Primaire de gauche : un premier débat sans passion

 

A dix jours du premier tour, les sept candidats à la primaire de la gauche se sont retrouvés jeudi 12 janvier pour une première confrontation télévisée, sans grand relief. Des débats sans passion, des différences de fond au final, assez peu nombreuses et, la condamnation quasi-unanime du quinquennat de François Hollande. Tels sont les principaux enseignements de cette soirée.

La très brève campagne du PS et de ses alliés connaissait ce jeudi soir un point haut : le premier des trois débats télévisés entre les sept candidats à la primaire. Un moment crucial pour les challengers, à dix jours du premier tour. Avec en toile de fond, un double enjeu collectif : ne pas offrir aux électeurs l’image d’une gauche  éclatée et leur donner envie  de se déplacer les 22 et 29 janvier prochains.

Reste que ce premier rendez-vous n’a pas marqué les esprits. Les sept prétendants à l’investiture ont passé un grand oral sans pour autant convaincre et, sans que ne se dessine nettement un favori. Suivi par 3,8 millions de personnes,  il  enregistre en outre une audience nettement à inférieure à celle du premier débat de la primaire de la droite, en octobre sur la même chaîne. Un relatif désintérêt qui pourrait contrer les espoirs du Parti socialiste, de susciter l’envie des français d’aller voter à la primaire.

Des points communs, et quelques divergences marquées

Ce premier « round » n’a pas donné  lieu à une bataille rangée entre les sept prétendants. Interrogés sur leur programme, chacun a développé ses propositions en matière économique et sociale, de lutte contre le terrorisme, avant d’aborder la question de la laïcité et de la crise républicaine. En creux, se sont dessinés des points communs, à commencer par les questions d’éducation, mais aussi quelques lignes de fracture, sur des sujets clivants comme le revenu universel et la loi travail.

Benoît Hamon et Arnaud Montebourg ont ainsi réaffirmé leur volonté d’abroger un texte « sans légitimité démocratique« , qui « facilite les licenciements » et « la baisse de la rémunération des heures supplémentaires« .

Sans en revendiquer l’abrogation, Vincent Peillon a indiqué quant à lui vouloir « supprimer l’article qui permet à un accord d’entreprise de réduire, par exemple, la majoration des heures supplémentaires« .

Principal point de désaccord entre les candidats, la question du revenu universel a donné lieu à quelques passes d’armes. Proposition phare du programme de Benoît Hamon qui en a fait son cheval de bataille, la mesure est condamnée par les autres candidats, à l’exception de Jean-Luc Bennahmias. « Je veux une société du travail« , a rétorqué Manuel Valls, tandis que François de Rugy a rejeté « un revenu de base pour solde de tout compte » de la lutte contre le chômage » et que Vincent Peillon a affirmé que le revenu universel « philosophiquement pose un gros problème ».

L’ex-Premier ministre Manuel Valls a par ailleurs fait valoir sa « fierté d’avoir servi les Français dans une période très difficile« , en référence aux attentats. En matière de lutte contre le terrorisme, les candidats ont affiché un large consensus. Même tendance s’agissant de l’éducation, au sujet de laquelle tous les candidats ou presque, ont estimé que celle-ci était « la priorité des priorités » pour reprendre les mots de Benoît Hamon.

Un verdict sévère sur le quinquennat de Hollande

Invités à qualifier le quinquennat de François Hollande « en un mot », les candidats se sont montrés plutôt sévères à l’égard du Président. Un bilan certes encombrant, à commencer pour l’ancien Premier ministre qui  a choisi d’évoquer sa « fierté » d’avoir « servi les Français » au sein de l’exécutif, défendant son action comme chef du gouvernement.

L’ancien ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg, a jugé le quinquennat de François Hollande « difficile à défendre« , alors que Benoît Hamon a exprimé « un sentiment d’inachevé » et, que Vincent Peillon évoquait un « sentiment d’une profonde incompréhension« .

« Peut mieux faire« , a lancé de son côté Jean-Luc Bennahmias, ancien Vert, alors que François de Rugy faisait état d’un bilan « contrasté, en demi-teinte« . L’ex-ministre du Logement, Sylvia Pinel, s’est montrée plus positive. Relevant le sens de la « responsabilité » qui a prévalu selon elle, au cours de ces cinq dernières années, elle a salué « un bilan qu’il convient de porter parce que beaucoup de réformes pour redresser le pays ont été entreprises ».

Au final, aucun des candidats  ne sort vainqueur de cette première manche. Ils se retrouveront  se retrouveront dimanche 15 janvier pour un deuxième débat, avant un troisième qui aura lieu jeudi 19 janvier, trois jours avant le premier tour de la primaire.

 

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