Emmanuel Macron reçoit les forces politiques à l’Assemblée

Quand :
21/06/2022 – 22/06/2022 Jour entier
2022-06-21T00:00:00+02:00
2022-06-23T00:00:00+02:00
Où :
Palais de l'Elysée
55 Rue du Faubourg Saint-Honoré
75008 Paris
France

Face à un risque de désordre législatif avec une Assemblée qui est loin de lui être acquise, Emmanuel Macron reçoit ce mardi et mercredi à l’Elysée, les responsables des partis politiques, susceptibles de former un groupe à l’Assemblée nationale. “Garant des institutions, le président de la République est déterminé à agir dans l’intérêt des Françaises et des Français, dépositaire du mandat que ces derniers lui ont accordé“, a expliqué l’entourage du chef de l’État. Ces consultations ont été programmées alors que le Conseil des ministres prévu ce jour et la réunion de présentation du Conseil national de la refondation, qui devait avoir lieu demain, ont été annulés.

Six d’entre eux seront reçus mardi à l’Elysée: Christian Jacob (LR) ouvrira la marche à 10h, avant Olivier Faure (PS) à 11 heures, François Bayrou (Modem) à 14 heures, Stanislas Guerini (LREM) à 15h, Marine Le Pen (RN) à 17h30 et Fabien Roussel (PCF) à 18h30, avant d’autres mercredi comme le chef du parti EELV Julien Bayou.Si le chef de LFI Jean-Luc Mélenchon n’a pas encore répondu, son numéro 2 Adrien Quatennens n’en a pas écarté l’idée, s’interrogeant toutefois “pour quoi faire ?“. Une heure est prévue pour chaque entretien.

Emmanuel Macron poursuit ce mercredi  sa salve de consultations politiques à l’Elysée. Le chef de file des écologistes, Julien Bayou, ainsi que le duo de députés LFI, Mathilde Panot — reconduite hier à la tête de son groupe — et Adrien Quatennens, sont notamment attendus. Tout comme l’ex-Premier ministre Edouard Philippe, en tant que fondateur d’Horizons.

MISE A JOUR

Mercredi 22 juin/11h00

Édouard Philippe : Horizons

L’ex-Premier ministre, Édouard Philippe, reçu à l’Elysée en tant que président du parti Horizons, a jugé nécessaire qu’Emmanuel Macron “appelle à la responsabilité, les familles politiques qui n’avaient pas l’occasion, vocation ou l’habitude de travailler ensemble, pour mettre en commun un certain nombre de projets et avancer vers une stabilité politique“. « C’est un exercice difficile, un exercice auquel notre pays n’est pas habitué“, a reconnu le maire du Havre. “Je suis très ouvert sur la sémantique (…) “Et si l’on ne veut pas laisser prospérer une instabilité politique qui à mon sens est dangereuse pour le pays (…), je crois qu’il faut élaborer ce programme, cet accord minimal qui permet d’avancer. »

Adrien Quatennens : La France Insoumise (LFI)

Adrien Quatennens s’est exprimé au sortir de son entretien avec Emmanuel Macron à l’Elysée. “Nous avons entendu parler ces dernières heures d’une grande coalition et même d’un gouvernement d’union nationale.“ (…). “Nous ne sommes candidats à aucun arrangement, aucune combine, aucune participation à un gouvernement avec le président de la République pour la raison que notre diagnostic politique, c’est qu’il y a le besoin qu’un gouvernement fasse le contraire de son gouvernement. Je lui ai répondu que ça serait complètement incohérent et improbable que nous participions à ce type de coalition“, a affirmé le coordinateur de La France insoumise.

Julien Bayou : Europe-Écologie-Les-Verts (EELV)

A sa sortie de l’Elysée où il a rencontré Emmanuel Macron, le secrétaire national d’Europe écologie-Les Verts a déclaré avoir dit au président qu’il “faut tout remettre à plat, et que ça passe par une convention mixte, un système de convention citoyenne pour une nouvelle République, une assemblée constituante“. “Il faut reparlementariser : ça commence par le fait que la Première ministre doit venir devant l’Assemblée présenter un discours de politique générale et se soumettre à un vote de confiance“, a ajouté Julien Bayou, rejetant l’idée d’un  “gouvernement d’union nationale“.

Mardi 21 juin / 11h30

Fabien Roussel : parti communiste français (PCF)

Dernier visiteur de ce premier jour de consultation, Fabien Roussel a indiqué à sa sortie de l’Elysée : “Emmanuel Macron cherche les voies pour sortir de cette situation politique où les Français lui ont envoyé un message et je crois que le message, il l’a entendu“.“J‘ai dit au Président que nous soutiendrons toutes les mesures sociales qui revaloriseraient le travail, mais pas les petits chèques, pas les miettes“, a ajouté le leader communiste.  

Mais un peu plus tard, sur le coup de 21 heures, le leader communiste a provoqué un tsunami dans les rédactions, en déclarant sur LCI que le chef de l’Etat lui avait demandé s’il serait prêt à participer à un “gouvernement d’union nationale“. “Je lui ai dit que nous avions déjà participé à un gouvernement d’union nationale en 1945 avec le général de Gaulle, ce n’est pas quelque chose qui nous choque de participer à la reconstruction de la France avec d’autres. Mais tout dépend du projet, il faut un projet high level“ lui aurait répondu l’ex-candidat à la présidentielle, demandant des “gages en matière de politique sociale“. Roussel aurait ajouté que “le niveau de défiance“ à l’égard du président rendait quoiqu’il en soit la chose compliquée.“

Marine Le Pen : Rassemblement National (RN)

La candidate du Rassemblement National à la Présidentielle s’est longuement exprimée à sa sortie de l’Elysée, où elle a été reçue par Emmanuel Macron. “La majorité relative qui soutient le président doit accepter que des groupes d’opposition doivent pouvoir bénéficier de l’ensemble des moyens que leur accorde le règlement de l’Assemblée nationale ou la tradition“ a déclaré en préambule Marine Le Pen. “Le Rassemblement national étant le premier groupe d’opposition à l’Assemblée nationale, il est parfaitement légitime qu’il réclame la présidence de la commission des finances, qu’il ait également une vice-présidence“, a-t-elle, ensuite, estimé.

Quelle a été la teneur de des échanges du chef de l’état et de la dirigeante d’extrême droite.?  “Nous avons évoqué la situation du pays, les difficultés des Français. J’ai exprimé auprès du président des sujets de préoccupation urgents : le pouvoir d’achat, avec cette inflation qui monte de façon inquiétante et qui semble hors contrôle ; j’ai évoqué ma vive inquiétude sur une immigration absolument anarchique et dérégulée ; et j’ai exprimé le souhait que le chantier de la revivification de la démocratie [se fasse] avec le RIC et la proportionnelle“, a, par ailleurs, déclaré Me Le Pen. “J’ai rappelé au président que je m’opposerai de la manière la plus ferme à la réforme des retraites », a t-elle conclut.

François Bayrou (Modem)

Le président du MoDem s’est lui aussi exprimé après son entretien avec le président de la République. “ Je lui ai dit qu’il y a eu un message du pays. Un message très fort, à certains égards violent et que personne ne peut l’ignorer, a-t-il fait savoir. La ligne que je crois il faut suivre, devant les difficultés très grandes qui nous attendent, est qu’il faut s’approcher le plus près possible de l’union nationale.“

Stanislas Guerini (LaREM)

Après avoir échangé pendant une heure avec le président de la République à l’Elysée comme les principaux chefs de parti politique avant lui, Stanislas Guerini, le délégué général de La République en marche, a rapidement pris la parole devant les journalistes. “Je suis certain que, de cette période, nous saurons faire émerger quelque chose de nouveau au Parlement, où c’est le lieu de la démocratie,“ a-t-il affirmé. “Je suis certain qu’on réussira ensemble.“

Olivier Faure : parti socialiste (PS)

A l’issue de sa rencontre avec le président de la République, le patron du PS a indiqué la teneur de ses échanges avec Emmanuel Macron. “Ce que je lui ai dit c’est que la question du casting de m’intéressait pas du tout“, a assuré Olivier Faure, indiquant ne pas être “Le DRH de la macronie“. “Au fond ça m’est complètement indifférent de savoir qui est à Matignon“, a-t-il poursuivi. “La seule chose qui m’intéresse c’est de savoir ce qu’on va dire aux Françaises et aux Français. Est ce qu’on va les entendre, alors même qu’ils nous ont dit qu’ils étaient dans une forme de souffrance sociale“, a t-il développé. Et de conclure : “Nous avons discuté des questions écologiques, salariales… pour essayer de faire avancer le pays. Je ne sais pas ce qu’il en retiendra“.

Christian Jacob : Les Républicains (LR)

Premier chef de parti reçu par Emmanuel Macron ce mardi, le président des Républicains a affirmé à sa sortie de l’Elysée avoir eu “un échange cordial mais franc et direct“. “J’ai redit au président qu’il n’était pas question pour nous d’entrer dans ce qui pourrait être une trahison de nos électeurs : nous avons fait une campagne dans l’opposition à sa majorité et son gouvernement, nous restons dans l’opposition de manière déterminée mais responsable“, a affirmé Christian Jacob.  “Il n’est pas question d’entrer dans une logique de pacte, de coalition, de participation“, a-t-il ajouté.

Interrogé sur la position de LR quant à la réforme des retraites, Christian Jacob a dit au président qu’il “attendrait de voir les textes“. “Notre position est connue. Il y a une nécessité de relever les pensions. Ça ne peut se faire qu’avec une réforme des retraites, avec un allongement de la durée de cotisation“”“Nous serons force de proposition à l’Assemblée et au Sénat“, a ajouté le responsable politique.

La Première ministre non conviée

La cheffe du gouvernement, Elisabeth Borne, n’a pas été conviée à participer à ces consultations. Elle se démène pourtant depuis dimanche soir, à en croire son entourage, pour trouver “la meilleure façon de rassembler des députés (…) constructifs et qui pourraient vouloir travailler (…) sur les urgences pour les Français, en particulier sur le pouvoir d’achat“. Le chef de l’Etat lui aurait pourtant “réitéré sa confiance“, hier, à l’Elysée, en tête à tête avant leur déjeuner hebdomadaire. Il y avait invité, pour l’occasion, les présidents de ses deux principaux partis alliés, François Bayrou et Edouard Philippe.

 

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