Mohammed Ben Salman à l’Elysée

Quand :
28/07/2022 Jour entier
2022-07-28T00:00:00+02:00
2022-07-29T00:00:00+02:00
Où :
Elysée
55 Rue du Faubourg Saint-Honoré
75008 Paris
France

De retour ce jeudi de sa tournée africaine, Emmanuel Macron enchaîne sur une nouvelle séquence diplomatique. Le président français reçoit ce jeudi soir à l’Elysée, le  prince saoudien Mohammed Ben Salman, huit mois après son déplacement à Djedda.

 Le prince héritier saoudien, dénommé aussi par l’acronyme  ”MBS ”, effectue sa première visite en Europe depuis le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi au consulat saoudien en Turquie en 2018. Les renseignements américains, tout comme les Nations Unies, estiment qu’il est responsable de l’assassinat du journaliste, figure de l’opposition contre le régime saoudien. A l’époque, Joe Biden avait déclaré que le prince héritier serait mis au ban du de la communauté internationale et traité en tant que  ”paria ”. Mais dans la guerre en Ukraine est passée par là, et le prince fait son retour sur la scène internationale — symbolisé par le check poing contre poing entre MBS et Biden lui-même, lors de sa visite en Arabie Saoudite.

Face à une crise de l’énergie causée en grande partie par les tensions entre Russie et pays occidentaux, les dirigeants de l’Ouest ont  ”changé de braquet ” et sont désormais plus amènes avec les régimes autoritaires des états pétrolifères ou riches en gaz du Moyen-Orient. Depuis la semaine dernière, Emmanuel Macron a d’ailleurs enchainé les rencontres, d’abord avec le président des Émirats arabes unis Mohammed ben Zayed Al Nahyane, puis avec le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi. Une série de rencontres qui a fait bondir les défenseurs des droits de l’homme hier sur Twitter comme ailleurs.

L’exécutif se sait ici en terrain miné. Un ministre interrogé par Politico hier anticipait que les oppositions, dont la Nupes, allaient  ”se jeter là-dessus ”, pour attaquer le gouvernement. D’où la discrétion autour de la visite et une organisation minimale : pas de conférence de presse prévue et pas de dîner d’État, juste un dîner de travail pour le prince héritier.

L’Arabie Saoudite étant le premier exportateur mondial de brut, les discussions autour de la table tourneront bien sûr autour du pétrole. Les Occidentaux espèrent convaincre l’Arabie Saoudite et d’autres d’augmenter leur production, pour compenser l’embargo européen qui frappe le pétrole russe. Le président français espère être au centre de ces négociations-là et tirer profit de ses bonnes relations avec les Emirats arabes unis, mais aussi de sa décision d’être le premier dirigeant européen à rendre visite à MBS décembre dernier.

Pour l’instant les Saoudiens résistent aux pressions, et refusent d’augmenter leur production, étant très attachés à l’accord de l’OPEP+ avec la Russie qui détermine les niveaux de production mondiaux. Et selon une interview de François-Aïssa Touazi, du Medef international, dans l’Opinion, L’Arabie Saoudite rencontre aussi des problèmes de maintenance des infrastructures et d’investissement à cause de la pandémie de COVID. Mais Jean-René Cazeneuve, député et président de la commission des finances à l’Assemblée Nationale, espère bien que Ben Salmane sera sensible aux arguments de Macron parce que “l’économie ralenti au niveau mondial” face à la flambée des prix. MBS “n’a pas intérêt à ce qu’on rentre dans une récession mondiale”, ce qui entraînera une chute de demande de pétrole, dit-il.

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