Remaniement ministériel

Quand :
04/07/2022 Jour entier
2022-07-04T00:00:00+02:00
2022-07-05T00:00:00+02:00
Où :
Hôtel de Matignon
57 Rue de Varenne
75007 Paris
France

Le sujet a été au coeur des échanges ces derniers jours entre Emmanuel Macron et sa Première ministre, qui devait présenter au président des propositions sur  “la composition d’un nouveau gouvernement d’action“. Car, moins d’un mois et demi après l’annonce d’une première équipe le 20 mai, cette dernière doit déjà être remaniée. Forçant le chef de l’Etat à revoir son casting initial.  “Il est urgent d’agir“, a reconnu le locataire de l’Elysée, le 30 juin, en marge du sommet de l’OTAN, à Madrid. Et de poursuivre : “Il est normal que l’action prenne en compte des choix de nos compatriotes et qu’elle se fasse en bon ordre.“

Un remaniement dans les prochaines heures

Alors que la Première ministre va présenter son discours de politique générale, mercredi 6 juillet, devant les députés, la porte-parole du gouvernement, Olivia Grégoire, avait indiqué dans la semaine que ce remaniement devrait intervenir “en toute cohérence“ lundi ou mardi. Le suspens devrait prendre fin plus rapidement. L’annonce d’un nouveau gouvernement pourrait ainsi intervenir dès lundi matin, selon une source au sommet de l’Etat. “Ce sera dans les prochaines heures“, a indiqué la cheffe de file des députés macronistes, Aurore Bergé, ce dimanche matin, sur RTL.

Remplacer les ministres sortants

Plusieurs places sont à prendre au sein du gouvernement II d’Élisabeth Borne. Trois ministres, défaits aux élections législatives, vont en effet devoir plier bagage. Il s’agit d’Amélie de Montchalin, à la Transition écologique, Brigitte Bourguignon, à la Santé et Justine Bénin, secrétaire d’Etat à la Mer. Liste à laquelle il convient de rajouter, Yaël Braun-Pivet, ministre des Outres-mers qui vient d’être élue présidente de l’Assemblée nationale. Toutes, vont devoir quitter leurs fonctions, afin de se mettre en conformité avec la règle instaurée par Nicolas Sarkozy en 2007, selon laquelle un membre du gouvernement battu dans sa circonscription ne peut se maintenir à son poste.

Outre le recrutement de profils solides, l’exécutif va devoir composer avec quelques difficultés supplémentaires pour la formation de ce nouveau gouvernement. En premier, la question de la parité mise à mal par le départ de quatre femmes du gouvernement Borne I. Un défi considéré comme “un gros sujet à gérer“ au sein de la majorité. Car dans les noms qui circulent pour prendre leur place, on retrouve essentiellement… des hommes.

Pouvoir les postes vacants

Une dizaine de ministres délégués et de secrétaires d’Etat doit être nommée pour occuper des portefeuilles non pourvus lors de la première vague. Parmi les postes à prendre, le logement, les transports, le tourisme, la biodiversité ou encore la ruralité… Des renforts sont par ailleurs attendus à Bercy pour le numérique ou la souveraineté industrielle. Le gouvernement, pour l’heure restreint, devrait être notablement étoffé.

Régler les cas Abad et Zacharopoulou,

En parallèle, le gouvernement devra trancher sur les cas du ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées, Damien Abad, et de Chrysoula Zacharopoulou, Secrétaire d’Etat auprès de la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères. Tous deux accusés de viols, tentatives de viols et/ou agressions sexuelles, pourraient quitter le gouvernement à la suite du remaniement. C’est notamment le cas de Damien Abad qui apparaît politiquement fragilisé avec l’ouverture dernièrement d’une enquête préliminaire pour tentative de viol.

Veiller aux équilibres politiques

L’exécutif va devoir également veiller au dosage politique, afin de servir ses deux alliés du MoDem et d’Horizons. Pour l’instant sous-représentés au gouvernement, les deux formations n’y ont en effet qu’un seul représentant. Les noms de plusieurs élus MoDem circulent pour intégrer la nouvelle équipe. C’est le cas pour le Modem, de l’ex-secrétaire d’Etat Sarah El Haïry ou du député des Yvelines Jean-Noël Barrot et pour Horizons, de Frédéric Valletoux, député de Seine-et-Marne et de Arnault Robinet, ancien élu de la Marne.

il n’y aura en revanche vraisemblablement pas de communistes dans le nouveau gouvernement. “Je n’ai pas été contacté, et je n’ai pas appris que des communistes aient été contactés. Mais ça ne me surprend pas“, a affirmé dimanche Fabien Roussel sur France Inter. Le secrétaire national du PCF n’a pas non plus fermé la porte à un gouvernement d’union nationale dans les mois et années à venir.

Les noms qui circulent

 A la Santé

Les noms de potentiels nouveaux ministres circulent, notamment pour le ministère de la santé et celui de la transition écologique. Le nom de Frédéric Valletoux, est cité avec le plus d’insistance, pour occuper le poste laissé vacant par Brigitte Bourguignon, à la santé. Clairement “donné favori“,  le maire de Fontainebleau, président de la Fédération hospitalière de France (FHF) et élu député de Seine-et-Marne aux législatives sous les couleurs d’Horizons, le parti d’Edouard Philippe, pourrait être pressenti pour reprendre la Santé, qui fait partie des urgences du gouvernement, à la veille d’un été redouté, avec l’arrivée d’une septième vague de Covid.

Sont également évoqués pour occuper les bureaux de l’avenue Duquesne, les noms de Philippe Juvin, député Les Républicains (LR) des Hauts-de-Seine et de Jean Rottner  Républicain également et président de la région Grand-Est,  Ou encore celui du maire (Horizons) de Reims (Marne), Arnaud Robinet.

A la transition écologique

Deux scénarios tiennent la corde pour remplacer Amélie de Montchalin à la transition écologique. Le premier serait de confier à l’actuelle ministre Agnès Pannier-Runacher le portefeuille de sa collègue démissionnaire, ce qui la verrait cumuler la transition énergétique et écologique. Le second, serait de convaincre une figure de l’Ecologie, de rejoindre les rangs macronistes. Une  potentielle  “grosse prise“, susceptible de crédibiliser l’ambition du chef de l’Etat dans ce domaine.

Les récents propos de Yannick Jadot, lorsqu’il a dit “ne fermer la porte à rien“ en réponse à une éventuelle participation à un gouvernement de coalition, ont été remarqués par les soutiens du chef de l’Etat. Pour autant, l’ancien candidat à la Présidentielle est en voie de marginalisation dans son propre parti, depuis le rapprochement d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV) avec La France insoumise (LFI) dans le cadre de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale. “Le poste peut être intéressant mais attention quand même à ce pourquoi on vend son âme“ a déclare vendredi 1er juillet sur franceinfo la députée EELV/Nupes Sandrine Rousseau.

 

 

 

Posted in .

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *