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Pologne : Tusk demande la confiance du parlement
11 juin
Après la victoire du souverainiste Karol Nawrocki à l’élection présidentielle polonaise, le Premier ministre pro-européen, Donald Tusk, va demander un vote de confiance du Parlement mercredi 11 juin, seule solution pour lui permettre de mettre en œuvre des promesses clés de sa campagne.
Fragilisé par la victoire du candidat nationaliste, Jaroslaw Kaczynski, à l’élection présidentielle, le chef du gouvernement polonais, Donald Tusk, a annoncé lundi 2 juin lors d’une allocution télévisée, qu’il allait prochainement soumettre une motion de confiance au parlement. “Le vote sur la confiance pour le gouvernement aura lieu le mercredi 11 juin“, a déclaré dès le lendemain M. Tusk lors d’une première réunion post-électorale de son cabinet, assurant qu’il “sera le premier test“ de la coalition avec la nouvelle présidence.
🇵🇱 Pologne Après la victoire dimanche de Jaroslaw Kaczynski, chef du parti d’opposition nationaliste Droit et justice (PiS) qui a remporté la présidentielle, le Premier ministre polonais, @donaldtusk , va demander la confiance du Parlement le 11 juin https://t.co/zqt3Is19AK pic.twitter.com/DwtpnuAwT2
— L'Echiquier social (@EchiquierSocial) June 3, 2025
Selon les résultats officiels du scrutin publiés lundi 2 juin, Karol Nawrocki, soutenu par le parti d’opposition nationaliste PiS, a remporté le second tour de l’élection présidentielle polonaise, rassemblant 50,9 % des suffrages, contre 49,1 % pour le candidat libéral et pro-européen Rafal Trzaskowski, maire de Varsovie, qui était soutenu par Donald Tusk, le Premier ministre.
Karol Nawrocki, candidat nationaliste, a remporté la présidentielle polonaise avec 50,89 % des voix, battant de justesse le pro-européen Rafal Trzaskowski, maire de Varsovie. Mais qui est ce nouvel homme fort de la Pologne ? pic.twitter.com/2WXpyTZ4Yx
— TV5MONDE Info (@TV5MONDEINFO) June 2, 2025
Des réformes bloquées
En Pologne, le chef de l’Etat, dont le mandat est de cinq ans, exerce une certaine influence sur la politique étrangère et de défense. Il dispose ainsi d’un droit de veto au niveau législatif, qui ne peut être outrepassé que par une majorité des trois cinquièmes au parlement. Plusieurs réformes prévues par Donald Tusk, ancien président du Conseil européen arrivé au pouvoir en 2023, ont ainsi déjà été bloquées en raison de l’impasse avec le président sortant, Andrzej Duda, lui aussi issu du PiS. La défaite de Rafał Trzaskowski constitue donc un obstacle majeur pour le premier ministre polonais, dont le gouvernement ne dispose pas d’une majorité suffisante au parlement pour annuler les vétos présidentiels. Dans les cercles gouvernementaux, l’inquiétude monte. De nombreux responsables redoutent que Karol Nawrocki, se montre encore plus inflexible que son prédécesseur. Selon les médias polonais, aucune réforme majeure ne devrait recevoir son aval.
Après la présidentielle, #DonaldTusk demande la confiance du parlement: Suite à la victoire du conservateur #KarolNawrocki lors de l’élection présidentielle polonaise, le Premier ministre #DonaldTusk a annoncé qu’il allait bientôt soumettre une motion de… https://t.co/LfjREEX4UX pic.twitter.com/Qc0n3HrzRV
— Euractiv France (@Euractiv_FR) June 3, 2025
Le gouvernement Tusk peut-il survivre ?
Le Premier ministre pilote une coalition fragile qui va de la gauche à la droite classique, où les divergences sont déjà nombreuses et s’étalent au grand jour. Dans ce contexte, son gouvernement a t-il une chance de survie ? Il faudra attendre l’issue du vote de confiance du Parlement, pour le savoir. Si la confiance n’est plus accordée au Premier ministre, plusieurs tentatives pour former un nouveau gouvernement auraient alors lieu. Si l’impasse se prolongeait, le parlement pourrait être dissous. La victoire de Karol Nawrocki a alimenté les spéculations sur de possibles élections législatives anticipées. Pour couper court aux rumeurs, le chef du gouvernement polonais a écarté cette option, certifiant : “Il n’y aura pas d’élections législatives anticipées. Les élections auront lieu comme prévu, dans deux ans et demi“. Reste que des élections anticipées seraient un scénario possible, en particulier si la coalition au pouvoir se désintégrait.