Elections européennes : les résultats par pays

Ils étaient quelque 47 millions de nationaux à voter ce dimanche pour élire leurs représentants au Parlement européen. Mais ils n’étaient pas les seuls. L’ensemble des 27 autres pays européens a voté en rangs serrés pour élire les députés qui les représenteront à Bruxelles. Les résultats nationaux, en France et pays, par pays, chez nos voisins.

Les résultats des européennes, qui se sont déroulées du 23 au 26 mai, ont été dévoilés au fur et à mesure de la soirée de ce dimanche 26 mai. Côté participation, le taux pour ces élections est « le plus élevé en 20 ans », avec une estimation de 51% (+ 9 points par rapport à 2014), dont environ 2,3% de bulletins blancs et nuls pour les 27 pays membres de l’Union Européenne (UE). Le taux de participation électorale a ainsi dépassé les 50% sur tout le continent pour la première fois en un quart de siècle. Ce qui suggère un regain d’intérêt pour l’UE, malgré les efforts jusqu’ici infructueux de la Grande-Bretagne pour quitter le bloc et les défis externes de la Russie, de la Chine et des États-Unis. Le taux de participation affiné en incluant le Royaume-Uni pourrait se situer entre 49 et 52%.

 

Les résultats en France

Le Rassemblement National en tête

Comme en 2014, les électeurs ont de nouveau placé le Rassemblement National (RN) de Marine Le Pen en tête des élections européennes, avec 23,31% des voix. Une première place décrochée devant la liste La République En Marche (La REM) emmenée par Nathalie Loiseau (22,41%). Le RN devrait être ainsi être à l’avant-garde d’une vague nationaliste-populiste à travers l’Europe, dans laquelle des forces d’extrême droite devraient capturer jusqu’à un tiers des sièges au Parlement européen. « Quand on termine deuxième, on ne peut pas dire qu’on a gagné », a déclaré le premier ministre, Édouard Philippe, depuis l’hôtel Matignon, à Paris, avant de regretter « l’enracinement de l’extrême droite au point de devenir une grande force» politique en France« .  Les deux formations auront respectivement 22 et 21 sièges au Parlement européen, avant la sortie du Royaume-Uni de l’UE. Après le Brexit, ce nombre sera ramené pour chacune à 23 sièges.

La percée d’Europe Ecologie Les Verts

Mais la surprise de ce dimanche soir est la percée des écologistes menés par Yannick Jadot, qui s’invite à la troisième place des élections européennes, avec 13,47% des voix. « C’est une vague verte européenne dont nous sommes les acteurs, s’est réjoui le tête de liste d’Europe Ecologie Les Verts (EELV). Nous voulons que l’écologie devienne la matrice qui fasse vivre, évoluer, grandir, prospérer notre société. » Et de continuer : « Je suis très heureux que les jeunes se soient emparés de ce scrutin, beaucoup plus que prévu. Il n’est pas exclu que l’écologie soit la première force politique chez les jeunes. » Les écologistes envoient ainsi 13 députés à Bruxelles,, puis 12 après la sortie des britanniques de l’UE.  Soit plus que les deux autres formations de gauche réunies.

La déroute des partis traditionnels

C’est une terrible déculottée pour Les Républicains (LR) qui ne décroche que la quatrième place, derrière le RN, La REM et EELV. Créditée de 12 à 14% dans les sondages, la liste emmenée par François-Xavier Bellamy n’a en effet convaincue que 8,48% des électeurs, selon les résultats publiés par le ministère de l’Intérieur. Ce qui lui permettra de n’envoyer que huit députés au Parlement européen.

Deux ans après la recomposition opérée par Emmanuel Macron lors de la présidentielle de 2017, la Gauche traditionnelle, quant à elle « sauve les meubles ». La liste PS-Place publique, Envie d’Europe écologique et sociale, conduite par l’essayiste Raphaël Glucksmann, a obtenu 6,19% des voix. Ce qui lui donne six élus, puis cinq après le départ du Royaume-Uni.  Les partis de gauche divisés (EELV, LFI, PS, Génération.s, PCF), représentent toutefois, assemblés,  31,73% des électeurs. C’est toutefois une réelle déconvenue pour  Jean-Luc Mélenchon qui voulait « passer devant Les Républicains » et s’imposer « comme la voix qui déjouera le duo formé » par LREM et le RN. Aucun de ces deux scénarios n’a eu lieu. La liste de la France Insoumise (LFI) menée par Manon Aubry n’a obtenu que 6,31% des voix, derrière le RN, LREM, EELV et LR, et au coude-à-coude avec le PS pour la cinquième place. Avec ce score, LFI n’enverra que 6 eurodéputés à Bruxelles. Peu après l’annonce des résultats, Manon Aubry a pris la parole pour déplorer « les résultats décevant » de sa liste.

Ceux qui ne seront pas remboursés 

Plusieurs listes ne sont pas parvenues à atteindre le seuil des 3%: elles ne font donc élire aucun eurodéputé, et ne verront pas leurs frais de campagne remboursés par l’État. Il s’agit du Parti communiste (PCF) de Ian Brossat (2,49%) ; de l’Union des démocrates et des indépendants (UDI) de Jean-Christophe Lagarde (2,5%) ; d’Urgence Écologie de Dominique Bourg (1,82%), et t de l’Union populaire républicaine de François Asselineau (1,17%) . Une grosse vingtaine de listes obtiennent enfin moins de 1%, dont Lutte Ouvrière de Nathalie Arthaud (0,78%) ; Les Patriotes de Florian Philippot (0,65%) ; ou encore l’Alliance Jaune (0,54%). Les 18 autres listes candidates à ce scrutin cumulent enfin 0,95% des suffrages exprimés.

Les « gilets jaunes » échouent à traduire la contestation de la rue, dans les urnes

Les deux listes de gilets jaunes ont recueilli moins 1% des suffrages aux élections européennes. La liste Alliance jaune, menée par le chanteur Francis Lalanne, a récolté environ 0,54% des suffrages, soit 122.332 voix, et la liste « Évolution citoyenne », 0,01%, soit 2117 voix, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur. Loin du seuil des 5% nécessaires pour envoyer des députés au Parlement européen.

Les résultats officiels de l’ensemble des listes

Les résultats des 27 autres états membres

La première tendance de ces élections est indéniablement la percée des Verts,  comme le titre le quotidien irlandais « Irish Times ».  Cette « Vague verte » de l’UE bien que réelle, est toutefois géographiquement limitée. Les partis verts ont terminé deuxième et troisième dans des pays comme l’Allemagne, la France, la Finlande et le Luxembourg. En revanche, ils n’ont remporté aucun siège en Europe du Sud et de l’Est. Ce scrutin voit aussi la montée confirmée des partis populistes partout dans l’Union Européenne. Historique encore, l’affaiblissement des deux formations qui, depuis près de quarante ans, ont régenté le paysage politique communautaire : les conservateurs du Parti populaire européen (PPE) et les sociaux-démocrates du PSE.

L’Allemagne se met au Vert

Le scrutin de ce dimanche est marqué, en Allemagne, par une percée des Verts et un net recul des conservateurs et des sociaux-démocrates (SPD), Le parti conservateur d’Angela Merkel, la CDU-CSU bien qu’arrivant en tête du scrutin, ne recueille que 28,90 % des voix, ce qui devrait lui assurer 29 sièges. Il est suivi par les Verts/Ale (20,50 % – 20 sièges), qui devance le Parti social-démocrate (SPD), qui totalise 15,80 % des voix, soit 16 sièges. Le parti d’extrême-droite Alternativ für Deutschland confirme par ailleurs son récent ancrage dans le paysage politique allemand, avec 10,80 % des suffrages (11 sièges).

Il est suivi par les Verts (20,90 % – 21 sièges), qui devance le Parti social-démocrate (SPD), qui n’obtient que 15,30 %, soit 15 sièges. C’est pour l’instant dans ce pays que les écologistes sont les plus forts avec 20,6% et la possibilité d’obtenir 22 sièges, selon les estimations réalisées par Kantar Public pour le Parlement européen. Le parti d’extrême-droite Alternativ für Deutschland confirme enfin son récent ancrage dans le paysage politique allemand, avec 11% des suffrages (11 sièges).

Au Royaume Uni, les conservateurs « grands perdants »

Sans surprise, le Parti du Brexit, mené par l’eurosceptique Nigel Farage, est en tête avec 31,69 % des voix, soit 29 sièges. À gauche, le parti travailliste (Labour) de Jeremy Corbyn subi un très sérieux revers, en recul de 10 points par rapport à 2014. Avec 14,08%, il ne décroche que 10 sièges. Suit le parti Vert crédité selon les estimations de 11,10% des suffrages, soit sept sièges. Le scrutin semble en revanche avoir durement sanctionné le Parti conservateur de la Première ministre Theresa May, qui paie ainsi son incapacité à mettre en oeuvre le Brexit. Relégué à la 5e place avec 8,68% des voix, il n’est assuré d’avoir que quatre sièges.

En Irlande, les partis pro-européens s’imposent

En Irlande, Le Fine Gael arrive en tête avec 29 % des suffrages, soit 4 sièges. Il est suivi par le Parti vert d’Irlande- le GP- (15%-2 sièges), et les Independents 4 Change et le Fianna Fáil – Parti républicain, qui totalisent chacun 15% des suffrages et emportent pour le premier, un siège, et pour le second, deux sièges.

En Italie, Salvini confirme son ascension

En Italie, la Ligue, le parti d’extrême droite de Matteo Salvini confirme son ascension fulgurante, en raflant 34 % des voix (28 sièges), soit le double du score obtenu lors de son accession au pouvoir l’an dernier. Le Mouvement Cinq Etoiles (M5S, antisystème), l’autre composante de la majorité gouvernementale au pouvoir en Italie, réalise un score de 17,07 % des voix (14 sièges),  derrière le Parti démocrate (PD, centre-gauche) qui réalise un score de 22,69%, ce qui lui assurera 18 sièges.

En Belgique, l’extrême droite créée la surprise

En Belgique, le scrutin de ce dimanche est marquée par la percée de l’extrême droite flamande. Première force du pays avec 14,2 % des voix, les nationalistes flamands de la N-VA perdent un siège conservant trois eurodéputés. Véritable surprise du scrutin, et désormais deuxième force, l’extrême droite flamande du Vlaams Belang. Crédité de 12% des voix, ce parti eurosceptique et anti-islam gagne deux sièges et compte trois élus. Le MR du Premier ministre libéral Charles Michel, sort en revanche affaibli du scrutin européen. Passant de 10 % des voix en 2014 à 7,1 %, il perd un siège et ne conserve que deux eurodéputés. Même tendance du côté des libéraux flamands. Les Verts passent enfin de deux à trois sièges.

Hongrie, le parti de Orban enregistre une victoire historique

En recueillant près de 53% des suffrages, le Fidesz, le parti conservateur, souverainiste et nationaliste de Viktor Orban, crédité de 13 sièges, n’a laissé que des miettes à ses concurrents.

En Espagne, les socialistes grands vainqueurs

Les socialistes du chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez ont remporté une large victoire ce dimanche lors des élections européennes avec près de 33 % des voix, soit 20 sièges au Parlement européen. Les conservateurs du Parti Populaire (PP) n’obtiennent que 20,13% des voix (12 sièges).  Les socialistes devancent le Parti populaire (PP, conservateurs), en nette baisse avec 20,13 % des voix et 12 eurodéputés. Les libéraux de Ciudadanos (C’s) suivent avec 12,2 % des suffrages et 7 sièges, juste devant la gauche radicale de Podemos (10 %, 6 sièges).

Les autres pays de l’union

    

 

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