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Budget : déclaration de politique générale de Bayrou, suivie d’un vote de confiance

8 septembre

Le compte à rebours est enclenché, les heures du gouvernement sont comptées. Lundi à 15h00, le Premier ministre montera à la tribune de l’Assemblée pour demander la confiance des députés. Et sauf énorme surprise, la sentence est déjà connue : face aux vétos annoncés de la gauche et de l’extrême droite, le locataire de Matignon sait que la fin de son bail est proche.

Le 25 août dernier, François Bayrou a annoncé qu’il engagerait la responsabilité de son gouvernement le lundi 8 septembre. C’est le scénario choisi par le Premier ministre, pour couper court au débat et faire passer un budget déjà très impopulaire. En convoquant un vote de confiance, M. Bayrou renoue certes avec une pratique courante de la Ve République mais toujours utilisée par des gouvernements disposant d’une majorité à l’Assemblée nationale. Ce qui n’est pas le cas du locataire actuel de Matignon, qui risque donc fort de voir son gouvernement tomber.

Tous les signaux l’indiquent. Tout au long de la semaine, dans la perspective de ce vote à l’Assemblée nationale, le chef du gouvernement a multiplié les interventions médiatiques pour persuader l’opinion du bien-fondé de ses propositions budgétaires. Tout en recevant, en parallèle, les leaders des forces politiques représentées au Parlement pour tenter de les convaincre de lui accorder leur confiance. Des initiatives qui n’ont pas eu l’effet escompté, les oppositions ayant déjà annoncé leur décision irrévocable de ne pas accorder la confiance au premier ministre. En sursis, ce dernier et les membres de son gouvernement ont pourtant fait mine de croire toute la semaine à un retournement de situation.

Que va t-il se passer ?

A 15 heures, François Bayrou montera à la tribune de l’Assemblée générale, pour prononcer une nouvelle déclaration de politique générale sur ses orientations budgétaires, suivie d’un débat puis d’un vote des députés, comme le prévoit l’article 49 alinéa 1 de la Constitution. A 15 heures, François Bayrou montera à la tribune de l’Assemblée générale, pour prononcer une nouvelle déclaration de politique générale sur ses orientations budgétaires, suivie d’un débat puis d’un vote des députés, comme le prévoit l’article 49 alinéa 1 de la Constitution. À l’issue de sa prise de parole, chacun des 11 groupes parlementaires enverra un orateur à la tribune pour s’exprimer. Selon Politico, un représentant du Parti socialiste s’exprimera en premier. Le groupe Ensemble pour la République disposera de 35 minutes, tandis que les groupes RN, DR et MoDem disposeront chacun d’un quart d’heure. Les autres groupes, plus petits, parleront pendant 10 minutes maximum. Les résultats du vote ne devraient pas être connus avant 19 heures.

En pratique, pour ne pas voir son gouvernement tomber, le Premier ministre doit récolter la majorité des suffrages exprimés. Les députés auront la possibilité de s’abstenir ou de s’absenter de l’Hémicycle, mais seuls les votes “oui“ et “non“ seront pris en compte. Si la majorité des suffrages exprimés est contre la confiance, le François Bayrou sera contraint de “remettre au président de la République la démission du gouvernement“, comme le prévoit l’article 50 de la Constitution.

Un baroud d’honneur 

Cet “engagement de responsabilité“ n’a rien d’inédit, puisqu’il a déjà été activé à 41 reprises depuis 1958. A ceci près que les gouvernements concernés pouvaient tous compter sur une majorité confortable – et souvent absolue – au Palais-Bourbon. Ce qui n’est plus le cas depuis 2022. Le dernier Premier ministre à y avoir eu recours fut Jean Castex, en juillet 2020. Aucun de ses successeurs ne s’y est risqué. Et pour cause : “Le vote est émis à la majorité absolue des suffrages exprimés“, comme le rappelle l’Assemblée nationale sur son site Internet. Or le rapport de force est très défavorable au gouvernement Bayrou : à l’extrême droite, le Rassemblement national (123 députés) et ses alliés de l’UDR (15 sièges) ont rapidement fait savoir qu’ils voteraient contre la confiance, de même à gauche, les “insoumis“ (71 élus), les Ecologistes (38) et les communistes (17) ont manifesté leur volonté de faire chuter le gouvernement Bayrou. Soit déjà 264 voix contre, quand les quatre groupes soutenant l’exécutif (Renaissance, Les Républicains, MoDem et Horizons) ne totalisent que 210 sièges. Le sort du gouvernement serait alors suspendu à la position des socialistes (66 députés) – et, dans une moindre mesure, des 23 indépendants du groupe Liot.

Dans le média en ligne Brut, où il a achevé dimanche son marathon médiatique, François Bayrou s’est d’ailleurs montré fataliste déclarant à propos de ses probables dernières 24h à Matignon : “Je n’ai pas d’angoisse à ce sujet“.Il y a pire dans la vie que d’être à la tête d’un gouvernement et que ce gouvernement (..) soit renversé“.

“Ensemble, pour faire tomber le gouvernement“

Les oppositions ont déjà annoncé leur décision irrévocable de voter contre le premier ministre, que ce soit à gauche ou bien du côté du Rassemblement national (RN). Même au sein du “socle commun“, le chef du gouvernement pourrait ne pas faire le plein de voix. Du côté des députés Les Républicains, un tiers du groupe pencherait entre voter contre ou l’abstention. À la veille du vote de confiance, François Bayrou a d’ailleurs dénoncé dimanche sur Brut des forces politiques “qui non seulement ne sont d’accord sur rien, mais bien pire que cela, sont en guerre civile ouverte les unes avec les autres (…) Et elles se mettent ensemble pour abattre le gouvernement“. 

Des deux côtés de l’hémicycle, les oppositions voteront contre

La France insoumise (LFI) et le Parti communiste français (PCF) ont très vite annoncé qu’ils voteront le 8 septembre pour “faire tomber le gouvernement“. “Désormais, chacun est au pied du mur et doit prendre position clairement. Les parlementaires “insoumis” voteront le 8 septembre pour faire tomber le gouvernement“, a affirmé le coordinateur de LFI, Manuel Bompard, sur X. “Le 8 septembre, il faudra faire tomber ce gouvernement“, a aussi réagi Léon Deffontaines, porte-parole du PCF, sur le même réseau social.

Même son de cloche chez les Écologistes, qui dans un communiqué daté du 25 août, indiquent “Le Premier ministre demande hypocritement la confiance de l’Assemblée nationale, ce qu’il avait refusé de faire lors de sa nomination. Les parlementaires écologistes voteront contre afin que ce gouvernement tombe.“ Du côté des socialistes, dès le 25 août, dans un entretien au journal “Le Monde“, premier secrétaire du PS indiquait : “Il est évidemment inimaginable que les socialistes votent la confiance au premier ministre. Comment peut-il croire un seul instant que des opposants à tout ce qui a été fait par ce gouvernement entreraient maintenant dans sa majorité ? Une position confirmée le 4 septembre, par le secrétaire générale du PS, après son entretien à Matignon avec le Premier ministre.

Du côté du Rassemblement National (RN), l’heure n’est également pas à la confiance. “Nous voterons évidemment contre la confiance au gouvernement de François Bayrou. Seule la dissolution permettra désormais aux Français de choisir leur destin, celui du redressement avec le Rassemblement national“, a écrit Marine Le Pen sur X , le 25 août. Une position réaffirmée à différentes reprises, dont le 1er septembre : “Nous allons voter le refus de la confiance à François Bayrou car rien ne nous permet de développer la moindre once de confiance à l’égard de son gouvernement“, a assuré la cheffe historique du RN.

La fracture chez Les Républicains

Dans un communiqué daté du 26 août, Les Républicains (LR) ont annoncé qu’ils voteront la confiance au gouvernement de François Bayrou. “Voter pour la chute du gouvernement, ce serait voter contre les intérêts de la France“, écrivait alors le chef de file de LR, Bruno Retailleau. Les ténors du parti sont toutefois divisés sur la stratégie à adopter. A la veille du scrutin, le président du groupe Les Républicains (LR), Laurent Wauquiez, a en effet annoncé dimanche qu’il accordait “la liberté de vote“ à ses députés. Pour autant, lors de son discours dimanche dans le cadre des Universités d’été de LR, le président du parti a réitéré son appel à voter la confiance à M. Bayrou. Interrogé sur le positionnement des députés de son groupe, M. Wauquiez a estimé que cela allait “se partager en moitié-moitié, à peu près“.

Vote de confiance : les députés Les Républicains auront " la liberté de vote ", annonce Laurent Wauquiez🗞️ Le Monde.fr – 🕐 07/09 08:44#actu #news #presse #lemonde.fr

Actus FR (@actusfr.bsky.social) 2025-09-07T09:45:08+00:00

Comme on l’a dit, au coeur même du “socle commun“, François Bayrou pourrait ne pas faire le plein de voix. La décision impromptue du Premier ministre de convoquer un vote de confiance à lsur la question budgétaire, a fini de nourrir l’amertume de certains députés Horizons et Renaissance. Au point qu’une poignée d’entre eux seraient tentés de s’absenter le jour du vote.  Précisons en fin qu’au sein du petit groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires (LIOT), une nette  majorité des députés du groupe ne votera pas la confiance, selon un communiqué du 26 août.

 

 

 

Détails

Date :
8 septembre
Site :
https://www.assemblee-nationale.fr/

Organisateur

Gouvernement

Lieu

Assemblée nationale
126 rue de l'Université
Paris, France
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