Municipales La REM : la bataille pour Paris est En Marche

 

Mercredi 10 juillet, la République en marche (LREM) désignera son « champion » pour les élections municipales à Paris. Alors que Benjamin Griveaux apparaissait comme le grand favori, les alliances de ces derniers jours ont rebattu les cartes. Parmi les trois prétendants à la mairie de Paris encore en lice pour être investi par le parti présidentiel, le duel s’est installé. Si rien n’est encore joué, le mathématicien Cédric Villani fait désormais office de challenger crédible face à l’ex porte-parole du gouvernement.

Pour beaucoup d’observateurs, les jeux étaient faits avant même l’audition des candidats par la Commission Nationale d’Investiture (CNI)  de LREM le 9 juillet. C’était sans compter sur les évènements de ces derniers jours. S’il y a encore deux semaines Benjamin Griveaux, semblait assuré de devenir le candidat du parti présidentiel à la mairie de Paris en vue des municipales de mars 2020, les cartes ont été rebattues en fin de semaine. Alors que chacun des cinq autres postulants à l’investiture semblait isolé et condamné à l’échec face à l’ex porte-parole du Gouvernement, l’alliance Villani-Mahjoubi a notamment relancé le suspense de la bataille pour Paris.

Le jeu de dominos

Mercredi 3 juillet, la candidature du député mathématicien a en effet recueilli un soutien de poids, celui de l’ex-secrétaire d’Etat au numérique, qui a annoncé son ralliement à Cédric Villani.  Quelques minutes seulement après l’annonce du retrait de l’ancien secrétaire d’État au Numérique en sa faveur, le mathématicien a également enregistré le soutien du député écologiste Mathieu Orphelin.

 « Depuis plusieurs semaines, quelque chose me frustrait : cette pré-campagne n’était pas au niveau. Et puis il y a eu cette rencontre avec Cédric, ça a été une évidence« , a expliqué jeudi soir Mounir Mahjoubi lors du meeting du lauréat de la médaille Fields, à Paris. « Avec Cédric Villani nous avons décidé d’aller ensemble devant la CNI avec lui comme candidat. Je connais Cédric depuis très longtemps. Ces derniers mois, à l’occasion de la campagne pour les élections municipales, on a eu l’occasion de se rapprocher, de formuler des propositions qui étaient très souvent convergentes« , a ajouté l’ex-candidat qui a donné un nom à cet « ensemble de propositions : « l’écoprogressisme ».

Dans la foulée, l’adjointe au maire du 4e arrondissement de la capitale, Anne Lebreton, a décidé elle aussi d’apporter son soutien à Cédric Villani. « Pour être maire de Paris, il faut être une personnalité atypique à l’image de Paris, une personnalité qui dépasse la politique, ouverte sur le monde, ouverte sur l’avenir, ouverte sur le quotidien des Parisiens, ouverte aussi sur toute le France », a-t-elle estimé. Malgré son « très fort désir de porter une candidature féminine à la commission d’investiture de LREM », Anne Lebreton a donc choisi de se rallier au mathématicien, qui ferait selon elle « un maire exceptionnel pour Paris ».

Le député Hugues Renson, troisième candidat encore en lice, s’est dit quant à lui « inquiet » ce dimanche sur Radio J, du « danger de la course aux ralliements »  de ses deux concurrents qui donnent l’image, selon lui, de « deux trains lancés l’un contre l’autre« .

Villani, un challenger sérieux

Rien n’est donc joué à deux jours de l’annonce officielle. Cédric Villani qui fait désormais office de challenger crédible face à Benjamin Griveaux, se rendra en outre ce mardi devant la CNI, avec un argument de poids dans la poche : une étude commandée par son équipe à l’Ifop. Elle montre selon L’Opinion qu’il serait en meilleure position que son concurrent pour l’emporter, en raison notamment de son image. Le député mathématicien totalise ainsi auprès des Parisiens interrogés 45 % de bonnes opinions contre 20 % de mauvaises, tandis que son concurrent recueille 40 % de bonnes opinions contre 37 % de mauvaises. Résultat : l’affrontement face à Anne Hidalgo au second tour tournerait à l’avantage du premier.

Du côté de l’ex porte-parole du gouvernement, on s’efforce toutefois de rester serein. Le député de Paris a engrangé ce dimanche, les soutiens de quelque 34 élus parisiens, annoncés dans une tribune du  JDD, dont de nombreux sénateurs et députés. Il peut en outre compter sur le soutien massif des cadres La REM parisiens, mais aussi des secrétaires d’État Marlène Schiappa et Gabriel Attal. L’ex porte parole du gouvernement a enfin reçu un soutien de dernière minute de l’écologiste Antonio Duarte, qui a annoncé ce dimanche retirer sa candidature à l’investiture La REM à Paris, ajoutant « faire alliance » avec l’ex-porte parole du gouvernement. « Demain, j’enverrai un courrier en bonne et due forme à la CNI pour expliquer que je m’allie à Benjamin Griveaux avec un projet commun » a précisé M. Duarte, affirmant que « l’écologie est placée en priorité numéro un ». « Il y aura une équipe et j’incarnerai toujours les valeurs et le projet de l’écologie aux côtés de Benjamin qui reprendra une partie de mes 150 propositions », a t-il poursuivi.

 

Reste à convaincre la commission d’investiture du parti. Et dans la dernière ligne droite, l’appel dans Le Figaro de l’ancien maire du Havre Antoine Rufenacht en faveur d’une candidature d’Édouard Philippe à Paris risque de relancer les rumeurs sur les supposées ambitions du premier ministre dans la capitale. »Côté off », la rumeur d’un parachutage dans la capitale du premier ministre, Edouard Philippe, qui se manifeste avec plus ou moins d’intensité dans les couloirs du pouvoir depuis plusieurs mois, trouve aujourd’hui un écho franchement sonore.

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