A l’issue de 5 mois de conflit social et d’affrontements politiques, la loi travail a passé quasiment sans encombre les fourches caudines du Conseil constitutionnel. La réaction des syndicats contestataires ne s’est pas fait attendre. Pour les membres de l’intersyndicale opposants historiques à la loi travail, CGT, FO et Solidaires, le combat n’est pas terminé.
Cela restera comme un chewing-gum sur les semelles du gouvernement » a assuré ce vendredi Jean Claude Mailly, leader de Force Ouvrière, à propos de la décision du Conseil constitutionnel de valider l’essentiel des articles de la loi de réforme du droit du travail.
« Je rappelle qu’il y a plus de 120 décrets qui doivent sortir ! et donc, des possibilités de contestation juridique sur le fond« , a souligné le secrétaire général de Force ouvrière, l’un des sept syndicats à avoir combattu dès le mois de mars cette réforme. Et d’ajouter : « Son application sera beaucoup plus compliquée que ce que ne croit le gouvernement« , prenant l’exemple du contrat première embauche (CPE), contesté par les jeunes et finalement abandonné après la promulgation de la loi en 2006.
Même son de cloche du côté de la CGT et de l’union syndicale Solidaires où l’on met l’accent sur le fait qu’en ne se prononçant que sur les questions qui lui avaient été soumises par les parlementaires, le Conseil constitutionnel laisse « la porte ouverte aux questions prioritaires de constitutionnalité« .
« Les batailles juridiques, celles qui vont concerner l’application concrète, les décrets, auront lieu. Elles seront fortes en faisant le lien avec la mobilisation globale que les organisations syndicales mettront en œuvre cet automne« , a ainsi estimé l’union syndicale Solidaires. Une position partagée ce vendredi par la CGT, à travers la voix de Lionel Lerogeron, membre de la direction confédérale de la centrale syndicale.
L’élu a ainsi assuré que la mobilisation allait continuer à la rentrée, mais également cet été : « on va se préparer comme c’était prévu pour les mobilisations de la rentrée ». Avec l’espoir que la loi Travail ne soit jamais mise en application. Et d’ajouter : « On a vu d’autres textes de loi votés par le passé, qui finalement n’étaient pas promulgués ou jamais mis en application« .
Le premier syndicat français invite ainsi « tous les salariés à se rassembler et à s’organiser (…) à la rentrée« . Une journée nationale de mobilisation contre la loi Travail étant ainsi prévue le 15 septembre.
A noter que de son côté, la CFDT, principal soutien syndical de la loi Travail, s’est réjouie d’une décision des Sages qui « a censuré quelques dispositions à la marge » sans « remettre en cause l’essentiel » du texte.