ajouté le président de la République.

Chômage : « La plénitude des réformes, vous la verrez dans un an et demi, deux ans »

Interrogé sur sa promesse de ramener le taux de chômage à 7% de la population active, Emmanuel Macron a esquissé un horizon de 18 à 24 mois. « La plénitude des réformes, vous la verrez dans un an et demi, deux ans », a-t-il promis, assurant que le taux de chômage était « en train de baisser« . Ajoutant : « On ne juge pas simplement la réussite du président à un indicateur ».

Le chef de l’État est par ailleurs revenu sur son engagement qui consiste à créer une assurance chômage « universelle », qui permettra notamment à un salarié, une fois tous les cinq ans, de toucher les indemnités de chômage après une démission. Avec, toutefois, un gros bémol qui n’avait pas été évoqué avant ce dimanche soir : il faudra que le salarié « ait un projet ». « S’il a un projet, on lui donnera la possibilité de toucher un chômage« , a indiqué le chef de l’État qui a précisé « Nous allons renforcer les contrôles ».

Pour éviter tout dérapage des comptes et des abus d’assistanat, concernant l’ouverture des droits au chômage après la démission, Emmanuel Macron souhaite par ailleurs « un bilan personnalisé de compétences » dans les premières semaines d’inactivité. L’individu verra alors « s’il y a des offres décentes raisonnables » et l’État vérifiera que ce n’est pas un « multi-récidiviste du refus« , a indiqué le président.

Hausse de la CSG : « 80% des retraités gagneront du pouvoir d’achat »

Emmanuel Macron a appelé les retraités à prendre en compte « l’ensemble » de sa proposition d’augmenter la CSG tout en baissant la taxe d’habitation, en défendant « une mesure de justice ». Les 40% les plus modestes bénéficient déjà d’une CSG réduite qui « ne sera pas augmentée », a rappelé le Président. Quant aux 60% restants, Emmanuel Macron assure qu’ils verront cette hausse compensée par la baisse de la taxe d’habitation. « Je vous fiche mon billet que dès l’année prochaine la diminution de la taxe d’habitation compensera la hausse de la CSG, hormis pour les plus aisés d’entre eux », a-t-il déclaré, avant de promettre qu’ « in fine« , 80% des retraités « gagneront du pouvoir d’achat ».

Relations salariés- entreprises «  Je veux que les salariés puissent avoir leur part de réussite ».

Évoquant le troisième acte social des réformes, le Président s’est prononcé en faveur  d’une réforme de l’intéressement et de la participation. « Quand ça va mieux, je veux que les salariés puissent avoir leur part de réussite. Je souhaite qu’on puisse revisiter cette belle invention gaulliste de l’intéressement et de la participation. Je veux qu’en 2018 on puisse avoir un vrai débat sur ce point », a-t-il lancé.

ISF : « Je ne crois pas au ruissellement, mais à la cordée »

Interrogé sur la suppression partielle de l’impôt sur la fortune (ISF) et l’image de « président des riches » qu’il renvoie dans l’opinion, le chef de l’État a dit ne pas croire « à la jalousie française ». « Je ne crois pas au ruissellement », a déclaré Emmanuel Macron, en référence à la doctrine qui considère que les baisses d’impôts pour les plus riches profitent également aux plus pauvres en stimulant l’économie.  Mais « je crois à la cordée », a-t-il affirmé : « Il y a des hommes et des femmes qui réussissent parce qu’ils ont des talents, je veux qu’on les célèbre. Si on commence à jeter des cailloux sur les premiers de cordée c’est toute la cordée qui dégringole.

Et d’ajouter : « Je me suis engagée à ce que ceux qui réinvestissent dans l’économie française, ne soient plus taxés à l’ISF« .

Apprentissage -Formation : « La vraie inégalité, c’est l’inégalité de qualification.

Le président a ensuite longuement insisté sur la nécessité de mieux former les chômeurs de longue durée. Le gouvernement investira pour cela « 15 milliards d’euros » pour former les « moins qualifiés », mais aussi les jeunes, qui subissent selon lui de vraies inégalités de formation.

« On ne sélectionnera plus par tirage au sort à l’université« , a annoncé le président, qui souhaite que les élèves soient mieux orientés « dès la troisième et le lycée« . Il espère ainsi que le pays en finira avec le « tabou de l’apprentissage », perçu comme une filière « de l’échec » alors qu’elle offre « des emplois ».

Clandestins : « plus de sévérité sur le sujet »

Emmanuel Macron a promis que tous les « étrangers en situation irrégulière » qui commettent un délit « quel qu’il soit seront expulsés« , promettant d’être « intraitable sur ce sujet ».

PMA « Un débat apaisé » en 2018

« Sur ces sujets de société, le politique ne doit pas imposer les choix en brutalisant les consciences« , a considéré le président qui a souhaité « un débat apaisé » en 2018.

« Les États unis sont nos alliés, malgré certains désaccords »

 « Les États-Unis ce sont nos alliés, nous les avons aidés « à être indépendants, ils nous ont aidés en retour » a expliqué le chef de l’État.

« On travaille ensemble dans la lutte antiterrorisme. C’est la base. Ensuite nous avons des désaccords sur le climat et l’Iran »,a reconnu Emmanuel Macron qui assure toutefois parler souvent à son homologue américain, afin de  « l’ancrer dans le multiculturalisme« . Pour le chef de l’Etat, il s’agit là « de la bonne méthode » car Donald Trump est tout de même « le président de la première puissance mondiale. »

 

L’intégralité du « grand entretien » du 15 octobre 2017

 

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