UE : sommet informel de Prague

Quand :
07/10/2022 Jour entier
2022-10-07T00:00:00+02:00
2022-10-08T00:00:00+02:00
Où :
Château de Prague
Prague
Tchéquie

Au lendemain de la première réunion de la communauté politique européenne dans la capitale tchèque, les dirigeants des 27 pays de l’Union Européenne (UE) se retrouvent ce vendredi 7 octobre à Prague, pour un sommet informel au cours duquel ils aborderont “trois questions urgentes liées entre elles : la guerre de la Russie en Ukraine, l’énergie et la situation économique“, selon Charles Michel. “Nous discuterons de la manière de continuer à apporter un solide soutien économique, militaire, politique et financier à l’Ukraine, aussi longtemps qu’il le faudra, et nous examinerons la meilleure façon de protéger nos infrastructures critiques“, a expliqué le président du Conseil européen.

Les consultations doivent également permettre de “remédier aux prix élevés pour les ménages et les entreprises, de soutenir la croissance et l’emploi et de protéger les personnes vulnérables qui souffrent le plus des factures énergétiques élevées“, a-t-il insisté, ajourant que “la clé sera notre capacité à rester unis et à coordonner notre réponse politique, dans un esprit de solidarité et de défense de nos intérêts communs“.

Une difficile stratégie commune

De vifs débats sont attendus ce vendredi à Prague entre les partenaires européens qui vont tenter d’esquisser les contours d’une parade commune pour lutter contre la crise de l’énergie et les coûts élevés. Rien ne sera facile lors de ce sommet informel. Les Vingt-Sept peinent en effet à trouver une parade commune pour affronter ces vents hostiles. Certains pays, comme la France, misent sur le nucléaire. D’autres, comme l’Allemagne, sont historiquement liés aux hydrocarbures russes en Europe centrale. Beaucoup de dirigeants sont crispés par le plan allemand d’aide à sa population sur l’énergie, chiffré à 200 milliards d’euros. Ils craignent qu’une telle injection d’argent distorde la concurrence. Or, sans consensus sur la stratégie à mener, les dirigeants des pays membres de l’UE risquent de céder à la tentation du cavalier seul.

Le plafonnement du prix du gaz au coeur du sommet

L’idée de plafonner les prix du gaz, portée par la Belgique, sera au cœur de ce sommet. De nombreux pays européens, dont la Belgique, plaident pour l’imposition d’un plafond généralisé sur les prix du gaz. D’autres s’y opposent. Les Pays-Bas et le Danemark, parce qu’ils sont des producteurs gaziers. L’Allemagne, pour des raisons de sécurité d’approvisionnement. La Commission, par sensibilité envers Berlin et parce qu’elle n’apprécie guère d’intervenir sur les marchés.

Des progrès ont été enregistrés ces dernières heures grâce à une ouverture de la Commission européenne. Lors d’un débat sur la crise énergétique au Parlement de Strasbourg, la présidente de la Commission européenne, a déclaré que l’Union européenne (UE) devrait mettre en place un plafonnement temporaire des prix du gaz naturel jusqu’à ce qu’un nouvel indice des prix soit instauré. “L’introduction d’un plafond global sur le prix du gaz est une solution temporaire jusqu’à ce que nous ayons développé un nouvel indice européen des prix qui assure un meilleur fonctionnement du marché“, a déclaré Ursula von der Leyen. “Et la Commission a déjà commencé son travail à ce sujet“.  “Quoi qu’il en soit, un plafonnement des prix doit être conçu de manière à ne pas compromettre l’approvisionnement en gaz de l’Europe“, a-t-elle ajouté.

Pour l’instant, rien n’est encore décidé. “Il y a des convergences vers certains modèles, mais les discussions continuent et il faut voir comment elles évolueront à Prague“, confie un haut fonctionnaire de la Commission. Si les Vingt-Sept s’accordent à Prague sur le plafonnement généralisé, il faudra encore attendre que la Commission dépose une proposition légale, ce qui n’interviendra pas avant le prochain sommet européen, prévu les 20 et 21 octobre.

Emmanuel Macron s’est engagé jeudi à “convaincre“ les autres Européens sur un mécanisme de plafonnement commun des prix du gaz servant à produire de l’électricité. “On soutient beaucoup ça“ a déclaré le président français lors d’une réunion d’entrepreneurs organisée par la Banque publique d’investissement à Paris. “On va convaincre les autres Européens“, “au plus tard“ d’ici le Conseil européen des 20 et 21 octobre à Bruxelles. “On va mettre en place un système qui fait que le gaz qu’on utilise pour produire de l’électricité, on va lui mettre un plafond de prix“, ce qui “permet de baisser le prix de l’électricité produite“.

L’épineux sujet du gazoduc MidCat

Le Premier ministre portugais, Antonio Costa, presse la France, de donner son feu vert à la relance du MidCat, le projet de gazoduc entre la France et l’Espagne, soulignant que cette infrastructure aiderait l’Europe centrale et orientale à se passer des importations gazières russes.

Lors de son arrivée jeudi à Prague, Emmanuel Macron a mis en doute la pertinence de construire ce dernier, déclarant aux journalistes que la construction prendrait “cinq à huit ans“ et faisant valoir que les pipelines actuels ne sont utilisés “qu’entre 50 et 60% de toute façon“. “Je pense que notre priorité est d’avoir des interconnexions électriques en Europe et je suis plus favorable à ces projets“, a déclaré le président français, rejetant implicitement le projet MidCat.

Les Vingt-Sept prendront également acte, à Prague, du huitième paquet de sanctions contre la Russie, qui comporte un plafonnement des prix du pétrole russe transporté par navire. Ils ne devront plus en discuter, un accord ayant été trouvé mercredi au niveau des ambassadeurs. Les nouvelles restrictions commerciales imposées à la Russie ont été publiées au Journal Officiel de l’UE ce jeudi.

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