Si de nombreuses activités du BTP ne correspondent pas strictement à la définition actuelle du travail répétitif, elles génèrent des contraintes à l’origine de TMS, en progression de 16% en moyenne chaque année. La prévention de ces risques différés prend donc tout son sens. D’autant que le critère d’intensité fixé par la nouvelle définition du travail répétitif devrait faire bouger le curseur.
Définie aujourd’hui « par la répétition d’un même geste, à une cadence contrainte, imposée ou non par le déplacement automatique d’une pièce ou par la rémunération à la pièce, avec un temps de cycle défini », la notion de travail répétitif va céder prochainement la place à une nouvelle définition issue du rapport Sirugue remis le 28 septembre dernier au Gouvernement.
Un concept qui évolue
Le travail répétitif sera alors caractérisé par « la réalisation de travaux impliquant l’exécution de mouvements répétés, sollicitant tout ou partie du membre supérieur, à une fréquence élevée et sous cadence contrainte ».
Un nouveau concept qui a le mérite de lever les principales difficultés observées actuellement par les employeurs : en premier la notion de « même geste », mais aussi celle de « cadence contrainte, imposée ou non par le déplacement automatique d’une pièce ou par la rémunération à la pièce », qui ne circonscrit pas les situations de contrainte variées rencontrées dans les entreprises.
Et enfin, la notion de « temps de cycle défini » qui exclut aujourd’hui des activités qui, soit n’ont pas de temps de cycle « défini », soit, ont des temps de cycle très variables ou encore aucun temps de cycle.
Des situations pourtant courantes dans le BTP, qui devraient en toute logique évoluer avec le curseur d’intensité introduit dans la nouvelle définition du travail répétitif, qui très vraisemblablement fera bouger les lignes.
Un risque à caractériser
On l’a dit, la répétition de gestes rapides et contraints tels que définis par le Code du travail reste rare dans les professions du BTP. Pour autant, les répétitions de gestes effectués à un rythme rapide sont elles courantes. Il est donc important de mesurer si les activités exercées peuvent engendrer des troubles musculo-squelettiques (TMS). Il en sera de même demain au regard des nouvelles dispositions. Plusieurs méthodes peuvent être utilisées pour cette analyse :
- l’identification des risques en fonction de la durée des activités répétitives (norme NF EN 1005-5). La répétitivité gestuelle importante est alors caractérisée par un temps de cycle inférieur à 30s ou l’exercice d’une activité répétitive pendant 50% du temps de travail. Le risque d’atteinte musculo-squelettique étant aggravé dès lors que la fréquence d’actions est
supérieure à 40 actions techniques par minute,
- des modes de calcul spécifique, par exemple le nombre de mouvements effectués. La check-list OSHA retient ainsi des mouvements identiques ou comparables des doigts, du poignet, de coude, de l’épaule ou du cou effectués à intervalle de quelques secondes ou moins ou des mouvements répétés toutes les 15 secondes plus de 4 heures par jour.
La Check-list OSHA est Ici.