Rythme de travail : existe t-il un modèle normal ?

 

 

Le rythme et les modes d’organisation du travail ont beaucoup évolué au cours de la dernière décennie : augmentation de l’activité le week-end, mise en place d’horaires irréguliers et réduction des temps de travail, sont autant de nouvelles composantes. Existe t-il aujourd’hui un rythme normal de travail en France ?

Pas vraiment, selon la  direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) qui dans une étude récente sur le sujet met en évidence l’hétérogénéité des modèles de travail .

Seulement 44% des actifs travaillent ainsi en semaine standard du lundi au vendredi, de 8h20 à 17h30. Rarement mobilisés le week-end (22%), leurs journées de travail avoisinent les 8 heures, avec le plus souvent une coupure le midi de plus d’une heure. Cette semaine type concerne en grande partie les professions intermédiaires aux horaires réguliers. En majorité, des employés qualifiés surreprésentés dans ce groupe. Pour huit actifs sur dix, ce mode de travail est exercé à temps complet.

Deuxième groupe identifié : les 24% d’actifs en semaine longue. On y trouve principalement des non-salariés et des cadres ayant une lourde charge de travail et des horaires peu prévisibles.

Ce modèle se caractérise par la place prépondérante consacrée à l’activité professionnelle semaine, comme week-end. 50% des actifs de cette catégorie ont en effet une activité professionnelle le samedi et pour un tiers d’entre eux, le dimanche. Les personnes de ce groupe qui sont majoritairement des hommes, travaillent en moyenne 52 heures par semaine. Elles ont un salaire assez élevé, peinent à trouver du temps et à concilier vie professionnelle et personnelle, même si elles reconnaissent avoir une grande liberté dans la gestion de leurs horaires.

Troisième catégorie : les horaires décalés pour 15% des actifs, principalement en équipes de 2×8 et 3×8,  le matin, l’après-midi, le soir ou la nuit. Très présente dans l’industrie (19%) où elle concerne le plus souvent des ouvriers qualifiés, cette forme de travail est aussi présente dans le secteur de la santé et de l’action sociale (14%), avec une prédominance du travail de nuit.

Enfin, les autres formes de travail atypique : journées courtes, fragmentées, demi-journées, plannings alternant… Elles regroupent 17% des actifs, et sont présentes dans un grand nombre de secteurs et de professions. Les salariés qui les exercent  sont le plus souvent à temps partiel, ont un revenu d’activité plutôt modeste du fait d’un nombre d’heures de travail peu élevé et sont généralement à la recherche d’un nouvel emploi.

Les personnes concernées sont en majorité des employés non qualifiés du commerce, des services aux particuliers, de la restauration ou de l’agriculture. Leurs autres points communs : le cumul de contraintes horaires importantes et une ancienneté dans l’entreprise rarement supérieure à un an.

L’étude de la Dares sur les rythmes de travail en 2010 est à télécharger ici

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