Ce qu’il faut retenir du sommet pour “la démocratie et les libertés“

Gabriel Attal a réuni, lundi 24 mars à Paris, des dirigeants centristes pour un sommet “pour la démocratie et les libertés.“ Présenté comme le premier acte d’une série de sommets, l’initiative se voulait une riposte  face à “l’internationale réactionnaire“ menée par la Russie et les Etats-Unis de Donald Trump. Ce qu’il faut retenir de l’accord trouvé à son issue.

Une trentaine d’eurodéputés et presque autant de représentants de forces politiques locales venus de Hongrie, de Slovaquie ou d’ailleurs ont répondu ce lundi à l’invitation du secrétaire général de Renaissance, Gabriel Attal, et de la  la présidente du groupe Renew au Parlement européen, Valérie Hayer.

Ce “sommet pour la démocratie et les libertés“ qui réunissait une soixantaine de chefs de partis et de présidents de groupes parlementaires, issus de 25 États, au sein et hors de l’UE, visait à faire face au “rouleau compresseur réactionnaire“ de Donald Trump. Objectif : “organiser la contre-attaque, défendre nos valeurs démocratiques et les libertés fondamentales“, comme l’a précisé l’ancien Premier ministre sur France Inter.

Présentée comme le premier “acte“ d’une série de sommets qui devront se tenir à intervalles réguliers [le second étant programmé pour le 26 juin à Bruxelles], l’initiative visait à faire naître une alliance des défenseurs des libertés et de la démocratie, qui, trop souvent, ne se parlent pas, observe Gabriel Attal.

Ce sommet est “un pas de géant vers une véritable alliance des démocraties libérales et surtout des partis qui les défendent“, a assuré l’ancien Premier ministre lors d’une conférence de presse donnée à son issue. “Face au “rouleau compresseur réactionnaire qui remet en cause aujourd’hui nos valeurs“, nous devons réussir quelque chose de difficile, d’inédit même pour nombre de démocraties libérales: assumer notre propre puissance et écrire notre propre destin sans dépendre des autres“ a poursuivi le secrétaire général de Renaissance. “Dans un moment tel, l’action gouvernementale seule ne suffit pas. Celle des partis politiques, des groupes politiques, s’impose également“, a-t-il expliqué.

Un accord collectif autour de trois points

Cette rencontre doit déboucher sur une déclaration commune “autour d’engagements forts d’un soutien à l’Ukraine“, d’un “soutien à notre réarmement“ et de “la volonté de construire une Europe de la défense plus large que les frontières de l’Union“, avait dit espérer Gabriel Attal, en amont de la réunion. L’avenir dira si ce sommet pour la démocratie peut avoir un quelconque effet sur la promotion des valeurs humanistes de l’Europe. Mais ses participants sont parvenus hier à un accord, adoptant une déclaration commune, salué par le secrétaire général de Renaissance. Outre l’affirmation d’un “soutien actif, militant“ à l’Ukraine, cet accord contient des engagements concrets autour de trois points, qui seront portés dans chacun de nos parlements nationaux“ a indiqué M. Attal :

Une hausse des dépenses de défense à hauteur de 3 % du PIB

Sur la défense, “nous nous sommes collectivement accordés sur la nécessité d’augmenter massivement notre investissement pour viser les 3% du PIB“, a expliqué M. Attal. “C’est un enjeu vital pour la sécurité de l’Europe“, a t-il ajouté.

Un soutien à l’utilisation des avoirs russes gelés

Autour de deux cents trente cinq milliards d’euros d’avoirs russes sont actuellement gelés par l’Union Européenne. “Nous nous sommes accordés sur la nécessité de trouver les moyens juridiques d’utiliser ces avoirs russes dans le soutien à Ukraine“, a expliqué Gabriel Attal. “C’est à la Russie de payer pour cette guerre dont elle est seule responsable, pas à l’Europe ni à l’Ukraine“, a décrété l’ancien Premier ministre.  “Nous devons explorer tous les moyens permettant d’utiliser ces avoirs gelés pour renforcer notre soutien à l’Ukraine. Nous y travaillerons collectivement, a t-il assuré.

Une position contraire à celle du gouvernement, qui officiellement s’est dit jusqu’ici opposé à une saisie de ces avoirs, en dehors des intérêts qu’ils génèrent et qui servent déjà à aider Kiev. “On considère qu’il y a une voie de passage, on est en train de travailler d’un point de vue légal“ a expliqué Valérie Hayer, alors que François Bayrou a ouvert le 11 mars une porte à leur utilisation pour aider l’Ukraine “dans le cadre de l’Union européenne“.

Le soutien à un processus d’adhésion accéléré de l’Ukraine à l’UE

Gabriel Attal a également évoqué un “accord pour pousser à l’accélération du processus d’adhésion de l’Ukraine à l’UE“, avec pour objectif que des députés européens observateurs ukrainiens puissent siéger au Parlement européen dès l’année prochaine. “Nous saluons également la proposition de discuter de l’élargissement de la dissuasion nucléaire française à d’autres pays européens“, peut-on enfin lire dans la déclaration commune.

La déclaration commune

 

 

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