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A sa demande, le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’adressera ce mercredi 23 mars, à 15 heures, en direct et en visio aux parlementaires français, ont indiqué vendredi, les présidences des deux chambres dans un communiqué. “La situation de guerre qui frappe le peuple ukrainien concerne l’ensemble des peuples d’Europe, et leurs assemblées parlementaires“. C’est “dans le droit fil de son action“ que l’Assemblée nationale, présidée par Richard Ferrand (LREM), accueillera le président de la République d’Ukraine“ mercredi dans l’hémicycle, par vidéo interposée, souligne t-elle. Volodymyr Zelensky “s’exprimera de façon concomitante devant les deux chambres à 15 heures“, a indiqué l’entourage du président du Sénat, Gérard Larcher.
#DirectAN M. Volodymyr Zelensky @ZelenskyyUa, Président de la République d'Ukraine, s’exprimera depuis Kiev devant la représentation nationale mercredi 23 mars à 15h.
L’Assemblée nationale reste mobilisée aux côtés du peuple ukrainien. 🇺🇦🇫🇷 pic.twitter.com/HHXDivUlbL
— Richard Ferrand (@RichardFerrand) March 18, 2022
La prise de parole du président ukrainien devant les parlementaires français, dont la traduction sera assurée en simultané, doit durer quelques dizaines de minutes. Si la fin de la session parlementaire est officiellement terminée, députés et sénateurs ont été priés de revenir à Paris pour y assister. La majorité s’est comptée : entre 150 et 200 députés LREM devraient être présents. Le président de l’Assemblée, Richard Ferrand, et son homologue du Sénat, Gérard Larcher, prononceront tous deux un propos liminaire avant l’allocution vidéo.
La bataille médiatique du président ukrainien
Volodymyr Zelensky poursuit ainsi son tour du monde en visioconférence. Le chef d’état ukrainien s’est déjà adressé par lien vidéo aux eurodéputés le 1er mars, puis devant le parlement britannique, les parlementaires canadiens, le Congrès américain, le Bundestag allemand et ce dimanche, le Parlement israélien.
En France, au lendemain du déclenchement de l’invasion russe en Ukraine, le 25 février, un message d’Emmanuel Macron avait été lu devant Assemblée et Sénat français, selon la procédure rare de l’article 18 alinéa 1er de la Constitution. Puis le 1er mars un débat avait été organisé après une déclaration du gouvernement. La commission de la Défense de l’Assemblée a également mené des auditions, malgré la pause des travaux législatifs avant l’élection présidentielle.
#Ukraine message aux parlementaires du président de la République Emmanuel Macron
"La Russie remet en cause le principe cardinal du respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale des États, le fondement même de l'ordre européen et international." pic.twitter.com/V8JcwuJLm3— L'Echiquier social (@EchiquierSocial) February 25, 2022
Un discours scruté de près
Selon le Parisien, le discours, dont la traduction sera assurée en simultané, a été préparé avec les services de l’ambassade d’Ukraine à Paris et sera l’occasion de réitérer des demandes concrètes. “Le président devrait notamment plaider auprès des députés pour notre intégration au sein de l’Union européenne, demander à Paris de rester à l’avant-garde des efforts diplomatiques, évoquer les sanctions européennes et l’urgence de respecter des couloirs humanitaires pour nos villes martyres“, a confié une source diplomatique ukrainienne au quotidien.
La prise de parole du président ukrainien sera très scrutée. Car Zelensky n’a pas mâché ses mots jusqu’à présent, changeant son script à chaque fois pour renvoyer son auditoire à sa propre histoire nationale. A Westminster, le 8 mars, il convoquait ainsi Churchill et Shakespeare : “La question pour nous est d’être ou ne pas être“. Devant les élus du Congrès américain, à qui il réclamait un soutien plus concret, il a invoqué Pearl Harbor et le 11 septembre, avant de proclamer à l’attention de Joe Biden : “Etre le leader du monde c’est être le leader de la paix“.
Face aux députés allemands, le lendemain, Zelensky a accusé les responsables politiques du pays de ne pas avoir assumé leur responsabilité après l’Holocauste — inscrite dans la phrase “plus jamais ça“— pour assurer la paix en Europe. Face aux parlementaires israéliens, le président ukrainien n’a enfin pas hésité à dresser un parallèle entre la Shoah et la guerre menée par Vladimir Poutine, au risque de crisper une partie de l’état hébreu.
Guerre en Ukraine : la comparaison de Zelensky sur la Shoah fait polémique en Israël https://t.co/yUIONHCYGu pic.twitter.com/vgsRhb3EqD
— FRANCE 24 – Europe (@EuropeF24) March 21, 2022