Emmanuel Macron, s’est vu remettre ce jeudi le prestigieux prix Charlemagne d’Aix-la-Chapelle, en Allemagne. A travers un discours offensif et une vision pour l’Europe très ambitieuse, le président de la république a affirmé sa volonté de promouvoir une « souveraineté européenne ». Mais il a aussi exhorté la chancelière allemande à accepter ses propositions de réforme, pour construire une Europe plus forte. Retour les déclarations du chef de l’état.
Après Jean Monnet, Jacques Delors, François Mitterrand, Simone Veil ou Angela Merkel, le président de la république était distingué ce jeudi pour « l’élan donné à l’Europe à la suite de la campagne électorale il y a un an en France. » Après avoir félicité le président français pour sa récompense, déclarant « C’est un bonheur de travailler avec toi en faveur d’une Europe encore meilleure et plus performante pour nos citoyens« , Angela Merkel, elle même, récipiendaire de ce prix il y a 10 ans a prononcé le discours d’éloge qui accompagne traditionnellement la remise de cette distinction. Mais depuis la salle du couronnement, où ce prix lui a été remis, le chef de l’état en a profité pour faire passer un message d’urgence aux dirigeants de l’Union européenne, en particulier à la chancelière allemande,.
Les déclarations d’Emmanuel Macron
« N’attendons pas. Agissons maintenant ! », a clamé Emmanuel Macron, appelant l’Allemagne à dépasser ses tabous au nom du nécessaire renforcement de l’Union Européenne. « En Allemagne, il ne peut y avoir un fétichisme perpétuel pour les excédents budgétaires et commerciaux, car ils sont faits aux dépens des autres », a-t-il affirmé
#karlpreis #Macron "Nous avons à nous battre pour reforger une Europe plus forte et y porter une part de l'universel." "N'attendons pas, c'est MAINTENANT" pic.twitter.com/Kd4abQJOIz
— L'Echiquier social (@EchiquierSocial) May 10, 2018
« Ne soyons pas faibles et choisissons« , a-t-il lancé dans un discours émaillé de formules volontaristes. » Je crois à un budget européen beaucoup plus ambitieux. Je crois à une zone euro plus intégrée, avec un budget propre, a insisté le chef de l’Etat malgré les fortes réserves du gouvernement allemand« .
#Karlspreis #Macron évoque dans son discours les bienfaits de l'Europe, et un "rêve rongé par le doute". Il lance un appel aux Européens : "ne soyons pas faibles, et ne subissons pas" l'influence des autres puissances et les événements extérieurs https://t.co/rg1eHXcYwZ pic.twitter.com/hig0ARFY6V
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« Mais réveillez-vous ! La France a changé. Elle a fait ses réformes tant attendues et continuera. La France veut une Europe pour l’Europe, pas pour elle-même », a lancé le président de la République, gageant que la baisse de la dépense publique et les changements de traités européens ne seront « plus des tabous » pour la France.
Réveillez-vous, la France a changé ! #Karlspreis pic.twitter.com/1FDJ5vpAjJ
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Le président a aussi appelé à l’unité européenne. Estimant que « les barbelés apparaissent partout en Europe, même dans les esprits« , Emmanuel Macron a mis en garde contre la division, qui « pousse à l’inaction, qui pousse à la guerre « .
« Les divisions nous poussent à l’inaction » @EmmanuelMacron #PrixCharlemagne #macron #KarlsPreis pic.twitter.com/h9chszdigG
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#Karlspreis #Macron " L'Europe qui est la notre ne peut plus être battit sur des hégémonies successives. Elle doit l'être sur une solidarité constante pic.twitter.com/AWQWvxBgx9
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#Karlspreis #Macron "Nous devons continuer à écrire cette partition inachevée qui est la notre : c'est notre défi, notre devoir. pic.twitter.com/LxV2VhgnpE
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Dessinons ensemble ces 30 ans d'Europe qui sont devant nous et faisons-le maintenant. #Karlspreis pic.twitter.com/kVNXqpwG6y
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« Le temps où l’on pouvait compter tout simplement sur les Etats-Unis pour nous protéger est révolu« , a déclaré Angela Merkel, et en conséquence « l‘Europe doit prendre son destin elle-même en main ». Lui faisant écho, Emmanuel Macron a plaidé pour « faire de l’Europe une puissance géopolitique » et « diplomatique« , critiquant implicitement la volonté des Etats-Unis de vouloir dicter leur conduite aux Européens, comme sur le nucléaire iranien. « Si nous acceptons que d’autres grandes puissances, y compris alliées, y compris amies dans les heures les plus dures de notre histoire, se mettent en situation de décider pour nous notre diplomatie, notre sécurité, parfois en nous faisant courir les pire risques, alors nous ne sommes plus souverains« , a-t-il affirmé.
#Karlspreis Sur la sortie américaine sur l'accord nucléaire iranien "D'autres puissances, tout aussi souveraines que nous, ont choisi de renoncer à leur propre parole. Devons nous renoncer pour autant à nos propres choix, devons nous céder à la politique du pire ?" pic.twitter.com/9lxXnCCzJa
— L'Echiquier social (@EchiquierSocial) May 10, 2018