
Grande journée d’action des agriculteurs, à l’appel de la FNSEA, le 26 septembre
Le principal syndicat agricole, la FNSEA, appelle le vendredi 26 septembre, à une grande journée d’action à travers toute la France. Au coeur des revendications des agriculteurs, l’accord UE-Mercosur et les importations non conformes.
Après la mobilisation du mouvement “bloquons tout“ le 10 septembre et à quelques jours de l’appel à la mobilisation du 18 septembre, une nouvelle manifestation d’ampleur nationale se profile le vendredi 26 septembre. La FNSEA, principal syndicat agricole, appelle les agriculteurs “à sortir les tracteurs“, au quatre coins de l’hexagone.
Cette mobilisation à laquelle se sont ralliés les Jeunes Agriculteurs (JA) aura lieu contre “le Mercosur, les taxes imposées par Donald Trump et le flot des importations internationales qui ne respectent pas les normes qui sont les nôtres“, a annoncé le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau dans un entretien au Journal du dimanche. “A l’image des oeufs ukrainiens : tous ces produits qui entrent sur notre territoire et que nous ne voulons pas voir dans nos assiettes, car ils sont dangereux pour la santé et pour l’environnement !“, a t-il ajouté.
Arnaud Rousseau, président de la FNSEA : «Nous appelons à une grande journée d’action le 26 septembre»https://t.co/dK2J9F8Ehn
— Le JDD (@leJDD) September 14, 2025
Les syndicats hostiles au Mercosur
La FNSEA et les JA ont déjà dit leur hostilité à l’accord de libre-échange entre des pays latino-américains du Mercosur et l’Union européenne. La mobilisation des deux syndicats s’inscrit dans un contexte commercial tendu. Le 3 septembre, la Commission européenne a discrètement validé le projet d’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur, qui doit maintenant être soumis aux 27 États membres de l’Union européenne (UE) et aux eurodéputés.
La Commission européenne a validé mercredi 3 septembre l’accord commercial de libre-échange Mercosur, un texte controversé négocié depuis 25 ans, ouvrant la voie à sa ratification. De nombreuses voix s’élèvent pour s’y opposer. https://t.co/wPhNEve91L
— Novethic (@Novethic) September 4, 2025
Le traité doit notamment permettre à l’UE d’exporter davantage de voitures, de machines, de vins et de spiritueux en Argentine, au Brésil, en Uruguay et au Paraguay. Mais en retour, il faciliterait l’entrée de viande, sucre, riz, miel ou soja sud-américains, au risque de fragiliser certaines filières agricoles européennes. Les clauses de sauvegarde restent floues et les filières s’inquiètent. Pendant ce temps, les taxes imposées par le gouvernement de Trump pèsent toujours sur les exportations françaises de vin et de spiritueux. Et depuis le 10 septembre, la Chine emboîte le pas en imposant provisoirement des cautions douanières vers l’Europe dans le cadre de son enquête antidumping.
Mettre la pression sur le gouvernement
Avec la crise politique qui s’est installée depuis plusieurs mois et les gouvernements successifs, les revendications des agriculteurs n’ont pas pu être entendues par la classe politique et par Emmanuel Macron. Du côté des syndicats majoritaires le ton est clair : pas question d’attendre que le gouvernement trouve ses marques, les agriculteurs ne doivent pas être les grands oubliés de cette période d’instabilité politique. Avec cette première mobilisation, “nous voulons attirer l’attention des pouvoirs publics, et en premier lieu interpeller le président de la République. On a besoin qu’il nous dise ce qu’il pense de ces décisions européennes, s’il estime qu’elles sont en cohérence avec la souveraineté alimentaire de la France. Notre combat n’est pas que catégoriel, c’est aussi un combat pour assurer ce que trouveront les Français dans leurs assiettes“, précise Arnaud Rousseau dans un entretien au quotidien Ouest France.
DÉCRYPTAGE – À l’appel de la FNSEA, ils se mobiliseront le 26 septembre, vent debout contre plusieurs points de crispation. «C’est le moment de nous faire entendre» a annoncé Arnaud Rousseau. → https://t.co/VcGdujWK0f pic.twitter.com/LuED1ZgLuM
— Le Figaro (@Le_Figaro) September 15, 2025
“J’attends de Monsieur Lecornu ce que j’attendais déjà de ses prédécesseurs : une vision et un cap pour apporter des réponses à une agriculture travaillée par le doute, en nous donnant les capacités d’entreprendre, afin de garantir la souveraineté du pays, en particulier sa souveraineté alimentaire“, a déclaré le patron du premier syndicat agricole au Journal du dimanche.
Quelles formes d’action ?
“Les actions sont à l’appréciation des fédérations départementales mais ça peut prendre la forme de visite de grandes surfaces pour aller chercher tous les produits non conformes“, a précisé à l’AFP un porte-parole du premier syndicat agricole français. “Elles seront diverses selon les territoires. Nos actions prendront donc différentes formes : visites des supermarchés pour dénoncer les importations, contrôles de camions, rencontres avec des eurodéputés, mobilisations sur des lieux symbolisant l’Europe“, a déclaré André Rousseau à Ouest France.
En choisissant la date du 26 septembre, la FNSEA et les JA souhaitent toutefois marquer aussi leurs différences avec le mouvement “Bloquons tout“ qui a agité le pays et la journée intersyndicale du 18 septembre. L’approche du 26 septembre est tout autre : pas de blocages tous azimuts, pas de démonstration de force, pas de troubles, mais des actions ciblées, décentralisées, portées par les fédérations départementales, assurent-ils.