9ème journée d’action contre la réforme des retraites

Quand :
23/03/2023 Jour entier
2023-03-23T00:00:00+01:00
2023-03-24T00:00:00+01:00
Où :
France
France

Après le rejet des deux motions de censure et l’adoption de facto définitive de la réforme des retraites par le Parlement, un neuvième acte de contestation dans la rue se profile. Objectif : faire reculer le gouvernement. Dès l’annonce par la Première ministre du recours au 49-3,  le 16 mars, l’intersyndicale a fait part de son intention de poursuivre la mobilisation. Lors d’une conférence de presse, ses représentants ont appelé à “une neuvième grande journée de grèves et de manifestation“, ce jeudi. “L’intersyndicale continue à exiger le retrait de cette réforme dans des actions calmes et déterminées“, a déclaré Catherine Perret, secrétaire confédérale de la CGT. “Elle appelle à des rassemblements syndicaux de proximité ce week-end et à une nouvelle journée de mobilisation le jeudi 23 mars prochain.“

LFI promet “une journée historique“

Ces derniers jours, les opposants à la réforme ont maintenu la pression avec des manifestations quotidiennes, des blocages dans les raffineries, sur les ronds-points, dans le secteur de l’énergie, de la propreté ou encore, dans les lycées comme c’était le cas lundi. La journée d’action de ce jeudi devrait constituer le point d’orgue de cette mobilisation sous des formes diverses. “Jeudi va être une journée historique“, a assuré la présidente du groupe LFI à l’Assemblée, Mathilde Panot, en appelant “toutes celles et ceux qui le peuvent à faire grève et à venir en nombre dans la manifestation“.

Un appel à la mobilisation également relayé par Jean Luc Mélenchon. « Puisque le processus de la censure parlementaire n’a pas fonctionné, le moment est venu de passer à la censure populaire.“ “Je forme le voeu que cette censure populaire s’exprime massivement en tous lieux et en toutes circonstances, et qu’elle nous permette d’obtenir le retrait du texte“, a affirmé le leader de la France Insoumise au soir du 21 mars.

A la veille de l’acte 9 de la contestation, la tonalité de cette neuvième journée d’action est donnée par secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez dans un entretien au Monde. “La journée de jeudi est importante pour montrer que nous ne nous laissons pas impressionner“, déclare t-il. “La grève du 23 mars doit être une “nouvelle démonstration de force“, assure le syndicaliste.

La contestation a gagné en force ces derniers jours et la grève du 23 mars pourrait être très suivie. A quoi doit-on s’attendre dans les différents secteurs mobilisés ?

Transports

SNCF

Malgré une amélioration du trafic ces derniers jours, ce jeudi 23 mars, devrait être un jeudi noir dans les transports. La SNCF prévient que les circulations des trains seront “fortement perturbées“ sur certaines lignes lors de cette 9e journée de mobilisation. En moyenne, un TER sur trois circulera en France et seulement un TGV Inoui et Ouigo sur deux. Concernant les lignes Intercités : deux allers-retours Paris-Clermont et deux allers-retours Paris-Brive sont prévus, “pas d’autres circulations de trains Intercités de jour et de nuit.“

En Ile-de-France, un train sur deux circulera sur les lignes A et B du RER. L’interconnexion sera maintenue en gare de Nanterre Préfecture (RER A), ainsi qu’en gare du Nord (RER B). Ce sera un train sur trois pour le RER C, deux trains sur cinq pour le RER D et un train sur cinq sur le RER E.

Sur le réseau ferroviaire francilien, la circulation des trains restera perturbée. La SNCF prévoit de faire rouler 1 train sur 2 sur la ligne K, 1 train sur 3 sur les lignes H,J, L, N,P et U, et 2 trains sur 5 en moyenne sur la ligne R.

RATP

Même rengaine du côté de la RATP, qui a fait savoir dès mardi qu’il fallait s’attendre à un trafic “très perturbé“ pour la journée du 23 mars. Dans le métro parisien, seules les lignes 11 et 14 du métro, entièrement automatisées, circuleront normalement. La ligne 3bis sera la seule fermée. Concernant les autres lignes :

  • Les lignes 4, 7, 7bis et 9 circuleront toute la journée, mais à fréquence réduite ;
  • les lignes 3, 6 et 13 seront ouvertes – avec moins de trains – quasiment toute la journée (entre 5h30 et 19h30 ou 20h) ;
  • les autres seront ouvertes entièrement – sauf la ligne 8, qui sera ouverte partiellement -, à fréquence réduite toujours, et uniquement aux heures de pointe élargies. Plusieurs stations seront par ailleurs fermées.

Du côté des RER, il faudra compter sur sur 1 train sur 2 sur le RER A. L’interconnexion sera maintenue à Nanterre préfecture. La gare Auber sera fermée. Sur la partie du RER B exploitée par la RATP, ce sera un train sur trois. L’interconnexion sera maintenue à Gare du Nord.

Aérien

Le syndicat USAC CGT, qui représente les personnels Direction générale de l’aviation civile (DGAC) et les contrôleurs aériens, a déposé un préavis de grève qui courre jusqu’au jeudi 23 mars.  En outre, la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) a demandé aux compagnies aériennes d’annuler jeudi 23 mars 30% de leurs vols à Paris-Orly et 20% à Marseille-Provence, Toulouse-Blagnac et Lyon Saint-Exupéry. “En dépit de ces mesures préventives, des perturbations et des retards sont néanmoins à prévoir“, a prévenu la DGAC.

Raffineries-Carburant

Outre les transports, certains secteurs restent perturbés par des grèves et des mobilisations locales. En première ligne se trouvent les salariés de l’énergie et du pétrole : la CGT multiplie les actions dans ce domaine, et notamment dans les raffineries de l’Hexagone, afin de peser sur l’approvisionnement en carburants des stations-service. A ce jour, l’ensemble des raffineries sont bloquées, affirme la CGT. Dans un point de situation partagé lundi après-midi, le groupe TotalEnergies, qui gère quatre installations en métropole, a souligné le blocage de la raffinerie de Gonfreville, la plus importante du territoire, et celle de Feyzin, qui fonctionne “à débit réduit“.À Fos-sur-Mer, également, la raffinerie d’Esso-ExxonMobil a aussi cessé les expéditions. “Jusqu’à jeudi soir, il n’y aura aucune sortie de carburant, que ce soit par wagon ou par camion“, a prévenu lundi Lionel Arbiol, délégué CGT.

Conséquence de ce blocage,  mardi soir 13,1% des stations-service du pays ne disposaient plus soit d’essence (SP 98, SP95, E10), soit de diesel, selon les calculs de Fig Data. Trois stations sur dix étaient ainsi en rupture totale en Loire-Atlantique et dans le Gard, près d’un quart en Maine-et-Loire, dans le Vaucluse et dans l’Hérault, par exemple. Les pires difficultés se trouvent  dans les Bouches-du-Rhône, où quatre stations sur dix étaient à sec hier, et 56% en difficulté.

Éducation

Plusieurs syndicats de l’enseignement dont les principales fédérations, la Snuipp-FSU et la Snes-FSU, ont appelé à la grève ce jeudi 23 mars. Entre 40 et 50% des professeurs du primaire arrêteront le travail ce jeudi prévoit le Snuipp-FSU, premier syndicat dans les écoles maternelles et élémentaires. Ce dernier s’attend à de fortes mobilisations dans de nombreux départements comme les Bouches-du-Rhône, les Pyrénées-Orientales ou la Haute-Vienne, avec plus de 50% de grévistes, la Seine-Saint-Denis (55%) ou encore Paris, avec 70% de professeurs des écoles en grève, a détaillé sa secrétaire générale, Guislaine David. Dans la capitale, une école parisienne sur cinq devrait être fermée selon le syndicat national unitaire des instituteurs, professeurs des écoles et PEGC. Les autres services scolaires et périscolaires tels que la cantine, la garderie et les crèches sont par ailleurs susceptibles d’être touchés.

Ports et docks et routiers

Le 23 mars est le dernier jour de la mobilisation encouragée par la CGT des Ports et Docks depuis ce mardi. En ce qui concerne les automobilistes, des blocages ou des opérations escargots sont à prévoir alors que la CFDT FGTE et la fédération SUD-Solidaires Transports Routiers ainsi que la fédération FO Transports et de la Logistique ont appelé à la grève le 23 mars.

Propreté

La CGT Services Publics a voté ce mardi en assemblée générale la reconduction de la grève “dans l’ensemble de la filière“, jusqu’au lundi 27 mars. Toute la filière déchets de la ville est concernée, “des éboueurs fonctionnaires de la ville de Paris, des éboueurs du secteur privé et les salariés des usines d’incinération.“ A Marseilleles éboueurs ont rejoint le conflit social mardi, au moins jusqu’à jeudi.

 

 

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