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Roumanie : 1er tour de la présidentielle

4 mai

Après l’annulation historique de la présidentielle en décembre dernier, les électeurs roumains sont de nouveau appelés aux urnes ce dimanche, pour élire leur président. Si Georgescu, est définitivement hors jeu, l’influence de l’extrême droite reste très présente et propulsera sans soute le candidat nationaliste, George Simion, en tête du premier tour. 

Cinq mois après l’annulation de l’élection présidentielle, les électeurs roumains retournent dans les bureaux de vote ce dimanche 4 mai. Un scrutin auquel ne participera pas cette fois le candidat ultranationaliste Călin Georgescu, interdit de se représenter.

Le 6 décembre 2024, la Cour constitutionnelle roumaine décidait, après la déclassification des rapports des services de renseignement, d’annuler l’intégralité du processus électoral, y compris les résultats du premier tour entachés de forts soupçons d’ingérences russes qui auraient favorisé Georgescu. L’ancien haut fonctionnaire souverainiste avait été banni de la compétition, accusé d’avoir “violé l’obligation même de défendre la démocratie“.

George Simion : le favori du nouveau scrutin 

Georgescu étant exclu de la course, c’est le leader de l’Alliance pour l’Union des Roumains (AUR), George Simion, 38 ans qui a repris le flambeau. Arrivé quatrième lors de l’élection présidentielle annulée de l’an dernier, il semble désormais avoir gagné le soutien des électeurs de Georgescu.  Selon les derniers sondages, le candidat de l’extrême droite serait en tête avec environ 32 % d’intentions de vote. Pour ce nationaliste autoproclamé trumpiste  la récente annulation du premier tour – où son allié Calin Georgescu était arrivé en tête – relève d’un “coup d’État“. Son discours trouve un écho favorable auprès d’une partie de l’électorat, séduite par ses promesses de transparence et de renforcement militaire. Il promet, en cas de victoire, de déclassifier les documents liés à l’annulation du scrutin et de porter le budget de la défense à 4 % du PIB, un geste en direction de l’OTAN et de Washington.

“Plus modéré“ que son ancien rival, il est en revanche tout aussi souverainiste que Georgescu et a plaidé par le passé pour que des territoires de Moldavie et d’Ukraine reviennent dans le giron de la Roumanie. Il est d’ailleurs interdit d’entrée dans ces deux pays. George Simion, sans pencher vers la Russie qu’il dit abhorrer, une différence de taille avec Calin Georgescu, ne manque pas non plus une occasion de critiquer Bruxelles. S’il accédait à la présidence à l’issue du second tour prévu le 18 mai prochain, le leader nationaliste pourrait ainsi adopter une politique similaire à celle du très eurosceptique Premier ministre hongrois, Viktor Orban. “Sans sortir de l’Union européenne, il pourrait contribuer à semer la zizanie » à Bruxelles, estime  ainsi le politologue Sergiu Miscoiu.

S’opposant l’envoi d’aide militaire à l’Ukraine, il promet par ailleurs de maintenir la Roumanie dans l’OTAN tout en garantissant sa neutralité : “Le pays doit rester neutre, car la paix est ce qui compte le plus pour moi“, déclare t-il .

Un candidat “MAGA“

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, les proches de ce dernier multiplient les signaux de soutien à l’extrême droite roumaine, qui, en retour, affiche un trumpisme à tous crins. La nouvelle administration américaine, en particulier le vice-président J.D. Vance, prend fait et cause pour l’extrême-droite roumaine en dénonçant l’annulation de l’élection de novembre et la disqualification de Călin Georgescu.

La campagne pour la nouvelle élection présidentielle est ainsi devenue une vaste course entre des candidats se vantant presque tous de leur proximité réelle ou supposée avec l’administration américaine.  A ce jeu, George Simion, a la faveur de l’ancienneté. Cet ancien supporteur de football ultra est un admirateur inconditionnel de Donald Trump. Convié à l’investiture du 47e président des États-Unis, le 20 janvier à Washington, il n’y a pas boudé son plaisir, à en juger par les photos de l’évènement publiés sur ses réseaux sociaux. Pour le chef du parti nationaliste AUR, l’appui de Washington à son camp est donc du pain bénit. Son ambition : bâtir au sein de l’UE une alliance de pays MAGA, du nom du slogan trumpien “Make America Great Again“ qu’il affiche parfois sur ses casquettes.

Une bataille serrée pour le 2ème tour

George Simion s’est hissé au fil des semaines en tête. Les sondages le placent quasiment assuré d’accéder au second tour, le 18 mai, où s’affronteront les deux candidats arrivés en tête du premier tour. Et la bataille s’annonce serrée pour la deuxième place. Le “Poll of Polls de Politico donne actuellement en tête le leader de l’Alliance AUR, avec environ 30 % d’intentions de vote. Il est toutefois suivi de près par deux candidats de centre droit au coude à coude: Crin Antonescu, devrait obtenir 22% des voix ; le maire centriste indépendant de Bucarest, Nicușor Dan, pourrait obtenir 22% ; le gauchiste devenu nationaliste et ancien Premier ministre Victor Ponta devrait obtenir 15%; et la réformiste Elena Lasconi est en passe d’obtenir 7%.

Détails

Date :
4 mai

Lieu

Roumanie
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