Réforme du travail : syndicats et Patronat reçus à l’Elysée

Un peu plus de deux semaines après son élection, Emmanuel Macron a reçu ce mardi les responsables des organisations syndicales et patronales, pour discuter de la réforme du Code du travail qu’il souhaite mettre en place rapidement. Décryptage des tête-à-tête de la journée.

Ce mardi 23 mai s’annonce comme une journée décisive pour la réforme du droit du travail. Le chef de l’état reçoit ce jour, à tour de rôle, les organisations syndicales et patronales à l’Elysée. Une prise de contact cruciale avant de lancer la concertation sur l’un des dossiers prioritaires du quinquennat, moins d’un an après le « feuilleton » de la loi El Khomri. Plusieurs chantiers au menu des discussions : parmi eux, le référendum d’entreprise à l’initiative de l’employeur, le plafonnement des indemnités prud’homales ou encore, le regroupement des instances représentatives du personnel.

Tout au long de la journée, les leaders syndicaux et patronaux ont été accueillis à tour de rôle par le chef de l’état, pour des rencontres d’une heure. Laurent Berger (CFDT) a ouvert le bal à 9h00. Il a été suivi dans la matinée par Philippe Martinez de la CGT, Jean-Claude Mailly de FO et Pierre Gattaz du Medef. Les rencontres bilatérales avec le Patronat se sont poursuivi dans l’après-midi, avec François Asselin de la CPME, Alain Griset de l’U2P, François Hommeril de la CFE-CGC et Philippe Louis de la CFTC.

9h00  Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT

Premier responsable syndical à s’entretenir avec Emmanuel Macron,  Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT a évoqué à sa sortie de l’Elysée, une conversation axée « sur la méthode plus que sur le contenu des réformes« . Au cours de son tête à tête avec le Président, il a demandé  à Emmanuel Macron, d’éviter tout précipitation dans la mise en place de ces réformes, notamment celle concernant le code du travail. « Je lui ai demandé que la méthode ne soit pas à la hussarde, qu’il n’y ait pas une forme de précipitation qui ferait qu’il y aurait d’ici à la fin de l’été, fin août, le sentiment qu’il faudrait avoir tout réglé », a affirmé le leader de la CFDT. Et d’ajouter : «  Tenir ce calendrier, c’est juste impossible et ça ne laisserait pas le temps suffisant à la nécessaire concertation sur des sujets lourds ». Laurent Berger a déclaré en conclusion, avoir senti Emmanuel Macron « déterminé à mettre en place ce qu’il avait annoncé », mais « aussi à l’écoute ».

Laurent Berger assure « ne pas chercher à être un interlocuteur privilégié » du président, et vouloir « travailler dans l’intelligence » avec les autres syndicats.

10h00  Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT

A l’issue de son entretien avec le président de la république, le numéro un de la CGT, Philippe Martinez, a indiqué avoir eu le sentiment que le calendrier du gouvernement pourrait être modifié, y voyant une « bonne nouvelle ». « Le calendrier a l’air d’avoir bougé (…). J’ai cru comprendre que l’agenda rapide qui était prévu n’est pas aussi rapide que ce que j’avais cru comprendre, a t-il affirmé . « L’échéance de fin août ou du 1er septembre a l’air plus floue. « Cela demande confirmation, c’est le sentiment que j’ai eu« .« On se connaît, donc ça s’est bien passé, a ajouté le leader de la CGT, à la sortie de son tête-à-tête avec le Président. Ce n’était pas une réunion de négociation », a-t-il précisé.

11h00  Jean Claude Mailly, secrétaire général de Force Ouvrière (FO)

A sa sortie de l’Elysée, le numéro 1 de FO, Jean-Claude Mailly, a tenu à tempérer les déclarations optimistes de Philippe Martinez : « J’espère que ça se détend un peu (sur le calendrier), mais ce n’est pas encore sûr« , a-t-il indiqué au terme de sa rencontre avec Emmanuel Macron. « J’ai senti qu’a priori, il y a des marges de manœuvre. A confirmer dans les jours à venir« , a poursuivi le secrétaire général de Force Ouvrière, à qui le président a confirmé que la réforme se ferait bien par « ordonnances.

 12h00  Pierre Gattaz, président du Medef

De son côté, le président du Medef, Pierre Gattaz, a a pressé Emmanuel Macron de mener des réformes fortes et rapides qui permettront de redresser la confiance et donc l’économie. Indiquant qu’il approuvait le recours aux ordonnances, le « patron des patrons » estimé que « la réforme du marché du travail devrait aller vite« . « Je crois que c’est essentiel d’aller vite sur ce gros problème français. Il faut déverrouiller ce marché du travail« , a-t-il insisté. Il a ainsi demandé au Président d’abroger de façon urgente le dispositif de pénibilité et le prélèvement de l’impôt à la source, qui pèsent les entreprises. Mais aussi, d’améliorer le projet de transformation du CICE en baisse des cotisations qui figurait au programme d’Emmanuel Macron.

 

 15h00  François Asselin, président de la CPME

A sa sortie de l’Elysée, François Asselin, président de la CPME, a précisé les éléments de calendrier livrés par le chef de l’état, lors de leur entretien. « Le calendrier que m’a annoncé le président de la République est celui d’une grande concertation d’ici l’été, jusqu’à la mi-juin à peu près, une « loi d’habilitation durant l’été avec une volonté du président de la République de passer au vote de la ratification des ordonnances « courant septembre », a déclaré M. Asselin.

« Le président de la République m’a par ailleurs confirmé qu’il ferait un moratoire sur ces questions de critères de pénibilité, qu’il n’abandonnerait pas pour autant le projet, mais qu’il renégocierait avec les partenaires sociaux pour voir comment la pénibilité puisse être applicable », a déclaré le président de la CPME, après son entretien avec le président. « C’est une avancée majeure« , s’est félicité François Asselin, à qui Emmanuel Macron a promis un « temps de la concertation » sur le sujet.

 Dès le mardi 23 mai, les principales organisations syndicales et patronales seront reçues à Matignon par le Premier ministre Édouard Philippe et la ministre du Travail, Muriel Pénicaud. Une deuxième vague d’entretiens avec les partenaires sociaux se tiendra toujours à Matignon le lundi 29 mai.
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