Brexit : le Jour J

Quand :
31/01/2020 Jour entier
2020-01-31T00:00:00+01:00
2020-02-01T00:00:00+01:00
Où :
Royaume-Uni
Royaume-Uni

Après trois ans et demi de négociations laborieuses, le Royaume-Uni doit quitter officiellement l’Union européenne le vendredi 31 janvier à minuit (23h00, heure de Londres). Une date déjà reportée trois fois depuis le référendum de 2016, qui est avant tout symbolique. Concrètement, dans l’immédiat peu de choses changeront. L’accord de divorce entre le Royaume-Uni et l’Union Européenne (UE) prévoit en effet une période transitoire pour une sortie en douceur, au 31 décembre.

MISE A JOUR

L’adresse à la Nation du Premier ministre britannique

La déclaration d’Emmanuel Macron

 

Les festivités du 31

Boris Johnson avait pensé à des feux d’artifices sur Londres. Eh puis, on lui a fait remarquer que la moitié des Britanniques n’avaient pas votée pour le « Leave »  et que le pays était toujours aussi divisé. Donc Exit les belles rouges ! Il y a eu ensuite  l’idée-là de faire exceptionnellement résonner Big Ben. Réduite au silence depuis deux ans en raison de vastes travaux, la célèbre horloge ne sonnera pas pour l’occasion.  Pour la faire tonner, l’État aurait dû débourser 500 000 livres. Une dépense qu’a refusée le Parlement, même si l’idée émanait directement du Premier ministre. À la place, le gouvernement a prévu d’installer un cadran lumineux devant le 10 Downing Street, chargé de faire le décompte avant le Brexit.

L’idée c’est célébrer l’Union des 4 nations du Royaume uni : Angleterre, Ecosse, Pays de Galles et Irlande du Nord en déployant les drapeaux Rouge blanc bleu partout dans le pays et surtout sur les bâtiments officiels : une orgie d’Union Jacks. Quelques mouvements eurosceptiques, dont le groupe Leave.E.U, appellent également « tous les patriotes à sonner les cloches de leurs églises locales à 9 heures le samedi 1er février pour célébrer l’indépendance retrouvée du Royaume-Uni ». Nigel Farage, chef du Parti du Brexit, a, quant à lui, obtenu l’autorisation d’un rassemblement le 31 janvier sur Parliament Square.

3 millions de pièces de 50 pences  frappées de la devise « Paix, prospérité et amitié avec toutes les nations », entreront également en circulation ce 31 janvier. Enfin et surtout, le Premier ministre, Boris Johnson, prévoit de s’exprimer devant la nation ce 31 janvier dans la soirée, peut-être à 23 heures, lorsque précisément le Royaume-Uni se détachera officiellement du bloc européen. Après ce discours, un spectacle de sons et lumières aura lieu devant la résidence officielle du Premier ministre.

Et maintenant ? 

La journée du 31 janvier devrait être historique pour le Royaume-Uni. Pour autant en se levant le 1er février, les sujets de sa Majesté ne verront pas grand chose de changé. Le Royaume-Uni va entrer en effet à partir de cette date dans une phase de transition dans laquelle ses relations avec les 27 resteront inchangées jusqu’à la fin de l’année. Il ne pourra en revanche, ni siéger dans les institutions européennes ni avoir son mot à dire sur leurs décisions.

Les britanniques peuvent décider de prolonger la période de transition au-delà de fin 2020 pour un ou deux ans, mais ils devront informer l’UE de leur demande avant le 1er juillet. Boris Johnson le répète: il ne compte pas demander d’extension. Mais la Commission européenne juge le délai de la période transitoire très serré. Sa présidente, Ursula von der Leyen, s’est d’ores et déjà dite pessimiste sur ce calendrier, doutant que le Royaume-Uni et les 27 aient le temps nécessaire pour parvenir à un accord sur leurs futures relations. « Si nous ne pouvons pas conclure d’accord d’ici [fin] 2020, nous serons de nouveau au bord du précipice. Ce qui nuirait clairement à nos intérêts. Mais cela aurait plus d’impact sur le Royaume-Uni que sur nous », a-t-elle ainsi lancé face aux eurodéputés.

Londres se dit prêt par ailleurs à lancer ses négociations commerciales dès le 1er février, mais les membres de l’UE discutent toujours pour déterminer leurs objectifs pour ces négociations. L’Union Européenne a de son côté annoncé la nomination d’un premier ambassadeur auprès du Royaume-Uni, qui prendra ses fonction à partir du 1er février. Parallèlement, Londres compte lancer des négociations avec d’autres pays, pour arriver à des accords de libre-échange. En particulier avec les Etats-Unis, Donald Trump ayant fait miroiter un accord commercial « magnifique » à Londres. Un accord qui n’a toutefois rien d’évident, et qui risque d’avoir un coût politique, voire géopolitique, élevé. Dans un discours prévu début février, Boris Johnson doit présenter ses ambitions d’arriver à un tel accord de libre-échange, sans alignement avec les règles européennes.

Les dossiers clés

Un second marathon commence pour Bruxelles et Londres. Les deux parties ont jusqu’à fin décembre 2020 pour négocier leurs relations futures. Les discussions ne commenceront pas avant début mars, après la validation par les États membres et le Parlement européen du mandat donné à la Commission pour les conduire.

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