Réforme des retraites : Élisabeth Borne rencontre l’intersyndicale

Quand :
05/04/2023 Jour entier
2023-04-05T00:00:00+02:00
2023-04-06T00:00:00+02:00
Où :
Hôtel de Matignon
57 Rue de Varenne
75007 Paris
France

Alors que le dialogue est rompu depuis des semaines entre les deux camps, Élisabeth Borne, la Première ministre, a convié l’intersyndicale à Matignon, ce mercredi 5 avril. Un rendez-vous annoncé par le secrétaire général de la CFDT, le 28 mars dernier, au soir de la 10ème journée de mobilisation contre la réforme des retraites du gouvernement. “On ira. On en a parlé entre nous. Oui, on pense collectivement qu’il faut y aller pour porter nos propositions“, a déclaré Laurent Berger. “Mais si les 64 ans ne sont pas au menu, on claquera la porte“, a t-il ajouté.

Le Medef invité

Le même jour, la cheffe du gouvernement recevra également le Medef, comme l’a indiqué vendredi matin son président, Geoffroy Roux de Bézieux, au micro de RMC et BFMTV. “C’est assez normal, parce que quels que soient les sujets abordés, qu’on parle de retraites ou qu’on parle de travail, les employeurs ont un avis sur la question“ a-t-il justifié, précisant ne pas connaître l’ordre “de passage à Matignon. “Je ne sais pas si cela sera avant ou après“, a t-il ajouté.

Des positions toujours irréconciliables

Mais dans un contexte tendu et alors que se profile la onzième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, les deux camps semblent camper sur leurs positions. Dès le lendemain de l’annonce de la Première ministre,  Laurent Berger a réaffirmé accepter cette invitation dans le seul but d’évoquer le recul de l’âge de la retraite à 64 ans. “J’en parlerai. Et si on me dit “vous ne pouvez pas en parler“, alors on partira“, a-t-il martelé sur franceinfo. Même position à la CFTC, dont le numéro 1 Cyril Chabanier, a indiqué mercredi 29 mars son intention de s’y rendre “uniquement pour parler retraite.“

Pas de médiation assure la CGT

Du côté de l’intersyndicale et de la CGT, le discours est aussi très clair. Élue vendredi à la tête de la Confédération Générale du Travail, Sophie Binet a confirmé la présence de son syndicat mercredi à Matignon. L’intersyndicale “unie“ rencontrera Elisabeth Borne mercredi, “pour exiger le retrait“ de la réforme, a affirmé la nouvelle patronne de la CGT.  “Nous ne lâcherons rien.“ “Il n’y aura pas de trêve, pas de médiation, on ne reprendra pas le travail tant que cette réforme ne sera pas retirée“, a t-elle affirmé.

Pas de pause sur le texte“, pour Borne

“Je suis à l’écoute et je me réjouis que l’intersyndicale réponde à mon invitation“, a indiqué vendredi, Elisabeth Borne, en déplacement dans la Nièvre. “Évidemment les organisations syndicales aborderont la réforme des retraites, a ajouté la Première ministre, assurant : “On ne peut pas faire de pause quand on a un projet de loi qui a été voté, qui est en cours d’examen devant le Conseil constitutionnel, mais moi, je suis à l’écoute et chacun aura l’occasion d’exprimer ses positions lors de cette rencontre.“

Quels sujets sur la table ?

L’entourage d’Élisabeth Borne a indiqué à BFMTV que la réunion aura pour sujet “le travail“. Chacun pourra aborder les sujets qu’il souhaite, et pour notre part on expliquera aussi notre position“, a déclaré la cheffe du gouvernement le vendredi 31 mars .“Pas d’ordre du jour“ promettait encore hier l’entourage de la Première ministre. La cheffe du gouvernement a néanmoins indiqué lundi qu’elle aimerait surtout parler “qualité de vie au travail, fins de carrières ou prévention de la pénibilité“, plutôt que report de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans, comme le veulent les syndicats. L’entourage de Borne tâchait donc hier de ne pas susciter trop d’attentes autour de cette rencontre, modestement présentée comme une “première étape pour renouer le dialogue“. “Tout le monde est d’accord pour dire que rien ne doit être conclusif“, prévenait encore un ministre.

La Première ministre espère malgré tout aller de l’avant. Dans un entretien à l’AFP dimanche 26 mars, elle avait indiqué souhaité “mettre de l’apaisement“ avec les syndicats en se disant à leur “disposition“, pour les rencontrer sur d’autres chantiers que celui des retraites. “Je suis à la disposition aussi des partenaires sociaux. Il faut qu’on trouve le bon chemin : est-ce que ce sont des rencontres bilatérales, une intersyndicale ? Il faut qu’on mette de l’apaisement. Et que l’on puisse reprendre le travail sur tous ces chantiers, de la pénibilité, des reconversions professionnelles“, avait alors affirmé la locataire de Matignon.

Un rendez-vous qui “risque d’être rapide“

Reste que l’intersyndicale a été claire : elle est là pour aborder le sujet de la réforme des retraites, et notamment la question du report de l’âge légal de départ à 64 ans. A défaut, elle l’a dit, elle claquera la porte.

La question est de savoir si le patron de la CFDT Laurent Berger emboîtera le pas de Sophie Binet, sa nouvelle acolyte cégétiste, qui a d’ores et déjà annoncé sur France Inter que le rendez-vous risquait “d’être très rapide.“ “C’est un test pour l’unité syndicale“, indiquait hier soir à Politico un proche du président. “La durée de la réunion est une unité de mesure de l’entente ou de la mésentente entre syndicats et gouvernement, donc les syndicats ne peuvent pas rester longtemps. S’ils le font, ils pactisent symboliquement avec l’exécutif“. Pas forcément la meilleure idée à la veille d’une nouvelle journée de mobilisation.

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