Le président de la République Emmanuel Macron s’est exprimé ce mardi devant les députés européens réunis en session plénière. Pour son premier discours à Strasbourg, le chef de l’État a livré sa vision de la démocratie et de la souveraineté européenne et plaidé pour une meilleure prise en charge des réfugiés.
C’est en européen toujours aussi combatif que le chef de l’état français a livré sa vision de l’avenir de l’Europe ce mardi 17 avril. Au cours d’une allocution d’une vingtaine de minutes, face à 750 parlementaires, le Président français a développé sa vision de la démocratie en Europe. Un discours articulé autour de « l’indispensable préservation du modèle démocratique européen » « unique au monde », face aux tentations autoritaires.
Une ode à la démocratie
Dénonçant une fois de plus les risques du « repli nationaliste » , Emmanuel Macron a a appelé à une « souveraineté réinventée » de l’Europe face à la tentation « autoritaire« . « Si nous décidons d’abandonner notre attachement à la démocratie en Europe, nous ferons fausse route (…) La démocratie est notre meilleure chance« , a-t-il déclaré. « La réponse n’est pas la démocratie autoritaire. Elle est l’autorité de la démocratie.«
??? #Macron au #PE_FRANCE "La démocratie européenne est notre meilleure chance. La pire de nos erreurs serait d'abandonner notre identité" Live https://t.co/jA4qlXqgbA pic.twitter.com/XtNXUQ7iA2
— L'Echiquier social (@EchiquierSocial) April 17, 2018
"L'identité de l'Europe, c'est plus qu'une démocratie soucieuse de liberté. C'est une culture unique dans le monde qui combine cette passion de la liberté, le goût de l'égalité, l'attachement à la diversité des idées, des langues, des paysages" #EPlenary #FutureofEurope pic.twitter.com/CeZFWhNUHK
— La France dans l'UE (@RPFranceUE) April 17, 2018
« Je veux appartenir à une génération qui aura décidé de défendre fermement sa démocratie. (…) Je ne céderai à aucune fascination pour les régimes autoritaires« , a déclaré le président. « Je ne veux pas faire partie d’une génération de somnambules », a-t-il ajouté. « J’appartiens à une génération qui n’a pas connu la guerre et qui est en train de s’offrir le luxe d’oublier ce que les prédécesseurs ont vécu« , a-t-il averti.
Je ne veux pas appartenir à une génération de somnanbules qui oublie son passé et refuse de voir les tourments de son présent. #FutureOfEurope pic.twitter.com/014w64Jpzx
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Les priorités
Après avoir fait un constat politique, Emmanuel Macron a livré ses trois priorités à tenir avant les élections européennes du printemps 2019:
- Les migrations avec la proposition d’un programme européen pour soutenir les collectivités locales qui accueillent des réfugiés
- La taxation des géants du numérique avec la création d’une taxe de court terme pour « mettre fin aux effets les plus choquants »
- La réforme de l’union économique et monétaire.
Plutôt qu’une réforme ambitieuse de la zone euro à court terme, qui a été le leitmotiv de toute sa campagne présidentielle, le chef de l’état a insisté sur la mise en place d’une taxe sur le numérique. Évoquant le prochain cadre budgétaire après 2021, il s’est aussi montré ouvert à l’augmentation de la contribution française, sans aller jusqu’à évoquer la compensation totale de la participation britannique. « Ce budget, que nous allons discuter, doit exprimer un projet politique de cohérence, d’efficacité et de convergence« , a déclaré Emmanuel Macron, assurant que « la France est prête à augmenter sa contribution » pour atteindre ces objectifs. « Mais pour cela, c’est une refondation du budget lui-même qu’il faut envisager » a-t-il ajouté lors du débat en plénière qui a suivi son allocution, plaidant notamment pour que l’Union Européenne crée « de nouvelles ressources propres (…) sur le numérique comme sur certaines ressources énergétiques ».
A propos du budget européen : "Il faut de nouvelles ressources propres". @EmmanuelMacron #PlenPE #FutureofEurope #MacronPE pic.twitter.com/TVMw1hkIpb
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"Le budget que nous allons discuter doit exprimer un projet politique, de cohérence, d'efficacité et de convergence. La France est prête à augmenter sa contribution mais pour cela, c'est une refondation du budget lui-même qu'il faut envisager" #EUBudget #MFF #EPPlenary pic.twitter.com/oDrkJc27D0
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Raviver l’Europe des peuples
« Il nous faut raviver l’Europe des peuples. Nous devons faire vivre le débat franc, ouvert, rugueux et difficile mais indispensable pour savoir ce qui nous rassemble et nous sépare« , a dit le chef de l’état. Evoquant les consultations citoyennes qu’il lance officiellement pour la France ce mardi à Epinal (Vosges) et qui seront suivies dans 26 autres Etats membres de l’UE, Emmanuel Macron a plaidé pour un « débat structuré » qui ferait revivre « la démocratie européenne au fond si jeune« . Ce dialogue est jugé « indispensable pour savoir ce qui rassemble et sépare, pour sortir du simplisme et avoir un débat critique sur l’Europe » a t-il ajouté. Et de rappeler que tous les Etats membres , ont accepté de participer à cette initiative.
"Le peuple européen a besoin d'un projet nouveau, d'une exigence d'efficacité au quotidien" – @EmmanuelMacron #EPlenary #FutureofEurope #AvenirdelEurope pic.twitter.com/qVY1UrgVfU
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"Nous devons faire vivre le débat, créer l'espace public européen. Je lancerai en France cet après-midi les #consultationscitoyennes. Un débat franc, ouvert, rugueux et difficile mais indispensable pour savoir ce qui rassemble et sépare" #EPPlenary #FutureofEurope pic.twitter.com/fMc7NsIonL
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Une aide budgétaire pour l’accueil des réfugiés
Emmanuel Macron a appelé les eurodéputés à « dépasser le débat sur les «dublinés« , ces étrangers déjà enregistrés dans un premier pays européen et contraints d’y retourner pour formuler leur demande d’asile. Faisant appel à « la solidarité interne et externe » de l’Europe, il a proposé l’instauration d’un programme d’aide aux collectivités locales. Le dispositif soutiendrait « directement financièrement les collectivités locales qui accueillent et intègrent les réfugiés ». « Nous devons créer un programme pour financer les collectivités locales [européennes] qui accueillent et intègrent des réfugiés« , a lancé le président, appelant plus globalement à renforcer les « solidarités internes et externes » à l’Europe.
Macron propose un financement européen pour l'accueil des réfugiés par les collectivités https://t.co/zGQ3l2t1q9 pic.twitter.com/iJLPvMBP27
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"Nous avons besoin d'une plus grande solidarité européenne dans la protection de nos frontières & dans l'accueil des réfugiés. Je suis favorable à un système d'asile commun." @EmmanuelMacron au Parlement européen lors du débat sur l'avenir de l'Europe #FutureofEurope #MacronPE pic.twitter.com/dHgxCO9OnP
— Parlement européen (@PE_FRANCE) April 17, 2018
« Luxembourgeois que je suis, je suis ému de la manière dont vous vous êtes exprimé. La vraie France est de retour« , a lancé le président de la Commission, Jean Claude Juncker à l’adresse du président français, au terme de son discours. « Vous pouvez compter sur la Commission pour vous appuyer dans votre démarche et votre ambition« , a-t-il conclut.
.@JunckerEU @EmmanuelMacron #EPlenary #FutureOfEurope « La vraie #France est de retour. L’histoire de demain s’écrit aujourd’hui – #ensemble. » pic.twitter.com/tpAL0S3w6T
— Mina Andreeva (@Mina_Andreeva) April 17, 2018
LIVE | Débat sur l'avenir de l'Europe au Parlement européen. #FutureOfEurope #EPlenary https://t.co/cURSRZ5jUc
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) April 17, 2018