Législatives : Manuel Valls brigue l’investiture avec la République en Marche

Manuel Valls a annoncé ce mardi matin, son intention de briguer l’investiture aux élections législatives sous la bannière de la République en marche. Une demande fraîchement accueillie par le mouvement d’Emmanuel Macron, qui a dans le même temps provoqué une vive réaction de la part de la direction du parti socialiste.

C’est bien un appel du pied on ne peut plus explicite à Emmanuel Macron qu’a fait ce matin Manuel Valls. Invité de RTL, l’ancien Premier ministre a déclaré « Je ne suis pas en embuscade, je veux la réussite d’Emmanuel Macron [… ] donc,  serai candidat de la majorité présidentielle et je souhaite m’inscrire dans ce mouvement qui est le sien, la République en Marche« .

Une demande d’investiture accueillie fraîchement par le mouvement En Marche. Interrogé sur Europe 1, Benjamin Griveaux, porte-parole d’Emmanuel Macron, a réagit de manière quasi immédiate à cette annonce, par un strict rappel à la procédure :  « Manuel Valls n’a pas déposé sa demande de candidature auprès de la commission d’investiture ou alors sa candidature m’a échappé […] Il lui reste 24 heures. La procédure est la même pour tout le monde, ancien premier ministre compris.« 


Une position reprise un peu plus tard dans la matinée par Christophe Castaner, porte-parole d’Emmanuel Macron durant sa campagne présidentielle. « C’est un protocole identique pour tous, a rappelé le député des Alpes-de-Haute-Provence. Manuel Valls « se trompe » lorsqu’il se déclare déjà candidat. « Il devra formellement déposer sa candidature », a-t-il ajouté, précisant toutefois que celle-ci serait examinée et « qu’il a des chances d’être accepté« .

     

Nous n’avons pas vocation « à recycler »

Des propos confirmés mercredi 10 mai par Jean Paul Delevoye. « Aujourd’hui, la commission nationale d’investiture du parti que je préside ne peut pas analyser la candidature de Manuel Valls« , a précisé son responsable. »  « Le critère qu’il ne remplit pas ? « Être adhérent » « Ceux qui veulent s’inscrire doivent respecter tous les critères, s’ils ne le font pas, ils ne sont pas chez nous, et dans ce cas-là nous mettons un autre candidat« .

« Nous voyons bien, aujourd’hui, qu’il n’est pas forcément opportun pour le mouvement En Marche! d’intégrer la candidature de Manuel Valls. Et en même temps, il faut analyser la parole d’un Premier ministre« , ajoute Jean-Paul Delevoye.  » Nous n’avons pas vocation à recycler, nous avons vocation à construire une nouvelle offre citoyenne.« 

Un bureau du PS explosif

La réaction du PS ne s’est pas faite attendre. Le premier secrétaire du Parti socialiste Jean-Christophe Cambadélis a souligné ce mardi qu’il était « impossible » à Manuel Valls d’avoir à la fois sa carte d’adhérent au PS et de briguer l’investiture En Marche ! aux législatives. » Si ceux qui visent une double appartenance «veulent s’affirmer contre le gouvernement alors qu’il n’est pas encore constitué, qu’ils restent au Parti socialiste. S’ils veulent faire autre chose, qu’ils le disent […]  a assuré la patron du PS. « Si certains veulent partir ou se singulariser, qu’ils le fassent et nous laissent travailler« , a-t-il insisté. Une règle destinée à endiguer la tentation Macron, que le patron de Solférino a brandi lors du Bureau national qui se tenait dans la matinée au siège du parti, rue de Solférino. Une position qui bien sur ne fait pas l’unanimité au sein des députés socialistes.

Il semble donc désormais acquis que « Ceux qui se présentent avec l’étiquette En marche ! auront un candidat [PS] face à eux », comme  l’a assuré Jean-Christophe Cambadélis, à la sortie d’un bureau de près de trois heures. Dans l’intervalle, Manuel Valls sera déféré devant la commission des conflits du parti socialiste, comme l’a annoncé son premier secrétaire, mercredi 10 mai.

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