Tournée africaine d’Emmanuel Macron

Quand :
25/07/2022 – 28/07/2022 Jour entier
2022-07-25T00:00:00+02:00
2022-07-29T00:00:00+02:00
Où :
Cameroun, Bénin, Guinée-Bissau
Afrique

Emmanuel Macron, s’envole lundi pour une tournée sur le continent africain. Une tournée en Afrique subsaharienne qui l’emmènera d’abord au Cameroun lundi et mardi puis au Bénin et en Guinée-Bissau les jours suivants, pour un retour jeudi. Le chef de l’État sera accompagné lors de ce déplacement des ministres des Affaires étrangères et des Armées, Catherine Colonna et Sébastien Lecornu, du ministre délégué au Commerce extérieur Olivier Becht ainsi que de la secrétaire d’État chargée du Développement, Chrysoula Zacharopoulou.

C’est une première pour le président français qui ne s’était encore jamais rendu dans l’un de ces trois pays. Privilégiant au cours de son premier mandat les visites dans les pays du Sahel et les pays non-francophones d’Afrique comme le Nigéria, l’Éthiopie ou l’Afrique du Sud, il a ainsi délaissé ceux de l’ancien précarré français en Afrique centrale dont le Gabon ou le Cameroun qui, parallèlement, ont développé leurs relations politiques et économiques avec d’autres puissances comme la Chine, la Russie ou l’Allemagne. L’Élysée dit aujourd’hui vouloir “garder le fil du renouvellement de la relation de la France avec ses partenaires africains.“

Crise alimentaire et questions sécuritaires

Ce déplacement en Afrique du président de la République, le premier depuis la réélection en avril, aura notamment pour thèmes la crise alimentaire provoquée par la guerre en Ukraine, les enjeux de production agricole et les questions sécuritaires, selon la présidence. L’Élysée veut d’abord mettre en avant l’initiative Farm. Lancée fin mars avec l’Union européenne, le G7 et l’Union africaine, elle a pour objectif de doper la production agricole dans un contexte mondial d’insécurité alimentaire.

Mais, avec cette visite, la première hors d’Europe depuis sa réélection en avril, le président entend “adresser un signal de priorité politique accordée au continent africain“, affirme l’Élysée. Cette tournée intervient alors qu’Emmanuel Macron a annoncé la semaine dernière sa volonté de “repenser d’ici l’automne l’ensemble“ des dispositifs militaires de la France “sur le continent africain“, alors que la force anti-djihadiste Barkhane boucle son départ du Mali.

Agriculture et lutte anti-djihadiste à Yaoundé (Cameroun)

La première étape de ce déplacement sera le Cameroun, première économie d’Afrique centrale. il s’agira de la première visite d’un président français depuis 2015. Le dernier à s’être rendu au Cameroun était François Hollande, il y a sept ans. Emmanuel Macron s’entretiendra le 25 juillet avec son homologue, le président Paul Biya, 89 ans dont 40 passés à la tête du pays. Une table ronde est également prévue à Yaoundé afin de permettre à de jeunes Camerounais ayant participé au sommet Afrique-France à Montpellier d’interagir directement avec le président français.

Au menu des discussions,  l’initiative Farm qui entend faire du Cameroun un exemple, avec la perspective d’investissements français dans l’agriculture camerounaise, d’après l’Élysée. Les enjeux de lutte antidjihadiste dans le nord du Cameroun seront également abordés. “Dans la lutte contre Boko Haram, contre la criminalité transfrontalière, la France se tient fermement aux côtés du Cameroun“ , explique la présidence camerounaise dans un communiqué présentant le déplacement d’Emmanuel Macron à Yaoundé. “De cette visite du Président Macron, le Cameroun est en droit d’attendre un appui pour la reconstruction du Nord Ouest, du Sud-Ouest, et de l’Extrême Nord et au renforcement du processus de décentralisation“, indique ce document.

Sur le passé, l’Élysée ne dit pas s’il y aura des annonces, mais Emmanuel Macron emmène avec lui l’historien Achille Mbembe et l’artiste Blick Bassy, dont l’album 1958 rend hommage à Ruben Um Nyobé, figure de la lutte pour l’indépendance dont se revendiquent des militants upécistes.

Lutte contre le terrorisme à Cotonou (Bénin)

Emmanuel Macron poursuivra son déplacement au Bénin où il est attendu à Cotonou, dans la matinée de mercredi. A midi, il aura un tête-à-tête avec le chef de l’Etat béninois Patrice Talon. Au terme de l’entretien, le président français visitera l’exposition Art du Bénin. Une conférence de presse est prévue juste après la visite. Dans l’après-midi, le chef de l’État se rendra au lycée français Montaigne de Cotonou. A Sémè City, il échangera avec des étudiants béninois.

Comme il l’a fait mardi à Yaoundé, le président français va sans doute tenter de rassurer son homologue béninois en promettant que la France ne lâchera pas “la sécurité du continent africain“.  Un engagement d’autant plus vital pour le pays, que cette dernière ne cesse de se dégrader au Bénin. Les groupes terroristes basés Burkina Faso, pays frontalier confronté à la violence de mouvements affiliés à l’Etat islamique ou à Al-Qaïda, gagnent du terrain dans le nord du Bénin. Une vingtaine d’attaques ont déjà eu lieu depuis huit mois.

Cette étape béninoise sera aussi marquée par la question des restitutions des biens culturels et celle du glissement vers les pays côtiers de la menace terroriste qui touche le nord du pays confronté à une multiplication d’attaques meurtrières. Cotonou souhaite un appui français en matière de soutien aérien, de renseignement et d’équipements, selon l’Élysée. Le site du journal béninois La Nouvelle Tribune indique que les cas des opposants Reckya Madougou et Joël Aivo, en détention depuis 2021, seront évoqués durant la visite officielle. De même, la délégation française devrait visiter les 26 trésors royaux d’Abomey restitués par la France.

Soutien réitéré à la Guinée-Bissau

Jeudi, Emmanuel Macron achèvera sa tournée en Guinée-Bissau, petit pays ouest-africain abonné aux crises politiques. Il doit y rencontrer son homologue Umaro Sissoco Embalo, qui est, à 49 ans, le plus jeune dirigeant de la région, choisi pour prendre la tête de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Au cours de ce déplacement, “les enjeux de gouvernance et l’État de droit seront traités à chaque étape, sans injonction médiatique mais sous forme d’échanges directs avec ses homologues“, souligne la présidence française. L’un des dossier au menu des deux hommes sera la situation au Sahel.

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