Nucléaire, taxe sur les carburants, colère sociale … La feuille de route d’Emmanuel Macron

Emmanuel Macron a fixé ce mardi les grands axes de la politique énergétique du pays pour les 10 prochaines années. Mais au onzième jour du mouvement des « gilets jaunes », le chef de l’état a aussi tenté aussi de répondre à la grogne sociale. Fermetures de réacteurs nucléaires, de centrales à charbon, taxe sur les carburants, lancement d’une vaste concertation dans les territoires… Ce qu’il faut retenir du discours du président.

C’est peu dire que son intervention était attendue. Ce mardi matin tous les regards étaient tournés vers l’Elysée où le chef de l’état a déroulé devant le Conseil national de la transition écologique, sa feuille de route pour les prochaines années. Un exercice de style… Entre annonces concrètes sur le cap énergétique à tenir, et la réponse à la colère des « gilets jaunes ». 

« Je ne confonds pas les casseurs avec des concitoyens qui veulent faire passer un message. J’éprouve de la compréhension pour les concitoyens mais je ne céderai rien à ceux qui veulent la destruction et le désordre », a d’abord annoncé Emmanuel Macron, faisant notamment référence aux violences qui ont émaillé la journée du samedi 24 novembre 2018. »Je dois assumer mes convictions et mes actions. On ne peut pas être le lundi pour le climat et le mardi contre la hausse des prix des carburants », a ajouté le président.  « Je ne change pas de cap, Je ne change pas d’avis, de vérité« . Le chef de l’Etat a ensuite assuré qu’il ne confondait pas « les manifestants « gilets jaunes », dont il n’a pas une seule fois prononcé le nom, avec les casseurs. Il a affirmé « éprouver de la compassion » pour les premiers et promis qu’il ne « montrerait aucune faiblesse » à l’égard des seconds.

 

 

Nucléaire : 14 réacteurs arrêtés d’ici 2035

« Je n’ai pas été élu sur un programme de sortie du nucléaire mais sur une réduction du nucléaire dans le mix énergétique. J’aurais aimé le faire dès 2025 » a déclaré le président qui a annoncé que la réduction à 50 % de la part de l’atome dans l’électricité en France était reportée à 2035. « Quatorze des 58 réacteurs français seront arrêtés d’ici 2035, dont douze entre 2025 et 2035″, a-t-il détaillé. Le président de la République considère toutefois que l’atome reste une « énergie d’avenir » et a maintenu la porte ouverte au développement de l’EPR.

Place aux énergies renouvelables

« Il faut pour réussir, cesser de produire ces énergies carbonées sur nos territoires. L’ensemble des centrales a charbon seront fermées d’ici 2022. » a ajouté Emmanuel Macron. « Il faut aussi pour réussir, cesser de produire ces énergies carbonées sur nos territoires », et, «  être capable de produire des alternatives », évoquant « un mix électrique» qui reposera «sur l’essor des énergies renouvelables les plus compétitives ».

D’ici 2030, le parc d’éolien devrait être triplé et le photovoltaïque devra lui être multiplié par cinq. « L’éolien en mer sera aussi développé« , a précisé le chef de l’état qui veut aussi renforcer l’énergie hydraulique. Le rythme d’investissement dans les énergies vertes va ainsi s’intensifier dans les années à venir, avec un budget en progression, de 2 à 3 milliards d’euros supplémentaires. Le soutien au développement des énergies renouvelables va passer de 5 milliards actuellement « à 7 à 8 milliards d’euros par an » a annoncé le Président, qui a évoqué un triplement de l’éolien terrestre et une multiplication par cinq du photovoltaïque d’ici 2030.

L’idée d’une « taxe flottante » sur les carburants

Le chef de l’État propose de définir une sorte de taxe flottante sur les prix des carburants. L’idée est d’instaurer un rendez-vous trimestriel pour « adapter toute nouvelle hausse de la taxe sur les carburants à l’évolution des marchés internationaux du pétrole », afin de se protéger en cas de nouvelle « envolée des cours« . Le dispositif sera discuté lors de l’examen, mi-décembre, en deuxième lecture du projet de loi de finances pour 2019, a précisé l’Elysée.

« J’entends la grogne, qui s’est focalisée sur le prix des carburants. En même temps que l’augmentation de la taxe, votée par le parlement, s’est ajoutée la hausse des prix mondiaux des carburants. Il nous faut construire une méthode pour nous mettre à l’abri de tels phénomènes et adapter la hausse des taxes à l’évolution des cours », a déclaré Emmanuel Macron qui a annoncé une « grande concertation sur la transition écologique et sociale [qui] aura pour mission de construire ce nouveau modèle économique, social et territorial ». Le Président se donne « trois mois pour construire des solutions acceptables et accessibles pour chacun ».

« Une main tendue » vers les « gilets jaunes »

« Ce que vous dites, c’est ‘stop’. « Je l’entends, donc il faut changer de méthode » a lancé le chef de l’état qui propose de bâtir une véritable transition qui soit un « agenda de solution et un agenda de protection. » Emmanuel Macron a  annoncé le lancement d’une « grande concertation de terrain sur la transition écologique et sociale », qui doit permettre, « dans les trois mois qui viennent », d’élaborer des solutions» et des « méthodes d’accompagnement ». Des représentants des “gilets jaunes” pourront dans chaque région, y prendre part et faire des propositions « pour sortir de la dénonciation réciproque. » L’Elysée a par ailleurs fait savoir qu’Emmanuel Macron avait demandé à son ministre de la Transition énergétique de  recevoir des membres des gilets jaunes cet après-midi. Deux représentants de ces derniers, Priscilla Ludosky et Eric Drouet, sont ainsi arrivés vers 20 heures au ministère de la Transition écologique et solidaire pour y rencontrer le ministre.

Selon Les Echos, proposition du chef de l’état n’a semble t-il pas convaincu la base du mouvement. De « l’enfumage » à la « poudre de perlimpinpin », les gilets jaunes ont eu des mots très durs après le discours d’Emmanuel Macron, tant sur les réseaux sociaux qu’à la télévision.

Le discours d’Emmanuel Macron devant le Conseil national de la transition écologique 

LIVE | Transition énergétique : changeons ensemble.

Publiée par Emmanuel Macron sur Mardi 27 novembre 2018

 

 

 

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