Emmanuel Macron présente l’agenda et les priorités de la PFUE

Quand :
19/01/2022 Jour entier
2022-01-19T00:00:00+01:00
2022-01-20T00:00:00+01:00
Où :
Parlement européen
1 All. du Printemps
67000 Strasbourg
France

Emmanuel Macron doit s’exprimer ce mercredi devant le Parlement européen, pour marquer le coup d’envoi de la présidence française du Conseil de l’Union européenne (PFUE). Un discours d’une vingtaine de minutes prévu vers 11h00.

Débutera ensuite une longue séquence de questions-réponses avec les députés. Emmanuel Macron répondra aux questions des chefs de groupes parlementaires et d’une vingtaine d’eurodéputés. Sont notamment inscrits sur la liste des prises de parole, l’Insoumise Manon Aubry, le représentant du RN Nicolas Bay, le LR François Xavier Bellamy et surtout le candidat Vert à la présidentielle, Yannick Jadot,  seul candidat à siéger à Strasbourg. “J’interviendrai pour rappeler son bilan et pour dénoncer l’instrumentalisation de la PFUE (présidence française) à des fins électorales“, a ainsi annoncé Manon Aubry, donnant le ton des critiques qui devraient être adressées au chef de l’Etat. Yannick Jadot qui s’exprimera au nom du Groupe des Verts/Alliance libre européenne au Parlement européen, dévoilera quant à lui un véritable contre-projet à Emmanuel Macron.

Défendre les priorités de la présidence française pour l’Europe

Emmanuel Macron présentera aux eurodéputés “sa vision pour l’Union européenne“, avec “la souveraineté européenne comme fil rouge“, mais « s’exprimera aussi au nom des 27 Etats membres », a indiqué l’Elysée. Selon les services de la Présidence, le discours du chef de l’État mettra l’accent sur les projets qui peuvent aboutir d’ici le printemps: taxe carbone aux frontières extérieures de l’UE, adoption de la loi sur les services numériques, mise en place d’un salaire minimum dans chaque pays membre. Le président plaidera aussi en faveur de chantiers qu’il souhaite voir adoptés d’ici l’été tels qu’une réforme de l’espace Schengen en vue de mieux lutter contre l’immigration illégale. Sur fond de crise entre l’Ukraine et la Russie, il devrait enfin lancer un appel en faveur du renforcement de la souveraineté européenne en matière de défense et de diplomatie, notamment à destination de l’Afrique ou de la zone indopacifique.

Mais attention, selon son entourage, Emmanuel Macron n’entend pas déclamer un discours de politique générale, qui le verrait détailler, une fois de plus, le programme de ce premier semestre 2022. Plutôt offrir, dit-on, un “discours d’orientation et de vision“. En clair, d’incarnation.

Les trois grands axes de la présidence française

Au cours d’une conférence de presse à l’Elysée jeudi 9 décembre, le président avait dévoilé les priorités de la présidence française de l’UE, dont la devise est “Relance, puissance, appartenance“. 

Une Europe souveraine

C’est le premier axe de la PFUE. “S’il fallait résumer en une phrase cette présidence : nous devons passer d’une Europe de coopération à l’intérieur de nos frontières à une Europe puissante dans le monde, pleinement souveraine, libre de ses choix et maître de son destin“, a affirmé le chef de l’État. Cette pleine souveraineté européenne doit notamment se matérialiser par un meilleur contrôle des frontières internes et externes de l’UE, en particulier via une réforme de l’espace Schengen.

L’approfondissement de l’Europe de la défense, appelée à entrer “dans une phase plus opérationnelle“, participera elle aussi à la souveraineté européenne. Saluant les récentes avancées en la matière, comme la création du Fonds européen de défense, Emmanuel Macron a indiqué que le moment était venu de définir une “souveraineté stratégique européenne“. La “boussole stratégique“, livre blanc qui renouvellera les orientations des Européens en matière de défense et de sécurité pour les prochaines années, doit contribuer à cet effort.

La stabilité et la sécurité de notre voisinage“, est la troisième dimension mise en en avant le chef de l’Etat le 9 décembre. Emmanuel Macron a évoqué une relation “structurante“ entre l’Europe et l’Afrique, conduite à être revitalisée par un “New Deal“ entre les deux continents.

Un nouveau modèle européen de croissance

C’est le deuxième grand axe de la présidence française. “Il nous faut définir ensemble ce que sera l’Europe de 2030”, a déclaré Emmanuel Macron. Avec une ambition : asseoir l’Europe en termes d’innovation, de production, de créations d’emploi et affirmer la compétitivité économique du continent européen par rapport à la Chine et aux Etats-Unis. Pour ce faire, la France entend promouvoir une “souveraineté technologique“ européenne, qui implique des règles budgétaires adaptées. Le nouveau modèle économique défendu se caractérise par une Europe championne de l’ambition climatique, qui vise la neutralité climatique à l’horizon 2050 dans le cadre du Pacte vert européen.

Emmanuel Macron a fait part de son intention de faire adopter au plus vite le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières, une des mesures proposées par la Commission européenne, qui vise à taxer les produits importés dans l’UE qui ne respectent pas les exigences climatiques européennes. Le président français veut également instaurer des “clauses miroir“ dans les accords commerciaux, qui imposent une réciprocité avec les partenaires de l’Europe en termes de normes écologiques, et lutter contre la déforestation importée. Le numérique est également une des composantes de  la vision portée par la France au cours de la PFUE. Paris souhaitant bâtir un réel marché unique du numérique.

Une Europe “à taille humaine“

C’est le troisième axe de la présidence française. “Je veux que nous puissions faire de cette présidence un grand moment d’humanisme européen“, a déclaré le chef de l’Etat. Un humanisme européen qui repose en partie sur la défense de l’état de droit dans les Etats membres. Des questions qui ne “ne sont pas négociables“, a martelé le président. “Elles sont existentielles, elles sont à la base de nos traités, elles sont au cœur de ce qui est la convention même des droits de l’homme, qui a précédé à notre Union, elles sont dans les textes constitutionnels de notre Union”, a t-il ajouté. Cette volonté sera notamment portée au mois de mai, par la Conférence sur l’avenir de l’Europe, visant à penser l’Union européenne de demain. “Ce doit être le début d’un élan refondateur“, avec une possibilité de “refonte des traités“ à l’issue du processus, a fait valoir Emmanuel Macron.

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