Ce lundi 5 décembre à 18h30, le Premier ministre, Manuel Valls a officialisé sa candidature à la Présidentielle depuis son fief électoral d’Evry . Dès mardi, il démissionnera de ses fonctions de Premier ministre, a-t-il annoncé.
La nouvelle était attendue : quatre jours seulement après la mort politique de « François Hollande », Manuel Valls a donc décidé de se lancer dans la course à la présidentielle. C’est depuis Evry, dont il fut le député-maire pendant onze ans, que le chef du gouvernement a annoncé sa décision de participer à la primaire de gauche. « J’ai cette force en moi, cette volonté de servir mon pays »… « C’est une conviction totale. Je veux tout donner, à la France qui m’a tout donné« .
Et d’ajouter : « »Je suis candidat parce que la France doit peser de tout son poids dans un monde qui n’a plus rien à voir avec ce qu’il était. Je veux une France indépendante, inflexible dans ses valeurs. Il faut dans ce monde une expérience forte. Elle ne s’improvise pas. Je m’engage parce que je ne veux pas que la France revive le traumatisme de 2002«
Après un hommage rendu au chef de l’État, le Premier ministre a prononcé un discours de 20 minutes dans lequel il s’est voulu rassembleur. « La gauche est grande et belle quand elle parle à tous les Français, quand elle rassemble, quand son destin se confond avec celui de la France« , a-t-il déclaré. Immédiatement, il a ensuite posé ensuite les axes de sa campagne: la réconciliation de la gauche et le redressement de la France.
Revivez l’ensemble du discours de Manuel Valls
Les réactions à gauche
Pour Manuel Valls, candidat à la présidence, c’est une âpre bataille qui s’engage. Le Premier ministre va devoir rassembler une gauche profondément divisée, sur le bilan très controversé de François Hollande. Même s’il n’est plus dans la situation de la primaire de 2011, où il avait obtenu 5,6 % des voix, sa victoire est très loin d’être acquise tant les divisions sont profondes au sein de la majorité et la fracture importante avec les électeurs de gauche, déçus par le quinquennat.
Le chef du gouvernement peut toutefois compter sur des soutiens au sein même du Parti socialiste, parmi lesquels : Jean-Yves Le Drian, Michel Sapin, Bruno Le Roux ou encore Christian Eckert. Dès le début de la matinée, diverses personnalités de gauche ont en outre annoncé qu’elles se rangeront derrière le Premier ministre : Bernard Kouchner, ancien ministre de gauche ou encore, Jean François Debat, le trésorier du PS qui choisit Valls pour « porter le rassemblement de la gauche, et s’opposer à la droite et aux populismes ».
Réaction très vive en revanche dans la soirée, d’Arnaud Montebourg pour qui « Valls a proposé un discours d’opposant à sa propre politique ».
Les fidèles de François Hollande ont annoncé quant à eux qu’il n’y aurait pas de soutien « automatique » à la candidature de Manuel Valls. Même son de cloche chez l’ex-première secrétaire du PS, Martine Aubry qui a indiqué que son soutien n’était « pas évident ». « On va voir », a déclaré lundi la maire de Lille. « Je serai présente pour soutenir un candidat qui représente le cœur des valeurs du Parti socialiste ».
Le secrétaire du PS, Jean Charles Cambadélis, se veut quant à lui impartial, dans un message de soutien posté dans la matinée à Manuel Valls, sur Twitter.
Les réactions toutes tendances confondues