Macron dévoile son « plan de bataille » pour les « quartiers »

 

Dans un discours de près d’une heure et demie sur la politique de la ville, Emmanuel Macron a détaillé ce mardi une série de mesures à destination des quartiers. Retour sur le volet « emploi » de ces annonces.

C’est depuis Tourcoing (Nord), que le chef de l’État a présenté son « plan de bataille » pour la politique de la ville, détaillant notamment une série de mesures en faveur des quartiers défavorisés. Lors d’un discours-fleuve de 80 minutes, Emmanuel Macron a appelé à une « mobilisation nationale pour les villes et pour les quartiers« . « C’est une mobilisation pleine et entière de toute la nation qui seule peut répondre au défi immense » de la politique de la ville, a t-il affirmé.

Une relance des emplois francs

En première ligne de cette politique de la Ville, les emplois francs. C’était une proposition qui figurait dans le programme du candidat Macron. Comme il l’avait promis pendant la campagne, ces emplois seront testés dès 2018, dans une dizaine de territoires, avant d’être généralisés en 2020. Mais, avec des critères d’éligibilité plus larges que lors du précédent quinquennat : le public concerné recouvrera tous les demandeurs d’emploi, sans critère d’âge et, le montant de l’aide sera relevé, pour être plus incitatif.

Les entreprises qui embaucheront un habitant issu des quartiers dits « prioritaires » bénéficieront ainsi d’une prime de 15.000 euros étalée sur trois ans pour un CDI, et de 5.000 euros sur deux ans pour un CDD de plus de six mois.

L’expérimentation sera menée au départ dans sept agglomérations : quatre zones intercommunales de Seine-Saint-Denis, le Val de France (Sarcelles, Villiers-le-Bel), Grand Paris sud (dont Grigny et Evry), Marseille, Lille, Angers et Cergy-Pontoise, a annoncé l’Elysée. Elle permettra l’embauche de 12.000 à 25.000 personnes en emplois francs l’an prochain, pour un coût total de 180 millions d’euros.

Des contrats aidés pour les territoires « en difficulté »

Un sujet particulièrement sensible du début du quinquennat : le gouvernement s’était en effet attiré de nombreuses critiques en décidant cet été de réduire le nombre de ces contrats, choisissant de les limiter à 280.000 en 2017. Visiblement excédé, le chef de l’État s’est emporté contre les auteurs de ces critiques, lançant : « Qui veut un contrat aidé ? Que ceux qui les défendent les prennent ! Ils n’en voudraient pas pour eux-mêmes ! Ils ne veulent pas un contrat d’un an où l’on tremble à la fin de chaque année pour savoir si on nous le redonnera, où il n’y a pas de qualification à la fin« .

 « Ce que nous faisons, c’est un investissement en profondeur, bien supérieur à l’économie faite sur les contrats aidés, a t-il ajouté. Il « consiste à respecter les femmes et les hommes en les formant, non pas en leur promettant un contrat à la petite semaine qui est sans avenir. Mais en leur proposant une formation, une qualification ». Et c’est ce dont nous avons besoin si nous voulons vraiment éradiquer le chômage dans notre pays », a conclu Emmanuel Macron, en annonçant que ces contrats allaient « prioritairement » être affectés aux territoires « les plus fragiles ». Seulement 200 000 nouveaux contrats, exclusivement dans le secteur non marchand, sont prévus par le budget 2018.

Le président de la République a assuré que « personne ne perdra, dans les communes concernées par la politique de la ville, le moindre crédit sur 2018 » et promis que ces crédits seront sanctuarisés durant le quinquennat. Il y aura « maintien de tous les engagements » et « les quelques collectivités qui auraient pu perdre au changement de périmètre en cours » seront « compensées« , a-t-il déclaré, en confirmant le maintien des contrats aidés pour les territoires en difficulté.

Du « testing » contre les discriminations à l’embauche

Afin de lutter contre les discriminations à l’embauche, Emmanuel Macron s’est dit favorable au recours au « name and shame« , une pratique qui consiste par exemple à envoyer deux CV identiques, si ce n’est sur le critère potentiellement discriminant : âge, sexe, nom de famille, adresse. Dans le même registre, Emmanuel Macron a annoncé la mise en place d’enquêtes spécifiques conduites par l’inspection du travail « pour traquer les entreprises qui ont recours à ces pratiques et, permettre de « publier les noms de celles qui ne jouent pas le jeu« .

Les autres mesures

Parmi les autres mesures énoncées par le chef de l’Etat, notamment  :

  • la hausse de 30% pour les familles monoparentales, de l’allocation pour la garde d’enfants dès l’an prochain, soit, un supplément de « 138 euros par mois » ;

      • le doublement des maisons de santé dans les quartiers difficiles ;
      • la construction de nouvelles crèches ;
      • la sanctuarisation des subventions des associations ;
      • le recrutement de 10 000 policiers pour la police de sécurité ;
      • la mise en place d’un « conseil présidentiel » sur la politique de la ville, constitué de  » jeunes issus des quartiers ayant réussi leur vie professionnelle« .

     

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