Législatives : ce qu’il faut retenir du deuxième tour

Avec 308 députés élus, La République en marche ! obtient à l’issue de ce second tour des législatives la majorité absolue à l’Assemblée nationale. Une victoire  atténuée toutefois par un taux d’abstention historique. Pour le Parti socialiste, comme pour Les Républicains, ce second tour est marqué par l’élimination de poids lourds  de la politique privés de mandat. Le scrutin de ce dimanche se différence enfin par un fort taux de renouvellement et une progression historique de la parité au sein de l’Assemblée.

C’est donc une large victoire pour la République En Marche ! La vague annoncée a bien eu lieu, même si elle s’avère moins forte qu’attendue. Le parti fondé par Emmanuel Macron empoche 351 sièges (sur 577) auxquels il convient d’ajouter les 42 sièges de son allié, le Modem. La coalition au pouvoir remporte ainsi 60,6% des voix. En seconde position, l’alliance entre Les Républicains (LR) et l’UDI totalise 131 sièges, dont 113 LR. Le Parti socialiste en totale « perte de vitesse » n’obtient que 29 sièges.
Bonne opération en revanche pour la gauche radicale, composée de La France insoumise et du Parti communiste, qui devrait envoyer 27 députés (17 FI et 10 PCF) à l’Assemblée nationale. Élu à Marseille, Jean-Luc Mélenchon a annoncé que son mouvement disposera d’« un groupe autonome à l’Assemblée nationale ». Quant au  Front national, il décroche huit sièges, un score éloigné des ambitions affichées, qui ne lui permettra pas de constituer un groupe parlementaire  (15 députés). Europe Ecologie Les Verts, disparaît enfin pratiquement de l’Assemblée, avec un seul élu.

 

Les députés élus à l’issue des deux tours, les 11 et 18 juin 2017.

Une abstention record

La victoire de la République En Marche une fois constatée, pose la question majeure soulevée par ce second tour : celle de l’abstention, qui atteint un taux de 57,4% (75% chez les jeunes de 18 à 25 ans). Un niveau record sous la Ve République qui pourrait « fragiliser la vague Macron de la présidentielle et donne un coup de frein à sa dynamique » pour Bruno Cautrès, politologue au Cevipof, rejoint en cela par nombre de médias.

Taux d’abstention au second tour des législatives


Une défaite historique des partis politiques traditionnels

Ce scrutin inédit sonne aussi le glas pour diverses personnalités politiques de premier plan qui se voient privées de mandat à l’Assemblée. C’est le cas en particulier du PS, dont  plusieurs « ténors  » avaient été déjà balayés dès le premier tour : Jean Christophe Cambadélis, premier secrétaire du parti,  Benoit Hamon, candidat du parti à la Présidentielle, Cécile Duflot ou encore, Mathias Fekl, le denier ministre de l’intérieur du quinquennat de François Hollande. Le second tour n’a guère été plus clément, avec l’élimination de plusieurs ministres du quinquennat Hollande, la très médiatique Muriel El Khomri qui a porté le projet de réforme du Code du travail, les ministres de l’éducation et de la Santé, Najat Vallaud-Belkacem et Marisol Touraine et, l’ancien ministre socialiste de la Justice, Jean-Jacques Urvoas.

Le couperet est également tombé pour plusieurs personnalités de droite, parmi lesquelles Nathalie Kosciusko-Morizet, défaite dans la deuxième circonscription de Paris ou encore, Florian Philippot, qui bien qu’arrivé  en tête au premier tour de l’élection, a échoué au second et ne siègera  pas à l’Assemblée, contrairement à la présidente du FN, Marine Le Pen.

Une féminisation de l’Assemblée

A l’issue du second tour des élections législatives, 223 femmes vont faire leur entrée au palais Bourbon , soit 38,65 % des 577 sièges de députés. Il s’agit d’un record, elles étaient en effet 155 sous la précédente législature. Dans le détail, La République en marche compte la part la plus importante dans ses rangs, avec 47 % d’élues, devant le MoDem (46 %) et la France Insoumise (41 %). Vient ensuite le Parti socialiste, avec 38 % d’élues, puis le Front national 25 %. Les Républicains 23 % le PCF 20 % et l’UDI clôturent la marche, avec respectivement, 23%, 20% et 17 % d’élues femmes. Les trois représentants du Parti radical de gauche de la nouvelle Assemblée sont des femmes.

Un taux de renouvellement particulièrement élevé

Des 577 députés élus en 2012, seuls 148 ont été reconduits, soit environ 25 % du total. Un taux de renouvellement particulièrement élevé et inédit : en 2012, malgré l’alternance politique, seuls 40 % des sièges avaient en effet changé d’occupants. Parmi les élus qui ont fait le choix de briguer un nouveau mandat, plus de la moitié (59 %) n’ont ainsi pas été réélus. Environ trois sur cinq (125) ont été sortis dès le premier tour, les autres (81) ayant été battus au second.
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