
Le président brésilien Lula en visite d’État en France
5 juin - 9 juin
Le président brésilien, Lula da Silva est attendu en France du 4 au 9 juin. Un séjour qui débutera par une visite d’État les 5 et 6 juin, à l’invitation d’Emmanuel Macron. La présidence brésilienne a confirmé l’importance de cette visite, inscrite dans le cadre du renforcement du partenariat stratégique bilatéral.
Le président Luiz Inácio Lula da Silva se rendra en France du 4 au 9 juin, dans le but d’approfondir les relations entre les deux pays. Il s’agit de la première visite d’État d’un président brésilien dans le pays depuis 13 ans, et de la deuxième visite de Lula dans l’hexagone. A Paris, les 5 et 6 juin, le président brésilien participera dans la foulée à la Conférence des Nations unies sur l’Océan, les 8 et 9 juin, à Nice.
Le programme de la visite
Après une cérémonie officielle d’arrivée à la Cour d’Honneur de l’Esplanade des Invalides le 5 juin, le président brésilien échangera une première fois avec son homologue Français à l’Élysée, lors d’une réunion entre les délégations des deux pays, qui sera suivie d’une cérémonie de signature et de déclarations à la presse. Lors de sa visite en France, Lula rencontrera Emmanuel Macron à plusieurs reprises, au cours desquelles “il abordera des aspects pertinents des relations bilatérales et des questions d’actualité internationale importantes pour les deux pays, telles que la nécessité de réformer la gouvernance mondiale, de défendre le multilatéralisme, de lutter contre l’extrémisme et de préparer la COP30“, a déclaré l’ambassadeur Flávio Goldman, lors d’un point presse, le 30 mai dernier.
Au programme également de la rencontre bilatérale, la visite par les deux présidents, de l’un des lieux phares du programme de l’Année du Brésil en France pour l’Expo France 2025, au Grand Palais.
L’initiative Année culturelle Brésil-France 2025 a été convenue entre les deux présidents en 2023, s’appuyant sur les expériences réussies de l’Année du Brésil en France (2005) et de l’Année de la France au Brésil (2009). Le programme de la saison brésilienne en France comprendra plusieurs activités jusqu’en septembre, dans plus de 50 villes françaises. Elles comprendront des initiatives dans le domaine artistique ainsi que dans la coopération académique, scientifique, technologique, éducative et environnementale, avec l’objectif à long terme de renforcer les liens entre les pays.
Lula devrait également participer le 6 juin à la session du Forum économique Brésil-France. La réunion réunira des autorités et des chefs d’entreprise des deux pays pour discuter de sujets tels que la transition énergétique, l’innovation, les infrastructures et les opportunités d’affaires et d’investissement. “Il s’agit du principal forum bilatéral pour l’approfondissement de la coopération économique et commerciale et il se tient alternativement dans les deux pays depuis 2013“, a souligné Flávio Goldman.
Le président brésilien sera aussi mis à l’honneur à différentes reprises lors de. Il recevra ainsi le titre de docteur honoris causa de l’Université Paris 8. Toujours dans le domaine culturel, il recevra un hommage à l’Académie française. Au cours de ses presque 400 ans d’histoire, seuls 19 autres chefs d’État ont été honorés lors d’une séance officielle. Avant lui, un seul Brésilien avait reçu cet honneur : Dom Pedro II, en 1872.
Le 7 juin, Lula et Macron se rendront à Toulon, dans le sud de la France, où ils visiteront la base navale de la Marine française, renforçant ainsi le partenariat stratégique et la coopération sur les questions de défense et de sécurité. Le lendemain, le président brésilien a été invité à participer à un événement à Monaco sur l’économie bleue, axé sur la question de l’utilisation économique et de la mobilisation de financements pour la conservation des océans. Le 9 juin, il se rendra enfin à Nice, pour participer à la troisième conférence des Nations unies sur les océans.
Les enjeux
Renforcer le partenariat stratégique bilatéral
Cette visite d’État s’inscrit dans un contexte de rapprochement entre la France et le Brésil. Elle fait suite à celle d’Emmanuel Macron dans le pays sud-américain, en mars 2024. Une visite qui avait marquée par la signature d’un nouveau plan d’action bilatéral couvrant des domaines variés. Vingt-et-une déclarations d’intention avaient été signées à l’époque, et ce dans des domaines variés. A titre principal, la coopération juridique en matière pénale, la lutte contre l’exploitation minière illégale, la sécurité de l’échange d’informations classifiées et protégées, le renforcement de la coopération pour assurer l’intégrité de l’espace informationnel et la coopération scientifique, technologique et innovante dans le domaine de la biodiversité.
L’intérêt réciproque des deux pays est dû à une série de facteurs, parmi lesquels les suivants se distinguent : 1. une frontière commune (Guyane française/Amapá – la plus grande frontière terrestre de la France, qui dépasse 700 km de longueur) ; 2) le développement conjoint de projets dans des domaines sensibles et de haute technologie ; 3) la présence d’entreprises et d’investissements français dans l’économie brésilienne ; 4) une importante communauté brésilienne en France ; 5) de forts échanges éducatifs ; et 6) l’influence culturelle.
Cette nouvelle rencontre s’inscrit dans une volonté de renforcer encore plus le partenariat stratégique entre les deux pays. Lors de cette visite, les deux chefs d’État devraient aborder des sujets d’actualité. Les discussions incluront notamment les enjeux de la désinformation et de la démocratie numérique. La visite coïncide également avec la “Saison France-Brésil 2025“, un programme culturel visant à renforcer les échanges artistiques et culturels entre les deux nations. En 2024, lors de la visite du président français, la France et le Brésil avaient signé un protocole d’accord sur la création d’un Centre Pompidou dans l’État brésilien du Paraná.
Rassembler la communauté internationale autour des enjeux climatiques et océaniques.
À l’approche de la COP30 qui se tiendra à Belém en 2025, et à l’occasion du 10ᵉ anniversaire de l’accord de Paris, Paris et Brasilia entendent aussi se mobiliser à Nice pour rassembler la communauté internationale autour des enjeux climatiques et océaniques. La troisième Conférence des Nations Unies sur l’Océan (UNOC 3) auquel assistera le président brésilien se tient en effet dans la ville, du 9 au 13 juin 2025. “On écrit la suite ? Rendez-vous les 5 et 6 juin pour la visite d’État du Brésil en France ! En cette année des 10 ans de l’accord de Paris et avant la COP30 de Belém, nous mobiliserons ensemble à Nice la communauté internationale pour les océans et le climat“, peut-on ainsi lire dans un tweet publié le 29 mai par le président français et adressé à son homologue brésilien.“Nous allons aussi œuvrer pour que la COP de Belem au Brésil à l’automne prochain, soit un succès et avons ensemble plusieurs initiatives en faveur du climat, de la biodiversité, des océans, de la démocratie, comme du développement économique et agricole“ a également déclaré le président Macron.
Cher @LulaOficial, on écrit la suite ?
Rendez-vous les 5 et 6 juin pour la visite d’État du Brésil en France !
En cette année des 10 ans de l’accord de Paris et avant la COP30 de Belém, nous mobiliserons ensemble à Nice la communauté internationale pour les océans et le climat. pic.twitter.com/dEA5ZFBGoU
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) May 29, 2025
Agir pour une paix durable en Ukraine
Après un appel téléphonique avec le président brésilien, au mois de février, Emmanuel Macron a écrit sur X : “Nous pensons ensemble que la paix en Ukraine ne peut se faire que dans des discussions réunissant la Russie et l’Ukraine autour d’une même table. La paix est possible et la communauté internationale doit se mobiliser“. “Les deux présidents ont réitéré au mois de février “l’importance d’une solution pour la guerre qui inclut la participation de toutes les parties impliquées dans le conflit“, a affirmé pour sa part la présidence brésilienne dans un communiqué. Et ce, malgré un dialogue sur le sujet, parfois compliqué entre les deux hommes. Les Occidentaux soutiennent Kiev à bout de bras depuis le départ, alors que Lula s’est démarqué par le passé en jugeant les responsabilités partagées en Ukraine, et a refusé d’isoler la Russie.
Je viens de parler au Président Lula. Nous pensons ensemble que la paix en Ukraine ne peut se faire que dans des discussions réunissant la Russie et l’Ukraine autour d’une même table.
La paix est possible et la communauté internationale doit se mobiliser.…
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) February 18, 2025