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Déclaration de politique générale du Premier ministre

14 octobre

Le Premier ministre prononcera ce mardi, devant les députés, sa déclaration de politique générale. Un exercice  à haut risque pour le locataire de Matignon, qui tentera d’obtenir la survie de son nouveau gouvernement. Tous les regards sont tournés vers le PS, qui a lui seul détient la clé de la pérennité de la nouvelle équipe gouvernementale.

En montant les marches de la tribune de l’Assemblée nationale, ce mardi à 15 heures, pour sa très attendue déclaration de politique générale (DPG), Sébastien Lecornu tentera d’obtenir la survie de son tout nouveau gouvernement. Le deuxième en quinze jours. Un quitte ou double où le Premier ministre se sait très attendu par un socle commun plus fragilisé que jamais, des oppositions qui veulent en découdre.

Rien ou peut de choses ont filtré,  Sébastien Lecornu a préparé son discours en toute discrétion, seulement entouré d’une poignée de fidèles. La DPG du Premier ministre ne devrait en tout cas pas dépasser en durée celle de son prédécesseur François Bayrou (1h30 au compteur), Lecornu ayant “plutôt l’habitude de la concision“, comme le soulignait l’un de ses proches.

Réforme des retraites : le sujet clé

Officiellement, Emmanuel Macron a laissé à son “moine-soldat“, carte blanche pour tracer une feuille de route qui évitera la chute de son gouvernement. La menace de censure plane déjà : La France Insoumise (LFI) et le Rassemblement national (RN) ont chacun déposé une motion qui sera examinée jeudi matin. Pourtant aujourd’hui, tous les regards seront tournés vers le Parti socialiste dont les 69 députés, à eux seuls, détiennent la clé de la pérennité de la nouvelle équipe gouvernementale. La décision de Sébastien Lecornu sur le dossier des retraites pourrait, à elle seule, sceller le sort de son équipe fraîchement nommée. Tous les mots que le Premier ministre va prononcer sur la réforme des retraites seront donc scrutés. Il s’agit là d’un passage obligé s’il veut convaincre le PS de ne pas censurer le gouvernement.

Si le RN, LFI, les communistes et les écologistes votent une motion de censure jeudi matin, il suffira que 25 élus du parti socialiste se joignent à eux, pour que le chef du gouvernement fasse ses cartons. Le PS a certes fait savoir qu’il ne les voterait pas ces motions. Reste que les socialistes pourraient déposer leur propre motion après la déclaration de politique générale du premier ministre, ce mardi après-midi.

La pression sur le parti à la rose pour voter la censure est au maximum et les pronostics concernant la position du PS restent flous. “Un tiers des députés est pour la censure, un autre tiers est contre et le dernier tiers ne sait pas et attend la déclaration de politique générale“, estime un député socialiste influent. Le bureau national du Parti socialiste doit se réunir à 13 heures, soit avant la DPG de Sébastien Lecornu. La décision des députés socialistes sur un éventuel dépôt d’une motion de censure ou le vote d’une motion “sera prise en coordination avec le bureau national du PS“, a fait savoir le groupe socialiste.

Une suspension intégrale de la réforme

Alors qu’Emmanuel Macron a esquissé, vendredi dernier, une concession devant les chefs de partis (hors RN et LFI) – celle d’un possible décalage d’un an, de 2027 à 2028, de “la mesure d’âge“ de départ à la retraite – au risque de fragiliser l’un des rares marqueurs de son second quinquennat, le geste a été jugé insuffisant par la gauche.“A partir du moment où il n’y a pas, a minima, une suspension sur l’entrée en vigueur de la mesure d’âge [de départ à la retraite], qui devrait être bloquée à 62 ans et neuf mois, comme aujourd’hui (…), alors ça ne sera pas satisfaisant, et ce sera la censure“, a assuré le 11 octobre, le député PS du Calvados Arthur Delaporte. Ce dernier a réaffirmé à quelques heures de la DPG, les lignes rouges aux yeux du Parti socialiste. “Nous attendons une suspension intégrale de la réforme des retraites, pas une demi-mesure“. La position collective du PS dépendra de si le premier ministre lâche des choses majeures, significatives, (…) en particulier sur la réforme des retraites, mais ce n’est pas tout. Ça dépendra aussi de ce qu’il dit sur la justice fiscale“ a-t-il expliqué. En clair, sans une suspension immédiate et complète de la réforme des retraites, le PS votera la censure.

Immigration, sécurité

Ce devrait être le deuxième grand chantier du premier ministre. Dès sa nomination le 9 septembre, Le Figaro révélait que le président lui avait demandé au premier ministre de bâtir des compromis, y compris sur les sujets régaliens. Dans une tentative de conserver l’appui des Républicains (LR), avant que Bruno Retailleau n’entérine finalement la rupture, le premier ministre défendait une série de mesures : “Agir contre l’immigration irrégulière“, une “meilleure exécution des OQTF“, une “stratégie de pilotage des visas“ une “meilleure articulation de nos dispositifs avec les autres États membres de l’UE“, ainsi qu’une “lutte contre les passeurs et les trafiquants d’êtres humains“. Des axes sur lesquels devrait insister M. Lecornu ce mardi.

Une suspension de la réforme des retraites ne suffira pas à rassurer le RN, a assuré ce mardi matin le vice-président du Rassemblement National (RN),  Louis Aliot. “ (Une suspension) ne veut strictement rien dire dans les faits et (ça) va très certainement pénaliser la politique d’ensemble puisque si vous faites cette suspension-là, ça veut dire que le Parti socialiste a obtenu d’autres avantages et on verra bien lesquels. Et très certainement, ça voudra dire moins de sécurité, moins de politique sur l’immigration“, a-t-il ajouté.

Impôts : un partage plus équitable des efforts

Selon Le Figaro, Sébastien Lecornu pourrait également mettre en lumière ce mardi des mesures visant à plus de “justice fiscale“. Opérant ainsi un léger tournant par rapport à la politique de l’offre mise en oeuvre par Emmanuel Macron depuis 2017, le Premier ministre pourrait annoncer des mesures visant à un “partage plus juste et plus équitable des efforts“, comme il l’avait laissé entendre dans sa lettre de cadrage relative à l’instauration de la taxe Zucman, dans laquelle il déclarait : “Si des impôts devront augmenter, d’autres devront impérativement baisser pour soutenir le pouvoir d’achat des ménages et la compétitivité des entreprises.“

 

Détails

Date :
14 octobre
Site :
https://www.assemblee-nationale.fr/

Organisateur

Elysée

Lieu

Assemblée nationale
126 rue de l'Université
Paris, France
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