Réunion de pilotage de la sortie de crise à l’Elysée

Quand :
15/04/2021 Jour entier
2021-04-15T00:00:00+02:00
2021-04-16T00:00:00+02:00
Où :
Palais de l'Elysée
55 Rue du Faubourg Saint-Honoré
75008 Paris
France

Le palais présidentiel qui n’alerte que pourtant rarement la presse pour de simples réunions de travail, a tenu à faire savoir ce mardi que se tiendrait jeudi 15 avril, à 18h00, autour d’Emmanuel Macron, une réunion “sur les protocoles de réouverture“ des lieux accueillant du public.

Outre le Premier ministre Jean Castex, seront présents, les ministres Olivier Véran (Santé), Bruno Le Maire (Economie), Jean-Michel Blanquer (Education), Gérald Darmanin (Intérieur). Mais aussi Gabriel Attal (porte-parole), Frédérique Vidal (Enseignement supérieur), Elisabeth Borne (Travail), Roselyne Bachelot (Culture), Jean-Baptiste Lemoyne (Tourisme), Clément Beaune (Affaires européennes) et Roxana Maracineanu (Sports).

“Suite aux rencontres menées par les ministres avec les acteurs des différents secteurs concernés par la fermeture d’établissements, il s’agira d’étudier les protocoles sanitaires envisagés pour la réouverture progressive“ de ces lieux, a précisé l’Elysée mardi, en début de soirée. Cette sortie du tunnel, Emmanuel Macron en avait brossé les contours lors de son allocution télévisée du 31 mars. Le chef de l’état avait alors annoncé la réouverture “avec des règles strictes“ à partir de la mi-mai de terrasses de bars et restaurants et de certains lieux de culture fermés depuis le 30 octobre. “Nous allons bâtir, entre la mi-mai et le début de l’été, un calendrier de réouverture progressive“, assorti de “règles strictes“, avait-il déclaré.

Des zones d’ombre qui subsistent

Dans les faits, cette réouverture s’avère toutefois plus compliqué, en raison notamment de zones d’ombre qui subsistent. D’abord, le cas du variant brésilien. Des soignants et des membres de l’opposition ont alerté l’exécutif sur la menace de cette mutation du virus qui, bien qu’encore peu présent en France, pourrait causer des dégâts considérables dans l’Hexagone.

Au cours d’une réunion du groupe LaREM à l’Assemblée nationale, ce mardi, Jean Castex aurait évoqué l’éventualité d’un tour de vis sanitaire pour contenir la propagation de cette mutation sur le sol français. Chose faite mercredi 13 avril, où le Premier ministre  a annoncé la suspension de tous les vols en provenance et en direction du Brésil, à l’occasion sa déclaration à l’Assemblée nationale, relative à l’organisation des prochaines élections départementales et régionales.

Autre sujet de préoccupation, la vaccination. La campagne pour les enseignants, qu’Emmanuel Macron voulait lancer dès mi-avril, prend du retard, les problèmes liés au vaccin AstraZeneca perdurent,  et la “pause“ dans le déploiement du vaccin Johnson & Johnson demandée par les autorités américaines, repousse son déploiement en Europe. Difficile dans ces conditions d’envisager un “début de retour“ à la vie normale. “Il y a quelques nuages gris, mais gardons espoir“, lâche un conseiller de l’exécutif.

Une réouverture le 15 mai est une hypothèse

Interrogé sur BFMTV ce mercredi, le patron de Bercy s’est montré précautionneux, se gardant bien de confirmer la date de la mi-mai avancée par le président de la république. “Je ne donnerai pas de calendrier“, a précisé le ministre de l’Économie, ajoutant que le 15 mai “fait partie des hypothèses“. Une “hypothèse“ qui, à ce stade, peut évoluer en fonction de la situation sanitaire, a ajouté Bruno le Maire.

Un grand nombre de facteurs doit ainsi être pris en compte pour préparer les semaines à venir : “préparer la réouverture, c’est regarder d’abord le calendrier, regarder les différentes activités – ce n’est pas la même chose un restaurant terrasse, un restaurant en salle, un hôtel, un bar – et regarder les protocoles sanitaires dont on accompagne la réouverture“ pour que celle-ci soit “réussie“, a énuméré le ministre.

Des dates différées pour les sénateurs

Un sujet sur lequel ont travaillé les sénateurs, lesquels ont avancé  des propositions. Une mission d’information du Sénat a ainsi recommandé mardi un redémarrage progressif des lieux culturels en fonction du risque, sur autorisation du préfet en collaboration avec les élus locaux, quitte à ce que les dates ne soient pas les mêmes pour tous.

Concrètement, les sénateurs estiment que “les musées et monuments, les cinémas et les salles de spectacle en format assis pourraient être les premiers autorisés à rouvrir de manière progressive“, mais ils “ne partagent pas l’option actuelle du gouvernement d’une réouverture uniforme par secteur“, a souligné Roger Karoutchi, l’un des rapporteurs de la mission.  Ils proposent au contraire une reprise sur mesure, sur autorisation du préfet en collaboration avec les élus locaux, “quitte à ce que les dates ne soient pas les mêmes pour tous“.

Plus de droit à l’erreur

Emmanuel Macron sait qu’il n’a plus droit à l’erreur. Le 1er mars, le chef de l’état envisageait un desserrement des contraintes à partir de la mi-avril, au plus tard, grâce à l’accélération de la vaccination. Il faut “tenir encore quatre à six semaines“, affirmait-il alors. Après avoir manqué une nouvelle fois cet objectif, l’acceptabilité ne tient plus qu’à un fil, et il y a urgence à ce que les projections que va faire le gouvernement soient non seulement établies, mais respectées. “On tiendra le calendrier“, jure un responsable de la majorité. “La ligne, c’est qu’on va tout faire pour que l’engagement soit tenu, car on est très attendu et on ne peut plus se permettre de créer un effet déceptif“, ajoute t-il. C’est pourquoi, il n’est plus question désormais de conditionner le retour à la normale aux chiffres des contaminations, comme ce fut le cas auparavant.

Pour autant, sur le front sanitaire, l’exécutif reconnaît que la situation reste “toujours très tendue“. “Il y a un mouvement positif sur le taux d’incidence, mais les mesures prises ont des effets moins rapides. La baisse des contaminations n’est pas aussi forte qu’en novembre du fait de la virulence des variants“ a constaté mardi le chef du gouvernement, devant les responsables de la majorité.

Nous observons aujourd’hui une confirmation que les mesures mises en oeuvre depuis le 20 mars, fonctionnent“, a indiqué ce mercredi le porte-parole du gouvernement, lors du compte-rendu du Conseil des ministres. “Mais la troisième vague n’est pas derrière nous, le nombre de contaminations quotidiennes reste à des niveaux très élevés, qui montre que le virus circule toujours, et très activement dans notre pays“, a ajouté Gabriel Attal.

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