Les temps forts de la conférence de presse d’Emmanuel Macron

Lors d’une conférence de presse de deux heures trente, Emmanuel Macron a présenté ce jeudi ses mesures de « sortie de crise », en réponse au mouvement des gilets jaunes. Fiscalité, retraites, démocratie, éducation, écologie, .. Les  temps forts de la prise de parole du chef de l’état. 

C’est une première dans le quinquennat d’Emmanuel Macron. Le président de la République a pris la parole, ce jeudi 25 avril, lors d’une conférence de presse réunissant quelque 320 journalistes français et étrangers dans la salle des fêtes de l’Elysée. Un exercice en deux temps, ponctué d’abord par une prise en parole du locataire de l’Elysée, suivie d’une séance de questions-réponses avec les journalistes.

Le discours introductif

Le chef de l’Etat a commencé  son discours introductif par un résumé de ces derniers mois marqué par le mouvement des gilets jaunes. il a notamment évoqué un « mouvement inédit » et dit « sa colère, son inquiétude, son impatience que les choses changent plus vite« . » Ce mouvement s’est ensuite transformé, (…) il a été récupéré par les mouvements de la société. Aujourd’hui, l’ordre public doit revenir avant tout. Mais je ne veux pas que les dérives de quelques-uns occultent les justes revendications portées à l’origine de ce mouvement« , a-t-il poursuivi.

Le président a ensuite indiqué qu’il avait « beaucoup appris »  durant ce grand débat national, notamment aux côtés des nombreux maires qu’il a rencontrés.

En préambule de son échange avec les journalistes, le chef de l’état a ensuite présenté les quatre « orientations » du « nouvel acte » qu’il souhaite proposer aux Français.

« Ni vote blanc », ni  » référendum d’initiative citoyenne

Revenant sur le fonctionnement des institutions françaises, Emmanuel Macron a opposé une double réponse négative aux gilets jaunes. Il a ainsi affirmé qu’il ne mettra en place ni l« le RIC, ni la reconnaissance du vote blanc », expliquant y avoir beaucoup réfléchi. Deux réclamations portées pourtant par le mouvement social. Le président de la république a affirmé en revanche vouloir « aller plus loin sur le référendum d’initiative partagé (RIP), en en simplifiant les règles ». « Je souhaite ensuite qu’au niveau local, on puisse renforcer le droit de pétition. Au-delà d’un certain seuil, qui sera à définir, les citoyens pourront amener un sujet dans le débat public ». Le chef de l’état souhaite par ailleurs réduire le nombre de parlementaires et limiter le nombre de mandats dans le temps.

Emmanuel Macron a également annoncé vouloir réformer le Conseil économique, social et environnemental (CESE). « Je souhaite qu’on puisse avoir des citoyens tirés au sort qui complètent cette assemblée et lui permettra de représenter toute la société » a t-il indiqué, précisant que cette réforme constitutionnelle serait soumise par le gouvernement à l’été. « Dès le mois de juin nous tirerons au sort 150 citoyens et nous commencerons à mobiliser l’intelligence collective« , a t-il ajouté.

« Pas de retour de l’ISF, mais une réduction significative de l’impôt »

« La meilleure orientation n’est pas d’augmenter les impôts de tel ou tel. Celles et ceux qui travaillent ont été largement mis à contribution » a indiqué le président.  « Je veux des baisses pour ceux qui travaillent en réduisant significativement l’impôt sur le revenu« , a t-il déclaré, sans autres précisions.  « J’ai demandé au gouvernement de mettre en oeuvre cette baisse d’impôt par la suppression de certaines niches fiscales. Nous pouvons faire aussi bien en dépensant moins », a ajouté le chef de l’état. Emmanuel Macron a en revanche confirmé qu’il ne reviendrait pas sur la suppression de l’ISF. Une des revendications historiques des gilets jaunes.

Emmanuel Macron a estimé environ cinq milliards d’euros la baisse de l’impôt sur le revenu annoncée à l’issue du grand débat national pour répondre à la crise des  gilets jaunes,, tout en précisant « qu’il revenait au gouvernement de définir le quantum« . Il reviendra à la Cour des comptes d’évaluer les sommes qui échappent à l’impôt « pour que chacun respecte les mêmes règles ». Pour financer cette baisse d’impôt  sur le quinquennat, le chef de l’Etat indiqué sans détour qu’il faudrait « travailler davantage ». Après avoir écarté la suppression d’un jour férié,  le recul de l’âge légal de départ à la retraite ou encore la remise en cause des 35 heures, il s’est dit prêt à allonger la durée de cotisation, via un système de décote incitant à travailler davantage.

La création d’un conseil de défense écologique

Un« conseil de défense écologique » va être crée et se mettra au travail dès le mois de juin. Il s’agira d’une « convention citoyenne de 250 personnes tirées au sort, qui aura pour mission de travailler sur ce sujet, définir d’autres mesures incitatives ou contraignante et proposer des financements pour se faire ». Le président a évoqué l’horizon 2025 « pour donner de la clarté sur toutes nos actions. »

Un projet français

Pour la quatrième orientation de son nouvel acte, le président a dit vouloir « retrouver les permanences du projet français ». Sans doute le thème le plus fou de son allocution. Emmanuel Macron a notamment annoncé dans ce cadre, la mise en place d’un mécanisme de garantie des paiements des pensions alimentaires non honorées. Sur la question migratoire, il a également indiqué  que la politique migratoire française devait être « profondément refondée ».

Les « temps forts » de la conférence de presse

Lors de son échange avec les journalistes, Emmanuel Macron a apporté des précisions sur les mesures annoncées dans un premier temps. Le président a également évoqué au fil des questions de nouvelles thématiques. Ses principales annonces.

« Un système de retraite juste, par points »

Emmanuel Macron a annoncé vouloir rétablir un « système de retraite juste, par points ». Une refondation profonde qui sera présentée à l’été. « Cette transformation doit remettre de la confiance et de la justice », a expliqué le président.

Des retraites de moins de 2000 euros indexées sur l’inflation

Insistant sur le rôle des retraités dans la société, le chef de l’état a fait valoir que « le travail qui a été fait doit payer« .  « Au 1er janvier prochain, je souhaite que nous réindexions les retraites de moins de 2.000 euros et qu’il n’y ait plus de sous-indexation de quelque retraite que ce soit à partir de l’année 2021 », a-t-il expliqué, annonçant qu’au 1er janvier prochain, les retraites de moins de 2000 euros seront réindexées sur l’inflation. Le chef de l’état a aussi précisé aussi qu’aucune pension n’augmentera moins vite que les prix à partir de 2021.

« Des jours fériés maintenus » 

« Je ne suis pas favorable au fait de revenir sur les jours fériés. Je ne crois pas que ça soit le plus efficace », a indiqué Emmanuel Macron. « On a déjà essayé, ça n’a pas très bien marché« , a t-il tranché. « C’est d’une complexité absolument abyssale pour tout le monde. A la fin, les entreprises le font de différentes manières« . « Nous adorons les débats, mais si on peut s’économiser le débat de savoir quel jour férié on choisit, ce serait formidable« , a-t-il ironisé.

« La pérennisation de la prime exceptionnelle de 1000 euros »

Annoncée en décembre dernier, la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat exonérée de toutes charges sociales et d’impôt sur le revenu et versée à certains salariés touchant jusqu’à 3 600 euros par mois, va être reconduite en 2019, a annoncé Emmanuel Macron.

« Plus de fermetures ni d’hôpitaux ni d’écoles d’ici à 2022 »

En réponse aux inquiétudes émises lors du grand débat concernant l’accès aux services publics, le chef de l’état a annoncé qu’aucun hôpital, aucune école ne fermerait sans l’accord du maire de la commune d’ici à 2022. Par ailleurs, il a renouvelé sa volonté de mettre en place, « dans toutes les écoles, des classes à taille humaine qui ne dépassent pas 24 élèves« , de la grande section au CE1. Une revendication de longue date du principal syndicat du primaire, le SNUipp-FSU.

« Une possible levée de l’objectif de suppression de 120.000 fonctionnaires »

interrogé sur la compatibilité entre l’objectif de réduction de 120.000 fonctionnaires, la baisse des impôts et un redéploiement ambitieux des services publics dans les territoires, le chef de l’état a indiqué : « Au vu de la sortie du grand débat, il faut qu’on soit réaliste, et voir si c’est tenable de maintenir l’objectif de maintenir les suppressions annoncées. Je suis prêt à lever cet objectif, mais pas celui de la tenue des dépenses publiques.« 

« La suppression de l’ENA

Interrogé également sur la suppression de l’ENA, Emmanuel Macron a confirmé sa décision de supprimer l’Ecole Nationale d’Administration. « Non par plaisir, mais pour bâtir quelque chose qui fonctionne mieux. » Il faudra  garder les locaux et les agents qui y sont, d’excellente qualité », a indiqué le président. « Je ne crois pas du tout au rafistolage, à la réforme « un peu », a-t-il poursuivi en évoquant ses prédécesseurs qui ont essayé de réformer l’école ans y parvenir.

« Sur la proportionnelle et le nombre de parlementaires » 

Emmanuel Macron a plaidé pour 20% de proportionnelle à l’Assemblée et pour 25% à 30% de parlementaires en moins.

« Je peux mieux faire »

Interrogé en fin de conférence sur les raisons  de ce rendez-vous  à l’Elysée, Emmanuel Macron a indiqué :  » Je pense qu’on peut toujours mieux faire, je pense que je peux mieux faire aussi ». « Beaucoup de choses ont été faites pendant ces deux premières années« , a rappelé le chef de l’état, se félicitant des réformes entreprises. « Mais on a fait beaucoup de choses qui ne se voient pas tout de suite« , a t-il assuré, regrettant « le sentiment que j’ai donné » d’être « dur », « parfois injuste« .

Candidat en 20222 ?

 » Je me fiche de la prochaine élection. Je veux réussir furieusement, passionnément. Je veux assumer de prendre d’autres décisions impopulaires. Pour réussir, je devrais prendre des risques. Je veux réussir ce mandat, je veux que notre pays réussisse car je l’aime plus que tout » a indiqué Emmanuel Macron en réponse à la question posée par la journaliste Laurence Ferrari.

« Affaire Benalla »

Interrogé également sur le cas Alexandre Benalla, Emmanuel Macron a indiqué : « C’est trop facile de regretter ». « Est-ce que je regrette de l’avoir embauché ? Non. C’était cohérent avec les valeurs que je porte. C’est pour ça que je lui en veut encore plus. « Il a fait des fautes très graves » a réaffirmé le chef de l’état qui a réaffirmé le fait que « l‘Elysée ne l’a jamais protégé« .

L’intégralité de la conférence de presse

Conférence de presse à l’issue du Grand Débat national.

LIVE | Conférence de presse à l’issue du Grand Débat national.

Publiée par Emmanuel Macron sur Jeudi 25 avril 2019

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