Primaire de la gauche : les propositions sociales du 3e débat

Après un premier débat sans grand relief et un second plus animé, les sept candidats s’affrontaient jeudi soir pour la troisième et dernière fois avant le 1er tour du scrutin. Une dernière manche émaillée de quelques piques et d’attaques en direction de la figure montante de cette primaire, Benoît Hamon. Ce qu’il faut retenir des échanges sur les questions sociales.

C’était leur ultime occasion de se démarquer. Un dernier épisode crucial à trois jours du premier tour de scrutin, dont les organisateurs misent sur une participation entre 1,8 et 2,8 millions de votants. Au programme de cette dernière confrontation, des thèmes sociaux majeurs : la protection sociale, le revenu universel de base, sans oublier l’égalité professionnelles femmes-hommes.

Divergences marquées sur la protection sociale

Si l’ensemble des candidats militent pour la préservation de notre système d’assurance maladie, que François Fillon menace selon eux, de profonds désaccords sont apparus sur le rôle de la complémentaire santé. Un des thèmes majeurs de la Présidentielle selon Manuel Valls.

Vincent Peillon et Arnaud Montebourg ont ainsi plaidé pour une complémentaire santé publique, estimant qu’il y a « une injustice à éradiquer », pour les personnes qui n’ont accès ni à la couverture maladie universelle (CMU) ni à une mutuelle. Le second, propose d’ailleurs  une « mutuelle publique » à 10 euros par mois, pour un coût avoisinant les deux milliard d’euros.

De son côté, la radicale de gauche Sylvia Pinel a milité au contraire pour des économies, afin de «garantir un accès aux soins de qualité». L’écologiste François de Rugy a défendu quant à lui un «système mixte» de couverture santé. « Il faudrait retrouver 42 milliards d’euros » a t-il indiqué, pour justifier son refus de substituer une assurance-maladie universelle, aux complémentaires santé.

Haro sur Hamon, sur le revenu universel

En hausse dans les sondages, le député des Yvelines a été vivement attaqué sur sa mesure phare, le revenu universel. Sylvia Pinel et Arnaud Montebourg dénoncent à ce titre un coût démesuré, qu’ils estiment équivalent, voire supérieur, au budget actuel de l’Etat (387 milliards d’euros).

Pour Manuel Valls qui refuse l’idée « d’une gauche qui fait… des propositions à crédit… », on ne peut s’engager sur une telle promesse . Même « son de cloche » pour François de Rugy qui rappelle à son tour : « Si on commence par alourdir les dépenses, alourdir les déficits, on va encore alourdir la dette. »
Un projet revendiqué comme un choix politique par Benoît Hamon, qui rappelle que la première étape du financement universel est estimée à 45 milliards d’euros. Une somme selon lui proche de celle allouée aux entreprises au titre du CICE et du pacte de responsabilité.

Unanimité sur les questions d’égalité Hommes/Femmes

Unanimité quasi parfaite en revanche sur la question de l’égalité professionnelle Hommes/Femmes. Un sujet qui pour Manuel Valls doit être au cœur» des débats. Parmi les propositions des  candidats :
  • la création d’un congé paternité obligatoire, pour Sylvia Pinel et Arnaud Montebourg, même si «  l’état des mentalités dans ce pays, (…) impose de passer par un système plus coercitif », pour la présidente du PRG ;
  • la création d’un congé pour le deuxième parent, avant la naissance de l’enfant, pour François de de Rugy,  » parce qu’être parent ça s’apprend » ;

  • l’attribution du crédit d’impôt « Compétitivité et Emploi », sous condition du respect du principe d’égalité femmes-hommes dans les entreprises et au « rapprochement des salaires », pour Vincent Peillon ;

  • l’augmentation substantielle du montant des pénalités pour non-respect de cette parité, pour Benoit Hamon.
Leur proposition sociale originale
Originalité de ce troisième débat, chaque candidat disposait d’une carte blanche pour exposer une idée de son choix. Parmi les propositions à caractère social :
  • celle de Manuel Valls de créer un service civique obligatoire de 6 mois, pour les jeunes garçons et femmes ;
  • la soumission au  Parlement d’un texte sur l’euthanasie, pour François de Rugy et Benoît Hamon ;

  • la création d’un service public de maisons de retraite, pour François Peillon et, l’amélioration de l’accueil des personnes âgées et de leurs aidants, pour Sylvia Pinel.

 

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